Ce matin, (encore une fois ?) bien contente de ne pas avoir été recrutée à Bordeaux, pour cette raison :
C'est la carte de répartition des champs de maïs OGM "MON 810" (produit par Monsanto) en France en 2007 (cliquez sur l'image pour voir l'original), conçue par Greenpeace à partir du tableau de chiffres fourni par le gouvernement sur son site officiel consacré aux OGM.
A noter que ces chiffres sont basés sur les déclarations des agriculteurs. Et que cela représente une surface totale de près de 20 000 hectares, pour 3 millions d'ha de maïs non-trangénique, mais que cette surface a quadruplé en un an puisqu'elle était de 5000 ha en 2006 (et 3000 en 2005).
Disons que du coup, le sud-ouest, ça se discute...
13 Commentaires :
Tain... Un jour viendra où la carte sera rouge... Ca fait flipper.
Impressionnant tout cela! ouf, c'est potable encore chez nous! Par contre sais-tu que le centre ville de Bordeaux vient de passer comme site sauvegard� au patrimoine mondial de l'humanit� par l'Unesco ?
difficile de modifier quoi que ce soit chez soi apr�s cela! ou d'acheter ou vendre un bien normalement!
Moi ça me fait pas tant flipper que ça, dans la mesure où on peut très bien vivre sans cultiver ni manger de maïs. Les champs de maïs de par chez moi seraient tous ogm (officiellement il y en a 0) que ça me gênerait pas plus que les mêmes champs de maïs non-gm mais hybride F1. Et même les gens qui redéveloppent des vieilles variétés de maïs (tel l'excellent Jon Harluxet dont il faut saluer le boulot), ça fait beaucoup d'efforts qui pourrait probablement être utilisés à meilleur escient.
Ce qui me déplaît beaucoup à la base c'est qu'on cultive plein d'hectares avec des plantes fourragères pour nourrir du bétail, si je pouvais entendre autant gueuler contre ça que contre les ogm ça serait un grand progrès.
Et ce qui est crucial en revanche c'est de développer des semences de plantes à grains et à paille alternatives au maïs, avant qu'on nous en confisque la possibilité. Je pense notamment au quinoa et à l'amaranthe (voir ici).
Il y a quand-même une chose qui est inquiétante dans cette affaire, c'est la contamination des ruches par du pollem transgénique, je n'y pensais plus dans mon message précédent.
Ben chez moi (le Tarn et Garonne) c'est "rouge" mais je serais assez de l'avis de koldo.
Les discussions sur les OGM, ça me rappelle les discussions de mon enfance à la campagne sur les maïs hybrides...
Hé bien pour une fois Koldo, je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce que tu dis.
Il y a plein de choses qui me font flipper dans la culture des OGM en plein champs, comme notamment (mais pas uniquement) toutes les questions de dissémination. Et un peu plus généralement, la question de "Mais qu'est-ce qu'on en fout ensuite ?". Quelle que puissent être les raisons que j'ai vues avancer jusqu'ici, j'ai toujours trouvé cela inutile et dangereux.
Et puis ça n'est pas parce qu'on peut trouver pire qu'on ne doit pas se plaindre de la situation... c'est drôle parce que ce que tu dis, ça me fait penser aux gens qui répondent qu'ici on n'est pas si pollués que ça, ou que notre vie n'est pas si dure que ça, comparé à d'autres lieux. Oui c'est sans doute très vrai, mais n'empêche que ça n'est pas une raison à mon avis.
Et pour finir (avec ce qui me vient en tête à l'instant), je dirais même que les deux n'ont pas vraiment de rapport, ou alors si rapport il y a, il est dans le fait que puisque les OGM cultivés en France sont à destination de l'alimentation animale si je ne m'abuse (tout au moins principalement), alors ils vont dans le panier de la démesure des surfaces agricoles allouée à l'alimentation de la viande. Non ?
Je viens d'aller sur le site officiel gouvernemental. Je n'y ai pas trouvé les mêmes infos que celles publiées ces derniers jours par La Dépéche pour le département du Lot.
Ce site est un modéle de "fausse information" grand public: on y balance sans explication des dossiers scientifiques et on dira après que tout se fait dans la transparence.Dans la question des OGM, le probléme c'est bien l'insuffisance des connaissances et l'impossibilité de prédire les conséquences des modifications artificielles dans le milieu naturel.Il est alors exclus d'adopter une position raisonnée: que ce soit la peur de l'inconnu ou l'affirmation de l'inocuité des opérations entreprises.Je ne suis pas rassuré, mais je ne peux justifier complétement cette peur.
Et je n'ai pas confiance dans les choix collectifs actuels, échaudé que je suis par le développement anarchique du chimique et du nucléaire. Bref, c'est du complexe...
"Quelle que puissent être les raisons que j'ai vues avancer jusqu'ici, j'ai toujours trouvé cela inutile et dangereux. "
Moi aussi je trouve ça inutile et dangereux, je ne vois pas qui pourrait penser le contraire sans être de mauvaise foi ou mal informé.
Ce que je voulais dire c'est qu'on est déjà remplis de champs de maïs fourrager hybride F1 qui servent à nourrir des vaches Holstein qui produisent je ne sais combien de dizaines de litres lait par jour. Pour moi c'est déjà scandaleux en soi parce-qu'on pourrait utiliser toutes ces surfaces de façon vachement plus intelligente agrologiquement et nutritionnellement parlant. Remplacer les F1 par des OGM oui c'est lamentable, mais pour moi ça ne rend pas la chose beaucoup plus scandaleuse relativement à ce qu'elle est actuellement sans ogm, et dont on n'entend pas grand monde se plaindre. Je sais pas s'il y aurait grand monde à des campagnes de fauchage de cultures fourragères, par exemple.
"Et puis ça n'est pas parce qu'on peut trouver pire qu'on ne doit pas se plaindre de la situation..."
C'est exactement ce que je veux dire par là. Si on était sûr de n'avoir que du maïs standard à la place des ogm, ce n'est pas pour autant que la situation serait acceptable.
Le problème spécifique de ce maïs ogm à mon sens concerne surtout les abeilles.
Je reprécise aussi que ma remarque initiale concernait le maïs, dont on peut se passer fort bien. Le jour où ils sortent de l'amaranthe ogm je ferai pas la même gueule.
Moi je me demande si cette carte par ex est bien fiable. Qu'est-ce qui nous dit que les agriculteurs du sud ouest n'ont pas ete plus "vrais" et plus responsables que d'autres dans d'autres r�gions qui n'osent pas avouer la verite sur ce qu'ils cutivent en realite ( vu ce quon voit en vente maintenant dans certaines grandes surfaces et que la majorite des gens mangent etant donne que le bio n'est pas encore accessible a toutes les bourses)...
Merci à tous pour vos réponses, commentaires, remarques etc.
Jean-Pierre > C'est vraiment intriguant ce que tu dis sur la différence entre ce qui est déclaré sur le site officiel du gouvernement et ce qui a été diffué dans La Dépêche. En tout cas franchement pas rassurant : à quoi, à qui se fier in fine alors ?
Cela étant, je suis tout à fait d'accord avec ta critique du site gouvernemental : notamment, ils prétendent y mettre des débats publics, mais ils se gardent bien de diffuser l'info au moment opportun... et les quelques infos qui y figurent sont, effectivement, complètement obscures pour le néophyte (et personnellement me semblent très orientées et peu partiales).
Et je suis bien d'accord aussi sur le fait que l'on soit tous à cran sur la question, quelle que soit la façon dont on l'aborde. Bref, c'est un vrai sujet épineux...
Koldo > Alors on est (encore !) d'accord ! :-)
Ce que je voudrais ajouter à ton dernier commentaire, c'est que si effectivement le fourrage le plus fréquent que l'on fournit aux bêtes à lait et à viande c'est le maïs, ça explique aussi pas mal la répartition géographique des champs, aussi bien OGM qu'hybrides, ou même des traditionnels. Parce que faire du maïs chez toi si je ne m'abuse c'est tout de même relativement classique vu le climat, alors qu'ici où ils arrosent même les vignes, ben forcément c'est nettement plus rare ; quoi qu'on en trouve, tout de même, y'en a qu'ont pas froid aux yeux.
C'est rigolo parce que là on retombe (si j'ai bien compris ?) sur le commentaire de Donna mais en le prenant dans l'autre sens, c'est-à-dire qu'elle a l'impression d'entendre à propos des OGM ce qu'elle entendait à propos des hybrides dans son enfance... et finalement, j'espère bien que c'est pareil, au moins ! Sauf qu'on peut s'inquiéter du résultat, vu comment les hybrides se sont répandus depuis :-(
Ah oui, autre chose. Il me semble que les hybrides F1 ce sont des plantes qui ne se reproduisent pas (ou alors si peu que la 2e année on n'a même plus de récolte). Par contre les OGM, si j'ai bien compris, sont censés ne pas se reproduire, mais ça ne les empêche pas de se répandre (via les abeilles p.ex.), et donc de répandre leur génôme tout traffiqué.
Pour ce qui est du manque probable d'engouement pour d'éventuelles campagnes de fauchage de cultures fourragères, je pense aussi que ça vient encore une fois d'un manque flagrant d'information : quelle est la proportion d'omnivores qui sait combien d'hectares de terrain il faut pour nourrir une bête afin d'obtenir le moindre kilo de viande ? Je parie qu'il y en a nettement moins que de gens qui ont peur des OGM. Moi-même, je l'ai appris bien plus tard, je n'y avais même pas spécialement pensé avant de lire des choses par hasard (de fil en aiguille) à ce sujet.
Et pour l'amaranthe OGM, faudrait d'abord qu'ils commencent par faire couramment de l'amaranthe pas OGM... ;-)
codout'co > Tu as raison d'émettre des doutes, puisque la carte est basée sur les déclarations des agriculteurs, et qu'on peut facilement imagnier que certains n'ont pas joué le jeu (notamment pour éviter d'éventuels fauchages... ou bien parce qu'il s'agit de cultures pour des raisons spécifiques qui sortent du cadre de l'enquête, ou je ne sais quoi). D'après les "spécialistes", ça concernerait plutôt les agriculteurs du nord de la France, que ceux de chez nous (bêtement pour la raison que j'ai évoquée plus haut : ici de toute façon on fait peu de maïs, donc nécessairement peu de maïs OGM).
Et puis aussi, pour ce qu'on trouve dans les grandes surfaces, faut pas rêver : le premier problème ce n'est pas les OGM qu'il peut y avoir dedans, c'est le fait que l'extrême majorité des ingrédients ne vient pas du tout de France, malheureusement. Je serais curieuse d'avoir une proportion moyenne, mais à mon avis ça ne doit pas dépasser les 1 %.
Et pour finir (décidément !), pour le bio pas accessible à toutes les bourses, le fait est que si, c'est tout aussi accessible que le non-bio. Simplement, 1/ il faut prendre le temps de se renseigner sur les circuits non-officiels et plus locaux, et 2/ il faut accepter le fait que quand on mange bio, on ne mange pas la même chose que quand on mange pas-bio : on cuisine plusse, et les ingrédients sont très différents. Et l'extrême majorité des aliments bios de base n'est pas vendue en grande surface : farines variées et pas blanches, graines à germer, fruits et légumes locaux et pas suremballés, etc., etc., etc. La dernière fois que je suis allée en surpermarché et que j'ai arpenté le rayon bio, j'y ai trouvé des pâtes de couleurs avec la forme d'un personnage des Simpson... mais pas la moindre trace de farine d'épeautre, p.ex.
Oups je viens de publier l'info aujourd'hui je n'avais pas vu le tien.
Ceci intéressant débat. Merci à tous :)
Ah oui, j'ai vu ça ! :-)
Sur la contamination des abeilles, voir un article intéressant ici.
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