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mercredi 11 mai 2011

Un pas après l'autre (mais tout de même, c'est le printemps)

Comme le temps passe vite ! En fait je ne sais pas par où (re)commencer, pas envie de faire un résumé de "ma vie entre temps", pas envie non plus de reprendre comme si je n'avais jamais arrêté parce que... parce qu'il m'était venu une certaine aisance, une certaine légèreté avec la pratique quotidienne que j'ai perdues avec le temps passé depuis.

Mais comment faire alors ?

Je pourrais commencer par mettre un cliché d'un genre connu. Orchis anthropophora, l'orchis "homme pendu". Bien contente d'en avoir trouvé une station tout près de chez moi (dans un endroit tout à fait inattendu, comme d'hab'), puisque je n'en avais jamais vu en vrai encore.



Mais c'est difficile comme tout de reprendre la photo herboristique avec un bébé porté, même dans le dos. Elle n'a évidemment pas la même patience que moi pour ces choses ; bien qu'elle soit en ce moment complètement fascinée par les arbres, alors je me fais une joie de lui montrer en détail toutes les espèces qu'on croise (quand je pense que tous ses premiers mois j'attendais avec impatience de lui faire toucher un arbre !).

Et elle goûte à tout évidemment, y compris les fleurs... une pâquerette (pas grave) et un iris (moins bien) en ot déjà fait les frais depuis le début de la semaine.

Ah ! Tiens... (un coq-à-l'âne total) je devrais faire des post antidatés, sur les couches lavables, sur mes modes de portage, sur la diversification, sur l'allaitement, sur le cododo, sur l'éducation non violente, sur la couture, sur le projet de naissance sans violence,... et puis aussi sur le travail (ou pas), et puis sur la vie en général, et sur tout ce qui a changé, et sur les chevaux, et sur les plantes, et sur, et sur...

Mais pourquoi antidatés en fait ? Peut-être parce que ça m'impressionne beaucoup, tout ce qui s'est passé, pendant tout ce temps loin d'ici.

C'est comme le début de chaque chemin : il faut commencer par un premier pas puis un autre et un autre, et une fois qu'on en a fait quelques-uns ça devient très vite plus facile. Allez allez, le plus dur c'est de commencer, et ça c'est déjà fait.

vendredi 27 novembre 2009

Journal de Mister C., 9 : Onirie nasale

lundi 14 septembre 2009

Crôaaa

Une visiteuse du début de l'été.


lundi 15 décembre 2008

Bric-à-brac avant de me lancer dans la journée

Il pleut. Ça fait des jours qu'il pleut. Il pleut beaucoup dehors ; il pleut même pas mal dans la maison, et ça c'est plutôt embêtant. C'était difficile de s'occuper hier, ne pouvant pas vraiment sortir sous la tempête de pluie accompagnée de rafales de vent à tout faire envoler, on avait prévu de ranger la maison. Il y avait un gros ménage à faire et surtout des choses à ranger en haut, quelques meubles à déplacer, ça promettait d'être tout de même plutôt sympa.


Mais c'était sans compter les fuites dans la maison. Pas assez de serpillères, on passait d'un endroit à l'autre et à peine le temps de tout essuyer qu'on n'avait plus qu'à recommencer. Alors on est sortis tenter d'endiguer le flot de l'extérieur sur le toit mais c'était pas simple, et on était trempés, les mains gelées, les cuisses tremblantes. On n'est pas équipés de telles pluies, c'est tellement rare normalement.


Mouillés pour mouillés, du coup on est restés dehors pour aller s'occuper des chevaux. Il y en avait deux dehors, plus l'âne M. Ils étaient allés s'abriter du vent glacé et de la pluie mais avaient fort mal choisi leur endroit : dans la réserve à foin... On les a donc surpris en flagrant délit de gavage intensif. On a fait rentrer en vitesse les deux chevaux dans le parc à côté, c'est pas bien grave s'ils ne s'entendent pas bien avec l'un de ses occupants puisque c'est super grand, sont pas obligés de rester ensemble. Mais l'un des deux s'est mis à s'étirer en portant tout son poids sur ses postérieurs, et puis il dansait d'un pied sur l'autre sans arrêt. J'étais très inquiète. Je n'en ai jamais vu de mes yeux mais je trouvais que ça ressemblait fort aux premiers symptômes d'une fourbure, et ç'aurait été la catastrophe. Mais je n'y voyais guère, la nuit tombait, il pleuvait des cordes, j'ai pensé qu'il faudrait attendre le lendemain pour voir comment ça évoluait et éventuellement appeler le véto. J'ai passé la soirée à chercher des informations sur la fourbure, et la nuit à gamberger en espérant n'avoir pas fait de bêtise en attendant le lendemain, en espérant très fort que ça ne serait pas trop rapide et qu'on ne risquait pas de le retrouver mort ce matin, ou même gravement atteint.


Bon, ce matin tout semble aller bien. Je le surveillerai tout de même parce que je n'aime pas ce que j'ai vu, je n'ai pas l'habitude de voir un cheval s'étirer comme ça, je n'ai pas trouvé ça normal. Et je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose de grave ; surtout que le plus dur dans la fourbure c'est que c'est très douloureux pour le cheval, et je ne voudrais surtout pas risquer de lui faire subir des souffrances inutiles.


Ce matin j'ai profité d'une accalmie pour passer une petite heure à les regarder et à leur donner à manger. Ils semblent tous se porter bien, malgré la pluie qui ne veut pas vraiment cesser et qui leur trempe le poil en profondeur. Ils peuvent s'abriter sous les arbres mais ne le font guère, donc ça doit signifier que ça ne les dérange pas, ou pas trop. Mais ils doivent en avoir marre tout de même de ne même pas pouvoir se chauffer au soleil dans la journée. Enfin, j'imagine.


Cet aprème je vais voir la psy de la maternité ; on avait pris rendez-vous pour faire le point juste après ma reprise du travail. Je ne sais pas du tout ce que je vais pouvoir y dire, pas parce que je n'ai rien à dire mais parce que bien au contraire j'ai tellement de choses à trier dans ma tête que je ne sais pas ce qui fait partie de son champ d'action (l'évolution du deuil) et ce qui le dépasse. Tout cela ne fait qu'un en moi, évidemment. Et puis j'aurais aimé que mon mari puisse venir aussi, mais il travaille aujourd'hui. Je crois que lui aussi aurait aimé.


Il faut que je finisse mon dossier de candidature à la qualification en urgence (encore une fois...). Ensuite il faudra que je m'attaque au dossier de candidature au CNRS, le temps passe et je n'y ai même pas encore songé concrètement, et la date limite se rapproche et ça m'inquiète. Quand je suis ici à la ferme, j'ai un mal fou à travailler là-dessus parce que j'ai tant d'autres choses à faire. Mais j'en ai déjà parlé... et il suffirait que je choisisse une chose, n'importe laquelle, et que j'en accepte les conséquences. Ça aussi j'en ai déjà largement parlé. Sauf qu'en parler, finalement, ça ne me fait guère avancer : je n'arrive pas à assumer mes choix. Ou j'ai l'impression de ne pas choisir. Ou de choisir la mauvaise chose.


Et ça ne change pas grand-chose de le répéter encore une fois... Je tenterais bien de me faire un petit calendrier, de toute façon c'est nécessaire vu ce qui m'attend dans les semaines qui viennent, mais je sais d'avance que je ne le tiendrai pas alors ça ne m'emballe guère de me lancer dans une entreprise promise à l'échec. Je pourrais aussi ne pas le considérer sous cet angle négatif et le prendre pour ce que c'est : un calendrier pour mettre les choses à plat, et surtout voué à évoluer. Ouais, faudrait que j'assume un peu ça...


J'ai vraiment l'impression que je ne me sortirai pas de tout ce que j'ai à faire. Je ne sais pas comment je vais m'y prendre.

jeudi 11 décembre 2008

Cache-cache

L'âne M. nous avait préparé une partie de cache-cache ce matin. Il est sorti de son parc (allez savoir comment) et s'est planqué... saurez-vous le retrouver ?


Ça y est




Et pendant que je choisissais mes photos à l'instant, il se met à tomber de gros flocons...

mardi 25 novembre 2008

Il fait froid...

...mais fort beau. Ce matin tout était recouvert de givre, c'était magnifique sous les premiers rayons du soleil (et sous les suivants aussi parce que ça a mis un temps fou à fondre c't'affaire).


Je suis allée faire un tour aux chevaux dans les parcs en haut. Voir s'ils n'ont pas froid, s'ils vont bien. Le danois s'ennuie, il est tout seul dans son parc et je sens qu'il a terriblement besoin de copains pour jouer (et sans doute pour se réchauffer aussi). J'aimerais bien le mettre avec d'autres chevaux. Dans l'idéal, j'aimerais bien rassembler tous les parcs du haut pour n'en faire qu'un seul grand et qu'ils soient tous ensemble dans un espace suffisamment grand pour jouer, marcher (presque) autant qu'ils le veulent, et que s'il y a des inimitiés ils ne soient pas obligés de rester ensemble. Je suis convaincue que ça ferait du bien à tout le monde... mais les propriétaires ne sont pas de cet avis.


On avait 2 groupes de 2 chevaux chacun. L'un des deux groupes est constitué de deux juments qui ne s'entendent pas, si bien que quand elles sont toutes les deux il y en a une qui passe son temps à faire fuir l'autre, à la mordre, à l'empêcher de manger. Alors on avait rassemblé les 4 chevaux ensemble, dans un plus grand parc, en espérant que ça modifie un peu les rapports de force. Ça avait fonctionné à la perfection : la petite avait retrouvé une place qui lui permettait de manger, d'être tranquille, et la grosse s'était faite copine avec la jument qui avait pris la tête, elles passaient leur temps à se faire des papouilles.


Oui mais les propriétaires des deux juments n'ont pas été de cet avis ; ils pensent que leurs juments, qui ne sont plus dans leur prime jeunesse, n'ont ni assez ni assez bien à manger dans les parcs en hiver. Ils trouvent que ça n'est pas pratique de leur amener un complément alimentaire (même si ce n'est pas eux qui s'en occupent). Et puis, ils trouvent que les grands parcs sont trop loin de la sellerie, que ce n'est pas pratique pour eux. Alors ils ont remis leurs deux juments dans un parc du haut. Et la galère pour la petite a repris : je viens de lui voir une grosse trace de morsure sur l'épaule droite, et elle ne quitte que difficilement les arbres pour s'approcher quand on l'appelle.


Je les ai prévenus qu'elles ne s'entendaient pas et que ça se régulait de soi-même quand elles étaient avec d'autres chevaux (j'ai passé sur le fait que ce sont des animaux grégaires qui ont besoin de contacts avec leurs congénères pour se sentir équilibrés - et accessoirement, pour avoir chaud en hiver). Ils m'ont dit qu'ils le savaient, que j'avais bien raison, et que donc la solution était... de diviser le parc des deux juments pour les séparer l'une de l'autre.


Je comprends bien leur position, franchement. Mais je suis déçue. Je me demande si le fait de vouloir voir les chevaux rester ensemble, essayer de les mettre dans des conditions les plus proches du naturel pour ne pas trop leur nuire, je me demande si tout ça vient du fait que moi, je les vois tous les jours et peu importe s'ils sont dans un grand parc un peu loin. Le fait est que les deux juments étaient mieux quand elles étaient avec les deux autres, mais peut-être que pour s'imprégner de ce genre de chose il faut voir les chevaux évoluer au quotidien, et que sinon ça reste trop théorique, trop lointain. Je sais bien qu'avant je ne me posais pas toutes ces questions sur le bien-être des chevaux.


Et ce danois qui s'ennuie, qui passe son temps le long de la séparation avec le parc d'à côté à regarder ce qui se passe, à essayer de guetter l'attention, et même qui a passé une journée entière à hennir pour appeler l'une des deux juments en question quand elles ont été remises en haut, ça aussi ça me tracasse. Ce cheval, avant, était dans un club et il voyait du monde tout le temps. Je ne sais pas si l'on s'occupait régulièrement de lui, mais en tout cas il avait de l'activité tout autour de lui toute la journée. Et là, je vois bien qu'il s'ennuie.


Et je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas prendre d'initiative, parce que ce ne sont pas mes chevaux, et je n'en ai pas non plus la responsabilité. Alors je vais les voir régulièrement mais ça ne suffit pas, au contraire ça ne fait que m'ennuyer un peu plus à chaque fois que les vois comme ça.


Et les deux loulous du proprio et de son ami restent tous les deux perdus dans un grand parc tout en bas... c'est dommage, eux aussi étaient mieux quand ils partageaient leur terre avec d'autres.


Bientôt, il va y avoir une reconfiguration des parcs du haut parce que l'un des propriétaires va partir. Il va laisser un enclos qui doit faire un petit hectare ; de quoi repenser en profondeur l'aménagement des parcs (qui de toute façon sont à refaire parce que la plupart des poteaux ont bougé, sont nazes, et que l'électricité ne passe plus tellement les fils sont usés). Je voudrais trouver une solution qui plaise à tout le monde. Mais le problème, c'est que par "tout le monde" j'entends aussi bien les bipèdes que les quadrupèdes, et que tout ça fait beaucoup d'avis contradictoires...


...Alors je vais me balader et je les regarde, en espérant que peut-être eux me souffleront une idée lumineuse du bout de leurs grands naseaux tous chauds.


Pour finir, rien à voir avec les chevaux, mais voilà une bonne illustration de la technique du réchauffement par les pairs ! Même les espèces non grégaires s'y mettent, c'est dire.



Et puis c'est pas tout ça mais le soleil se couche, c'est l'heure du foin. Allez zou, un bonnet, des gants, et c'est parti pour l'un des moments les plus agréables de la journée : leur donner à manger puis savourer le coucher de soleil en les écoutant mâcher.

jeudi 20 novembre 2008

Beaucoup de temps (et pas moins de choses)

A nouveau un long moment sans poster de billet, mais je n'ai pas chômé.


Il a plu. Longtemps. Beaucoup. Pendant presque 15 jours consécutifs. Alors on s'est occupés comme on a pu.



Et puis, par un beau matin...



On a rassemblé 4 des chevaux et on a profité de la repousse de l'herbe pour les mettre dans un pré tout neuf.




On est allés au salon du cheval de Montpellier, Equi'Sud. On a été assez déçus, on pensait trouver un salon aussi grand que celui d'Avignon mais en réalité c'était beaucoup plus petit. Et l'on pensait pouvoir acheter plein de matériel en faisant des affaires, mais il y avait très peu de stands et qui vendaient très cher. Alors on n'a rien pris... sauf la photo d'une ânesse bien jolie (du Poitou je crois ?, mais je n'y connais rien en ânes) !



Et puis comme il s'est remis à faire soleil, on a foncé dans les bois chercher quelques champignons. On a trouvé plein de gros sanguins, que l'on a partagés avec les gens de la ferme. Mhhh !



Ici, les cavaliers sont adorables et nous ont proposé de monter leurs chevaux. Mais ils ont tous du matériel de western et c'est pas trop mon truc (pour ne pas dire, pas du tout). Alors on a parcouru internet jusqu'à trouver les selles les plus fantastiques du monde à mon goût : deux Stübben Parzival, une mixte tendance dressage et une mixte tendance obstacle. La dressage est nickel, l'obstacle a pas mal de réparations à faire (comme on le voit sur la photo !) mais les deux promettent d'être géniales à l'utilisation.



Et puis, après le premier cheval, on en a fait déferrer un second. Pour ce faire on a demandé à une pareuse professionnelle qui vient de s'installer dans la région, qui est venue faire le point du premier, et déferrer proprement la seconde. On a eu un contact nickel et on est complètement ravis.



Autant le premier déferré a mis du temps à remarcher correctement, et a encore quelques hématomes dans l'avant de la sole (et d'ailleurs il faudra qu'on lui mette des sandales aux antérieurs pour les premiers temps de monte), autant la seconde se porte déjà comme un charme après quelques jours. Elle trotte et galope, avec ses pieds nus, c'est un pur plaisir ! Je reviendrai là-dessus plus précisément, avec des photos et tout, parce qu'à partir de maintenant c'est nous qui nous occuperons du parage d'entretien, en suivant les conseils avisés de la pareuse et entre ses visites !


Et pour finir, voilà la plus grosse part de nos occupations de ces temps-ci. Pour monter à l'occasion mais aussi pour s'amuser à pieds avec les chevaux et leur apprendre des tours, on a entrepris de se faire une carrière. On l'a positionnée au milieu des parcs de façon à ne pas empiéter sur les terres agricoles (faudrait pas abuser tout de même), dans l'endroit le plus plat — ou en tout cas le moins penché...


Une vue du site au début des travaux : on a déjà planté 22 poteaux de bois pour délimiter la carrière, qui fera 60 m de long sur 20 m de large (une dimension standard, en somme).



C'est assez pierreux mais c'est pas le pire endroit ! On devra dégager toutes ces pierres, une fois qu'on aura fini le tour.




Une fois les poteaux plantés (ouffff...) il faut les relier avec quelque chose, de préférence relativement voyant et paraissant fixe afin que les chevaux puissent s'appuyer dessus (enfin, pas au sens propre). On avait pensé à des planches, classiquement, mais on avait peur de ne pas en trouver des assez longues (en moyenne 4 m entre les poteaux) et en quantité suffisante (sur 160 m de contour...). Alors on a cherché dans "la caverne l'Ali Baba" (l'endroit où notre propriétaire amasse des centaines de trucs et autres bidules, au cas où, si besoin est, et aussi juste parce qu'il aime ça) et on a trouvé des mètres et des mètres de vieilles cordes d'amarrage. Nickel !



Reste à les attacher aux poteaux... et avant cela, à les dédoubler parce qu'elles sont cousues en double, formant une longue boucle. Et au final, ça donne ça :




Reste à finir le tour... Hier on a ramené encore de nouvelles cordes pour finir la largeur et la longueur qui nous manquent, et on a reconstitué proprement le parc que l'on avait amputé de cette carrière, avec des piquets et des fils électriques placés le long du tour de la carrière à environ 1 m de distance pour éviter que son locataire vienne mettre sa tête dans la carrière pendant qu'on passe à cheval. Ensuite on mettra un coup de tractopelle dans la carrière pour la mettre autant à niveau que possible, et on enlèvera les pierres. Pour finir, je ne sais pas si l'on tentera d'y mettre du sable, des copeaux ou je ne sais quoi, ça dépendra de ce qu'on trouvera sur place surtout, parce que le but du jeu c'est de se faire une carrière pour pas un rond, juste avec des matériaux de récupération.


Et avec tout ça, j'ai fait plein d'exercice, j'ai perdu une taille de pantalon mais sans perdre de poids, je me suis oxygénée, j'ai eu des fous rires... et j'ai conduit le tracteur ! (pas le petit d'en bas hein, le gros d'en haut, non mais ;-))


jeudi 23 octobre 2008

Une petite signature, pour la route

Dans bref tour sur mon agrégateur j'ai trouvé ce billet :


Bouriane verte: Roquebrune sur Argens (83): on sort vraiment de la Bouriane


pour aller se rendre compte qu'à Roquebrune sur Argens, le territoire de la commune est interdit de survol aux rolliers, guêpiers et autres PGTR (Pie grièche à tête rousse); à cette fin, un moyen original de les virer a été mis en route : au Verteil, les autorités permettent la construction d'une piste de moto cross et de quads dans une zone Natura 2000 particulièrement riche en oiseaux. C'est peut-être le début d'un bétonnage organisé, courant dans ces régions méridionales.
(...)

Vous trouverez sur le billet de Jean-Pierre tous les liens nécessaires, mais je mets tout de même au moins celui qui permet de se faire une idée de la situation et de signer la pétition :


http://roquebrune.welcometoparadize.com/


Pas trop mon genre de faire dans la pétition, mais là tout de même... c'est chez moi, mince alors ! Et c'est le strict minimum que je puisse faire.

lundi 6 octobre 2008

Le linge propre

Je me suis levée (trop tard, encore, mais j'ai réussi à gagner trois petits quarts d'heure sur mes horaire de ces derniers jours : je progresse), j'ai mis de l'eau à chauffer et suis allée me débarbouiller. Je suis sortie devant la maison et j'ai bu un café au soleil avec le chien à mes pieds.


Puis j'ai enfilé une veste et je suis allée mettre le nouveau cheval au parc. Quand je suis revenue du parc il s'est mis à tomber trois gouttes, sous le soleil devenu timide. Je me suis tournée vers l'ouest et il y faisait tout gris, avec un gigantesque arc-en-ciel (et je vois que ce n'était pas le seul). C'était beau.


Je suis revenue, j'ai nettoyé un peu le box, et puis je suis allée boire une menthe à l'eau avec les gens de la ferme qui étaient là. Les filles sont rentrées des vendanges très tôt, il n'y a plus grand-chose à faire, cette année ils font presque tout à la machine.


Devant la menthe à l'eau se prépare la réouverture d'un commerce du village, c'est pour bientôt, beaucoup de la ferme en sont, ça intéresse tout le monde et chacun y va de son petit conseil sur les travaux, le mobilier, les techniques de vente.


Je regarde au loin le nouveau cheval qui se fait attaquer par les moucherons, il hoche la tête et remue la queue sans cesse, et je ne sais pas trop quoi faire pour l'en soulager. On a parlé de lui mettre un bonnet, mais on s'est dit qu'il était déjà trop aristocrate sans avoir besoin de le déguiser en plus ;-) Avec un peu de chance il s'habituera.


En fait, le plus dur c'est que là j'ai fait à peu près tout ce que j'avais prévu de faire dans la journée. Et il n'est même pas tout à fait midi. Les filles m'ont proposé de descendre avec elles au village d'à côté cet après-midi, faire trois courses, mais je n'en ai pas bien envie. Je les aime beaucoup mais je peine à prendre leur rythme à elles, elles ont des habitudes qui ne sont pas les miennes et beaucoup ne prennent pas facilement leur place dans le déroulement de mes journées. Et j'aime encore beaucoup passer du temps seule, et ça m'est sans doute nécessaire.


Alors à présent, je me trouve dans le moment où je sais ce que je pourrais faire (ranger la vaisselle propre et nettoyer la cuisine, prendre une grosse douche et m'épiler en attendant que la machine à laver ait fini puis ranger le linge sec et étendre le mouillé, passer un coup de balai dans les chambres,...), mais je n'ai plus très envie de rien. Ou j'ai peur de le faire. J'ai peur de ne pas bien le faire. J'ai peut-être peur d'arriver au bout de ma liste de choses à faire.


On n'a toujours pas retrouvé les clés qu'il faut pour démonter le lit de bébé qu'on avait mis dans la pièce qui devait être sa chambre. On y passe de temps en temps, mais on a complètement désinvesti cette pièce, on ne l'utilise plus telle qu'elle devait l'être et pas encore telle qu'elle le sera finalement. Et il y a toujours ce lit qui brise notre volonté, même si l'on n'en parle pas, même si l'on se contente de penser à autre chose, de ne pas le regarder quand on passe. Il y a aussi les cartons de vêtements de bébé que l'on avait laissés ouverts volontairement mais que l'on pourrait fermer et stocker à présent, il suffirait de mettre les boules de cèdre dedans, de les scotcher et puis de les mettre... où ? Je ne sais pas où l'on va les mettre, j'ai peur de les ranger dans le grenier, j'ai peur qu'ils prennent l'eau, se fassent ronger par des bestioles, je ne sais pas si ça craint ou pas mais j'ai peur de les laisser dans un endroit où l'on ne peut pas veiller à ce qu'ils soient protégés. Mhhh. Je réalise que j'ai terriblement peur de tourner complètement la page (même si ce n'est pas la présence de ce lit ni de ces cartons qui y change vraiment quelque chose en réalité, je le sais bien). Sur le coup je trouvais infiniment glauque ces parents qui ne touchent pas à la chambre de leur enfant disparu, mais à présent je peux comprendre ce qu'ils ressentent et ça n'a rien de glauque. C'est une paralysie.


Les nuages se sont dissipés maintenant. Il va faire chaud cet après-midi. J'ai envie de boire un autre café, et quand je serai en bas je sais que machinalement je finirai par le vider, ce lave-vaisselle propre. Que je me ferai à manger, puis que j'irai chercher quelques herbes sèches à placer dans le vase que l'on nous a offert hier, et que ça remplacera les roses qui à présent sont fanées. C'est joli, des bouquets dans la maison. Je regarde l'étendoir à linge et me dis que je peux le faire. Je peux le faire.


Parfois, le goût à la vie tient juste à un bout de drap sec qui attend sur un étendoir au soleil.

vendredi 27 juin 2008

Let's move north

Ça y est, c'est signé, on va déménager. On quitte le sud...


... de la Sainte Victoire.


On quitte la vallée de l'Arc. Notre fils naîtra dans le Var, et de ça je suis joyeuse (y'a pas de petits plaisirs).


On va changer de façon de vivre aussi, probablement assez largement. On passe d'une petite maison indépendante à un bout d'une ferme qui fonctionne un peu comme un petit hameau. Quand on a visité, on a vu du monde qui passait devant la maison en demandant au propriétaire "Alors ? Comment ils sont ?" Ça a l'air de se rencontrer régulièrement et de concevoir le grand catalpa côté sud comme une place de village. Ça a l'air de vivre, pas en communauté non, mais en interdépendance. En connexion.


C'est plus grand. On aura une chambre pour le bébé. Et une vraie grande pour nous, où je pourrai installer la machine à coudre sur une table toute exprès. Et un bureau/atelier pour mon mari.


Y'a toute la forêt à portée de main (de pieds...) et des champs de céréales et une vue sur tous les massifs alentour à découvrir, et des poules et un bel âne de Provence qui m'a l'air tout jeune et quelques chevaux que je n'ai pas encore vus mais qu'on m'a racontés, et des gens partout de tous âges et de toutes origines, y'a une zone à chasse interdite au bout du chemin, y'a des chemins de balade à ne pas savoir par où commencer, y'a plein d'oiseaux et ce calme bruyant de la nature qui nous enveloppe.


Je vous dis pas le trac que j'ai. On va déménager ! Ça peut paraître infiniment couillon d'avoir le trac de quitter la vallée, mais ça faisait longtemps qu'on y habitait, on y avait toutes nos habitudes, on commençait à bien la connaître, on s'y était attachés et on en connaissait pas mal d'histoires de lieux et de familles, de plantes et d'animaux.


Là où l'on va, il y a plein de choses que l'on aime. On y allait assez souvent, d'ailleurs, pour des fêtes et des brocantes. On était attirés par le coin, et on avait déjà visité des choses, mais jamais rien qui nous convienne vraiment assez pour accepter d'y emménager. Et puis tout s'est passé très vite. Une annonce, un coup de fil, une visite dans la foulée, un apéro, une nuit de sommeil et c'était fait. Alors qu'on était sur un autre plan, qui trainait... et que l'on n'arrivait pas à se résoudre à accepter.


On a un mois pour encartonner notre éternel cafoutche et le transférer là-haut. Ça va promettre de chaudes journées...

lundi 19 novembre 2007

Cher Papa Noël...

(source)

En souscription : le Var et sa flore. Plantes rares ou protégées


Parution prévue en avril 2008. Commandes par chèque de 40 euros plus 8,10 euros de port à l’ordre d’INFLOVAR, à adresser à : INFLOVAR c/o Naturalia Publications, immeuble Transfaire, 04250 Turriers (les chèques ne seront encaissés que lors de l’envoi du livre). Le prix public provisoire après publication est de 60 euros.


A l’occasion du centenaire de la publication du Catalogue des Plantes vasculaires du Var d’Albert et Jahandiez, l’association INFLOVAR, qui collecte depuis douze ans des données sur la flore du Var, prépare sous la direction de R. Cruon, dans la collection « Conservatoires botaniques nationaux alpin et méditerranéen » un ouvrage de 528 p. au format 21 x 28 cm, relié toile sous jaquette. Après une présentation du département, comprenant notamment une importante synthèse phytogéographique, et une histoire de la botanique dans le département, 328 espèces rares ou protégées sont traitées par une vingtaine de rédacteurs, à raison d’une page par espèce, avec photographies, carte de répartition, description, écologie, chorologie et évolution depuis cent ans. Suivent quelques chapitres sur des milieux particulièrement intéressants et une importante bibliographie sur l’ensemble de la flore du Var.


Alors piske le père noël il existe pas, et pisk'il sera pas sorti pour Noël de toute façon (c'est le père pâques qu'il me faudrait), hé bé je vais me le commander rien que pour moi, voilà ! Non mais, des fois ! Y'a pas d'mal à s'faire du bien non plus, hein. Z'imaginez les balades herboristiques que je pourrais vous concocter avec cette merveille ?

dimanche 9 septembre 2007

En avance d'un jour

Demain je commencerai une nouvelle révolution. Non, je n'ai pas encore eu de nouvelle bouleversante ! Juste que demain, ça fera un an que je tiens ce blog. Et puis ben pas de chance, c'est aujourd'hui que j'ai envie d'en parler.


Il y a peu de temps j'ai déjà parlé, à la demande expresse de Meerkat, de ce que m'apportait ce blog en positif et en négatif. Donc je ne vais pas renouveler ma réponse qui ne date même pas d'un petit mois. Juste que je ne pensais pas que je "tiendrais le coup". Que j'arriverais à suivre le chemin aussi longtemps. Un an ça peut paraître trois fois rien à certains, et même à moi d'ailleurs dans d'autres contextes, mais un an de blogage, je ne m'en serais pas crue capable. C'est drôle.


Tiens d'ailleurs c'est d'autant plus drôle que je viens de relire un billet de mon premier jour (les précédents étant antidatés mais rappatriés ici après avoir été sauvagement virés d'ailleurs), et il se trouve que, coïncidence, c'est donc juste aujourd'hui l'ouverture de la chasse ici. Ça va pêter grave. Sauf que pour l'instant on bénéficie d'un petit répit : ils n'ont pas le droit de pénétrer dans les vignes avant quelques temps encore... pour cause de vendanges. Ouf.


Je vois aussi que le lendemain, je parlais de Rians. Ça aussi ça tombe bien, puisqu'aujourd'hui est le jour de leur grand vide-grenier, qui occupe tout le village, et que l'on attendait avec impatience. (Peut-être pour ça que je n'ai dormi que 2h cette nuit, tellement je piaffais ?)


Puis vint le début de la série des Sainte Victoire du matin (ici, ) et la première série de photos du blog, que j'affectionne particulièrement.



Alors on pourrait penser que j'ai réellement fait le tour... Là, j'attends avec impatience de pouvoir comparer mes balades herboristiques d'une année sur l'autre, pour suivre les évolutions. Et puis suivre les évolutions du reste aussi, ça compte, mais ce n'était pas voulu au départ. Il y a des choses se sont construites ici que je n'avais pas imaginées. Et c'est en grande partie à la lecture des blogs qui aujourd'hui font partie de mon entourage quotidien que tout ceci s'est construit peu à peu, que j'ai appris à bloguer, à ma façon et grâce aux autres.


Il est bientôt 7h, le jour est en train de se lever doucement. Peut-être que l'on va tâcher d'y aller tôt, question de trouver d'éventuelles bonnes affaires. Et ensuite on boira un café sur la place du village. Ce programme me plaît, j'ai hâte de perdre mon regard dans le sourire de mon mari, de le voir s'agiter devant les stands de vieux outils à la recherche désespérée du Fameux Tout Petit Rabot Arrondi dont il rêve tant. J'ai hâte d'aller et venir dans les rues pleines à craquer de choses, argumentant follement avec lui pour savoir si l'on prend telle chose ou telle autre, à combien l'on fait une offre, si c'est raisonnable (bien sûr que non !), et tiens on n'est pas encore passés là, on n'a qu'à aller voir et ensuite on repasse devant et on dit qu'on prend une décision d'ici là. Peut-être prendre des photos mais probablement pas, trop saisie moi-même par l'instant.


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PS : Je rajoute quelques stats, plus pour moi-même pour info, que parce que ça pourrait être difficilement être d'une quelconque autre utilité. En espérant pouvoir les comparer avec celles de l'année prochaine... Donc, depuis (presque) un an (plutôt, depuis que j'ai installé le compteur de statistiques), j'ai eu :


  • 17 452 visites, c'est-à-dire 126 par jour en moyenne. Cette semaine par exemple, j'en ai eu 882.
  • 33 385 pages vues, soit une moyenne de 221 par jour. Cette semaine par exemple, j'ai eu 1 550 pages vues.


Et parce que c'est toujours plus clair avec un petit dessin (où l'on voit clairement apparaître que parmi mes lecteurs, j'ai plus d'aoûtiens que de juillettistes) :



Les articles les plus lus sont les suivants :



/ Fin du message à caractère bassement statistique /

samedi 7 juillet 2007

Un album herboristique

Toujours pas grand-chose à dire...


Si ce n'est que Fouchepate a mis en ligne une série de photos de plantes de la région et de la saison qui vaut le détour : c'est ici. Je lui ai mis un commentaire avec quelques identifications mais il en reste encore, s'il y a des volontaires :-) (non je ne vise personne...)


dimanche 17 juin 2007

Y'a pas à dire

Un petit coup de Verdon, un petit tour de canoë, et me voilà repartie comme en 40.



Bon sang, q'est-ce que j'aimerais m'y installer !



lundi 28 mai 2007

Pourtant que la montagne est belle

Après mes quelques lectures de ces derniers temps, empruntées à la bib' ou glanées sur Internet, j'ai envie de faire une petite série sur l'histoire des révoltes de 1851 en Provence contre le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte. Je vais commencer aujourd'hui par rappeler les faits, et dans de prochains billets de parlerai d'une part des effets que ces événements ont eu sur la population locale, les effets que je peux en voir aujourd'hui, et puis d'autre part des résistances que cela a engendré, ou bien avec un peu de chance et de travail (d'information, de réflexion, de construction), que cela pourrait engendrer.


Je me rends compte que j'ignorais tout ça. D'abord parce qu'à l'école je n'aimais pas l'histoire, je trouvais ça nul et inintéressant (notamment parce que sortis de l'apprentissage par cœur des dates et des noms, on ne nous encourageait pas du tout à essayer de comprendre ce qui était en jeu et encore moins à le mettre en perspective avec le présent), et puis ensuite parce que de toute façon cette partie de l'histoire, plus locale, plus directe (et plus féroce aussi), est complètement passée sous silence, y compris sur les lieux même où cela est arrivé (et si l'on jette un oeil sur la Wik', on constate qu'il n'y est pas non plus fait mention de tout cela). Il y a quelques années j'avais acheté le numéro de Géo consacré à l'Occitanie, et dans un article sur l'histoire occitane j'avais lu un paragraphe sur cette période. Il y était question d'une Armée démocratique du Var, qui s'était insurgée, qui avait lutté, qui s'était levée spontanément pour résister. J'étais tellement fière ! Et tellement heureuse d'apprendre quelques éléments de l'histoire des lieux où je me balade, où je vis, où j'ai grandi, apprendre ce que les murs que je croise ont vu se dérouler, les histoires que les fontaines sussurent au milieu de places des villages, les cris que le peuple a pu pousser sous les grands chênes qui restent.


Et puis il y a eu l'incompréhension. Comment est-ce qu'un tel peuple a pu engendrer ce qu'il est aujourd'hui ? Je suis restée longtemps dans le questionnement, jusqu'à lire encore, et réflechir, et aboutir à une hypothèse : j'y reviendrai dans les prochains billets sur ce thème. Hypothèse explicative, et pistes pour répondre à l'autre grande question : et maintenant ? Mais pour l'heure, commencons par faire un petit rappel historique, en guise de mise en jambes.



L'histoire nationale


En 1848, la monarchie de Juillet a été renversée par le peuple parisien.


Horace Vernet, La Barricade de la rue Soufflot, Paris, Février 1848.


Elle est remplacée par la IIe République. Elle voit s'établir le suffrage universel masculin, l'abolition de l'escalvage dans les colonies, la procalmation du droit au travail. Elle voit aussi apparaître la lutte des classes lors des émeutes de juin 1848 faisant des milliers de morts parmi les ouvriers, puis l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte en décembre 1848 (dont la candidature, selon Victor Hugo, a été "un immense quiproquo").


Louis-Napoléon Bonaparte.


La France politique était alors (grosso modo) divisée entre royalistes (dits conservateurs ou "blancs" : légitimistes et orléanistes) et républicains (dits démocrates socialistes ou "rouges"). Bonaparte s'attache les voix des premiers, alors politiquement paralysés, celles des nostalgiques de l'empire du fait de son ascendance, et celles des ouvriers en adoptant quelques mesures populistes dans son programme. La gauche, divisée en plusieurs candidats, payait les pots cassés de son attitude ambiguë lors des émeutes de juin. A noter toutefois que si Bonaparte l'emporte largement du point de vue national, il n'a pas conquis la majorité en Provence (qui fait alors exception).


Sous Bonaparte, chef du "parti de l'Ordre", et après des législatives remportées clairement par la droite et marquées par une abstention record de 40%, on voit passer la loi Falloux qui renforce les droits de l'Eglise sur l'enseignement secondaire et permet la création de 200 collèges privés catholiques, ainsi que la loi du 31 mai 1850 qui restreint drastiquement les règles d'inscription sur les listes électorales (on passe de 9,6 millions à 6,8 millions d'electeurs).


Puis arrive le mois de décembre 1851, où le mandat du président arrive à son terme, alors que la constitution lui interdit de se représenter juste à la suite son mandat en cours. C'est là que l'opération Rubicon se met en place : Bonaparte a préparé son coup d'état depuis le mois de septembre, et le met en action le 2 décembre, anniversaire du couronnement de Napoléon 1er. Il dissout l'Assemblée Nationale, violant la constitution, il abroge la loi du 31 mai 1850 espérant ainsi rallier les ouvriers à sa cause, et proclame l'état de siège. Dans la nuit précédente, les initiateurs possibles d'une réaction populaire de même que politique ont été séquestrés.



Les Républicains font appel au peuple :


Louis-Napoléon est un traître, il a violé la Constitution. Il s'est mis lui-même hors la loi. Les représentants rappellent au peuple les articles 68 et 110 de la Constitution ainsi conçus. Le peuple désormais est à jamais en possession du suffrage universel, le peuple qui n'a besoin d'aucun prince pour le lui rendre, saura châtier le rebelle. Vive la République ! Vive la Constitution ! Aux armes ! (Victor Hugo)

Ernest Pichio, Alphonse Baudin sur la barricade, 1857.


Mais dans la capitale, moteur des réactions de masse, les foules sont brisées par les événements de juin 48, et divisées par l'abrogation de la loi restreignant le suffrage universel et l'indemnité parlementaire jugée tout à fait exhorbitante. L'insurrection patine, et capote rapidement : dès le 5 décembre, l'ordre est rétabli à Paris.



L'histoire locale


En province, les nouvelles ne circulent pas rapidement et la population n'est mise au courant des événements qu'entre le 3 et le 5 décembre. L'insurrection populaire se fait à l'initiative des Montagnards, partisans de la "République démocratique et sociale", dans le nord du Massif Central, dans quelques petites villes le Sud-Ouest, et surtout en Provence : dans le Var, les Basses-Alpes (les actuelles Alpes de Haute Provence), le Vaucluse, dans la Drôme et en Ardèche.


Carte des élections législatives de 1849 et insurrections locales suite au coup d'état de 1851.


Les Montagnards avaient effectué depuis des années un travail de longue haleine pour informer le peuple de leurs propositions et rassembler l'opinion autour de leurs idées de réformes sociales, à travers la diffusion à grande échelle de la presse. Beaucoup savent à présent lire, et lire en français, et les journalistes se déplacent de lieu en lieu pour générer de grands débats populaires dans les auberges (lieux de rencontres, d'information et de débat). La voix du peuple à Marseille (rebaptisé plus tard Le peuple), Le démocrate du Var à Toulon, etc. sont autant de titres à la large diffusion à l'époque.


Le cercle Républicain de Besse sur Issole.


Parallèllement beaucoup de sociétés secrètes (chambrées, cercles et autres clubs, dont la Nouvelle Montagne) agissent (plus ou moins), en sous-marin puisque la liberté de réunion et d'association n'existait pas à l'époque. Elles n'avaient aucunement pour but de préparer un coup de force, mais étaient régies par une volonté d'information et de débat à large échelle pour tout ce qui concernait la chose publique.


Aux Mées.


A la nouvelle du coup d'état, les citoyens se massent devant les mairies, réclament la départ de Bonaparte et le rétablissement des autorités déchues, organisent rapidement des comités de résistance. Le peuple s'arme, avec ce qu'il trouve. Le 5 décembre, alors que la nouvelle s'est enfin répandue partout, dans les villes les plus grandes (Toulon, notamment) la réaction de l'armée est rapide et les mouvements sont vite étouffés : il faut dire que tous les militants "rouges" ou présumés tels étaient fichés sur une "Liste des démocrates exaltés", suivis, régulièrement inspectés, et ce depuis des années. Dans les campagnes, des colonnes se forment pour marcher sur les sous-préfectures, au départ de Vidauban à partir du Luc, de la Garde-Freinet, de Brignoles. Cuers, Besse, Saint Maximin, Saint Zacharie, Salernes, Barjols, Aups et les communes alentours se joignent aux républicains. Dans les Basses-Alpes, la préfecture de Forcalquier est tombée aux mains des insurgés alors qu'une colonne marche sur Sisteron. Dans le Vaucluse, une colonne se forme à Apt et se fait route vers Avignon. Hommes et femmes se joignent aux convois pour sauvegarder la Rébublique et la liberté, et tiennent les armées préfectorales en déroute.


A Sainte Croix du Verdon.


Puis à partir du 9 décembre c'est la débandade. Dans le Vaucluse, la colonne est brisée devant Cavaillon. Dans les Basses-Alpes, après une première victoire aux Mées, le courage des républicains s'effrite devant la nouvelle des échecs par ailleurs et le groupe se disperse. Dans le Var, la colonne dirigée par Duteil, victime d'une erreur de jugement, s'écroule à Aups devant les troupes. Peu à peu les places gagnées par les républicains sont récupérées : Sisteron, Digne, et finalement Barcelonette qui a tenu, seule et isolée, jusqu'au 14.


A Aups.


Dans sa Proclamation, le préfet Pastoureau félicite l’armée et les bons citoyens du Var : "Le parti de l’anarchie et des brigands" est écrasé, l’autre triomphe, "celui des lois, du travail, de l’ordre, de la justice, de la paix, celui du pays honnête". On chasse l’insurgé dans tout le département. Le dernier contingent d’insurgés arrive à Riez (Basses-Alpes) le 11 au matin, il continuera vers le Piémont. (René Merle)

Aux Mées.


Les insurgés, pris les armes à la main, ont été systématiquement fusillés. 27 000 arrestations eurent lieu dans toute la France ; 10 000 personnes furent déportées dans les bagnes de Cayenne et en Algérie, d'autres furent expulsées du territoire, certains furent guillotinés. Quelques-uns avaient eu le temps de s'enfuir.


A Vidauban.


Un an plus tard, le 2 décembre 1852, le "prince-président", après avoir été largement réélu malgré son coup d'état, ayant clairement manipulé les foules en divisant les troupes des protestataires potentiels et en adoptant régulièrement quelques mesures démagogiques (comme il l'avait fait pour le rétablissement du suffrage universel), proclame le Second Empire, et devient Napoléon III.


A Mane.



Documentation



A Correns.


vendredi 11 mai 2007

Tourves et le chateau de Valbelle

Mardi après-midi, il y a du mistral. Mais pas trop non plus, juste un peu, juste de quoi dédager les couleurs du ciel. Alors on est allés faire un petit tour à Tourves, là où coule le Caramy. Ça faisait longtemps que l'on passait devant sans jamais s'arrêter.


Les ruines du château.


Tourves existe au moins depuis le 4e siècle. Il était constitué de trois villages (Gueillet, Seysson et Saint-Sauveur), dont un seul a finalement subsisté, mais a été déplacé.


Un champ de mini-plantains dans le parc au pied du château.


Le village est en contre-bas, ce qui est plutôt inhabituel pour le pays. Je dis en contre-bas, parce qu'il est dominé par une colline, et que sur cette colline, il y a la ruine d'un château : le château de Valbelle, et c'est précisément lui que l'on était venus voir.


La façade de l'ancienne écurie.


Ce château de 2500 m2 est un bâtiment d'origine médiévale, devenu résidence du mécène Joseph-Alphonse Omer de Valbelle vers 1770, et qui l'avait fait aménager pour en faire un "temple dédié au goût, au plaisir et aux arts" entouré de six parcs.


Dans les jardins, une plante inconnue.


Ce palais fut construit, au XVIIIe siècle, dans ce site étrange par le très haut et très puissant seigneur Joseph-Alphonse-Omer de Valbelle, comte d'Oraison, des vicomtes de Marseille, marquis de Touvres, Rians, Montfuron et Bressiure, baron de Saint-Symphorien et de Meyrargues, comte de Valbelle et de Sainte-Tulle, vicomte de Cadenet, seigneur de Cadarache, Rougiers, Venel, Peyrolles, Mousteyret, Levens, Le Revest, Cucuron et autres lieux, l'un des quatre premiers barons du Dauphiné, lieutenant de roi en Provence au département d'Arles, maréchal de camp des armées du roi, et qui est surtout célèbre, dans la chronique galante de son temps, pour avoir été, dix-neuf ans durant, l'amant de Melle Clairon.

-- André Hallays, En flânant..., 1903.

Murs intérieurs de l'ancienne écurie.


Accessoirement, l'une des épouses (marquise !) Valbelle était Suzanne de Fabri, donc de la même famille que... Nicolas Claude Fabri de Peiresc, dont j'avais parlé il y a quelques temps. Le monde de l'aristocratie Provençale est décidément petit, tout petit.


Pyramide dans un jardin, imitation de celle de Sextius à Rome.


Intérieur de la pyramide.


Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le village (le castrum de Torrevès) est en contre-bas : Valbelle a fait déplacer le bourg de Saint-Sauveur, rien que ça, qui était initialement au même niveau que le château, vers le bas de la colline, pour le remplacer par une esplanade (dite "parc d'Auguste") et avoir une belle vue, où il a planté une obélisque portant cette inscription :


Conserve ma devise, elle est chère à mon coeur ;
Les mots en sont sacrés ; c'est l'amour et l'honneur.

Les colonnes de marbre de la seule façade restée à peu près en état.


Il a été saisi pendant la Révolution. En 1793 le riche mobilier fut vendu et le château pillé par la population et par les militaires. Il fut transformé en hôpital, puis en caserne, et finalement mise aux enchères en 1798 : les bâtiments étaient alors "délabrés et dévastés, sans couverts, ni portes, ni fenêtres". Il fut acheté par Mathieu Barbaroux, qui le laissa en l'état, à l'abandon. Il a finalement brûlé en 1799, et il ne subsiste aujourd'hui plus que les ruines du château au plus original jardin de Provence. Courte vie donc, pour ce palais des plaisirs.


De l'oseille (?) sur l'esplanade au pied des colonnes.


Vue du bord Est de l'esplanade : un petit goût de Rio... avec un océan de verdure.


Puis on redescend du château dans le village, près de la "rue de la Révolution". On monte vite fait dans la voiture, brusquement affolés par la présence de curieuses bêtes sauvages qui nous entourent.


Un animal sauvage et menaçant.


Filons vite, c'est peut-être dangereux !


Un second animal sauvage, peut-être venimeux, qui sait ?


On se dirige vers un autre monument du village : la chapelle Notre-Dame, reconstruite au XIXe siècle, située sur une autre colline un peu plus loin, là où il y avait l'ancien bourg de Seysson, l'un des deux qui a depuis disparu, remplacé aujourd'hui par une ribambelle de maisons en crépi rose entourées de lauriers, de piscines, de grillages et de portails automatiques.


La chapelle Notre-Dame.


Vraisemblablement, elle est à l'abandon : les vitraux sont brisés, les plantes commencent à reprendre leurs droits sur les constructions. Il y a une table en pierre dans un jardin sous un gros arbre à l'ombre fraîche, quelques statues. Les genêts en fleurs sentent fort.



Puis on prend l'un des chemins qui part de Notre Dame et se dirige vers la chapelle de Saint Probace, un peu plus au sud encore. Sur la route, tout plein d'orchis pyramidaux (anacamptis pyramidalis).


Orchis pyramidal (anacamptis pyramidalis).


Le genre anacamptis (qui s'oppose aux orchis et ophrys qu'on avait vus précédemment) tire son nom du grec anakamptein, qui signifie "courbé vers l'arrière", ou quelque chose dans ce gout-là : à mon sens ça viendrait de l'éperon des fleurs qui est courbé vers le bas... mais ça reste à vérifier, d'abord parce que je ne sais pas si c'est valable pour tous les réprésentants du genre. D'après la Wik, les plantes du groupe anacamptis se distinguent des orchis par le fait que les trois sépales sont fusionnés à la base... mais les fleurs sont tellement petites que c'est diffile à reprérer ! Et puis ça me paraît bizarre.



Ensuite, on prend la direction de Mazaugues. Sur la route, petite pause devant une maison abandonnée le long d'un champ de blé. Encore des orchis pyramidaux, partout : des plus ou moins grands, des plus ou moins fleuris, des plus ou moins clairs, il faut même regarder où l'on met les pieds pour ne pas marcher dessus.


Anacamptis pyramidalis aux fleurs disposées en spirale.


Dans un ancien champ, des stipes à feuilles pennées (stipa pennanta, merci donna !).


Stipes à feuilles pennées.


Et puis dans un sous-bois, j'ai manqué de poser mon pied sur un ophrys bécasse, tout seul coincé sous une dense toile d'araignée, et à l'ombre (alors que jusqu'à présent je n'en avais vu que groupés sous le soleil des garrigues).


Ophrys bécasse (ophrys scolopax).


les fraisiers des bois sont en fleurs.