Quelques illustrations du billet d'hier, dont je ne sais pas forcément trop quoi faire encore. Parmi mes cycles béants que j'entretiens, il y a...
Les amis d'avant
Surtout ceux de quand j'étais au lycée (j'en avais très brièvement parlé ici mais à un autre sujet). Mais aussi un dernier que je connaissais depuis mes premiers pas. Quand j'ai rencontré celui qui depuis est devenu mon mari, certain(e)s le connaissaient et m'ont fait littéralement un procès pour m'interdire, de toute leur autorité, de le fréquenter ; les autres ne l'ont jamais vu mais ont suivi le mouvement des premiers, y allant chacun de leur remontrance, de leur chantage affectif. Depuis, plus rien.
Il y a deux conséquences. D'une part je réalise que je suis très souvent, trop souvent en train de me demander ce qu'ils deviennent, de vouloir de leurs nouvelles. Concrètement, je crois bien qu'ils me manquent... D'autre part, depuis cet événement, j'ai une tendance lourde à fuir toute amitité potentiellement proche par peur de me refaire griller les ailes.
Les issues possibles : strictement aucune idée ! J'ai déjà, quelques fois, essayé de recontacter l'un ou l'autre. Mes tentatives sont restées lettres mortes. Et de mon côté (puisque c'est ça qui m'importe), je n'ai aucune idée de quoi faire pour enterrer une bonne fois cette affaire, tirer un trait dessus, ne plus penser qu'ils me manquent, malgré tout.
Les amis d'aujourd'hui
Dimanche dernier on a oragnisé une petite paëlla à la maison. On avait invité, en tout, 20 personnes ; 15 avaient répondu positivement à l'invitation intiale ; 5 d'entre eux ont annulé entre temps ; 4 autres se sont désistées entre la veille et l'avant-veille ; 2 n'ont même pas daigné confirmer leur venue, ce qui faisait que l'on savait pertinnement qu'ils ne viendraient pas. 4 personnes sont donc venues au final, sur les 20 invitées.
Le déjeuner a été très sympa, ce n'est pas le problème. Le problème c'est que depuis quelques années c'est devenu quasi-systématique (si l'on met ma fête de soutenance de thèse de côté)... et le problème, en fait, je ne sais pas très bien où il se situe (et c'est là que commence le cycle) : a priori je penserais que ces gens ne m'aiment pas, et donc n'ont aucune envie de faire les 10 à 30 km qui nous séparent pour venir nous voir. Mon mari pense que c'est simplement parce qu'on habite loin d'eux (m'enfin franchement, une quizaine de kilomètres, ça ne me paraît pas si insurmontable que ça). Et quand j'essaie de me raisonner je me doute bien que ça n'est probablement pour aucune de ces deux raisons, et que chacun a les siennes propres, et que je ne peux pas les deviner, et que dans la plupart des cas ça n'a rien à voir avec moi-même. Seulement, moi, je souffre systématiquement du résultat.
Il y a quelques années on voyait très régulièrement un couple d'amis. Le lendemain du jour où l'on avait réservé notre chienne chez le propriétaire de sa maman on avait déjeuné avec eux, et quand on leur a raconté ils ont trouvé ça tellement chouette que dans la semaine qui a suivi ils ont fait de même : ils on réservé un mâle de la même espèce. Quand on a eu les deux chiens on n'arrêtait pas de se voir, on se faisait des déjeuners, des balades, des concerts, des cinoches, du camping ensemble... et puis je ne sais pas ce qui s'est passé au juste (quoique nos emplois y sont pour beaucoup) mais on a fini par arrêter de se voir. Complètement. Cette hiver j'ai réussi à déjeuner avec elle : quand elle m'a vue elle m'a dit "Tiens, tu t'es coupé les cheveux ?"... ça faisait deux ans que j'avais les cheveux courts, y'a pas plus parlant.
Et voilà que j'avais un ami à la fac. Proche ; pas hyper proche, mais proche. On faisait pas mal de choses ensemble, on le voyait souvent. Il était mon témoin de mariage. Et depuis ce moment, plus vraiment moyen de compter sur lui : il est toujours en vadrouille, il reçoit des amis du bout du monde, il a déjà prévu telle ou telle sortie.
Je sais bien que la vie change et que c'est pour ça que les relations avec les gens évoluent. Je sais bien que ça n'est le plus souvent pas volontaire. N'empêche que c'est dur à avaler, de me retrouver comme ça toujours en plan. J'ai la lourde sensation que mon amitié est à sens unique.
Une issue possible, en tout cas un début : Ce soir, à l'issue de la bagatelle de 5 ou 6 tentatives avortées dans les semaines passées (et je ne compte même pas toutes les invitations annulées depuis... 6 mois au bas mot), on a réussi à prévoir de se voir, nous et ce gars, et sa copine. J'ai bien envie de lui en parler. A vrai dire, la seule chose qui me fait hésiter, c'est que je n'ai pas envie de plomber l'ambiance pour une fois qu'on se voit, je n'ai pas envie qu'ils trouvent qu'ils passent une soirée lourde, et que du coup ils gardent un mauvais souvenir du temps passé avec nous.
Le reste...
Il y a encore bien d'autres choses dans le genre. Concernant d'autres personnes. Mais j'ai été bien longue déjà. Le reste viendra, peut-être, une prochaine fois. En espérant que cette fois-là, ça soit pour raconter comment je me suis sortie d'un cycle !
5 Commentaires :
Le monde irait-il si mal que cela ?
memes constats et ce depuis plus d'un an... qu'y faire ? on blogue, on blague, on s'eclate sur internet mais se voir dans le-non virtuel -cela derange... alors que penser ?
"on blogue, on blague, on s'eclate sur internet mais se voir dans le-non virtuel -cela derange... alors que penser ?"
--> T'exagères, c'est exactement le contraire que je dis : ça ne me "dérangerait" (ton terme) pas du tout, bien au contaire ! Et là si je n'y arrive pas, ce n'est pourtant pas faute d'essayer.
Est-ce que tu essaies de m'en faire porter la responsabilité ou est-ce que je sur-interprète tes propos ?
Sans vouloir m'immiscer, je n'ai pas compris que cohelasco parlait de toi.
;)
Je suis contente d'avoir partagé cette "théorie" des cycles et de voir qu'elle est aussi parlante pour toi.
En ce qui me concerne mon plus gros cycle ouvert concerne ma relation avec mes parents, auxquels j'en veux énormément. Je pense sans arrêt à ce que je voudrais leur dire. Je leur ai déjà écrit plusieurs fois (et parlé aussi), mais même si à chaque fois ça me permet d'avancer un peu vers plus d'autonomie, j'ai une sensation d'inachevé pas agréable du tout. D'autant plus forte qu'ils ne comprennent pas grand chose à mes reproches. Le deuil est difficile à faire, j'en ai sans doute pour des années encore... :(
Pour tes amis "d'avant", peut-être peux-tu leur écrire pour leur dire ce que tu as sur le coeur, mais sans attendre de réponse. Tu auras peut-être de bonnes surprises, ou pas...
Apprentie > "Sans vouloir m'immiscer, je n'ai pas compris que cohelasco parlait de toi."
--> Mais tu fais bien tu fais bien, les blogs c'est fait pour ça :-)
Ce qui m'a fait penser ça, ce sont deux choses. La première c'est le début du commentaire : "memes constats et ce depuis plus d'un an...", et la seconde c'est que cohelasco... c'est ma mère. Ce qui n'exclut pas que j'aie pu prendre pour moi une remarque générale, hein, bien entendu. Je ne fais qu'expliquer pourquoi moi, je l'avais pris pour moi ;-)
Sinon, moi je te suis reconnaissante d'avoir parlé de cette théorie sur ton blog, afin que l'on puisse en discuter, y réfléchir. Mais du coup, tu comprendras assez aisément (j'imagine) que je parlerai pas ici du grand cycle ouvert avec ma famille... hum hum... ;-) Quoi qu'il en soit, sache que d'après ce que je lis, je pense que je peux comprendre ce que tu dis.
Et pour mes amis d'avant... c'est déjà fait, pour ceux dont j'ai pu trouver une adresse. Jamais une réponse, évidemment, même si ce n'était pas, in fine, ce que j'en attendais. Ce que j'en attendais plutôt, c'était de décrocher moi-même. Mais je constate que ça n'est pas le cas...
Bon, il est tard, il faut que je me prépare à décoller dans quelques dizaines de minutes.
J'avais deviné qu'il s'agit de ta maman, ;), c'est pour ça que je parlais de m'immiscer...
A bientôt!
Commenter