vendredi 27 novembre 2009
Journal de Mister C., 9 : Onirie nasale
Ecrit par malie à 14:26
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux, Provence, Var
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mardi 20 octobre 2009
Journal de Mister C. (8) : Massothérapie
Ecrit par malie à 18:43
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux
Une masseuse de chevaux est venue à la ferme. Très très sympa, ouverte, avec des yeux immenses et un sourire comme j'en avais rarement vus.
Elle s'est d'abord occupée du cheval de la pareuse. Je suis super contente parce que j'avais vu juste sur plusieurs points :
- il avait un truc bloqué au niveau des lombaires,
- il avait la croupe qui fuyait sur la gauche quand il marchait,
- il avait un problème d'amplitude au postérieur gauche.
Je l'avais juste longtemps observé hier matin, et puis je l'avais un peu palpé l'après-midi, et j'avais eu ces impressions-là. Je suis très soulagée de voir que je ne m'étais pas gourée.
Ensuite elle s'est occupée de mon Charlie. Les impressions qu'elle a eues collent très bien et avec ce que je ressentais moi, et avec ce que les filles ont ressenti en CI : il a des "problèmes de vieux". C'est-à-dire rien de précis, juste qu'il a les articulations douloureuses.
Il faisait une de ces têtes à certains moments du massage, c'était trop beau de le voir comme ça !
Elle m'a appris à faire quelques gestes de massage pour lui réchauffer les muscles avant de le monter, et puis elle m'a appris à lui faire des étirements pour après l'effort. C'est drôle, le mouvement des postérieurs, c'est un truc qu'il me fait faire de lui-même des fois, quand je lui cure les pieds.
Bref un très grand moment de calme et de détente, une jolie rencontre avec cette personne, et j'ai appris tout plein de trucs.
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Sur la massothérapie équine :
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lundi 19 octobre 2009
Journal de Mister C. (7) : Liberté
Ecrit par malie à 20:27
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux
Cet après-midi j'ai enfin fait ce que j'avais tellement envie de faire avec lui depuis si longtemps. Je l'ai monté en liberté. Pas de mors, pas de selle, pas de carrière, pas de licol, même pas de cordéo : rien que lui et moi.
Il a eu assez confiance en moi pour me laisser le monter sans rien, sans bouger.
J'ai eu assez confiance en lui pour monter sur lui sans attirail de commande.
L'un comme l'autre nous avions peur de ça jusque là.
Et c'est aujourd'hui que notre histoire commence véritablement.
- - - - Le détail de l'histoire (pour l'anecdote) : - - - -
Aujourd'hui j'ai passé la journée avec les chevaux, presque. Mais je n'ai pu m'occuper de Mister C. qu'assez tard, parce qu'il était parti faire une virée avec les copains dans les vignes d'à côté.
En attendant qu'il revienne, j'ai transformé mon ancien licol en corde, auquel j'avais donné une forme de bitless, en un licol étho classique. Et comme j'avais deux longes que j'aime bien mais un peu courtes, j'en ai monté en rênes comme des mécates et l'autre comme longe normale. C'est pas le top mais c'est pas trop mal, faute de mieux, avec les moyens du bord.
Et puis le Charlie est revenu. Alors je suis allée le chercher, mais j'étais plus hyper motivée. J'avais juste envie d'être avec lui, c'est tout. Je l'ai ramené devant la ferme, je lui ai fait un court pansage. Je lui ai mis le licol refait, il lui va bien, ouf (parce que j'avais pas envie de re-défaire les noeuds !!).
Je l'ai invité à me suivre, ça marchait bien. On a joué au porc-epic en alternance avec des demandes pour me suivre et s'arrêter, et tourner dans la direction que je lui montre. Bon, on ne peut pas encore dire que c'est acquis mais il écoute, il écoute, et je trouve ça déjà génial en soi.
Et puis, de voir ces rênes sur son encolure, ça m'a donné envie... Alors je l'ai approché d'une chaise, j'y suis allée vraiment tout doucement en lui parlant beaucoup, en n'arrêtant pas de le caresser, je suis montée sur la chaise, j'ai passé mes mains sur son dos, puis je les ai passées un peu partout, puis j'ai appuyé sur son dos, je suis montée en sac à patates : il n'a pas bronché. Là j'étais déjà hyper fière de lui et j'aurais pu le laisser là-dessus, mais vraiment j'avais trop envie... alors j'ai passé tout doucement une jambe sur son dos en gardant l'autre sur la chaise, je m'attendais à ce qu'il parte mais il n'a pas bougé, il était attentif et très calme. Alors je me suis lancée... hop, à cheval. Et il n'a pas bougé du tout !
Qu'est-ce que je suis fière de lui !!!
On a fait un petit tour comme ça, j'ai remarqué que c'était beaucoup plus facile de le faire tourner avec des rênes d'appui qu'avec des rênes d'ouverture avec le licol (je suppose que c'est normal non ?). On a marché un peu, on est revenus, et j'étais contente, contente, contente ! Je suis descendue, gros gros câlin, je lui enlève le licol, encore gros câlin.
Et là je me dis "Chiche !" Depuis le temps que j'ai une envie folle de le faire. Je l'invite à nouveau à me suivre (ça marche : ouf !), je le guide jusqu'à l'endroit où je suis montée tout à l'heure et où ça s'est si bien passé, je place la chaise correctement. Je monte sur la chaise...
Là, argh ! Une voiture arrive. Un gars qui commence à me poser des questions, et est-ce que machin est là, et est-ce que truc est ici, et où est-ce qu'il peut poser du pain... Mais mince, tu vois pas qu'il est en train de se passer un truc magique, là ? Allez, hop, prends ta voiture et vas-t'en !
Donc... je vérifie que le loulou est toujours avec moi, je passe ma jambe tout doucement comme je l'avais fait en licol... là j'ai une petite hésitation parce que j'ai pas ma bombe, que le cheval est en liberté, qu'il peut se passer n'importe quoi... mais hop, je monte.
Et il n'a pas bougé !!!
Je me tourne vers la pareuse qui s'occupe de son cheval un peu plus loin, elle me regarde, elle sourit. Je caresse mon Charlie très très très très fort, et je lui dis "Allez, on y va ?>" Et hop, il m'emmène.
On s'est baladés comme ça pendant quelques minutes, en totale liberté.
C'était absolument magique.
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lundi 5 octobre 2009
Journal de Mister C. (6) : Observations
Ecrit par malie à 08:11
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux
Longue séance de pansage et massage hier. Mister C. n'aime pas du tout les mousquetons lourds qui pendouillent au bout des licols. Du coup j'ai enlevé la longe. Puis le licol. Il était bien mieux comme ça.
Je lui ai fait des massages avec de l'huile biologique de Leovet. Ça sent extrêmement bon (j'avais oublié ça !), et il a adoré. Il me présentait son poitrail, son épaule droite, la naissance de sa queue... et j'ai pu le masser là où il en avait envie.
Il a toujours les lacunes latérales très profondes aux antérieurs, et pas vraiment saines. Je lui ai bien nettoyé et j'ai mis une préparation avec de l'huile essentielle de pamplemousse pour lui nettoyer. Ça marche bien, mais je devrais le faire plus régulièrement.
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dimanche 4 octobre 2009
Journal de Mister C. (5) : Communication intuitive
Ecrit par malie à 07:11
— Catégories : Avec les chevaux, Chez les voisins
Je me suis inscrite sur deux forums qui parlent de chevaux ; l'un deux s'appelle Équin'Éthique.
Sur ce forum, certaines personnes s'intéressent à ce qu'on appelle la "communication intuitive". Bah, c'est un truc assez bizarre, dont finalement l'objet est de tâcher de comprendre ce que les animaux tentent de nous communiquer. À lire les tests réalisés par les unes et les autres, j'ai eu envie de m'y essayer. Sans jugement, sans a priori, par curiosité, pour voir ce que ça donnait, ce que ça pouvait m'apporter, pour le plaisir. Alors j'ai envoyé une photo de Mister C. à trois membres du forum, en leur demandant de me dire si elles pouvaient percevoir quelque chose de sa vie ici par rapport à sa vie d'avant, si d'après lui sa vie lui convient ici, si la façon dont je m'occupe de lui lui convient, et où est-ce qu'il a mal (parce que c'est trop difficile à comprendre uniquement d'après les bribes d'explications de son propriétaire).
Ça ne fait pas longtemps que je suis inscrite sur ce forum, et je n'ai que très peu parlé de lui, de moi ou de notre situation : les filles ne nous connaissent pour ainsi dire pas. Donc elles n'avaient aucun détail, aucun début de réponse à ces questions. Et voilà ce qu'elles ont répondu (avec mes commentaires au fur et à mesure) :
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Première réponse, dans l'ordre chronologique :
Donc, il est bien ici. Il est bien à la ferme. Il aime sa vie tranquille et il est heureux. Paisible. J'ai ressenti beaucoup de joie quand je l'ai capté. Il aime qu'on s'interesse à lui, qu'on lui pose des questions. Qu'on lui parle.
Il a effectivement une vie tranquille et paisible ici. Et il semble apprécier qu'on s'occupe de lui.
Il aime être à la ferme, tranquille, qu'on l'embête pas. Il se sent bien, en forme malgré ses problèmes de vieux. Il a mal au dos. Mais "c'est pas grave, c'est des problèmes de vieux".
Il préfère cette vie à celle d'avant. Avant, il était triste, il voulait pleurer souvent. Il se sentait seul, sans grand intérêt. Il ne sentait pas vraiment qu'on s'occupait de lui, tout était impersonnel. Il se sentait seul et il avait envie de pleurer, d'être avec quelqu'un qui le comprenne.
Je ne connais pas précisément sa vie d'avant, mais ça a l'air de coller. Que tout ait été impersonnel et que se soit senti seul, ça ne m'étonnerait guère !
Maintenant, il est heureux, il est tranquille. Il veut qu'on s'occupe bien de lui et il aime beaucoup quand on lui parle doucement. Ca l'apaise.
Ça tombe bien, je le fais souvent :-)
Il aime aussi quand on le masse, ça lui fait du bien à ses "problèmes de vieux".
Ça aussi je le fais souvent.
Il est lucide, il sait qu'il n'est plus tout jeune mais il a bon moral et il espère l'avoir encore longtemps. Seul, ça ne sera pas possible, il a besoin de présence, de contact, d'échange. Il a surtout aussi besoin de calme et de confiance.
Il a beaucoup, beaucoup changé depuis qu'il est ici. D'un cheval apparemment surexité, plutôt du genre pas facile, il est devenu un gentil tout câlin. Même les personnes qui ont peur des chevaux ici n'ont pas peur de lui : "Mais lui, c'est différent..." disent-ils tous.
De mon côté, comme je m'en occupe un peu comme si c'était mon cheval, j'ai remarqué aussi sa différence d'attitude d'une façon un peu plus proche. Au début il n'en faisait qu'à sa tête ; maintenant ça lui arrive de venir me solliciter, et il est beaucoup plus coopératif. Je pense que le côté "relation douce" avec lui y a beaucoup fait. Donc ça me confirmerait dans mon approche...
Mots clés : Calme, tranquille, paisible, lucide, besoin de contact, de parole, d'échange, de massage, de soins.
Emotions/sensations : Serennité, confiance, douleur dans le dos.
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Deuxième réponse, quelques heures plus tard :
Il me manquait un détail important : Je ne sais pas le nom de ton cheval, tu ne l'as pas dit sur le forum, ou alors j'ai loupé quelque chose. Mais j'ai trouvé que c'était un cheval plein d'humour, qui garde de la fraîcheur même s'il a été usé par la vie. Il a encore plein d'envies en lui, c'est chouette !
J'ai trouvé ce point très mignon parce que justement, je trouve qu'il a effectivement beaucoup d'humour !
"Ah, ben c'est sûr que c'est plus le même rythme ici. C'est la retraite, comme on dit. Mais je vais quand même pas m'en plaindre. La ferme, c'est un lieu génial, c'est un lieu de liberté, de rencontres. C'est convivial. Oui, convivial pour nous, chevaux. On a des potes chevaux, des humains pour s'occuper de nous, et d'autres bestioles à regarder.
Là aussi, c'est tapé dans le mille : il vit en liberté, et il voit plein de monde, de chevaux, et d'autres animaux. Il va voir les uns et les autres suivant ses envies...
On vit bien ici. Ce qui me plaît aussi, c'est d'avoir une "personne référente". C'est plus stable. Passer de main en main, pour un cheval, c'est pas toujours facile. Là, c'est bien, une personne à qui je puisse m'attacher, sur qui je puisse compter. Je me sens en sécurité.
Là c'est de moi qu'il parle :-)
Ce qui serait un petit plus pour moi ? Être utile. J'aime bien ce calme, ce repos et cette liberté dont je jouis ici, mais j'ai pas mal bossé dans ma vie, et j'ai toujours cette peur de ne plus servir à rien un jour. Par exemple, si je peux porter des choses (ou des gens ! hihi !), c'est chouette. Je ne sais pas si je ferais un bon cheval d'attelage, j'ai pas du tout la morphologie pour ça, mais ça me fait envie parfois, quand je pense aux copains qui sont attelés. Mais bon, je peux tout aussi bien servir de débroussailleuse, hein !
Ça aussi c'est drôle. Mon mari a également cette impression qu'il a envie de se rendre utile, que quand il vient nous voir, c'est pour nous solliciter comme pour nous dire "Hé ho ! J'veux faire quelque chose ! Vous venez ?"
J'aimerais bien l'atteler, mais il n'a effectivement pas la morphologie adaptée... alors que d'autres l'ont ici, et qu'on n'arrive déjà pas à trouver le temps de les y mettre !
Côté physique, comment je me sens... arf, un peu usé, faut bien l'avouer. Mon dos, ça va finalement pas trop mal, c'est quand même supportable... en fait, je pensais que j'aurais plus mal, avec ce que j'ai encaissé, mais ça reste supportable. Mais c'est dans les jambes que c'est le plus dur. Je commence à sentir des raideurs un peu partout. Un peu mal au garrot aussi."
Ça, j'ai trouvé ça très drôle : dans la première réponse il était question de mal au dos. Et voici que là, quelques heures plus tard, il dit "Non finalement le dos ça va, c'est plutôt à tel endroit que j'ai mal", ça ressemble beaucoup à une suite de la réponse précédente en fait.
Et puis le fait qu'il n'ait pas vraiment mal à un endroit précis mais plutôt divers "problèmes de vieux" comme c'était dit dans la réponse précédente, je trouve que ça colle assez bien à ce que j'imaginais.
En réponse à ce message, j'ai raconté un peu l'histoire du bonhomme. Et l'auteure m'a répondu les choses suivantes :
Bon, alors clairement, il y a un point sur lequel j'ai eu tout faux dans le passé de [Mister C.] : je ne sais pas pourquoi, mais il m'a semblé le voir monté par différentes personnes. Je savais qu'il avait eu une activité physique un peu violente, j'ai pensé qu'il s'agissait soit de courses, soit de CSO, de cross... je l'ai en tout cas vu courir et être essoufflé, ça c'est certain. Mais je ne l'ai pas vu comme le cheval d'un seul propriétaire. Etrange... Ou alors, est-ce qu'il y a eu un moment où plusieurs personnes se sont occupées de lui, avant que tu ne t'en occupes plus particulièrement ? Ou est-ce tout simplement parce que dans les chasses auxquelles il participait, il y avait pas mal de monde ? En tout cas, j'ai eu assez clairement le message :"Trop d'humains différents, mais pas un seul à qui m'attacher solidement = pas bon".
En fait je ne sais pas du tout qui s'occupait de lui et comment, là où il était avant. Je sais qu'il appartenait à son propriétaire actuel, et je sais aussi que lui a d'autres chevaux ; il m'a dit, aussi, qu'il y avait quelqu'un qui le montait, là-haut. Mais avec nos difficultés de communication, il est fort possible que ça ait voulu dire qu'il avait plusieurs personnes qui le montaient, je ne le sais pas du tout. Ça peut aussi vouloir dire que la personne qui s'occupait de lui s'occupait aussi d'autres chevaux et qu'il n'avait de relation privilégiée avec personne, finalement. Je le verrais un peu comme ça.
Pour ses douleurs, la douleur au dos, je l'ai ressentie aussi, mais pour moi, elle était secondaire par rapport à la raideur des membres. Est-ce qu'il ne fait pas un peu d'arthrose ?
Si, c'est très possible, et même probable. Mais comme je n'y connais rien en la matière, je ne sais même pas comment l'arthrose se manifeste...
Pour la question concernant ce qu'il aimerait faire de plus, je l'ai aussi vu avec un jeune cavalier sur le dos.
Je serais curieuse de savoir à quelle point le cavalier jeune en question était jeune... Il y a une petite fille à la ferme. Je crois qu'elle aime beaucoup Mister C. Une fois, après un câlin, on l'a brièvement mise sur son dos. Mais on n'a pas le droit de le faire parce que son père est terrorisé par la dangerosité potentielle des chevaux (je ne l'ai appris qu'après coup !), il a été formel : il ne veut pas qu'elle monte dessus, ni sur aucun autre, même si l'on est avec elle, et même si c'est le tout gentil Mister C. et qu'elle en a très envie.
S'il s'avère que c'est une vraiment très jeune cavalière, alors ça pourrait être elle, et dans ce cas il faudrait que j'aie une conversation sérieuse avec son papa pour q'un jour il la laisse faire.
J'ai ressenti une forte envie d'être impliqué dans la vie de votre petite communauté, et pas seulement d'y vivre et d'en suivre le spectacle quotidien.
Je le note, je le note. Et ça me fait très plaisir de lire ça !
Malheureusement, en ce moment ça tombe super mal, ça fait une éternité que je ne me suis pas occupée de lui : d'abord je suis partie pendant presque toute la semaine dernière, puis je suis rentrée mais je n'ai plus vu le temps passer... et l'on est déjà dimanche !
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Et la troisième réponse, qui est arrivée quelques jours plus tard :
Il est bien (pas mal) où il est, il n'attache pas trop d'importance aux conditions matérielles (a bien bourlingué, donc un endroit de plus ou demoins...)
Ça c'est vrai aussi : dans ses papiers il y a des traces de ses voyages.
Image d'un abri douillet ou d'un box ouvert: soit il en a déjà un et il l'apprécie soit c'est ce qui lui manque, mais juste pour le soir. Semble regretter un grand pré assez plat, le pré où il était avant ???
Sur le box : il a accès à deux grands boxes ouverts dans la journée. Mais la nuit les boxes étaient, au moment de cette réponse, fermés et occupés par les vaches et leurs petits. Depuis deux jours les vaches sont au pré, donc les boxes sont à nouveau accessibles jour et nuit pour lui.
Pour le grand pré assez plat : ça peut correspondre à une partie du parc dans lequel il était l'an dernier, où il passait beaucoup de temps. À présent qu'il est en liberté il y a accès, mais peut-être qu'il regrette quelque chose lié à cette époque, ou le fait que là-bas il y avait aussi les autres chevaux à ce moment-là et que c'était là qu'ils passaient leur quart d'heure de folie à courir dans tous les sens.
Grande douceur envers [mirza], il t'apprécie et est content de tes soins et de ce qu'il fait avec toi. Il semble assez chatouilleux toutefois et aimerait que tu le brosses doucement sauf vers la croupe où tu peux appuyer un peu plus/
Je retiens les conseils :-)
Douleurs: raideur dans le postérieur droit, plutôt vers la hanche qui semble un peu "grippée"", rouillée et qui lui occasionne des boiteries passagères. Besoin d'échauffement, étirements...
Ça pourrait coller avec son étrange boiterie qu'il a de temps en temps, et qui se manifeste au trot, lorsqu'il pose le diagonal gauche (donc le postérieur droit). Je tenterai de bien lui masser, lui étirer celui-là la prochaine fois que je ferai un exercice avec lui pour voir si ça change quelque chose.
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Un petit bilan :
- Il a l'air d'être bien ici,
- Il faudrait que je lui trouve une activité pour se rendre utile,
- Il n'a pas vraiment de problème quelque part mais juste des douleurs "de vieux" qui viennent et s'en vont,
- Il est demandeur de massages (et ça tombe bien parce que je suis en train d'apprendre ça),
- Il faut que je m'en occupe plus régulièrement que je le fais actuellement.
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lundi 21 septembre 2009
Journal de Mister C. (4)
Ecrit par malie à 20:41
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux
La scène : Un parc. Deux chevaux : Mister C. et un autre. J'arrive avec, à la main, des plants de haricots à leur donner pour voir s'ils aiment ça. Je les dispose en petits tas à différents endroits dans le parc. Le second cheval teste un premier tas, goûte et aime ça, et commence à chercher les autres. Mister C. ne bouge pas. Je lui amène quelques touffes de haricots, lui présente.
Lui : Qu'est-ce que c'est ? Ah ! Des haricots...
Il reste à les sentir, il remue les lèvres contre les feuilles mais ne mange pas.
Moi : Ben alors, t'aimes pas ça ?
Lui : Ben... si... si si j'aime ça...
Moi : Alors pourquoi tu n'en manges pas ? Tu sais, c'est pour te faire plaisir que je t'en ai apporté, je voulais te changer un peu du foin.
Silence.
Moi : Qu'est-ce qui se passe Mister C. ?
Lui : Mais tu m'énerves avec tes cadeaux ! Alors moi voilà, dimanche tu me dis que c'est la début de la chasse, qu'il faut que je fasse attention, que tu as peur pour moi, que tu voudrais me mettre dans le parc avec l'autre là — je l'aime pas celui-là, il veut tout le temps faire le chef alors que moi je m'en fous de lui — mais que tu as peur que je n'y reste pas. Alors moi j'y vais, dans ce parc. Tout seul, sans qu'on me demande rien. J'y vais, et j'y reste, tranquille, depuis lundi.
Et puis depuis, ben tu viens plus me faire des gratouilles. Avant t'étais toujours là, à chaque fois que tu sortais de chez toi tu venais me voir, me dire un petit mot, voir si tout allait bien. Maintenant je suis à peine plus loin et tu viens même plus, et moi je me retrouve avec l'autre que j'aime pas.
Alors je suis là et je m'ennuie. Et voilà que tu m'amènes des haricots ! Mais qu'est-ce que tu crois, j'adore ça les haricots ! Quand je descendais le soir, quand j'étais en liberté, ben tu vois j'allais faire un tour dans le potager, après être passé dans les maïs, et puis je grapillais quelques haricots, des tomates, des bouts de courges. Ensuite je descendais dans le champ en-dessous, je me roulais dans l'herbe et je sautais sur mes pieds, et je courais, je courais à toute vitesse jusqu'au bosquet. Ensuite j'allais voir les juments dans leur parc. Mademoiselle O. me faisait des gratouilles sur le garrot, elle est un peu chipie mais elle est chouette. Je ressortais du parc, j'allais dans le grand champ de blé, je mangeais des herbes sauvages sur le bord, je descendais dans le lit de la rivière, je me roulais encore, et puis je partais dans le sorgho pour courir encore un peu, avant de remonter à la ferme au matin, où je te retrouvais, et tu sortais de chez toi, tu venais me voir, et des fois tu me brossais et on partait se balader tous les deux.
Alors tu vois ? Tu vois comment j'aime ça les haricots ? Les haricots c'est la liberté. Moi je suis rentrée là pour te faire plaisir...
Moi : Tu sais, c'est pas pour t'embêter que je t'ai demandé ça, je me doute bien que ça doit être dur pour toi, mais c'est à cause des chasseurs. Tu sais comment ils sont, surtout au moment de l'ouverture, tu te souviens comment tu avais peur quand ils tiraient le premier jour, hein ?
Lui : Oui je m'en souviens. Mais c'est pas juste. Avant je faisais ce que je voulais, j'allais où je voulais, je mangeais ce que je voulais. Je voyais plein de gens, tout le monde venait me voir et me disait que j'étais beau, que j'étais trop gentil, il y avait les veaux qui me prenaient pour leur papa.
Moi : Je suis désolée pour toi, Mister C. Sincèrement désolée.
Lui : Ça me manque...
Dis, tu veux pas me gratouiller là ? Non un peu plus haut là... oui voilà, juste là...
Plus tard, je lui ai expliqué que s'il voulait, il pouvait sortir la nuit pour se balader, mais uniquement une fois que la nuit était tombée, et à condition de rentrer avant le lever du jour.
Ben croyez-le ou non, depuis cette discussion, il est sorti les deux nuits, et est rentré juste avant l'aube...
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dimanche 13 septembre 2009
Journal de Mister C., épisode 3
Ecrit par malie à 21:08
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux
La pareuse est passée. Il paraît qu'il a des super pieds, que c'est un plaisir, tant mieux.
Je ne l'ai pas remonté, j'ai moyennement envie. Se mêlent nombre d'hésitations concernant son état, je ne veux pas lui faire mal, j'ai sais qu'il boîte de temps à autre au trot, et je ne veux pas en rajouter. Ça m'a fait beaucoup hésiter ces temps derniers, et puis aujourd'hui en y réfléchissant j'ai repensé que les premières fois où je l'avais monté il n'avait pas du tout eu ce problème. Et la différence entre ces fois-là et celles d'après c'est que je l'avais détendu sur beaucoup de cercles avant d'aller balader. Peut-être que c'est une piste pour le soulager.
Aujourd'hui c'était l'ouverture de la chasse, alors hier soir on a dû le faire rentrer dans un box (un grand !) pour être sûrs qu'il ne soit pas sur leur chemin ce matin : on a rudement bien fait. Il était tout affolé, tournait dans tous les sens, regardait partout en soufflant. Et eux, on tiré partout toute la journée.
Heureusement, on bénéficie d'une petite trève demain et mardi. Ensuite il faudra trouver une solution : on ne peut pas le laisser en box tous les jours de chasse...
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lundi 31 août 2009
Journal de Mister C., épisode 2
Ecrit par malie à 21:03
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux
Hier on a fait une séance à pied. Déplacements latéraux, reculer, avancer, me suivre sur des lignes droites et sur des changements de direction, élongations d'encolure. J'ai vu une courte vidéo l'autre jour qui m'a faite rêver sur ce que l'on peut arriver à communiquer à pied, j'ai tenté de m'en inspirer, en fonction de ce que j'en ai retenu. J'ai convenu de quelques mots et quelques postures pour donner des indications à Mister C. et dès que je lui fais une demande, je les utilise. Il a l'air de comprendre pas trop mal !
Après la séance je l'ai relâché, mais il avait tellement envie qu'il attendait toujours que je lui fasse un signe, il me regardait vacquer à mes occupations, il était tout concentré sur moi. Alors je l'ai appelé en utilisant le signe que j'ai commencé à mettre en pratique. Il est venu ! Puis je l'ai invité à me suivre, on a marché un peu ensemble comme ça, en liberté.
Aujourd'hui je ne l'ai pas travaillé, par contre je l'ai suivi ce soir lorsqu'il a quitté le devant de la ferme pour aller se balader. Je l'ai suivi bruyamment, pour qu'il sache bien que j'étais là et que c'était fait exprès. Je l'ai rejoint doucement, on s'est fait trois gratouilles, et puis on a marché ensemble dans le champ. Puis on a couru ensemble côte à côte. Il a donné quelques sauts de joie, il était si beau à voir ! Et je l'ai finalement laissé partir, dans son champ, vers sa nuit de balade. On se retrouvera demain matin.
J'aime ces moments que je passe avec lui. Je n'aime pas monter à cheval le soir, j'ai l'impression de porter avec moi toute la crasse de la journée, des obligations, de la fatigue, des choses à finir, la liste des courses, les trucs à ne pas oublier. Quand je monte à cheval, j'aime être libre de tout ça. Il n'y a rien de tel que de monter le matin, d'en faire la première chose de la journée. Je suis alors vierge de tout emploi du temps. Le soir, c'est juste pour jouer.
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samedi 29 août 2009
Journal de Mister C., épisode 1 : Pilote
Ecrit par malie à 15:41
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux
Il se passe des choses. Plein, tout plein, des petites et des grandes, signifiantes ou si peu, mais toute la vie est présente en chacune. Parmi ces choses, il y a la rencontre avec Mister C. J'en ai déjà parlé, c'est un cheval qui vit à la ferme. Je l'aime, et j'ose imaginer qu'il m'apprécie un peu. Et parce que depuis une petite année il se retrouve propulsé dans une vie radicalement différente de son environnement précédent, parce que je le vois évoluer chaque jour et parce qu'il m'apprend tant de choses sur lui-même, sur les chevaux, sur moi et sur le monde, j'ai envie de venir raconter cela, de temps à autre, ici.
Pour ce "pilote" d'une nouvelle série sur la vie trépidante de Mister C., je peux commencer par présenter le personnage principal.
Il s'appelle Mister C., il a 20 ans. En fait, c'est son 3e nom ; le premier était son nom de naissance, donné par l'éleveur ; son propriétaire actuel lui a donné le deuxième lorsqu'il l'a acheté, il a fait changer ses papiers en conséquence (et si je vous disais ce nom, vous n'y croiriez pas) ; et lorsqu'il est arrivé ici, le fermier n'arrivant pas à prononcer son nom, a commencé à l'appeler du troisième, parce que ça sonnait "étranger" et que ça lui allait bien. Il a été adopté. Le nom, comme le cheval.
Mister C. est grand, bai brun foncé presque noir avec le bout des crins un peu éclairci, une tâche en tête et il boit dans son blanc. Il a 3 balzanes, une haut-chaussée et les deux autres un peu plus basses, je ne sais plus comment on dit (tous ces petits noms de spécialistes...). Il est tout fin, un corps d'athlète, issu d'une grande race à sang chaud peu connue ici mais semble-t-il très réputée pour les compétitions de dressage. Il est fier, le regard droit, la queue en panache à la moindre occasion, il aime qu'on le regarde.
Il est franc, et blagueur à l'occasion. Il sait ce qu'il veut, et surtout ce qu'il ne veut pas, et sait ne pas se laisser faire. Je pense qu'il a pris l'habitude de passer pour un cheval avec un fichu caractère. Lorsque j'ai commencé à le monter, son propriétaire, curieux et un peu gêné tout de même, m'a demandé : "Et tout se passe bien ?
- Ben oui, super bien.
- Et... vraiment, ça va ? Il est calme ?
- Ben, oui : calme, gentil, confiant... pas de problème.
- Ah, bon. Mais... et... vous n'êtes pas tombée ?
- Ben non, pourquoi ?
- Heu... Non, non, rien... c'est bien..."
Tout a commencé il y a un mois à peu près. Avant cela il y a eu de nombreux faux départs entre nous. Je m'occupe de lui régulièrement. Je le monte aussi. Je le travaille. Je communique, j'apprends à le connaître.
Actuellement il est en liberté dans la ferme : il saute les fils des parcs comme qui rigole, et aime être là où les choses se passent, là où les gens sont. Il passe la journée ici, devant la maison, et le soir venu il part faire un tour, il va manger, se rouler, courir et sauter, se détendre, voir les autres chevaux restés dans leur parc, regarder le paysage ; au matin, il revient.
Il a probablement passé sa vie dans une écurie, au box 23h sur 24, et de temps à autres brossé vite fait, sellé, monté, désellé, rangé au box. Jamais une séance de monte sans ce rituel. Un seule façon de monter, un seul cavalier, un seul style, un seul univers et jamais de variante. Il a deux attitudes : celle du cheval au fichu caractère lorsqu'il est en liberté ou au licol, et celle du cheval parfaitement soumis dès l'instant où on lui met son mors. Dès qu'on lui pose un tapis sur le dos il se met à tiquer à l'air (1), lui qui est si calme et tranquille normalement. Incroyable transformation, systématique et immédiate.
J'ai voulu commencer par briser cette attitude de Dr Jekhill et Mr Hyde. Je lui ai mis son filet sans le monter, je l'ai monté sans filet. J'ai pris du temps pour le seller, j'ai posé le tapis en lui parlant doucement, je l'ai laissé comme ça pour qu'il ne stresse pas, je l'ai sanglé très progressivement, sans trop serrer. Je lui apprends à ne pas bouger au montoir, lui qui a tendance à fuir dès que l'on met son poids sur l'étrier. On a fait des balades avec un bitless (2), j'ai mis son mors au clou, plus question de lui mettre ce bout de ferraille dans la bouche. Je l'ai monté sans selle : il a eu peur, puis il l'a accepté mais ne comprenait pas où je voulais en venir. Je lui fais découvrir de nouvelles choses, chaque chose en son temps, petit bout par petit bout, je le félicite beaucoup, je suis très fière de lui, et je veille à lui laisser le temps de réfléchir à tout ça, de s'imprégner de toutes ses nouvelles impressions.
Il y a des millions de choses à dire, mais chaque chose en son temps. Voici pour un premier petit bout.
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Notes :
(1) Il appuie sa mâchoire quelque part et il avale de l'air, ce qui est un signe de stress.
(2) Un genre de filet sans mors.
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lundi 1 juin 2009
Des gens, des animaux et tant d'avenirs possibles
Ecrit par malie à 13:45
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux, En consigne, En question, Postdocteure, Recherche mon amour, Simplicité volontaire, Thèse and Co.
Je n'arrive pas encore tout à fait à le croire, mais pendant les quelques mois qui commencent aujourd'hui je devrais me sentir mieux. Beaucoup de choses s'y prêtent. Je retrouve un milieu connu, aimé. Différent certes parce que quitté il y a quelques années, ayant évolué, autres personnes autres lieux autres statuts. Mais alors que je n'y suis même pas tout à fait encore quelques liens se sont immédiatement retissés, ont repis leur place tout naturellement dans la trame.
C'est là que je me dis qu'on a beau dire, on a beau aller chercher ailleurs parce que c'est ce qu'on nous demande de faire, parfois ce n'est pas nécessaire. Parfois ça ne fait que durcir le coeur. Ça ne fait que voir les parties sombres auxquelles on avait eu la chance d'échapper. Instructif ? Sûrement. Et destructif tout autant.
C'est comme revenir au pays. Rentrer à la maison. Rouvrir les yeux après un cauchemar et retrouver son chez-soi.
Je ne veux pas non plus trop y croire, parce que ça ne passe jamais comme on l'attend, parce que ça se passe toujours autrement que ce à quoi l'on s'attend. Parce qu'on me l'a trop fait. Parce que je suis brisée. Parce que je vis un peu ça comme un bouquet final, et que cette impression me fait le double effet d'un plaisir et d'une menace.
Ne pas refermer les yeux sur ce que je suis. Ne pas m'oublier dans ce monde qui ne pourra être le mien que si je peux y croître selon ma propre nature. Ne plus chercher à adopter les volontés des autres.
Je veux profiter de ce moment pour vivre ma propre vie, la mienne, celle que je peux vivre. Mes mots ont déjà changé je le sens, et tous ne sont pas prononcés sous l'effet du dépît. Je crains moins le jugement, j'ai par conséquent aussi moins besoin de dire comment je vois les choses à tout bout de champ, ce qui m'évite de récolter tous les avis qui passent, et me sont inutiles, et me sont nuisibles. Je veux pouvoir aimer les gens sans leur reprocher de ne pas soutenir mes choix. Je n'ai pas besoin de leur demander leur accord, ni même de leur exposer mes envies — qui au demeurant, pour l'essentiel sont de me laisser du temps pour réagir en fonction de ce qu'il se passera, en sachant grosso modo ce que je veux, et en restant ouverte aux opportunités qui me permettront d'y parvenir.
Ne plus vivre en opposition, me laisser échanger avec mon milieu, mon "écosystème à moi" aussi complexe qu'il puisse sembler. Laisser chaque élément exprimer l'influence qu'il voudrait avoir sur le tout, y réfléchir et en tenir compte. Me pardonner, être indulgente, tolérante, aimante envers moi-même. Personne ne le fera à ma place.
J'a fait des trucs très bien et aussi plein de trucs nettement moins bien ces derniers temps. Il y a des jours où j'ai les nerfs en pelote, des moments où j'ai envie de m'enfoncer dans un trou de souris. Il y a des fois où je me lance dans une activité constructive pleine d'entrain au détriment d'autres choses que je devrais faire ; que je ferais mieux de faire, si j'étais une machine et que je fonctionnais uniquement sous l'impulsion d'un savant calcul de rendement relatif de chaque chose à faire. Je ne suis pas une machine, et même que j'ai le droit parfois de faire autre chose que ce que je devrais faire, que ce qu'on me demande de faire. Dans les cas où j'en suis consciente, et d'autant plus dans ceux où je ne le suis pas. Et même si je me rends compte ensuite que c'était une erreur.
Le vent se lève. Il fait si beau. J'ai caressé "mon" (*) cheval ce matin. J'ai discuté d'humanité qui se rencontre, de climat alpin, de solaire photovoltaïque, raconté une vieille histoire dans un nouveau contexte. J'ai goûté les rayons du soleil, le silence et les animaux de la ferme au matin. Poules, pintades, lapins au p'tit cul blanc qui batifolent dans l'herbe, chiens, chats et chevaux ; ânes et vaches plus bas. J'ai bu du café, écouté de la musique comme un souvenir d'un week-end de découverte des autres et de moi avec eux. J'ai lu des blogs, pris le temps, rédigé quelques commentaires, répondu à ceux qui m'étaient adressés.
Je vais descendre me faire à manger... ou pas. Je verrai bien. J'ai le temps, ou peut-être pas, mais je m'en fous.
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(*) Ce n'est pas le mien et bien qu'on le l'ait confié, je peine considérablement à le dire comme ça, même si ça simplifie bien des détours de parole. Mon doigt cassé et mon manque de temps pour lui de ces 2 derniers mois n'arrangent pas ma sensation vis-à-vis de cette situation d'ailleurs.
Tout cela me donne d'ailleurs une lecture d'une simplicité extrême sur cette fracture de l'annulaire : peur de me lier, trop peur que ça fasse mal, tellement peur de ce lien en train de se souder que je préfère briser toute possiblité d'approfondissement : je me casse le doigt (avec son intervention d'ailleurs puisque c'est lui qui a tenu le rôle du "casseur"), je ne peux plus m'en occuper. Le doigt est brisé, le lien aussi. Tout le contexte me fournit en outre plein de "bonnes raisons" pour venir enrichir cet abandon du lien, pas le temps, pas envie parce qu'il est peut-être pas si gentil que ça, il ne me fait peut-être pas si confiance que ça (sinon il m'aurait pas "fait" un coup pareil), et puis si ça se trouve on va peut-être déménager (c'était pendant les concours),...
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jeudi 28 mai 2009
De jolies choses aussi
Ecrit par malie à 08:59
— Catégories : À la ferme, Alpes de Haute Provence, Avec les chevaux, En photo, Jardinage, Les autres, Nature, Provence, Simplicité volontaire
Parce que la vie ne s'arrête pas là.
Il y a eu le retour du soleil, quelques apéros de fin d'après-midi entre amis, la tendre présence quotidienne de mes voisins, de nouvelles amours équines si touchantes, l'amour de mon mari au travers des tempêtes qui nous tansent, la musique, le potager qui n'en finit plus de pousser, des sourires, des fleurs, les incroyables senteurs du printemps.
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vendredi 10 avril 2009
Au matin d'un petit grand monde
Ecrit par malie à 07:37
— Catégories : À la ferme, Avec les chevaux, Les autres
La timide lumière du soleil pas encore tout à fait levant contre le mur de l'escalier. Elle vient d'attirer mon œil pendant que je montais ici avec mon café.
Ça fait quelques temps que je réveille tôt. Non, pas si tôt que ça tout de même ! Entre 6h et 7h30, ça dépend des jours. Et je vois les couleurs naître sous les chants des coqs. Puis j'entends les premiers cris d'oiseaux. Parfois, l'âne M. passe la nuit près de la maison et nous gratifie d'un concert de braiments à intervalles réguliers. À partir de 7h et demie commencent les premières visites à la ferme : il y en a qui ont leurs heures, d'autres leurs jours, et d'autres encore qui improvisent. À 7h30, souvent, c'est un fermier d'un peu plus loin, un vieux maraîcher très célèbre dans le coin pour ses courges muscade, qui vient boire le café. Il est petit, rond, lourd, se déplace difficilement, a le visage buriné par le pastis et le soleil. Il vient presque toujours seul, parfois accompagné de son fils. Il fait des blagues d'obsédé sexuel, c'est pas toujours sympa, surtout de bon matin... mais il est gentil dans le fond. Même s'il est spécial, différent, qu'on ne partage franchement pas beaucoup d'avis.
Entre 8h et 9h passent toutes sortes de gens. Des amis, des connaissances, des collègues, de la famille, qui restent un peu ou ne décollent plus, qui viennent dire bonjour, boire un café (ou deux, ou trois...), grignoter un petit quelque chose que la maîtresse de maison vient de sortir du four ou qu'on lui a apporté, qui viennent demander un service, rendre un service, prêter ou ramener un outil, donner un coup de main, prendre l'air ou des nouvelles.
Il y a les filles de la ferme qui passent au QG, quand elles ne travaillent pas pour le viticulteur du dessous. Qui se demandent ce qu'elles vont faire à manger à midi, le soir. Elles sont parfumées et portent des talons.
Il y a les rares, ceux qui sont partis, ceux qui viennent de loin, ceux qui travaillent trop, ceux qui sont occupés. Il y a ceux qui manquent, et ceux qui viennent par habitude. Il y a ceux qui s'incrustent. Et il y a ceux qui boudent, mais qui reviendront — on le sait.
Sur le fil en face de ma fenêtre, il y a un tout petit corbeau posé avec un très grand ver de terre dans le bec. Il regarde dans tous les sens... je me demande ce qu'il cherche.
On ne donne quasiment plus de foin aux chevaux : ils ont enfin assez d'herbe dans leur parc, dont on a encore doublé la surface il y a peu. Ils aiment être derrière les arbres, je suis contente qu'on leur ait donné cet espace aussi, j'étais sûre qu'ils aimeraient, le point de vue est superbe, ils voient loin, il n'y a pas de pierres.
Ce monde qui m'était étranger il y a si peu de temps m'a adoptée moi toute entière. J'avais tellement peur qu'on me juge trop différente, trop écologiste, trop théoricienne, trop féministe ou je ne sais quoi mais non. Le matin de mon anniversaire, voyant que j'étais sortie faire une course, les filles m'ont appelée et m'ont chanté "joyeux anniversaire" au téléphone, et moi en les entendant j'avais les larmes aux yeux. Il y a quelques temps, on a reparlé de notre fils au hasard d'une conversation, et notre fermier s'est mis à pleurer. Leur vie a été marquée d'épreuves difficiles ; dans un livre de Michel Odoul, j'ai lu une théorie selon laquelle c'est aux personnes les plus fortes que l'on ajoute un handicap. Ils doivent être sacrément forts dans ce cas... et je les admire, souvent.
Le soleil vient à présent éclairer le mur. Je vais prendre une petite douche, m'habiller, et aller rejoindre ce petit monde, si petit mais si grand.
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lundi 15 décembre 2008
Bric-à-brac avant de me lancer dans la journée
Ecrit par malie à 09:41
— Catégories : Avec les chevaux, En ceinte, En consigne, Provence, Recherche mon amour, Thèse and Co., Var
Il pleut. Ça fait des jours qu'il pleut. Il pleut beaucoup dehors ; il pleut même pas mal dans la maison, et ça c'est plutôt embêtant. C'était difficile de s'occuper hier, ne pouvant pas vraiment sortir sous la tempête de pluie accompagnée de rafales de vent à tout faire envoler, on avait prévu de ranger la maison. Il y avait un gros ménage à faire et surtout des choses à ranger en haut, quelques meubles à déplacer, ça promettait d'être tout de même plutôt sympa.
Mais c'était sans compter les fuites dans la maison. Pas assez de serpillères, on passait d'un endroit à l'autre et à peine le temps de tout essuyer qu'on n'avait plus qu'à recommencer. Alors on est sortis tenter d'endiguer le flot de l'extérieur sur le toit mais c'était pas simple, et on était trempés, les mains gelées, les cuisses tremblantes. On n'est pas équipés de telles pluies, c'est tellement rare normalement.
Mouillés pour mouillés, du coup on est restés dehors pour aller s'occuper des chevaux. Il y en avait deux dehors, plus l'âne M. Ils étaient allés s'abriter du vent glacé et de la pluie mais avaient fort mal choisi leur endroit : dans la réserve à foin... On les a donc surpris en flagrant délit de gavage intensif. On a fait rentrer en vitesse les deux chevaux dans le parc à côté, c'est pas bien grave s'ils ne s'entendent pas bien avec l'un de ses occupants puisque c'est super grand, sont pas obligés de rester ensemble. Mais l'un des deux s'est mis à s'étirer en portant tout son poids sur ses postérieurs, et puis il dansait d'un pied sur l'autre sans arrêt. J'étais très inquiète. Je n'en ai jamais vu de mes yeux mais je trouvais que ça ressemblait fort aux premiers symptômes d'une fourbure, et ç'aurait été la catastrophe. Mais je n'y voyais guère, la nuit tombait, il pleuvait des cordes, j'ai pensé qu'il faudrait attendre le lendemain pour voir comment ça évoluait et éventuellement appeler le véto. J'ai passé la soirée à chercher des informations sur la fourbure, et la nuit à gamberger en espérant n'avoir pas fait de bêtise en attendant le lendemain, en espérant très fort que ça ne serait pas trop rapide et qu'on ne risquait pas de le retrouver mort ce matin, ou même gravement atteint.
Bon, ce matin tout semble aller bien. Je le surveillerai tout de même parce que je n'aime pas ce que j'ai vu, je n'ai pas l'habitude de voir un cheval s'étirer comme ça, je n'ai pas trouvé ça normal. Et je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose de grave ; surtout que le plus dur dans la fourbure c'est que c'est très douloureux pour le cheval, et je ne voudrais surtout pas risquer de lui faire subir des souffrances inutiles.
Ce matin j'ai profité d'une accalmie pour passer une petite heure à les regarder et à leur donner à manger. Ils semblent tous se porter bien, malgré la pluie qui ne veut pas vraiment cesser et qui leur trempe le poil en profondeur. Ils peuvent s'abriter sous les arbres mais ne le font guère, donc ça doit signifier que ça ne les dérange pas, ou pas trop. Mais ils doivent en avoir marre tout de même de ne même pas pouvoir se chauffer au soleil dans la journée. Enfin, j'imagine.
Cet aprème je vais voir la psy de la maternité ; on avait pris rendez-vous pour faire le point juste après ma reprise du travail. Je ne sais pas du tout ce que je vais pouvoir y dire, pas parce que je n'ai rien à dire mais parce que bien au contraire j'ai tellement de choses à trier dans ma tête que je ne sais pas ce qui fait partie de son champ d'action (l'évolution du deuil) et ce qui le dépasse. Tout cela ne fait qu'un en moi, évidemment. Et puis j'aurais aimé que mon mari puisse venir aussi, mais il travaille aujourd'hui. Je crois que lui aussi aurait aimé.
Il faut que je finisse mon dossier de candidature à la qualification en urgence (encore une fois...). Ensuite il faudra que je m'attaque au dossier de candidature au CNRS, le temps passe et je n'y ai même pas encore songé concrètement, et la date limite se rapproche et ça m'inquiète. Quand je suis ici à la ferme, j'ai un mal fou à travailler là-dessus parce que j'ai tant d'autres choses à faire. Mais j'en ai déjà parlé... et il suffirait que je choisisse une chose, n'importe laquelle, et que j'en accepte les conséquences. Ça aussi j'en ai déjà largement parlé. Sauf qu'en parler, finalement, ça ne me fait guère avancer : je n'arrive pas à assumer mes choix. Ou j'ai l'impression de ne pas choisir. Ou de choisir la mauvaise chose.
Et ça ne change pas grand-chose de le répéter encore une fois... Je tenterais bien de me faire un petit calendrier, de toute façon c'est nécessaire vu ce qui m'attend dans les semaines qui viennent, mais je sais d'avance que je ne le tiendrai pas alors ça ne m'emballe guère de me lancer dans une entreprise promise à l'échec. Je pourrais aussi ne pas le considérer sous cet angle négatif et le prendre pour ce que c'est : un calendrier pour mettre les choses à plat, et surtout voué à évoluer. Ouais, faudrait que j'assume un peu ça...
J'ai vraiment l'impression que je ne me sortirai pas de tout ce que j'ai à faire. Je ne sais pas comment je vais m'y prendre.
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jeudi 11 décembre 2008
Cache-cache
Ecrit par malie à 10:39
— Catégories : Avec les chevaux, Provence, Var
L'âne M. nous avait préparé une partie de cache-cache ce matin. Il est sorti de son parc (allez savoir comment) et s'est planqué... saurez-vous le retrouver ?
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Première séance de parage maison
Ecrit par malie à 07:03
— Catégories : Avec les chevaux
C'est pas tout ça mais il y avait quelques choses à faire sur les pieds nus des chevaux. Dont acte.
Impressionnant pour cette toute première fois, mais chouette comme tout !
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dimanche 7 décembre 2008
La veille... du lendemain
Ecrit par malie à 09:32
— Catégories : Avec les chevaux, En consigne, En photo, En question, Postdocteure, Provence, Recherche mon amour, Simplicité volontaire, Thèse and Co.
La façon dont les événements se succèdent est parfois bien drôle.
Je reprends le travail demain. Il va falloir que je reprenne l'habitude de me forcer à me lever tôt, si possible à la même heure chaque jour, de me préparer, de prendre la voiture et de parcourir la longue route qui me mène à mon labo (en roulant doucement parce que ça gèle bien) (et je ne sais même pas encore précisément par où je vais passer), d'arriver, de passer mon badge dans le lecteur pour ouvrir la porte, de m'installer à mon bureau, de lancer mon ordinateur et de bosser, bosser, bosser. Bosser le plus possible pendant que je suis là-bas parce qu'ici, j'aurai d'autres choses à faire. Je ne sais encore pas du tout comment est-ce que je vais m'organiser ici avec la reprise du travail, comment je vais faire pour réduire mes activités, ce que je vais décider de ne plus faire pour garder suffisamment de temps pour le reste. Ensuite le soir, alors qu'il fera déjà nuit, je quitterai mon bureau, remonterai dans ma voiture et ferai mon long trajet retour (toujours doucement), jusqu'au lendemain où je ferai la même chose.
À la maison, il faudra que je m'organise pour faire un peu de ménage régulièrement question de ne pas me retrouver surchargée tout d'un coup. Il faudra sans doute que je le fasse le soir, parce que le matin ça risque d'être trop compliqué pour moi... Un petit coup de balai par ci, un peu de vaisselle par là, et je garderai les activités plus pontuelles pour le week-end (comme de faire les vitres par exemple... que je n'ai toujours pas faites depuis qu'on a emménagé et qui sont franchement sales, il faut le reconnaître). Le problème c'est que le soir je risque d'arriver complètement crevée à la maison, et d'avoir envie d'autre chose que de passer un coup de balai. Mais bon, d'un autre côté c'est tout de même bien agréable que ça ne soit pas tout le temps le chantier total, qu'on arrive à trouver facilement les choses et que l'on puisse laisser flotter son regard dans le salon sans qu'il y ait mille trucs qui trainent partout.
Je en sais pas du tout comment je vais faire pour continuer à m'occuper des chevaux. Là j'ai pris l'habitude de leur donner leur repas du soir, mais ça se passe juste avant le coucher du soleil c'est-à-dire vers 17h. À partir de demain, à 17h, je serai encore au boulot donc je ne pourrai plus le faire. Alors je pourrais changer mes habitudes pour leur donner plutôt leur ration du matin. Oui mais, le problème c'est que si je fais ça, ça veut dire qu'il faudra que je m'habille 2 fois le matin (une fois pour aller aux chevaux, l'autre pour m'habiller "en propre" pour le labo : je m'imagine difficilement arriver au travail pleine de boue et de foin). Ça veut dire aussi prendre un bon bout de temps pour le faire, parce que le matin c'est plus long, en ce moment parce que c'est l'hiver on leur donne de la farine (i.e. des grains concassés mouillés à l'eau qu'on leur sert dans des seaux, c'est plus compliqué que le foin). Et puis si je pars tôt le matin pour arriver pas trop tard au boulot (question de repartir pas trop tard non plus), il faudra que je le fasse de nuit... donc en plus, je ne les verrai pas beaucoup ! Et puis j'ai peur que ça me démotive très vite et que je ne tienne pas le coup.
Ça, c'est un vrai problème. Je ne sais vraiment pas du tout comment je vais faire, alors que je quitterai la ferme de nuit et rentrerai de nuit également. Je ne sais pas du tout comment je vais pouvoir faire pour m'occuper encore des chevaux malgré tout. Alors certes, je n'irai pas au labo tous les jours. Je prévois d'y aller 3 jours par semaine, les jours où mon mari travaille. Mais je me connais et je connais trop bien mon travail aussi, et je sais pertinement que concrètement, très vite j'aurai des petites obligations tous les jours de la semaine, et qu'il me sera vraiment très difficile soit d'accepter de ne pas être présente au travail autant que je le devrais (et donc de culpabiliser parce que tout de même, c'est mon boulot, et c'est à plein temps — même si je n'ai pas réellement d'obligation de présence pendant mes heures de travail), soit d'accepter de ne plus m'occuper quotidiennement des chevaux. Dans les deux cas je vais culpabiliser. Je sais que je vais avoir l'impression de ne pas en faire assez, quelle que soit la solution que j'adopterai : que ce soit en privilégiant l'un des deux, ou en tentant d'en faire autant que possible des deux côtés à la fois (au détriment de mon ménage cité plus haut, notamment ;-)). Je sais déjà qu'il faudra que je lutte contre cette culpabilité mal placée puisque de toute façon je ferai ce que je pourrai, et que soit je donnerai mon plein temps à l'un en abandonnant l'autre, soit je ménagerai la chèvre et le chou et ne serai donc entièrement dévouée à aucun des deux. Mais je n'ai pas envie de choisir. Il y a des gens qui s'en sortent très bien avec un travail du type du mien et des chevaux, mais ils n'ont pas autant de kilomètres à faire matin et soir. Et en outre ils sont titulaires de leur poste, ils n'ont pas à fair epreuve d'une bonne volonté à toute épreuve dans leur travail !
Et puis paradoxalement, c'est là que l'enchaîenement des choses se fait joueur, l'activité "chevaux" devient de plus en plus potentiellement prenante (ça fait un peu abstrait tout ça, mais en fait ça l'est beaucoup moins qu'il n'y parait, sans que j'ose pour autant le formuler différemment pour l'instant — ensuite on verra). Sans vouloir encore ni faire des plans sur la comète ni même dévoiler clairement ce qui se trame, je dirai que l'éventualité de faire plus de place aux chevaux à la ferme se dessine d'une manière de plus en plus concrètement envisageable, et que plusieurs événements qui sont arrivés ces dernières semaines (en se précipitant particulièrement ces derniers jours) font qu'il y aurait peut-être moyen de faire quelque chose de vraiment intéressant selon mon point de vue et mes envies en la matière. Vraiment, c'est drôle de voir comment, alors que je suis à la veille de mon retour au travail intellectuel que j'avais fait jusque là, s'ouvrent du côté manuel, du côté près de la terre, du côté simpliste volontaire et écologiste, du côté humain proche, local, en interdépendance et en échange ouvert, des perspectives qui vont de plus en plus dans un sens qui me plaît vraiment beaucoup. Est-ce qu'il y aurait vraiment de quoi en faire une activité procurant revenu ? Si oui, quand et pour combien de personnes ? Quels seraient les investissements nécessaires en temps et en argent ? Que ferions-nous très précisément (il y a plusieurs options possibles) ? Et puis, si ça se faisait, est-ce que ça me plairait de faire ça vraiment quotidiennement en tant qu'activité princpale ?
Je n'ai pas de réponse à ces questions pour le moment. Le fait est qu'on est en train de traverser l'un des moments les plus durs de l'hiver où il fait un froid de canard et où les journées sont hyper courtes et malgré tout j'ai un mal fou à rester enfermée. Je me sens tellement bien dehors. Je me sens tellement plus proche de moi, tellement moins en question, les choses sont tellement plus évidentes. En même temps, je me dis que ça doit aussi être en bonne partie dû au fait que je reprends le travail demain et que je n'ai pas envie. — Enfin bon, dit comme ça c'est un cercle vicieux, il faut que je tente d'être plus précise pour l'exprimer, de manière à parvenir à le regarder avec autant d'objectivité que possible : j'ai peur de reprendre le travail parce que je sais que je vais tout de suite me retrouver dans l'urgence, l'urgence des résultats, l'urgence des publications, l'urgence des candidatures, et que j'ai une trouille bleur d'y aller encore pour me retrouver le bec dans l'eau. Et que si jamais ma seule perspective d'avenir professionnel est un poste dans une université du bout du monde dans une région inconnue et sans amis, au sein d'une équipe que je ne connais pas ou si peu, je vais à nouveau me retrouver devant un doute affreux.
Et voilà, du coup le fait de parler de ça m'y fait penser : ça y est, le concours CNRS a ouvert. Et la tendance se confirme, ça se profile plutôt moyennement : 2 postes de CR2 en section 34 (c'est-à-dire ma section de spécialité) dont un sur une thématique à laquelle je pense ne pas coller du tout, et 3 en 44 (tiens, la numérotation a changé, jusqu'à l'an dernier c'était la 45), dont 2 sur une thématique dont je ne comprends même pas la signification de l'intitulé et le 3e sur une thématique "musique" (donc pas pour moi). Au final donc, ça fait pour moi un seul et unique poste envisageable, celui qui n'est pas profilé en 34. Hum, même dans mes persepctives les plus sombres je ne pensais pas que ça serait noir à ce point, là. Encore peut-être un événement qui ferai pencher la balance dans un certain sens... Il reste aussi les faleuses "chaires CNRS" qui vont ouvrir dans les universités, j'avais lu 150 postes (pour l'ensemble des disciplines !!!), puis 115, et là ce matin je viens de voir qu'ils en annoncent 90 (ce qui signifie que s'il y en a 1 dans mes cordes ça sera déjà Byzance). Pour l'instant c'est la seule information que l'on trouve à leur propos, elles ne sont pas encore publiées.
Bon. Je ne sais pas encore quoi penser de tout ça précisément. J'ai dit que je faisais une 3e année de candidature, j'ai obtenu un prolongement de mon contrat de travail pour quelques mois, je suis à la veille de la reprise et il faut bien que je me jette à l'eau. Mais vu d'ici elle a l'air bien froide et fort peu engageante, c'est le moins que l'on puisse dire. Par ailleurs, c'est peut-être la toute première fois de ma vie que j'ai une ouverture en or pour me recycler dans un truc qui me plairait, même si c'est encore très loin d'être certain. Et sans doute que si je ne plonge dans aucun des deux je risque de me retrouver au final en perdante des deux côtés. Ça serait vraiment trop con. Et si je me gourre dans mon choix hein, est-ce que ça serait pas tout aussi con ?
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A part ça, les images de ce billet n'ont rien à voir avec la choucroute. Ce sont des photos de Jean-Loup Sieff, photographe que j'adore et auquel j'ai pensé juste avant de commencer la rédaction de ce billet, alors je n'ai pu résister à l'envie de partager quelques-unes de ses photos même si ça n'avait aucun rapport. J'adore particulièrement le portrait de Bernadette Laffont en 1959, je le trouve captivant à couper le souffle, mais il y en a tellement d'autres !
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jeudi 4 décembre 2008
Petits petons à poil
Ecrit par malie à 09:08
— Catégories : Avec les chevaux, En photo, Simplicité volontaire
J'en ai parlé plusieurs fois, les voici en images... les pieds des chevaux déferrés.
AH oui, avant toute chose, je mets un petit schéma trouvé sur la Wik' pour montrer l'emplacement des noms d'oiseaux que je vais utiliser dans les descriptions qui suivent ;-)
Le premier cheval est un pépère d'une vingtaine d'années. Il a été ferré dès sa plus tendre enfance et pendant toute sa vie, comme c'est le cas pour la plupart des chevaux "de loisir". Il a été déferré au tout début de l'automne, vers la fin septembre, par un maréchal-ferrant. Le maréchal, tout "ferrant" qu'il est, n'était pas spécialisé dans le parage des pieds destinés rester nus, alors il a fait comme il a pu, sans doute selon ses habitudes de parage, qui n'ont pas les mêmes contraintes. Et puis il y a quelques semaines on l'a fait "réviser" par la pareuse (spécialisée dans les pieds nus cette fois) qui est venue déferrer le second cheval. Les photos que j'ai prises datent d'il y a une semaine environ, soit une dizaine de jours après le parage.
Antérieur gauche : Ce cheval a une fourchette particulièrement longue, et on voit qu'elle n'avait que peu été rétrécie par le port des fers : apparemment, la fourchette a tendance à devenir de plus en plus étroite avec les fers qui l'empêchent de se développer. Sans fers, au contraire, elle est bien large parce que c'est par son appui sur elle que se fait l'action sur le coussinet plantaire qui est situé à l'intérieur juste au-dessus, et qu'à partir de là tout le système d'amortissement se met en route.
Je trouve que la pointe de la fourchette est un peu épaisse, il m'avait semblé lire qu'elle devait être au niveau de la sole de ce côté-là et là je la trouve un peu trop épaisse. Mais avant de faire quoi que ce soit je demanderai conseil à la pareuse... J'aurais également tendance à penser que les barres mériteraient d'être légèrement raccourcies aussi (théoriquement, si j'ai bien compris, elles devraient être réduites au niveau de la sole dans leur moitié inférieure, i.e. à partir du tiers du pied — là j'ai l'impression qu'elles dépassent un peu, surtout celle qui est en haut sur la photo).
Antérieur droit : Toujours cette fourchette immense... Ici pareil, je trouve les barres un peu longues. Et puis c'est drôle, à comparer les photos comme ça, je trouve que cette fourchette-là est bien plus étroite que les trois autres.
Postérieur droit : Là on voit bien que la pointe de la fourchette avait été remise à niveau par rapport à la sole. Les barres aussi sont plus courtes que sur les pieds précédents.
On voit aussi que la ligne blanche, cette partie qui sépare la sole de la paroi sur tout le pourtour du dessous du pied, accroche la terre : j'ai essayé de passer le cure-pieds et de brosser, mais la terre reste en place, il faudrait insister pour la faire apparaître et je ne l'ai pas fait.
Il me semble que la paroi a un peu poussé et qu'il serait bon de la réduire un peu, pour qu'elle ne dépasse pas (trop) de la sole, mais je n'en suis pas sûre. Je me dis ça parce que sinon, si tout le poids de l'avant du pied se pose sur les rebords de paroi qui dépassent, j'ai peur que ça les fasse sauter...
Postérieur gauche : Il n'a pas du tout la même forme que le précédent, c'est étrange : il est beaucoup plus pointu, plus large sur les quartiers (les côtés, avant le talon).
On passe au second cheval, qui est une jeune jument. Elle n'a été ferrée que pendant un an, un an et demi. Elle a été déferrée directement par la pareuse il y a quelques semaines, donc ses pieds ont été immédiatement parés en vue de la marche pieds nus. La grande question quand on déferre un cheval, c'est "Quelle va être sa réaction ?", parce que tout le système de pompe qui active la circulation sanguine par l'effet de la marche est inhibé par le fer. Avec un fer, lorsqu'un cheval pose son pied, le choc est réparti sur toute la longueur du fer, donc sur presque tout le pourtour du pied. Alors que ce n'est pas là du tout que sont les amortisseurs du pied du cheval... qui sont représentés par le coussinet plantaire, sous la fourchette. Quand un cheval est ferré sa sole ne touche pas le sol, et sa fourchette ne le touche qu'en bout de course, quand sous l'effet du poids le fer s'écarte un peu et laisse s'abaisser légèrement le pied. Sans fers, le cheval pose d'abord l'arrière du pied (soit la fourchette, qui reçoit donc le choc), puis pose le reste en s'appuyant sur la sole (l'avant de la sole redevient donc nettement plus épaisse et solide qu'avec des fers).
Bref. Le problème c'est que comme la circulation sanguine est brusquement reboostées quand on enlève les fers, on ne sait jamais trop à quoi s'attendre : les chevaux peuvent aussi bien le vivre sans problème, que se retrouver complètement prostrés pendant des jours, des semaines ou des mois, à ne plus oser marcher tellement ça leur fait un drôle d'effet, pour ça et pour la sensibilité qui revient. C'est apparemment toujours une surprise, on ne sait pas à quoi s'attendre lorsque l'on déferre un cheval. Mais celle-ci s'est portée à merveille, et dès le lendemain elle s'est remise à gambader comme un poulain dans son parc :-) Ouf !
Antérieur gauche : On voit encore bien la trace laissée par le pinçon du fer dans la pince du sabot (juste devant au milieu, pour les néophytes)...
Bon, à part ça ce pied n'est pas très propre (j'ai mal fait mon boulot !) alors passons au suivant.
Antérieur droit : La fourchette est moins large qu'à l'autre antérieur, du coup les barres prennent naissance un peu plus haut sur le pied (il faut vraiment des photos pour voir apparaître ça !). Les barres m'ont l'air un peu longues, aussi, surtout celle du haut sur la photo.
Postérieur droit : Rien de spécial à dire, il m'a l'air bien ce pied, à moins peut-être qu'il faille réduire un peu la longueur de paroi comme pour le cheval précédent mais ça reste à confirmer.
Postérieur gauche : Moi j'aurais tendance à réduire encore un peu la pointe de la fourchette...
Et la ligne blanche me semble trop épaisse entre la sole et la paroi. Si je me souviens bien, la pareuse l'avait noté et nous avait dit que ça venait d'une compensation dûe à la ferrure, je ne sais plus pourquoi, et que ça passerait progressivement. Il faut tout de même laisser passer le temps de pousser !
Voilà pour les petons de nos pensionnaires au naturel. Je vais envoyer les photos à la pareuse aussi pour qu'elle me donne son avis, et puis je verrai ce qu'elle me dira (de faire, ou de ne pas faire). En tout cas ça fait tellement plaisir de les voir comme ça (et ça fait bien bizarre à curer des pieds sans fers, pour une cavalière habituée à des pieds chaussés...).
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mercredi 3 décembre 2008
Ce qui est fait (n'est plus à faire)
Ecrit par malie à 08:11
— Catégories : Avec les chevaux, En consigne, Provence, Thèse and Co., Université mon amour
Hier j'ai fait une rapide liste des choses que je voudrais faire mais ne ferais sans doute pas. A la regarder ce matin, je me dis que finalement j'en ai fait un tout petit peu plus que ce que je pensais :
- Prendre la veille jument selle français dans son parc et lui donner un bon coup de pansage intégral. Lui passer de l'argile sur ses vieilles blessures et de la crème dans son oeil qui pleure (je ne sais pas ce qu'elle a mais ça m'inquiète sacrément ce truc).
Ça, je l'ai fait. Le pansage a été moins intensif que prévu parce que j'étais gelée, et puis aussi parce que je n'étais pas complètement rassurée. Parce que j'étais toute seule dans un recoin où l'on ne me voyait pas, et que j'avais peur qu'il se passe n'importe quoi, et que c'est ce qui m'empêche d'avancer en ce moment avec les chevaux. Mais contrairement aux jours derniers où je projetais de le faire mais trouvais mille raisons pour ne pas en prendre le temps, là je l'ai fait. C'est sans doute très très con mais c'est une petite victoire pour moi.
Victoire que je n'ai pas pu partager avec mon mari parce que ça l'énerve que je m'occupe de ces chevaux-là, parce que ce ne sont pas "les nôtres" (disons) mais ceux de propriétaires et qu'on n'est pas censés s'en occuper plus qu'en leur donnant à manger. Oui mais cette pauvre jument, elle n'avait même pas reçu un coup de brosse après sa dernière balade, ça me faisait peine. Et puis c'est un vieux selle français, un genre de cheval que je connais bien, je suis habituée au format et même aux traits généraux de caractère. Et puis c'est pas sa faute à elle si elle a tel propriétaire et pas tel autre. Et puis ça m'a fait plaisir, c'était moins compliqué à faire qu'avec un autre, et puis voilà.
Je voudrais faire ça chaque jour — chaque jour où je suis disponible en tout cas : prendre l'un des chevaux de la ferme et le panser. Parce que ça leur ferait du bien sur plein de plans, et à moi aussi, et que ça me permettrait de les vérifier en détail régulièrement pour voir si tout va bien. On voit toujours plus de détails dans ces moments-là. Et c'est un lien important. Oui mais... concrètement, c'est compliqué (ou alors c'est moi qui me crée des complications mais le fait est que je ne sais pas comment solutionner cela). [ Là j'avais commencé une description in extenso, et puis je préfère la retirer parce que j'ai bien peur que ça n'intéresse que moi ;-) Et puis ce ne sont pas mes chevaux, alors je ne veux pas trop raconter leur vie ici, ça me gêne ]
Je ne sais pas du tout si j'arriverai à m'occuper de ces chevaux d'une manière qui me satisfasse...
- Aller faire un coucou au QG de la ferme mais ne pas y rester trop longtemps. Y amener les choses que je dois donner aux filles.
Je l'ai fait... mais j'y suis restée beaucoup plus longtemps que prévu. Faut dire, ils sont si gentils.
- Finir de laver la vaisselle de notre fête de samedi soir, et ramener le tout à la "salle des fêtes" de la ferme. Y passer un coup de balai général. Ramener ma bassine que j'avais laissée là-bas.
Alors là, je n'ai pas avancé d'un iota. Il faudrait d'ailleurs que je m'en préoccupasse ce matin...
- Aller chercher du petit bois parce qu'on n'en a plus ! (et même que je crois bien que le poële s'est éteint, déjà...)
Là je n'avais guère le choix, alors je l'ai fait. Aujourd'hui d'ailleurs il serait bon que je ramène un peu de bois plus gros parce que notre stock s'écoule assez vite avec le froid qu'il fait.
- Passer un grand coup de balai général dans la maison, puis nettoyer le sol. Ranger la cuisine qui est toute surchargée, et ranger un peu les affaires qui traînent. Faire la poussière sur les meubles, et les toiles d'araignées qui se sont un peu lâchées ces derniers jours (à l'appel du froid elles rentrent toutes dans la maison).
Je n'ai rien fait de tout ça non plus ! Je me rends compte que j'ai quelques difficultés à m'occuper de ma maison aussi souvent que je le voudrais, ces jours-ci. Bah, y'a des moments sans, sans doute. Et il faudrait que je lave du linge aussi, parce que ça commence à manquer cruellement ; ça, il faut absolument que je trouve un moment pour le faire, aujourd'hui.
- Descendre voir les chevaux du bas avec des bouts de quelque chose à grignoter.
Ça je l'ai fait. Je leur ai amené un peu de pain dur, ils avaient l'air reconnaissants.
- Avancer mon dossier de qualification... (argh)
Heu... ben c'est-à-dire que... Non mais par contre j'ai fait plein de mails de boulot... comment ça, ça compte pas ?
- M'épiler les jambes pour faire plaisir à mon mari (et un peu à moi tout de même, question de prendre un peu soin de moi).
Pas fait non plus. Je garde mes jambes d'ourse pour l'instant.
- Commencer une liste des protagonistes de la fête de Noël et de ce que je pourrais bien leur offrir. (au secours !!)
Alors là, je trouve que j'en suis loin, mais loin... Pourtant il faudra bien que je m'y colle à un moment donné.
Aujourd'hui, à part ce que je n'ai pas fait hier et qui sont donc toujours à l'ordre du jour (mais que je ne ferai sans doute pas en entier, non plus, faut pas rêver), il y a des parcs à chevaux à modifier. Et puis ça serait vraiment bien d'en profiter pour faire le tour et changer les fils électriques là où c'est nécessaire, parce que vraiment, si ces chevaux restent dans ces parcs c'est parce qu'ils sont bien braves (et la bravoure, suivant ce qui se passe, peut avoir ses limites).
En résumé finalement, j'en ai fait plus hier que je ne le pensais a priori, ce qui montre bien que j'ai toujours cette impression de "ne rien faire", de ne pas en faire assez. Et puis là je parle beaucoup des choses que je fais, mais j'essaie de considérer que ça fait partie de ce que je suis... (ce qui n'est pas évident puisque je me considère toujours +/- en échec, mais j'essaie de m'en sortir et d'être plus indulgente avec moi).
Voilà. Il est pas loin de 9h, je vais aller faire un tour au QG, voir si y'a du monde pour boire un café, et voir ce que la journée me réservera...
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mardi 2 décembre 2008
Question de m'en décharger...
Ecrit par malie à 11:10
— Catégories : Avec les chevaux, Thèse and Co., Université mon amour
... je dépose ici une liste des choses à faire que je ne ferai sans doute pas aujourd'hui :
- Prendre la veille jument selle français dans son parc et lui donner un bon coup de pansage intégral. Lui passer de l'argile sur ses vieilles blessures et de la crème dans son oeil qui pleure (je ne sais pas ce qu'elle a mais ça m'inquiète sacrément ce truc).
- Aller faire un coucou au QG de la ferme mais ne pas y rester trop longtemps. Y amener les choses que je dois donner aux filles.
- Finir de laver la vaisselle de notre fête de samedi soir, et ramener le tout à la "salle des fêtes" de la ferme. Y passer un coup de balai général. Ramener ma bassine que j'avais laissée là-bas.
- Aller chercher du petit bois parce qu'on n'en a plus ! (et même que je crois bien que le poële s'est éteint, déjà...)
- Passer un grand coup de balai général dans la maison, puis nettoyer le sol. Ranger la cuisine qui est toute surchargée, et ranger un peu les affaires qui traînent. Faire la poussière sur les meubles, et les toiles d'araignées qui se sont un peu lâchées ces derniers jours (à l'appel du froid elles rentrent toutes dans la maison).
- Descendre voir les chevaux du bas avec des bouts de quelque chose à grignoter.
- Avancer mon dossier de qualification... (argh)
- M'épiler les jambes pour faire plaisir à mon mari (et un peu à moi tout de même, question de prendre un peu soin de moi).
- Commencer une liste des protagonistes de la fête de Noël et de ce que je pourrais bien leur offrir. (au secours !!)
Bon, c'est ce que je vois à première vue, et encore, il me viendra sans doute d'autres idées d'ici à ce que la journée avance. Bon, je vais commencer par enfiler des chaussures et aller faire un tour au QG. Mon objectif : ne pas y rester déjeuner (vu l'heure qu'il est c'est pas gagné... mais je peux le faire, je peux le faire, j'y crois). Ensuite on verra où ça me mènera...
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lundi 1 décembre 2008
Par petits bouts
Ecrit par malie à 10:24
— Catégories : Avec les chevaux, Barcelone, Cosmétiques maison, En consigne, Postdocteure, Recherche mon amour, Thèse and Co.
Alors que je cherche ce que je vais écrire ici (ça fait quelques jours que j'en ai envie mais je ne sais pas par quel bout commencer), je me rends compte que toutes les idées qui me viennent à l'esprit sont de l'ordre du faire, et rien de l'être. Je remarque ça parce que quand j'essaie de me souvenir de mes billets d'il y a un an ou plus, il me semble qu'ils parlaient beaucoup de l'être.
Après avoir jeté un coup d'œil sur les billets de l'an dernier à cette époque [ et après avoir également fait mille choses imprévues qui m'ont occupée toute la matinée finalement : descendre chercher un café et entendre le proprio, le garde-champêtre et un ami qui papotent en bas avec mon mari, aller leur dire bonjour et mettre la main dans l'engrenage ] après tout ça, donc, j'ai vraiment cette impression, ces jours-ci en tout cas, de m'empêtrer dans le faire.
M'occuper des chevaux : leur donner à manger, au moins le soir et si possible le matin aussi ; aller les caresser tous les uns après les autres pour qu'ils s'habituent à moi, pour assurer le contact, pour vérifier qu'ils vont bien ; en prendre un chaque jour et le panser pour lui faire du bien ; arranger ce que je peux dans la carrière en attendant le tractopelle pour faire les travaux qu'il reste ; arranger la sellerie et trouver une place pour nos selles et nos affaires ; ajuster le licol "éthologique" que je me suis fabriqué sur le cheval auquel il est destiné et commencer à lui faire faire des jeux ; longer une autre jument, qui en aurait bien besoin ; mettre de l'argile sur le dos d'une autre... Et ne jamais être satisfaite parce que je ne fais pas tout ce que je voudrais faire chaque jour, parce que je n'en fais pas assez.
Reprendre le travail : écrire quelques articles qui manquent à mon CV pour qu'il soit intéressant cette année ; finir mon dossier de qualification dans l'autre section où je peux la demander question d'avoir un dossier encore plus complet (oui ça y est, je me suis décidée à la demander, depuis le temps que j'avais la flemme) ; finir aussi la structure générale de mon futur dossier de candidature pour le CNRS et pour les éventuels postes de MCF qui paraitront, peut-être, cette année ; commencer (au moins) à écrire deux articles qui trainent depuis bientôt un an... Et ne jamais être satisfaite parce que je ne fais pas tout ce que je voudrais faire chaque jour, parce que je n'en fais pas assez.
Quant au reste... c'est tout pareil : je m'occupe plus de ma maison que je ne l'ai jamais fait mais ça ne me suffit toujours pas (faut dire, les pluies n'arrangent rien, avec leur lot de flaques de boue et autres fuites un peu partout...) ; je n'ai pas commencé mes cadeaux de Noël (et ma maman m'a soufflé l'autre jour qu'elle attendait toujours que je fasse des cosmétiques comme je l'avais promis l'an dernier, puis abandonné pour cause de "j'y arrive pas je trouve pas ce qu'il me faut j'ai pas le temps et puis je vais être ridicule tout le monde va se moquer de moi") ; je vois bien que le temps passe, je voudrais écrire un petit mot ici par jour et je n'y arrive pas, je voudrais suivre tous les blogs que j'aime mais je n'en trouve plus le temps... Et je ne suis jamais satisfaite parce que je ne fais pas tout ce que je voudrais faire chaque jour, parce que je n'en fais pas assez.
(...)
Tiens, même ce billet, en fait. Je l'ai commencé samedi matin, continué samedi midi, et je n'ai plus trouvé le moyen d'y remettre le nez avant maintenant. Alors oui, en général quand on ne trouve pas le temps de tout faire c'est plutôt positif, ça prouve qu'on s'occupe, mais j'ai sans cesse cette impression de ne pas en faire assez. De ne rien faire, même quand je n'arrête pas. Et tout ce qui se presse dans ma tête, et tout ce à quoi je devrais consacrer du temps mais je ne peux pas tout faire il faut que je choisisse et je ne le fais pas, alors je fais tout à moitié. Je pourrais être contente de varier les plaisirs. Je pourrais savourer mes derniers jours de congé maternité avant la reprise du travail. Mais dès que je choisis une chose, au lieu de la savourer je pense à tout ce que je pourrais faire à la place. Au lieu de bloguer ce matin, j'aurais pu aller donner à manger aux chevaux ; j'aurais pu aller boire un café chez la propriétaire et discuter avec tous ceux qui sont là ce matin ; j'aurais pu prendre mon balai et nettoyer la maison ; j'aurais pu avancer mon dossier de candidature ; j'aurais pu commencer à faire le tri de ce que j'ai pour faire des cosmétiques et faire la liste de ce qu'il me manque (tant qu'il est encore à peu près temps de commander)... mais si j'avais choisi quoi que ce soit d'autre j'aurais regretté de ne pas faire ce billet.
Et les photos ! Ça fait tellement longtemps que je traine mon appareil partout avec moi sans arriver à faire de photo. Je me souviens des images de l'an dernier à Barcelone, j'en avais tellement que je n'ai même pas fini de les mettre en ligne ici, il y en avait tellement que j'aimais !
C'est drôle comme ce séjour à Barcelone est resté pour moi, tout au long de cette année, comme un repère par rapport auquel je comparais ma situation. A Barcelone j'ai passé des jours magnifiques, je me sentais bien, heureuse, très profondément, et je ne me posais pas de question. C'est là que l'on a conçu notre fils qui n'a pas vu le jour. Je me souviens des matins où l'on se levait tôt avec mon mari pour avoir un moment rien qu'à tous les deux, et on allait boire un café à côté du marché qui se mettait doucement en route, on voyait le jour se lever sur la ville et toutes ses couleurs, on savourait le doux froid du matin catalan, on se regardait, on riait, on avait une connivence qui rendait ces moments magiques.
Puis est arrivée une longue période difficile. La grossesse et tous ses chamboulements auxquels je ne m'attendais pas et que je combattais malgré moi au lieu de les laisser s'exprimer ; les concours de recrutement, lassants et tristes ; les derniers mois de travail où je n'y arrivais plus. Comme si j'avais perdu la flamme. Les larmes, les douleurs, les silences et la nostalgie. Je voudrais revenir à un équilibre.
Dire que je me sentais en approcher ces dernières semaines. Je me sentais plutôt bien, équilibrée, en retour vers moi-même. Mais tout ça ne tient qu'à un fil qui s'est à nouveau rompu il y a environ une semaine, je ne sais pas pourquoi. J'ai recommencé à me sentir mal dans ma tête et dans mon corps, à ne voir que le verre vide, ce que je ne fais pas, ce que je fais mal, ce dont je n'ai pas envie. Chaque jour je me dis qu'il ne tient qu'à moi de changer cela mais je n'y arrive pas. Alors je me dis qu'il faut attendre, être patiente, mais j'ai peur que tout ce mal s'installe en moi et s'y mette à l'aise, y reste pour longtemps.
Le faire, donc. Le faire pour ne pas être. Et avoir peur de mes élans, me sentir en échec constant. Le bien comme ridicule compensation à l'illusoire mieux que je m'interdis d'atteindre par des barrières que je dresse moi-même. Ne pas arriver à reconnaître les petits pas, ne pas les apprécier pour ce qu'ils sont et ne voir que des envies gigantesques vouées à l'échec dès le départ. Ce n'est pas nouveau : je crois que j'ai toujours un peu fait comme ça. Qu'il n'y a que dans l'urgence, dans la tension intenable, dans la menace de la rupture soudaine et totale que j'ai réussi à me sortir légèrement de cela à chaque fois. Je voudrais juste être un peu tolérante vis-à-vis de ce que je fais, et puis aussi de ce que je suis, je voudrais juste être un tout petit peu contente de moi parfois.
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