C'est drôle ça, je retrouve l'angoisse de la page blanche - enfin, du billet blanc. Je me retrouve devant ma boîte d'édition et je ne sais pas trop quoi mettre dedans. Tout en ayant envie d'y mettre plein de choses à la fois.
Tiens, dans la série "l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours" (qu'on pourrait aussi appeler "effet petit monde"), pendant ma conférence j'ai discuté avec quelqu'un que je ne connaissais pas (hé oui ça arrive... quelques fois), et au fur et à mesure de notre discussion je me suis rendue compte qu'elle était végétarienne (*), qu'elle faisait son pain, qu'elle fabriquait ses produits ménagers, qu'elle fabriquait ses cosmétiques, qu'elle portait une Mooncup... et on a commencé à rigoler sur notre image d'extra-terrestre quand on commençait à en discuter au sein de groupes qui ne sont pas constitués de gens qui ont ce genre de pratiques. Et puis de fil en aiguille, je ne sais plus comment exactement, on a commencé à parler internet, blogs... "Aaaaaah bon, tu tiens un blog ?" lui demandai-je. Et oui, elle tient un blog. Un blog assez connu dans le genre. Elle a même écrit un bouquin. Mais pour ne pas mélanger les genres parce qu'elle ne le souhaite sans doute pas je ne divulguerai pas son identité ici (toute virtuelle soit-elle). Reste que c'était fort rigolo de rencontrer dans mon milieu professionnel quelqu'un qui faisait plutôt partie de mon petit monde virtuel. Comme quoi ces gens existent vraiment, et sont parfois bien plus près de nous qu'on ne le croit.
Dans la série "Mais monsieur le Commissaire, qui n'a pas sa névrose ?", quand je suis rentrée mon mari m'a dit qu'il avait vu (ou plus exactement, à moitié dormi devant) une émission qui parlait des génies, et que d'après ce qu'il avait compris ça disait en gros que l'ADN de quelques génies (morts) avait été étudié en long, en large et en travers et que tous portaient les caractéristiques d'un autisme non déclaré. C'est assez drôle parce que pendant ce temps, j'ai de mon côté discuté avec un ancien mathématicien qui me racontait que dans les colloques, l'extrême majorité de ses collègues d'alors avaient toutes les caractéristiques d'autistes. Pourtant autour de moi je ne vois pas d'autistes, juste beaucoup de névrosés. Alors je me demande si le complexe de l'absence d'autisme aurait tendance à générer une névrose, ou si c'est la névrose qui pousse à la recherche (moyennant quelques capacités scientifiques aussi, quand-même).
Dans la série "tirer un grand coup sur la nappe pour voir ce qui reste dessus", finalement ce qui est drôle c'est que la nappe a été tirée ce matin, mais pas du côté auquel je m'attendais. Pas par moi, quoi. A croire qu'on lit en moi à livre ouvert. C'est là que je réalise que ce qui compte là-dedans ce n'est pas de tirer sur la nappe, c'est de faire le tri de ce qui est resté en place et de ce qui s'est brisé.
Dans la série "on n'arrête pas le progrès", ça faisait plusieurs fois qu'à la caisse d'un magasin je voyais des affiches qui proposaient d'aider l'enseigne à construire une école dans je ne sais quel village africain. Aujourd'hui même chose à la caisse du Casino : aidez-nous à contruire l'école de tel village de Madagascar. Et pour illustrer le tout, une photo de groupe des gamins de l'école en question : tous portent un tee-shirt Casino. Au secours. Au secours !
Dans la série "Demain on rase gratis" j'entamme une collection d'envies de choses à faire comme apprendre le provençal sérieusement, faire du yoga, adhérer à une association de botanistes du coin, et j'en passe évidemment plein d'autres. C'est tout à fait déraisonnable, il va falloir choisir. Et puis aussi pour faire tout ça il faudrait que je commence par me dégoter un moyen de transport autonome, i.e. qui ne dépende pas des horaires de mon mari et qui ne demande pas plus d'une heure pour faire 15km. Pas facile. Et puis ça me ferait un peu mal de me racheter une voiture.
Enfin, dans la série "Les murs de poussière" il y a... la chanson, tout simplement.
Il rêvait d'une ville étrangère
Une ville de filles et de jeux
Il voulait vivre d'autres manières
Dans un autre milieu
Il rêvait sur son chemin de pierres
"Je partirai demain si je veux
J'ai la force qu'il faut pour le faire
Et j'irai trouver mieux"
Il voulait trouver mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouver mieux que la douce lumière
Du soir près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Le soleil sur les murs de poussière
Il voulait trouver mieux
Il a fait tout le tour de la terre
Il a même demandé à Dieu
Il a fait tout l'amour de la terre
Il n'a pas trouvé mieux
Il a croisé les rois de naguère
Tout drapés de diamants et de feu
Mais dans les châteaux des rois de naguère
Il n'a pas trouvé mieux
Il n'a pas trouvé mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouvé mieux que la douce lumière
Du soir près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Le soleil sur les murs de poussière
Il n'a pas trouvé mieux
Il a dit "Je retourne en arrière
Je n'ai pas trouvé ce que je veux"
Il a dit "Je retourne en arrière"
Il s'est brûlé les yeux
Il s'est brûlé les yeux
Sur son lopin de terre
Et sur son vieil arbre tordu au milieu
Aux reflets de la douce lumière
Du soir près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Au soleil sur les murs de poussière
Il s'est brûlé les yeux
A midi mon mari m'a demandé si ça me plairait qu'on vende tout ce qu'on a et qu'on parte avec le Combi et qu'on trouve un endroit qui nous adopterait. Qu'est-ce que j'aimerais en être capable, dans le fond. Mais ça ne serait pas le confort qui me manquerait, ça serait tout le reste. A chacun ses murs de poussière.
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(*) D'où une grande discussion sur ce que c'est que le végétarisme. Moi j'entendais pas là le fait de ne pas manger de viande. Elle, de ne pas manger d'animaux. Donc pas de poisson. Alors que moi je pensais que si. Eh bien j'avais tort, comme par exemple le confirme le TLF-i.
13 Commentaires :
avec le combi en chute du texte, j'ai repensé à un fil de wenders "au fil du temps",premier road movie "européen", était ce votre écriture imagée, ces glissements didactiques & plein d'humour sur les choses de la vie : vous devriez tenter le cinéma : scénariste, vous avez le sens de raconter des histoires qui captivent
auguri
Pour le végétarisme, c'est bien de ne pas consommer de viande qu'il s'agit... la chair de poisson étant aussi de la viande ;)
... et pour les murs de poussière... je la trouve très "juste", cette chanson...
ah la la, ce que j'aimerais faire des rencontres professionnelles comme ça... ça doit faire du bien de se sentir moins "à la marge" !
J'ai tenté de me lancer dans une "liste des 101 choses à faire" moi aussi... résultat : j'en ai 20 ! finalement, j'ai peut-être plus de chances de les réaliser ;)
En tout cas, j'aime bien ce que tu écris quand tu ne sais pas quoi écrire !
PS. comme mon url n'apparaît pas, je te la laisse si tu veux venir faire un tour :
http://treizquatorz.canalblog.com
J'aime beaucoup ton titre... Et les reste aussi bien sûr! En vide (envie de)
En fait de vide il s'agit effectivement de plein , plein de désir plein de choses à dire à faire ou à avoir envie de faire, le tout c'est de parvenir à les mettre sur la page blanche...
Et ça finalement tu l'as fait très bien.
Ton écriture nous emporte...
oups!!
fausse manip!
Anonyme est en fait Corinne!!
jm > Scénariste ? Ça pourrait être une reconversion rigolotte ça, je n'y avais pas pensé ;-)
Caco > Oui c'est bien ça. En fait on en parlait parce que tous les midis ils sevraient du poissons aux végétariens, et qu'elle le refusait systématiquement en expliquant ça aux restaurateurs. Apparemment la confusion est fréquente... et franchement, moi, j'étais en plein dans l'erreur sur ce coup-là. Cela dit ensuite il y a toute la discussion qu'on a déjà eue sur le continuum entre omnivorsime et végétalisme, là c'était juste une question de définition d'un nom précis.
Et pour Cabrel, oui, moi aussi (justement :-).
Marie > Oui ça fait du bien, et c'est surtout très drôle de recontrer qqn qu'on croit qu'on ne connait pas... et qu'en fait on connait.
Bonne chance pour ta liste des 20 ! ;-) Tu les fais en 1001 jours aussi (ou en 201) ?
Et merci pour ton adresse, je vais voir ça.
Corinne > Hé oui, le vide et le plein c'est toujours une question de point de vue ;-) Merci beaucoup pour tes compliments, ça me touche beaucoup.
Je viens de voir qu'Otir (que je ne connais pas et qui ne s'est pas dénoncée ici ;-) a fait un billet à propos d'un passage de ce billet. Et comme elle a depuis fermé les commentaires, je ne peux pas lui répondre directement, alors je le fais ici.
Ce que j'ai envie de dire, c'est que s'acharner sur quelques mots prononcés par quelqu'un, et dans son dos, ça ne fera sûrement avancer le problème qui est dénoncé. Quand ces mots sont dits sans la moindre prétention en plus, refuser de tenir compte de ça, à mon sens ça participe de la même volonté de se placer en victime systématique, alors que dans ce cas, il aurait été tellement plus simple de venir déposer un petit commentaire ici, ou tout au moins de linker le billet.
C'est très étonnant de la part de Otir qui est quelqu'un d'ouvert. Le sujet de l'autisme lui tient particulièrement à coeur. Il y a sans doute une incompréhension. Elle a fait un billet récemment à ce propos, tu pourrais peut-être la contacter sur ce billet ? C'est désagréable de rester sur ce type d'impression et sûrement pas justifié (bon, je n'ai pas tout lu non plus, mais ça m'étonne beaucoup).
Meerkat > A mon avis, elle a réagi assez vertement, justement parce que c'est un sujet qui lui tient à coeur, alors elle a bondi. Mais je trouve ça dommage (quoique largement compréhensible). Ce que je trouve encore plus dommage, c'est qu'elle ne soit pas venue en parler ici, ça aurait permis, sans doute, de faire évoluer la situation qu'elle déplore.
Un an plus tard ou presque... ah ! les hasards des liens où l'on voit son pseudo ou des extraits de son propre blogue cité ailleurs, sans avoir eu le temps de le voir à temps !
Nous sommes donc bien toutes les deux dans le même cas, et c'est le hasard mauvais (des spams à l'époque non filtré) qui a voulu que vous n'ayiez pas pu commenter directement sur le billet en question, j'en suis désolée, parce que effectivement peut-être cela aurait pu permettre de dissiper un malentendu ou un malaise par mon billet causé.
Quant à moi, c'est vrai, je ne crois pas me souvenir avec certitude, mais c'est délibérément que je n'avais pas commenté - à chaud - sur votre billet.
Comme vous l'avez très bien dit, j'avais "bondi", et il ne s'agissait surtout pas de *vous* mettre en cause, ou de mettre en cause l'auteur des propos que vous rapportiez, mais seulement utiliser pour ma part ce qui est couramment dit, et dont votre propos se faisait la parfaite illustration, pour dénoncer une vision qui est caricaturale.
C'était mon propos, et il concernait bien plus l'objet de mon blogue, que la critique d'un de vos billets. Ce n'était pas dans votre dos que je parlais, et simplement cette expression m'indique bien que si j'avais commenté comme je l'ai fait par mon billet - en toute liberté chez moi - ici, je vous aurais probablement mise sur la défensive, et quel intérêt cela aurait-il pour la discussion en question ? Vous avez finalement eu connaissance de mon propos, et ce n'est pas sur le fond que vous avez réagi, mais sur mon absence de correction à vous signaler que j'avais cité votre billet.
Je suis d'accord avec vous que j'ai manqué de correction en ne vous prévenant pas. M'en excuser avec autant de retard est presque cavalier. Honnêtement, je ne me souviens pas si j'ai fait des tentatives ou pas de vous prévenir, ou si j'ai délibérément décidé de ne pas vous mettre "dans le coup", pour ne pas démarrer un débat que je ne souhaitais sans doute pas avoir à ce moment là.
Si ce commentaire est périmé dans le temps, je le comprendrais très bien cependant. Je suis toujours navrée d'être à la cause d'un désagrément, et cela vous a incommodée, je vous présente donc toutes mes excuses, espérant tout de même qu'elles seraient acceptées, même aujourd'hui.
Otir > Moi aussi j'ai mis du temps à répondre ! :-)
Je n'avais réagi que sur la forme de ton billet, car sur le fond je n'ai rien à dire : je ne connais rien à l'autisme. Alors j'ai lu, et j'y ai appris des choses que je ne savais pas. Et c'était intéressant.
La prochaine fois que je rapporterai des âneries faudra vraiment pas hésiter à me le faire remarquer, j'aime bien apprendre des choses, moi ;-)
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