jeudi 7 février 2008

Tout va très bien madame la marquise

Pourtant, il faut, il faut que je vous dise,
Je déplore un tout petit rien :
Un incident, une bêtise,
Les nerfs en vrac je fais des crises,
Mais, à part ça, Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien.


Ben oui. Tout va bien, même si c'est tellement étrange que ce n'est pas toujours facile d'accepter tous les changements que je n'ai pas demandés, même si parfois, déjà !, je voudrais retrouver mon corps et mes sensations d'avant. Mais tout va bien, tout va bien.


Le seul truc qui me chiffonne c'est que je fais des crises de nerfs pour un oui ou pour un non. Le moindre petit événement un tant soit peu contrariant et j'explose. Suivant les circonstances je pleure, je crie, je tape (ou les trois !). Je ne savais pas que je contenais toute cette violence et c'est assez effrayant. Comme si ça ne pouvait pas venir de moi - mais ça ne peut pas venir de l'autre non plus, encore moins !


Il ne se passe pas un jour sans que je subisse un de ces séismes intérieurs. Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour m'en empêcher, pour limiter, pour me calmer, mais je n'arrive pas à éviter de m'énerver pour un rien. J'ai cassé mon aspirateur parce qu'il se bouchait tout le temps, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps parce que mes endives braisées étaient un peu trop salées, j'ai hurlé tout ce que savais sur le chien parce qu'il réclamait sa gamelle. Je ne le maitrise pas ; j'essaie, mais je n'y arrive pas. Je parviens à limiter ces crises quand je suis en présence de personnes, mais c'est très, très difficile.


Et là où c'est le plus difficile, c'est que mon mari ne le comprend pas. Il me répète que je dois faire des efforts et que c'est à cause de l'arrêt de la cigarette, alors j'essaie de lui expliquer que ce n'est pas ça et que ce n'est pas si simple, mais il ne comprend pas. J'ai beau essayer de lui expliquer que la grossesse n'a pas que des conséquences physiques sur moi, toutes mes tentatives en ce sens se perdent dans le gouffre sans fond de... de je ne sais quoi. De son refus de m'écouter, de me croire ? C'est ce que je ressens, mais je sais bien que ce n'est pas le cas, en vrai. Et ça m'énerve... et tiens, je vois que la boucle est bouclée, là ;-)

22 Commentaires :

Anonyme a dit...

Pour moi ça fait partie des "conséquences physiques", justement, parce que c'est en plein dans le bouleversement hormonal ! Don't worry ;-)

Valérie de Haute Savoie a dit...

Tout de même l'arrêt de la cigarette est un facteur d'énervement ++
Pour ma première grossesse j'ai arrêté la clope et seigneur jésus marie j'étais ultra énervée. Pour la deuxième, cela faisait 6 ans que je ne fumais plus et franchement c'était bien plus simple de gérer mes nerfs.

malie a dit...

Dieudeschats > Moi je veux bien ne pas m'inquiéter, mais je voudrais surtout que mon mari en fasse autant !! Ça, ça me soulagerait vraiment pas mal.

Valérie de Haute Savoie > J'avais déjà arrêté de fumer plusieurs fois, et jamais ça ne m'avait énervée. J'avais eu plein de trucs, mais pas de l'énervement.

Et parallèlement, je n'avais jamais été énervée comme ça.

Je veux bien croire que ça y contribue pour une part non-négligeable, mais tout de même, du peu que j'ai cru comprendre sur l'état des femmes enceintes, ça arrive souvent même aux non-fumeuses...

Et puis pour ton second, peut-être que simplement tu savais à quoi t'attendre ? Et/ou tu étais dans une phase différente de ta vie ?

malie a dit...

PS : Et alors je me re-ronge les ongles, je vous dis pas comment !

Anonyme a dit...

Peut-être pourrais-tu commencer par t'autoriser à être énervée/énervable/sur les nerfs et arrêter de culpabiliser de tes réactions. Ton mari l'accepteras peut être mieux quand toi même tu auras accepté de ne pas être dans le même état que d'habitude (j'ai choisi ces mots volontairement). Parcequ'à ton message je ressens beaucoup de frustration de ta part dirigée contre toi même. Affirmer son droit à être insupportable c'est pas toujours facile mais ça fait du bien !

malie a dit...

t.w. > Merci, merci beaucoup.
Je ne sais pas comment m'y prendre pour ça. A chaque fois que j'ai essayé de m'accepter dans ce genre de débordements, j'ai frôlé la cata totale. Mais c'est sans doute que je ne le faisais pas correctement. C'est ce que je crois en tout cas. Ou alors c'est que je ne vois pas les fois où ça a marché, c'est possible aussi.
En tout cas merci encore.

Anonyme a dit...

Dieudeschats a raison: ce qui t'arrive est totalement normal: les sautes d'humeur de début de grossesse ont une cause hormonale. Certaines femmes vivent la même chose au moment de la ménopause.
J'ai vécu ça aussi, mais rassure-toi: ça ne dure pas!
Peut-être que si ton mari comprenait à la fois que c'est directement dû aux changements hormonaux liés à la grossesse et que ça ne va pas durer, il le vivrait mieux?
Courage! ;)

Anonyme a dit...

Il comprend surement mais comme c'est trop nouveau il ne sait pas encore comment s'y prendre pour trouver les mots (si c'est besoin) qui vont t'apaiser. Laisse tout cela s'exprimer comme cela vient et n'essaie pas de tout controler. tu as bien trop de choses a gerer en ce moment en meme temps( ton etat , le boulot , les cigarettes et le reste surtout) / mais je sais qu'aujourd'hui tu rencontres ton super doc en qui tu as confiance! alors tu vas mettre tout cela a plat avec elle et elle te donnera des conseils; Et si ce n'est pas tout a fait le cas encore, alors , essaie de te reposer toutes les fois que tu peux, fais un tour de jardin ( tu as la chance de le faire) laisse tomber tout ce qui t'enerves et tu le feras un peu plus tard, chante si cela te chante, pleure si c'est cela qui te calme , ris si c'est ce que tu pref�res et appelle quelqu'un pour parler si tu en as envie... "cela n'est rien madame la marquise"...bises...

malie a dit...

Serenissime > Oui, bien sûr. Et puis parce que plein de choses ont changé brusquement, il n'y a pas que la grossesse et l'arrêt de la cigarette... il y a aussi l'arrêt de mon analyse professionnelle et le début de mon auto)analyse, et puis, et puis... tellement de choses ont changé es derniers mois, que c'est parfaitement normal.

Qu'est-ce que ça m'a fait du bien d'en parler avec mon acuponctrice cet aprème !

Oui aussi, sans doute qu'il le vivrait mieux. Mais pour le comprendre il faudrait qu'il puisse être réceptif à ce genre d'info, et pour l'instant il ne l'est pas. Ça viendra, j'ai confiance en lui. Je voudrais juste que ça soit le plus rapide possible...

Coco > Figure-toi que c'est ce que je viens de faire à l'instant, un tour du jardin !

D'ailleurs, là il fait nuit donc c'est trop tard, mais j'aurai une photo à faire en exclusivité demain matin s'il fait jour, ou après demain, mais y'a du nouveau dans ce jardin ! (suspense...)

Anonyme a dit...

Effectivement, nos notes se sont croisées dans leur sujet.. !
Dieudeschats est dans le vrai, les hormones sont belles et bien en cause ; ton mari a un souci que beaucoup d'hommes rencontrent lors de la grossesse, et que je vais caricaturer volontairement : "où est passé la femme que je connais ?". Le temps fera son effet sur lui aussi. Il doit s'adapter d'un point de vue plus extérieur que toi, les changements sont rudes pour vous deux..

Le premier mois de ma grossesse (et je ne le savais donc pas encore moi-même), je l'ai passé en m'énervant sur tout le monde (jai froissé des gens :/), et le second en pleurant tout le temps.. ^^
Après, je te promets, c'est épisodique, qui donne des "je suis désoléééeeee" en pleurant. Très marrant, le lendemain. Mais seulement, le lendemain ;)

(la cigarette ne doit certes pas aider mais honnêtement.. ce n'est pas le plus gros de tes émotions, c'est certain)

Lise a dit...

Rire, pleurer, crier, être dans les extrêmes, oui, c'est sûr.

Il reste à te faire une pancarte avec "femme enceinte, débordements en vue" pour rassurer ton mari, qui doit en effet être plus que surpris ;-)

Tu sais, ça me rappelle de bons souvenirs même si sur le moment, je ne riais pas, tu peux me croire !

Tendresse pour cette maman qui point en toi :-)

n-talo a dit...

tu es enceinte ;°) c'est hormonal

malie a dit...

Ëarlindë et Lise > Ouf ! Je commence à le prendre plus légèrement. Sans doute en partie le fait d'en avoir parlé ici, de vous lire (qu'est-ce que ça me fait du bien ! merci beaucoup, vraiment), et puis d'y réfléchir aussi, et puis et puis... donc je commence à le vivre avec un peu moins de gravité. Ce n'est qu'une partie du tout, et ni la plus importante ni la plus marquante, alors ça passe, doucement, tandis que les plaisirs restent. :-)

C'est vrai que je m'excuse pas mal, aussi... ça fait partie du jeu !

n-talo > Oui hein, c'est normal, "dans mon état" !! ;-)

Moukmouk a dit...

Je peux même rajouter que j'en ai connu une qui en a remis plusieurs couches, elle profitait de ce que je ne pouvais décemment réagir pour me balancer les pires vacheries... spagrave ça dure pas longtemps.

malie a dit...

Moukmouk > Est-ce que les hommes n'ont pas envie de venger, après ? ;-)

Anonyme a dit...

j'pens'pas ,non. Ils changent eux aussi ,ou vont changer, ( en leur temps); alors patience! de toute facon c'est tout nouveau pour chacun d'entre vous, pou les deux, cela s'entend!

malie a dit...

Coco > J'espère bien qu'il n'aura pas envie de se venger !! :-)

Anonyme a dit...

:-)... Il y a les hormones bien sûr, mais surtout cette transformation archi fondamentale qui fait de toi une mère, jour après jour. Plus jamais tu ne seras comme avant. Tu es en train, l'air de rien, derrière ton ventre, de toucher du doigt l'essence même de l'humain. Alors forcément, oui c'est difficile. On serait chamboulée à moins... Un face à face avec la Grande Matrice! Il me semble que s'il y a un Dieu ou quelque chose qui y ressemble, il doit être assis là dans toute sa beauté terrible. Les layettes bleues et roses, le berceau de dentelle, c'est la surface des choses. En profondeur, il se joue une pièce autrement plus grandiose. Et la bonne nouvelle, c'est que toute cette aventure va t'ouvrir à un degrés d'amour et de fatigue dont tu n'as pas encore idée, et qui feront de toi un être humain plus complet. Ton mari aussi va passer par là. Mais plus tard, plus brusquement et sans la transition de la grossesse. Ca va peut être lui tomber dessus un beau matin quelques mois après la naissance. C'est ce qui est arrivé au mien. Alors pête un coup, enfonce ton chapeau sur ta tête, drape toi dans ta grande cape et entre dans la bourasque avec phylosophie. Ce sont les enfants qui éduquent leurs parents, et si peu l'inverse... A te lire, le tien a bien commencé son travail. Tu n'as pas fini d'en voir!!! :-D
Allez hauts les coeurs! C'est magnifique ce que tu vis là. Prends ça comme une expérience mystique ou un truc de ce genre. Et reste à l'écoute de toutes les vagues de fond que ça va réveiller en toi. C'est une matière de création formidable.

Anonyme a dit...

J'arrive pas à rentre un nom d'utilisateur...

malie a dit...

Anonyme > Sarah peut-être ? (il faut que tu cliques sur "Nom/URL" dans la liste en-dessous du bloc de saisie du commentaire - si tu n'y arrives pas - je sais que ça arrive - alors tu peux tout simplement signer à la fin du message :-)

Mais bon ! Revenons à nos moutons !

C'est vrai que, bien que j'imaginais que ça serait plein de bouleversements, je ne pensais pas une seule seconde que ça serait si fort, si intérieur ("dans ma chair"), ni si précoce d'ailleurs. Je pensais (naïvement) que pendant la grossesse, il n'y avait que le corps qui changeait, que le reste venait après, et franchement j'avais du mal à imaginer toutes ces modifications qui ne sont pas que physiques, je ne pensais pas que ça existait, je pensais que c'était plus "raisonné" comme expérience, que c'était en constatant ce qui se passait, le ventre qui gonfle, le bébé qui arrive, que l'on apprenait à devenir mère. En fait apparemment toute une partie ne s'apprend pas : elle apparaît, et l'on ne "gère" pas du tout ça.

Merci de ton commentaire qui est très beau, et très personnel :-)

Anonyme a dit...

Péter un coup ? Hu hu, c'est un bon conseil ma foi ^^

malie a dit...

DDC > J'ai déjà pêté l'aspirateur, c'est pas suffisant ? ;-)

(Non, sinon ça va mieux question pêtage de câble tout de même, depuis. Soit je m'habitue, soit ça a encore évolué.)