J'ai pris un peu de retard, mais voilà la réponse à la quatrième question de la série (la deuxième est ici, la troisième là) :
Que te racontent les plantes et les herbes que tu aimes voir et photographier ?
Elles m'appellent. Elles attirent mon regard et me replacent dans mon monde, me remettent à l'échelle.
Plus j'ai appris à les voir, à les observer et les distinguer, plus j'ai affiné mon regard. Et plus le regard que je porte sur ma nature est fin, plus j'y vois le monde entier. Plus j'y vois la vie entière qui se déroule sous mes yeux.
Ça fait quelques temps que j'ai ralenti mon rythme de "balades herboristiques", que je prends moins de photos. Mais je passe toujours autant de temps à m'accroupir sur un coin d'herbes folles, parce que mon oeil a été attiré par une forme, une couleur ou un mouvement, et à être absorbée par ce que j'y rencontre. J'avais commencé à prendre des photos pour apprendre à identifier quelques plantes, parce que je ne voulais pas les prélever pour les ramener à la maison. Et j'ai appris un peu, pour l'instant suffisamment pour m'en sortir un minimum. Et petit à petit, c'est mon attirance enfantine qui est revenue, celle dont je parlais ici, celle qui se passe de mots, qui est uniquement contemplative.
Je vis ça un peu comme une sorte de méditation dans le sens où je perds conscience de mon propre corps, de ma propre taille, de ma forme et de mon temps, pour être complètement absorbée par ce que j'observe. Et quand je me relève, je suis comme vidée de mon poids. Ça me donne l'impression de remettre les événements humains à leur place.
Ces petits coins de nature me racontent que la vie est infiniment simple. Qu'il y a de quoi s'émerveiller partout où l'on veut bien porter son regard pour quelques secondes, et que plus on regarde, plus on voit. Dans leur langage indicible, ils me racontent ce qu'est la vie.
2 Commentaires :
"Ces petits coins de nature me racontent que la vie est infiniment simple. Qu'il y a de quoi s'émerveiller partout où l'on veut bien porter son regard pour quelques secondes, et que plus on regarde, plus on voit. Dans leur langage indicible, ils me racontent ce qu'est la vie"
Oui... cent fois oui...c'est la bonne démarche... et parce que je suis âgé maintenant, je rajouterai ....et la mort". C'est ce que je disais à mes éléves il y a bien plus de dix ans maintenant"
La biologie, ce sont les sciences qui expliquent comment fonctionnent la vie et la mort.... inséparables.
Je sais que c'est un peu inconvenant d'en parler à notre époque de "seniors éternellement jeunes et en forme" qui m'agace profondément. Heureusement que ces seniors dégagent de temps en temps, sinon çà serait l'enfer pour les générations qui suivent.
Pardon tout de même pour cet ajout et le commentaire un peu "brut de décoffrage" qui sont venus spontanément à la lecture de votre réponse à la question 4.
Jean-Pierre > Je suis complètement d'accord avec ton commentaire, et je t'en remercie.
Dans mon idée, la mort fait partie de la vie. Pour faire dans l'image facile, la mort est l'une des deux facettes d'une même pièce. Donc j'y pensais aussi quand je parlais de ça. Parce qu'on voit aussi, dans ces petits coins de nature, les plantes qui évoluent, qui naissent et meurent aussi, parfois pour renaître l'année d'après et parfois non. Parce que l'on peut voir des insectes morts aussi, des insectes en tuant d'autres, etc. Et parce qu'on peut également être captivé par une scène d'après incendie, par exemple. Enfin, plein de choses. Les deux sont intimement, évidemment liées. Il n'y a pas l'une sans l'autre.
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