Clarissa Pinkola Estés, 2001, Femmes qui courent avec les loups, Paris : Le livre de poche, 763 pages.
Je n'ai pas beaucoup accroché au premier chapitre, j'ai par contre beaucoup aimé le second, et puis j'ai lu, j'ai lu... au bout d'environ 150 pages le livre me donnait l'impression d'un ensemble de notes qu'elle avait prises pour sa thèse mais n'a pas pu intégrer telles quelles dans le manuscrit et a finalement ressorties comme ça, à peine organisées en tentant de lier les paragraphes les uns aux autres tant bien que mal.
J'en suis à 450 pages et cette même impression est toujours présente. L'idée est intéressante, il y a des passages très touchants, très remuants parfois, mais il me faut lire 100 pages pour trouver un paragraphe qui m'émeut. A tel point que j'en ai un peu marre, je lis à reculons (ça fait tout de même un sacré bout de temps que je l'ai commencé !). Je voudrais arrêter mais je n'aime pas arrêter une lecture en cours. Je me force un peu, et toutes les 100 pages, quand je tombe sur le paragraphe émouvant je pense que j'ai bien fait. Mais le reste du temps je m'ennuie. J'ai l'impression de relire 1000 fois la même chose.
A mon avis ce livre aurait pu très facilement (et beaucoup plus heureusement) être torché en 200 pages. Tout le reste n'est qu'enfonçage de clou. Et puis, il y a un truc qui me bloque là-dedans, c'est ce côté absolument, systématiquement, à tout prix et quelle que soit la question, féministe. A tort et à travers, tout est féminisme absolu dans ce livre, et j'ai beau moi-même l'être fondamentalement, là j'en fais une overdose.
En fait, je dirais qu'à mon goût ce livre est trop : trop long, trop répétitif, trop féministe, trop monothématique, trop monocorde aussi, la forme est toujours la même d'un chapitre à l'autre et l'on s'en lasse.
C'est dommage. Je ne sais vraiment pas si je vais continuer à le lire, parce que j'ai L'élégance du hérisson qui m'attend, qui me fait des clins de couverture à chaque fois que je lui passe devant, et franchement je me laisserais volontiers tenter...
8 Commentaires :
Je comprends ce que tu veux dire, mais j'ai une toute autre façon de lire ce livre. Je pense que ça fait au moins 4 mois que je l'ai commencé et toujours pas terminé. Je le lis par tous petits morceaux, tout en lisant beaucoup d'autres choses à côté et en même temps, je le laisse, j'y reviens. Presque à chaque fois je trouve quelque chose qui résonne en moi, effectivement toujours un peu sur le même thème, mais ça me permet d'approfondir la réflexion qui avance doucement. Je pense que ce n'est pas vraiment un ouvrage à lire d'une traite, mais plutôt à picorer, à garder sous la main pour s'y référer...
Voilà mon ressenti ;)
Marie > Oui tu as sans doute raison, je devrais le lire comme ça. Mais je n'ai pas l'habitude de faire ça. Je vais essayer ! (et comme ça je vais pouvoir commencer l'élégance, chouette chouette !)
l'élégance du hérisson beaucoup de bruit pour rien si ce n'est une fascination esthétisante sur un japon rêvé un "être japonais", homme nouveau en qq sorte.
autant lire mishima
voire le joli livre de yourcenar sur mishima.
jm > Rhô chuis déçue, c'était toi qui m'en avais parlé en tout premier...
pareil pareil, sauf que je suis même pas aller à la 150 ième page et c'est pas la première fois que les un(e)s ou les autres n'en disent pas du bien ! il m'avait été recommandé par une amie qui avait filmé le décor d'arrière plan pour une pièce qui jouait le livre ... dans contemporaine.
N-talo > Et tu as essayé de le lire à doses homéopathiques, comme le fait Marie ?
Pour moi, c'est un livre qui m'a fait et continue à me faire avancer énormément vers ma propre libération. Depuis quatre ans peut-être...
C'est un peu comme un grand bazar, c'est vrai, comme une brocante où un objet "tape dans l'oeil", parce qu'il réveille quelque chose d'enfoui profondément. Quand je repasse, plus tard, je souris à l'évocation de ce qui n'est plus qu'un souvenir, et je peux passer à autre chose.
Je le prends de temps en temps, quand j'en ressens le besoin, car la tâche est immense ;-)
Lise > Alors il semble que ça soit le secret de sa lecture, effectivement. Bon, je vais le reprendre de temps à autre, dans ce cas.
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