Une petite fuite en avant que j'ai constatée hier soir... Jusqu'à mercredi, j'avais l'excuse d'avoir mon dossier CNRS à boucler, que c'est hyper important, que c'est ce que je veux faire le plus parmi les choix possibles, que ça demande beaucoup de temps etc. Mais jeudi et vendredi, j'ai travaillé non stop sans même en ressentir la moindre fatigue, la moindre difficulté. Hier, à la maison, mon mari a même dû m'obliger à ne pas déjeuner devant l'ordi parce que je ne voulais pas arrêter, et je n'avais même pas envie d'aller chez nos amis le soir, j'aurais préféré continuer.
Alors certes, c'est intéressant et puis ça avance et puis même, c'est assez captivant parce qu'hier j'ai passé pas mal de temps à faire des scripts, et ça c'est très sympa (oui bon, chacun son trucs...). Mais tout de même : comme par hasard, ça fait trois nuits que je fais des rêves incroyables sur lesquels je sais pertinement qu'il faut que je travaille, et à chaque fois que j'y pensais en me disant qu'il faudrait que je les note, je me répondais immédiatement "Non mais là pas tout de suite, il faut que je finisse ce que je fais, sinon je n'arriverai pas à retrouver le fil...". Comme ça toute la journée.
Qu'est-ce qu'on ferait pas pour fuir, des fois !
Et quand je pense que du coup, je n'ai même pas savouré le soulagement d'avoir bouclé ma candidature, alors que c'est le plus gros morceau de l'année !
J'aurais aimé m'en rendre compte pendant que c'était en train d'arriver. Mais pendant que je travaillais, bien que réalisant qu'il se passait quelque chose d'étrange parce que je ne fatiguais pas, parce que je n'avais même pas envie de faire des pauses, parce que je ne me posais pas de questions, parce que tout passait trop vite, malgré tout ça je ne mettais pas le doigt sur ce qui était en train de se passer. Sur ce que j'étais en train de faire !
Bon, déjà je m'en suis rendue compte hier soir, c'est pas si mal, et ça n'a pas été difficile dès que j'ai été obligée de prendre un tout petit peu de recul. Mais je voudrais être moins l'objet naïvement consentant de mes fuites diverses. Je voudrais le voir plus vite, le voir pendant que ça arrive. Ça s'apprend, et je progresse en la matière. Mais je voudrais parvenir à ne plus me la faire si facilement, à ne plus me laisser fuir et à faire face à ce qui cause tout ça.
A part ça, il fait froid. Après une semaine de pluie, le mistral s'est levé ce matin. Ça se voit qu'il fait froid : le ciel est tout clair. La journée va être belle. Et nous, on va faire le tour des magasins de bricolage et des carreleurs pour acheter tout le nécessaire à faire la salle de bains d'une amie. Je vais prendre mon appareil photo : on ne sait jamais...
7 Commentaires :
Et quand on se voit fuir mais qu'on reste impuissant à s'arrêter, on fait comment docteur ?
DDC > On prend du temps pour se raconter ce qu'on a fait de ses journées, pour voir ce qui y prend trop de place, par exemple :-)
Ca j'ai la réponse... mais réponse ne veut pas dire solution.
l'analyse est bonne! Quand on est en plein dans le boum d'une action qui se doit d'etre accomplie au plus vite et au mieux , c'est vrai qu'on se sent bien et " vivante", et apr�s ce qui est autour! bouh! cela donne le vertige; mais c'est aussi la vie, les petites choses apparemment sans importance mais qui ne peuvent etre faites que par nous! moi, quand cela m'arive, je prends alors les choses une a une, et j'essaie de les accomplir sans deriver de ce que je suis en train de faire. si a la fin de la journee j'ai accompli une de ces affaires restantes j'estime que c'est bien et demain j'en accomplirai une autre etc...j'ai horreur de laisser trainer les choses a faire necessairement; quand cela m'arrive je me rends compte que je les oublie, et alors cela me consterne, alors j'agis presque toujours sinon je tourne en rond sur moi meme et ce n'est pas tr�s bon (pour moi s'entend). Et puis aujourd'hui enfin le soleil est revenu; cela me permet de remettre mon bont du nez dans le jardin et de couper le bois et le petit bois de branches de chene qui m'attendent et que personne ne fera a ma place. j'adore cela d'ailleurs , alors � mon secateur! et que cela saute!
DDC > Ben... ensuite on réfléchit à ce qu'on s'empêche de faire pendant qu'on fuit. Le savoir c'est déjà pas si mal que ça (et pas si simple qu'il n'y paraît), parce que ça l'amène à l'esprit, et donc c'est le début du chemin pour arrêter de fuir et faire face.
Tu crois pas ? :-)
Coco > Mais quand la chose que tu dois accomplir est un travail de fond sur toi-même, je suis sûre que c'est un peu plus difficile... et que tu es capable de passer ta journée à couper du bois par exemple plutôt que de passer de temps à réfléchir ;-) Non ?
ca va mieux en le voyant et encore mieux en le disant
n-talo > T'as bien raison ma belle !
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