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samedi 3 novembre 2012

Jouer juste, ou ne pas jouer

Quelques instantanés de ces derniers temps.

* Je regarde ma fille qui joue de la mandoline. Enfin, qui joue... elle gratte les cordes avec frénésie puis vient me voir "Bientôt Papa il va me faire une guitare comme lui." L'ennui avec un parent musicien c'est qu'il faut que les instruments soient justes, ce qui n'est jamais le cas des jouets pour enfants.
(Faut dire, c'est pas moi qui vais le lui reprocher — juste que j'aimerais tellement qu'elle puisse faire un peu de piano, vu qu'elle a l'air d'adorer ça, et pour ma part je serais tentée de préférer un piano un peu faux plutôt que pas de piano du tout.)

* Il est 13h. Matinée à se balader au marché de la petite ville d'à côté, de jolis légumes plein les sacs, le rayon de soleil de midi nous a encouragés à nous installer dehors pour déjeuner. Repas en polaire sur la pelouse humide, mais repas au soleil, tous heureux (chienne comprise). J'aime l'automne et toutes ces scènes de saison.

* Moi en train de faire un gâteau. Je n'arrête pas ces temps-ci... mon homme grossit et moi aussi ! Dans mes éternels moments de questionnements existentiels (et néanmoins totalement inutiles) je me prends à me demander si ce n'est pas un manque d'amour maternel qui réapparaît avec ma propre maternité et tout l'amour qui me sort de partout, tout le temps. Ou alors un trop plein à canaliser peut-être, dans les sucreries ! En tout cas mes amis adorent, parce que les desserts ça se partage. Mon portefeuille apprécie un peu moins.

* Le silence de la maison le soir après le coucher de la demoiselle. La plupart du temps, je suis tellement fatiguée que je me couche encore en même temps qu'elle. Mais quelques rares fois j'arrive à me relever et profiter de quelques temps, mon mari et moi seuls au monde, dans la nuit dehors et la maison calme et sombre. On chuchote, on se blottit l'un contre l'autre, rien que nous deux, on regarde un film.

Bon, tout ça ce sont de belles images. Les moins belles, on va les laisser dans un coin et attendre que de meilleurs jours reviennent...

jeudi 13 septembre 2012

Ma vie à moi

Quand j'ai repris ici je me suis dit (entre autres) "Allez, ça va te changer, tu ne vas pas parler QUE de ta fille tout le temps..." Oui, bon. Mais de quoi parler alors que ça fait 2 ans que je ne fais que ça ? Jour et nuit, 24 heures sur 24, tous les jours. Plus de métier, plus d'envies, plus de temps, de courage, de force, d'énergie... plus d'envie.

Au début c'était chouette. Pouvoir me consacrer à mon bébé autant que je le voulais. Pouvoir répondre à tous ses besoins sans jamais me demander comment gérer d'autres priorités en même temps. C'était toujours elle avant tout.

Puis, progressivement, c'est devenu elle à la place de tout. Chéri, tu fais à manger ou tu t'occupes de la petite ? Tu fais les courses ou tu t'occupes de la petite ? Ok, je m'occupe de la petite. Elle pleure ? Ok, passe-la moi, je m'en occupe. Elle se réveille la nuit ? Pas de problème, je la fais téter, elle va se rendormir. Elle a du mal à s'endormir ? Ok, je m'en occupe.
Je m'en occupe.
Je m'en occupe...

Je suis à un moment où j'hésite beaucoup entre penser qu'elle va se réguler elle-même et que spontanément, lorsqu'elle aura moins besoin de moi, elle me réclamera moins, et que l'accompagner autant que je le peux est la meilleure façon d'en faire une personne confiante, sûre d'elle, sereine ; ou alors penser qu'elle ne va pas d'elle-même décider d'arrêter de s'endormir au sein parce que c'est trop bon, décider de se mettre à jouer un peu seule parce que papoter toute la journée avec maman c'est trop bien, décider d'aller vers les autres parce que maman elle est toujours patiente et disponible et aimante (enfin c'est une maman, quoi).
Je ne peux évidemment pas me fier à des lectures, ni à des témoignages, ni à des avis personnels. J'aime entendre les témoignages, les histoires des autres, parce que ça me rassure de constater qu'il existe de telles différences ! Chaque histoire est unique.

Mais alors, dans notre histoire à ma fille et moi, c'est quand que je peux reprendre un tout petit bout de vie rien qu'à moi ?

mercredi 12 septembre 2012

Gaston et Gustave

Je ne sais pas comment introduire ce jour, mais c'est un bon jour pour parler de ce billet paru sur le blog projetdenaissance : Gaston et Gustave.

Il s'agit d'un livre d'Olivier Frébourg, un témoignage sur le deuil périnatal. La lecture du billet de Sophie Gamelin m'a bouleversée. J'ai réalisé que je n'en avais pas fini ; qu'en tout cas, je n'aurais pas la force de lire un tel livre aujourd'hui.

Extrait.

Cet amoureux de l’ailleurs s’est vu précipité dans un voyage au bout des limbes avec la naissance prématurée de ses jumeaux. L’un survivra, l’autre pas. Olivier Frébourg signe le parcours d’un père combattant sous le signe de Flaubert est c’est simplement magnifique.
(...)
Pour ne pas devenir fou, l’écrivain convoque l’ombre de Flaubert dont la lecture l’a foudroyé à 14 ans, et dont la statue l’accueille tous les jours à l’entrée du CHU de Rouen où Gaston est hospitalisé. Flaubert, ce « dégoûté de la vie », a-t-il eu raison de tout sacrifier, son bonheur en tête, pour l’amour de la belle phrase ?

Le va-et-vient entre Gaston et Gustave est justement conduit, oscillation constante entre la vie et les livres. « Il n’y a pas d’autre issue que la joie car il n’y a pas d’utilité au malheur », écrit finalement Olivier Frébourg dans ce récit d’une fureur de vivre qui échappe à tout sentiment morbide où la consolation a pour noms Arthur, l’enfant des limbes, Martin et Jules, les fils aînés, et Gaston, joyeux rescapé des ténèbres.


Je viens de relire ce que j'avais écrit à l'époque. Je n'en reviens pas à quel point ça sonne toujours aussi juste dans mon cœur. La vie avance, mes émotions ont bien sûr évolué. Mais je voudrais en parler simplement à ma fille et je ne sais pas comment faire. Et je ne pense pas que mon homme le voudrait.

lundi 10 septembre 2012

Ma décision est prise (enfin... il me semble bien)

Je vais la sevrer. C'est décidé.

Ça fait 36.000 fois que je prends cette décision... et que je n'ai pas envie de la prendre. Je voulais tellement aller jusqu'au servage naturel. Je me disais que même si on régulait, un peu, beaucoup, on ferait ça en trouvant un compromis entre nos besoins, à elle et moi.

Elle aime tellement ça, elle réclame à téter tout le temps. Pas moyen de la faire diminuer, toutes les excuses sont bonnes, maman je me suis fait un bobo je veux faire du néné (c'est encore plus dur quand ils ont la parole !), maman je veux une tétée câlin, et une tétée dodo, et pour se rendormir quand on fait une insomnie, et quand on est chez des amis, et quand on est fatiguée dehors, et quand on s'ennuie, et quand on a fini de manger... tout le temps.

Mais je n'en peux plus. Ce matin j'ai réalisé (mais ne l'avais-je pas déjà réalisé plein de fois et aussitôt jeté aux oubliettes ?) que toutes les tétées sont devenues un calvaire pour moi. Je pensais réduire et ne conserver que les tétées-plaisir... mais à bien y réfléchir, et pour être tout à fait honnête, des tétées-plaisir je n'en ai aucune. Avec du plaisir pour moi je veux dire ; parce que pour elle...

Et justement, tiens. Qu'est-ce que je lui transmets à toujours accepter à contrecœur, à en être mécontente, à avoir mal, à repousser, à refuser ces moments qui sont censés être un moment de plaisir partagé ? Est-ce qu'elle en retire un de ces trucs biaisés, une histoire de masochisme, un lien émotionnel malsain entre elle et moi où elle apprendrait que quand elle se fait plaisir (et que JE veux lui faire plaisir !) ça me fait du mal, quelque chose que je voudrais à tout prix éviter comme expérience pour elle ?

Je ne supporte pas les commentaires du genre "Tu l'as déjà allaitée 2 ans, c'est déjà génial, c'est super long par rapport à la moyenne, ses besoins élémentaires sont assurés maintenant ce n'est plus que pour le plaisir..." etc. Et même si ce n'était "plus que pour le plaisir", pourquoi est-ce qu'un enfant n'aurait pas le droit de profiter de tous les plaisirs procurés par un allaitement, aussi longtemps qu'il en ressent le besoin ?

Comment je vais le vivre quand je vais voir mes copines allaiter ? Quand ce sera des enfants plus âgés que ma fille ? Et moi qui suis déjà émotionnellement sur le fil du rasoir, est-ce que ça ne va pas me fragiliser encore plus ? Comment le savoir à l'avance ? Et comment je vais faire pour l'aider à s'endormir alors que déjà avec le sein c'est la croix et la bannière ? Et comment vais-je faire pour ne pas me sentir coupable d'avoir mis fin à cet allaitement parce que je n'aurai pas fait les bonnes choses aux bons moments ?

Je suis je suis tellement fatiguée. Je recule cette échéance de lui apprendre à s'endormir sans téter parce que toutes les fois où j'ai essayé il ma fallait de considérables ressources d'énergie pour l'accompagner pendant les quelques 2h où elle pleurait toutes les larmes de son corps en réclamant désespérément (ressources que son père n'a pas, alors je suis la seule à pouvoir le faire). Je ne sais pas si j'ai la force d'entreprendre ça. En même temps, si je veux retrouver de la force, il faudrait sans doute que je commence à m'écouter et à tenir compte de mes besoins. Et même si ça m'emplit les yeux de larmes rien que de l'écrire ici, j'ai besoin d'arrêter d'allaiter. Je n'en peux plus, c'est trop pour moi. Je n'en suis plus capable.

Punaise qu'est-ce que c'est dur la vie de maman.

dimanche 29 mai 2011

L'insoutenable amour de l'être

On était en train de rentrer à la maison, on écoutait la radio, c'était les infos. On ne pouvait pas s'empêcher de ponctuer chaque nouvelle information par des commentaires encore plus négatifs que ce que l'on entendait, et progressivement on a dévié vers une discussion généraliste dans laquelle tout était motif de dégoût. Dans ces moments-là je ne comprends plus l'humanité, je ne me sens aucunement en phase avec mon espèce, je déteste ça. Je pleure alors sur ce monde où je ne peux m'empêcher de penser de demain sera toujours pire qu'aujourd'hui, à tous points de vue.

Je me dis que le monde est pourri et je ne vois aucune piste pour que ça s'arrange, au contraire tout ce qui me vient à l'esprit ce sont des sujets où je crains ce qu'il adviendra de nous dans les 5 ou 10 ou 50 ou X années à venir. Plus rien n'est positif, rien n'est encourageant, tout est grave et lourd et complexe. A quelle vitesse est-on en train de détruire l'humanité, et de détruire la planète ?

Je me tourne vers ma fille, qui dort paisiblement dans son siège auto. Je ne peux m'empêcher en la regardant de penser à ces gens qui déclarent refuser d'avoir des enfants parce que le monde est trop pourri. Je me dis que, tout compte fait, ils n'avaient peut-être pas tort, que c'est rudement égoïste de donner la vie à des enfants dans un contexte si minable, si insoutenable, si honteusement nul.

Je lui caresse les cheveux.

Cette enfant est la plus douce, la plus merveilleuse créature de l'univers. Je ne l'ai pas mise au monde dans un monde de brutes : elle est l'exacte antithèse de tout cela. Dans son regard se concentre toute la beauté du monde. Cet être extraordinaire est elle aussi le monde, et alors le monde est beau, et alors la douceur existe, et alors toute l'humanité est sauvée par son existence, par le simple fait que c'est possible d'exister et d'être bon. Rien que cela, sauve tout.

J'aime ma fille, et parce que cet amour existe, parce qu'il me permet d'être émerveillée, soulevée de cette tristesse où je suis enlisée, et alors le monde est merveilleux.

vendredi 20 mai 2011

ENCORE une nouvelle écharpe ?!

C'est ce que l'homme s'exclame lorsqu'il nous voit baver sur un site de vente en ligne ;-)

Bon, je commence un premier billet sur mon expérience du portage, j'ai envie de dire beaucoup de choses et ne sais pas par où commencer, alors peut-être que le plus simple, c'est d'abord de lister ce que j'ai essayé comme mode de portage. C'est juste un aperçu, je reviendrai sur mes préférés dans des billets dédiés (parce qu'ils le valent bien ;-)).

Première écharpe en sergé



C'était une Hoppediz (écharpe sergé), super grand modèle 5,20m. Achetée il y a 2 ans lorsque j'attendais mon fils. Une chouette écharpe, un peu lourde, beaucoup trop longue. Chez Hoppediz ils font un très très long guide et je me suis régalée à apprendre plein de nouages différents.
Ma fille a été portée dedans les premiers jours, en double croisé.
Puis en croisé simple.
Puis en kangourou ventre.
Et ces derniers temps en kangourou dos.
L'écharpe est enfin assouplie, mais je viens de prendre la décision de la vendre.

Deuxième écharpe en sergé



Une Naturna Awà sergé (une en 100% coton, pas celle en fibres mélangées qui apparemment reçoivent des avis mitigés), longue aussi. Marque nettement moins connue que la précédente, nettement moins chère aussi, pour une écharpe en coton bio (un bon point quand on sait à quel point les bébés aiment sucer leur porte bébé). Plus fine, plus souple mais bien résistante tout de même. J'ai fini par oser la couper en 3,60m, et là c'est devenu un vrai régal pour les noeuds kangourous (que j'ai appris à maitriser avec elle, d'ailleurs).
J'ai donc fait surtout des kangourous, ventre d'abord puis dos. J'ai testé plein de finitions pour le kangourou dos, nouage sous la poitrine, sur la poitrine, sans noeud, sous les fesses du bébé, sur une épaule,...
Des doubles hamacs dorsaux. On me disait que ça serait pas possible avec une 3,60m mais en fait c'est juste parfait !

Là j'ai fait un premier atelier de portage, puis un second, puis j'ai rencontré plein de mamans avec plein de moyens de portage différent, et j'ai commencé à craquer...

Un sling en tissage diamant



C'était un peu long de toujours mettre la petite en écharpe juste pour aller faire une course, comme je voulais toujours bien nouer (c'est normal puisque le but de l'écharpe c'est de bien la soutenir justement). Alors le moyen le plus simple et le plus rapide de porter tout en restant super physiologique c'est le sling.
Donc j'ai acheté un sling.
Un Storchenwiege leo bleu.
Le sling, c'est simplement génial. Et le tissage diamant, une merveille de confort. J'ai porté d'abord devant puis dans le dos, un peu, pour jouer surtout. J'ai pas mal allaité dedans aussi (pratique quand on est la bourre et qu'on a besoin de ses deux mains). Mais quand la petite a passé les 8 kilos, comme on fait toujours des portages longs, on a commencé à avoir mal à l'épaule en portage asymétrique, donc je l'ai revendu, et...

Un porte bébé type chinois




...Et alors c'était mon anniversaire et j'ai décidé de me faire offrir un Storchenwiege Babycarrier.
Bilan : une merveille. C'est un genre de porte-bébé chinois en un peu plus technique avec plein de réglages. C'est un jeu d'enfant à installer, devant comme derrière. Je peux porter des heures et des heures avec sans douleur. Et c'est très physiologique même avec un tout jeune bébé (cela dit, ma fille tenait déjà son dos quand je l'ai acheté).

Mais je reste malgré tout une afficionada des écharpes, que j'utilise quotidiennement, parce que je trouve que ça reste le must en matière de sur mesure. Mais je n'avais pas encore trouvé mon bonheur. Et en même temps, j'étais très curieuse de tester une écharpe en jacquard pour en avoir lu autant de bien, mais finalement ça reste assez rare parce que cher (quoi que comparé à une Lana c'est en gros le même prix, sauf que j'ai pas trouvé mon confort en Lana). Donc après des mois d'hésitations et suite à une succession d'heureux hasards, je me retrouve à avoir tout récemment acheté (ça remonte à une semaine) :

Une écharpe en jacquard



Et pas n'importe laquelle : une Ellevill Jade... petite merveille. J'ai pas osé la prendre en 3,60m de peur de regretter ensuite alors j'ai pris une 4,20m, c'est un peu long mais supportable, mais alors, mais alors... c'est vraiment un plaisir. Elle est d'une douceur, d'une souplesse (mais tout en restant très résistante pour le poids), elle est fantastique. Et encore, elle n'est pas encore assouplie ! Je ne regrette pas du tout mon choix.

Et c'est pas bientôt fini ?!



Ben non, à présent je commence à rêver de me trouver (à acheter ou à faire) un onbuhimo parce que ça a l'air intéressant. Et puis j'aimerais tester un mei tai tout simple. J'ai tenté deux porte-bébés physiologiques "classiques", un Ergo Baby Carrier et un Manduca, ça porte bien c'est incontestable, mais ça ne m'apporte pas les plaisirs du portage. Par ailleurs les utilisateurs quotidiens ont relevé plein de problèmes plus ou moins gênants avec ces systèmes. Et je trouve ça trop massif. Et enfin, il faut que j'essaie une écharpe souple mais ce n'est pas la bonne saison puisqu'il paraît qu'elles sont trop enveloppantes pour l'été...

Je reviendrai sur le Storchenwiege Babycarrrier et sur la Jade dans des billets dédiés parce que ce sont deux super moyens de portage et que j'ai pas mal de choses à en dire. Et là j'ai déjà été très bavarde.

mercredi 11 mai 2011

Un pas après l'autre (mais tout de même, c'est le printemps)

Comme le temps passe vite ! En fait je ne sais pas par où (re)commencer, pas envie de faire un résumé de "ma vie entre temps", pas envie non plus de reprendre comme si je n'avais jamais arrêté parce que... parce qu'il m'était venu une certaine aisance, une certaine légèreté avec la pratique quotidienne que j'ai perdues avec le temps passé depuis.

Mais comment faire alors ?

Je pourrais commencer par mettre un cliché d'un genre connu. Orchis anthropophora, l'orchis "homme pendu". Bien contente d'en avoir trouvé une station tout près de chez moi (dans un endroit tout à fait inattendu, comme d'hab'), puisque je n'en avais jamais vu en vrai encore.



Mais c'est difficile comme tout de reprendre la photo herboristique avec un bébé porté, même dans le dos. Elle n'a évidemment pas la même patience que moi pour ces choses ; bien qu'elle soit en ce moment complètement fascinée par les arbres, alors je me fais une joie de lui montrer en détail toutes les espèces qu'on croise (quand je pense que tous ses premiers mois j'attendais avec impatience de lui faire toucher un arbre !).

Et elle goûte à tout évidemment, y compris les fleurs... une pâquerette (pas grave) et un iris (moins bien) en ot déjà fait les frais depuis le début de la semaine.

Ah ! Tiens... (un coq-à-l'âne total) je devrais faire des post antidatés, sur les couches lavables, sur mes modes de portage, sur la diversification, sur l'allaitement, sur le cododo, sur l'éducation non violente, sur la couture, sur le projet de naissance sans violence,... et puis aussi sur le travail (ou pas), et puis sur la vie en général, et sur tout ce qui a changé, et sur les chevaux, et sur les plantes, et sur, et sur...

Mais pourquoi antidatés en fait ? Peut-être parce que ça m'impressionne beaucoup, tout ce qui s'est passé, pendant tout ce temps loin d'ici.

C'est comme le début de chaque chemin : il faut commencer par un premier pas puis un autre et un autre, et une fois qu'on en a fait quelques-uns ça devient très vite plus facile. Allez allez, le plus dur c'est de commencer, et ça c'est déjà fait.

mardi 12 avril 2011

Mentir pour protéger

Je suis loin d'être une personne parfaite. J'essaie de m'améliorer régulièrement, malgré tout. J'essaie de me rapprocher de ce que je préférerais être, lorsque je ne suis pas heureuse de ce que je fais. Mais c'est difficile. Même de savoir ce que je préférerais m'est difficile, parfois.

On parle d'une situation sur un forum de discussion. Je raconte que, ne sachant pas comment faire autrement, j'ai préféré mentir à des amis pour protéger une minorité en danger. On me tombe un peu dessus : cela choque que j'envisage que mentir puisse être une solution possible. Je le comprends. Mais je trouve ça tellement minime par rapport à ce que j'avais tâché d'empêcher par mon mensonge !

Alors je me sens attaquée. Même si ce n'est pas vraiment le cas, j'ai un mal fou à supporter que l'on remette en question ce que je fais. Je sens bien que je deviens de mauvaise foi, même si j'essaie de ne pas l'être, même si j'essaie de rester honnête, c'est tellement difficile. Non, je ne me mets pas à mentir pour autant, mais... j'aime pas qu'on me dise que c'est pas bien ce que j'ai fait. Même si je suis d'accord ! (peut-être même surtout si je suis d'accord ?)

Je ne regrette pas d'avoir menti ce jour-là, dans cette situation-là. Ne serait-ce que parce que même si ce n'était sans doute pas la solution idéale, c'était alors la meilleure que j'avais trouvée et c'est celle qui aura causé le moins de mal, et c'était ça que je voulais. Donc, j'assume mon mensonge.

Mais je reste d'accord avec les filles qui me disent que mentir de doit pas être une solution viable, que mentir ne peut pas être la seule solution possible, qu'il y a toujours une alternative. Et là je me demande : qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre ? Si la situation se présente à nouveau, qu'est-ce que je pourrai faire pour ne pas mentir et pour ne pas causer plus de souffrance que si j'avais maintenu mon mensonge ?

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Et pendant ce temps, j'ai senti sous mes doigts un tout petit bout de quenotte qui a percé aujourd'hui dans la bouche de ma fille... tout cela passe si vite et j'ai un mal fou à réaliser que ça sera devenu de lointains souvenirs dans 10 ans, 20 ans, 50 ans... sa première dent.

Maman, c'était quand ma première dent ? C'était avant tes 8 mois ma chérie. C'était le printemps, un jour où le mistral s'est levé après déjeuner, des amis étaient venus manger à la maison. On avait bien ri, ton père avait discuté avec un vendeur de scie portative du Haut Verdon, tu avais fait une belle sieste dans l'après-midi et en te réveillant, tu avais ce petit bout de dent qui pointait dehors.