dimanche 3 février 2008

Les éternels questionnements : Est-ce qu'un prix exhorbitant peut se justifier ?

A peine le début, et déjà de grandes questions se posent ! Comme par exemple : Faut-il accepter de payer une fortune pour assister à un atelier de formation (rare, et pas loin !) animé par une ultra-superstar du genre ?


Ma réponse a été non. Même si l'annonce était alléchante (reçue sur la liste de discussion naître chez soi).


ATELIER de Paramana doula
animé par Michel Odent et Liliana Lammers



"Dans le temps entourant la naissance, les femmes ont besoin de se sentir en sécurité", explique le Dr Odent. Elle ont besoin d'une protection qui ressemble à celle apportée par la présence d'une mère. Mais pour bien des raisons spécifiques à notre époque, de nombreuses femmes ne peuvent faire appel à leur mère et le père du bébé ne peut pas non plus être une figure maternelle. C'est pourquoi elles ont besoin d'une doula."

A l'attention des femmes enceintes, mères, grand-mères, (futures) doulas, (elèves) sages-femmes ou toute femme désirant aider d'autres femmes à vivre la plénitude de la maternité.

Au programme de ces trois jours :
• Physiologie de la naissance
• Premiers éléments de base en obstétrique
• L’utilisation de l’eau durant l’accouchement
• Les échographies
• Les accouchements provoqués
• La présence du père durant l’accouchement
• La vie foetale
• La nutrition durant la grossesse
• Les conséquences à long terme de notre façon de naître
• Les différents tests proposés à la femme enceinte
• L’allaitement
• La doula en Angleterre… Et bien d’autres sujets !

Michel Odent, chirurgien de formation qui a été amené à diriger la maternité de Pithiviers (Loiret), y a proposé de nombreuses innovations comme les salles d’accouchements dans lesquelles les femmes pouvaient se sentir chez elles , ainsi que les piscines d'accouchement.

Michel Odent est le fondateur du Centre de Recherche en Santé Primale à Londres, dont l’objectif est d’étudier les corrélations entre ce qui se passe durant la période primaire – depuis la conception jusqu’au premier anniversaire du bébé – et la santé ainsi que le comportement de l’adulte. Il est l'auteur de nombreux ouvrages diffusés partout dans le monde.

Liliana Lammers a 4 enfants, dont 3 sont nés à la maison. Elle collabore depuis de nombreuses années avec le Dr Michel Odent et accompagne des naissances en tant que Doula à Londres, aussi bien en milieu hospitalier qu’à la maison.

Quand j'ai vu passer l'annonce j'étais ravie que ça soit prévu près d'ici, on allait pouvoir y aller avec mon mari, on apprendrait plein de choses, on rencontrerait plein de gens, et puis ça serait tellement plus vivant, tellement plus concret que de lire des bouquins ! Avec mon mari, parfaitement : ce n'est pas parce qu'il ne porte pas le bébé qu'il ne peut pas s'intéresser à tout ce qui tourne autour ; bien au contraire ! Alors on voulait y aller à deux. D'ailleurs, je n'imaginais pas une seconde ce que j'aurais pu gagner à y aller toute seule : me retrouver avec certaines informations, certaines expériences (je l'espère importantes) que lui n'aurait pas eues, ça n'aurait certainement pas aidé du tout notre ressenti de la grossesse, qui à mon sens, comme toute étape de la vie familiale, gagne à se construire en commun.


Hé bien c'est beaucoup trop cher. Alors oui, certes, sans doute que ça se justifie autant que le prix des stages organisés par François Couplan par exemple (pour lesquels je ne me suis jamais renseignée, mais j'ai entendu tellement de débats à propos du prix de ces stages-là que c'est devenu une référence à ce propos). Il n'en reste pas moins que du coup, pour des gens comme nous, qui ne roulons pas sur l'or mais ne sommes toutefois pas dans le besoin, ce genre de chose reste complètement inaccessible. En d'autres termes, n'ayons pas peur des mots, c'est réservé aux riches. Alors même si, du point de vue des gens qui animent ces ateliers (stages / formations / etc.), "il faut bien vivre", je trouve que faire cela de cette façon c'est ne pas tenir compte de qui l'on a en face de nous. Du fait que les tarifs que l'on pratique constituent nécessairement un filtre sur les personnes pouvant se permettre d'y assister. Et donc, finalement, en poussant le raisonnement à peine un peu plus loin, c'est se foutre du fait de faire passer son message, se foutre d'à qui on le fait passer, du moment que soi-même on conserve la vie confortable à laquelle on est habitué, et où l'on a assuré son propre revenu.


Ensuite on se plaint du fait que ces techniques, ces connaissances, ces expériences ont mauvaise presse parce qu'elles sont mal connues. Mais en en réservant l'accès uniquement aux personnes capables de débourser des sommes considérables, on se tire une balle dans le pied. Ou justement non, pas exactement : ce n'est pas à soi que l'on tire une balle dans le pied (puisque l'on est assuré un revenu confortable quoi qu'il arrive), c'est à ces idées que l'on est censés promouvoir. On reste dans sa petite (et confortable !) tour d'ivoire à se dire "Mais je ne comprends pas, les gens ne sont pas nombreux à s'intéresser à nos idées, on néglige notre message, on méconnaît nos enseignements..." Ben oui. Concrètement, les gens qui ne peuvent pas prendre X jours de congés et dépenser pas loin du prix de leur loyer pour aller assister à un atelier, si génialissime et immanquable soit-il, passeront à côté du message si important. Comment pourrait-il en être autrement ?


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NB : Je tiens à signaler que pour cette fois ça tombe sur cet atelier-ci que ces personnes-là animeront, mais je ne les connais pas personnellement et j'ignore bien ce qu'elles peuvent penser à titre personnel. C'est l'événement qui m'a inspiré ce billet. Il aurait pu l'être par un autre événement : ce qui compte ici a été le tarif prohibitif, et non les personnes qui se chargent de cet événement-là particulièrement. Le hasard a voulu que ça soit lui qui ait fait office de goutte d'eau qui a fait déborder le vase, mais ç'aurait pu en être un autre aussi...

9 Commentaires :

Anonyme a dit...

je n'ai pas lu enfin ... juste les premières lignes, juste pour te dire qu'il faut te renseigner à la pmi prés de chez toi : il y a forcément une sage femme formée pour l'accouchement à domicile, elle saura te guider
et si je me trompe sur le sujet pardonne moi mais cette info reste vraie

n-talo a dit...

anonyme /:°) c'est moi

Anonyme a dit...

Je me suis fait les mêmes réflexions au sujet des stages d'agroécologie de Pierre Rabhi.

Anonyme a dit...

Bon anniversaire quand meme!

Donna a dit...

Moi ce que j'ai (j'espère) compris en lisant le titre de la formation, c'est qu'il s'agit d'une formation professionnelle ou qualifiante pour des "doulas"; pas d'une formation pour mères "basiques" dans ton genre.
C'est toujours beaucoup plus cher si c'est professionnalisant ou qualifiant ou délivrant une certification, ce qui n'est pas le cas mais en secteur plus ou moins informel ça peut le faire.

Anonyme a dit...

J'ai assisté, il y (très) longtemps à une conférence de Michel Odent. Ça ouvrait plein de perspectives sur l'accueil du bébé. Il existe peut-être des bouquins.

Moukmouk a dit...

SVP la grossesse est un processus naturel, le bébé est très bien équipé pour s'occuper d'aller cherche les ressources dont il a besoin. Oui ça prend des femmes autour des femmes enceintes, comme ça prend un village pour élever un enfant... Une personne seule ne peut que très difficilement réussir. L'important ce sont les liens.

caco a dit...

A mon sens, un enseignement est toujours inestimable - et c'est bien pour ça que ce devrait être accessible à tous.
Ça me met toujours en colère ce type de barrières. Tu risques de rencontrer les mêmes pour les intervenants en communication non violente, en éducation respectueuse...
Le respect, fil conducteur des thèmes "en vogue" aux ateliers prohibitifs. Comment ne pas les prendre pour des prêcheurs après ça ?
(Bon au moins ça m'aura réveillé, merci M'irza ;) et gros potons pour toi !)

malie a dit...

N-talo > Hé hé ;-)

Koldo > Ah !

Coco > Merci :-)

Donna > Oui tu as raison. Mais ce n'est pas une formation professionnalisante ou qualifiante, ça ne permet pas aux personnes désirant devenir doulas p.ex. d'être plusse reconnues qu'elles l'étaient déjà.
Je suis d'accord avec toi, sauf que le programme semble beaucoup plus vaste et général que ça ! Et puis ils invitent des "simples mamans" à participer. Sauf que ça reste vraiment trop cher...

Yves > Oui il a écrit des bouquins (dont un notamment qui m'intéresse). Mais lire un bouquin et assister à un atelier où l'on peut participer, réagir, poser des questions en direct, et surtout rencontrer des gens, c'est super différent.

Moukmouk > Si le bépé peut aller chercher les ressources dont il a besoin, j'imagine que les mamans (et les papas) peuvent également s'en sortir tout aussi naturellement pour les leur fournir ;-)

Cela étant dit, justement je cherche à établir des liens (et pas n'importe lesquels), mais pas à ce prix-là !!! ;-)

Caco > Merci pour ton commentaire ! Qu'est-ce que je suis d'accord avec toi !

Ce matin, sur la liste de diff. où j'avais trouvé l'annonce, la personne qui s'en occupe explique que ça a un prix de faire venir Michel Odoul de Londres. Je sais pas, il voyage en classe affaires ou quoi ? Nous quand on fait venir des "stars" du bout du monde pour des conférences, on n'a pas besoin de faire payer 280 euros à chaque participant pour couvrir les frais :-/