mardi 24 avril 2007

De l’interet ou du danger d’une candidature

Je ne fais ici que transférer textuellement un billet paru le 13 avril sur le site de Cuverville, magasine toulonnais que j'affectionnais déjà à l'époque où Internet n'était pas encore au goût du jour...



Quatre mois après sa proclamation en février 1848, la deuxième République française écrase en juin les révoltes ouvrières. La nouvelle constitution est adoptée le 4 novembre, l’élection présidentielle suit en décembre. George Sand, républicaine, féministe (et familière des Seynois), s’exprime pendant la campagne.

« Dans le cas où la République n’eût point été proclamée en France, et où il nous eût été imposé par les événements de choisir entre plusieurs prétendants, M. Louis-Napoléon Bonaparte eût pu être le mieux intentionné, le moins dangereux, parmi tous ceux qui se seraient présentés. Mais, sous la République, M. Louis Bonaparte, ennemi par système et par conviction de la forme républicaine, n’a point le droit de se porter à la candidature de la présidence. Qu’il ait la franchise de s’avouer prétendant [au trône], et la France verra si elle veut rétablir la monarchie au profit de la famille Bonaparte. Mais qu’il ne se serve pas d’une institution républicaine pour travailler au renversement de la République » (décembre 1848).

Le 10 décembre, Louis-Napoléon Bonaparte est élu pour quatre ans avec 74% des suffrages exprimés. Trois ans plus tard, après un coup-d’état, il rétablit l’empire. (source)

Pour la petite histoire, Cuverville c'est le doux sobriquet que les toulonnais ont donné à la statue du génie de la navigation qui trône à l'entrée du port de Toulon, que l'on a appelée ainsi parce que le personnage est debout, à poil, et pointe la mer du doigt : conséquence toute naturelle de cette posture, le génie a le cul vers la ville. Et puis en 1995, au début de la sombre (mais heureusement brève) époque où Toulon a élu un maire FN, Jean-Marie Lechevallier qu'il s'appelait, l'un des premiers trucs que le gus a voulu faire pour marquer la ville de sa nouvelle griffe c'était de retourner la statue, lui faisant pointer son doigt vers la ville, et son cul vers la mer. C'est alors que les opposants au maire, qui s'opposaient également à cette idée de retourner Cuverville, ont lancé un petit journal qui s'est appelé... je vous laisse deviner comment.


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PS : Au passage, un autre bien bon billet de Cuverville, sur tout autre chose...



6 Commentaires :

Anonyme a dit...

Il faut �tre toulonnaise pour connaitre ainsi l' histoire de Cuverville. j'y ai vecu 25 ans et je ne savais pas... alors bravo... comment en as-tu des nouvelles

Mimille a dit...

Hé bien... parce qu'ils publient sur le web !

A l'époque où ils publiaient uniquement sur papier, c'était le père d'un ami (que tu connais...) qui imprimait leurs numéros, c'est comme ça que j'ai connu, un jour j'avais trouvé un numéro sur la table du salon et à partir de là je lui piquais tous les exemplaires qu'il gardait ;-)

Anonyme a dit...

Merci de ton mot matinal sur pêle-mêle . Nous nous rapprochons de la terre sans l'avoir quitter puisque d'ailleurs le ciel est noir!
Charmante histoire de cette statue un peu comme celles des éléphants de Chambéry surnommée les "Quatre-sans-cul"!

Mimille a dit...

Oui c'est vrai ça, je connais les Quatre sans cul !

Bienvenue ici Pierre :-)

Jean Pierre J. a dit...

Cuverville à Calais, c'est le monument des sauveteurs en mer qui représente un sauveteur célébre ,Gavet, qui effectivement regarde le port et la mer et donc a le postérieur tourné vers la ville...

Mimille a dit...

Décidément !
Est-ce que toutes les statues françaises ont un surnom "de cul" ? ;-)