dimanche 29 avril 2007

Democratie etc.

"Tous les cinq ans, pour l’élection présidentielle,
nous voici sommés de penser là où l’on nous dit de penser."

Michel Benassayag


Pensons donc un peu dans les clous, à cette occasion.


Il y a de cela quelques jours, Raffa a publié un billet à propos des programmes des deux candidats en lice pour le second tour des élections présidentielles françaises. Elle y expose très clairement les principaux points concernant précisément l'écologie, et j'en conseille la lecture, claire comme de l'eau de roche pour ce qui est de cette question, aussi claire que les chiffres du budget de la recherche en France suivant l'orientation politique du pouvoir.


Ce billet, inhabituel chez Raffa, a bien entendu été l'objet d'une très longue liste de commentaires. J'y avais mis le mien, et puis je suis retournée lire la suite ce soir. Et il y aurait tellement de choses à dire, tellement que je chosis d'en faire un billet complet plutôt qu'un commentaire.



Isègoria. A commencer par le fait que si Raffa parle de cela c'est qu'elle fait usage de l'un des trois grands principes de la démocratie athénienne qui, comme le rappelait Jean Véronis il y a quelques mois, était constituée de l'isonomia (égalité devant la loi), de l'isokrateïa (égalité des pouvoirs) et de l'isègoria (égalité de la parole). Jean d'ailleurs se souvenait de cela suite à une discussion avec Etienne Chouard, sans doute le tretsois le plus connu outre-Arc depuis le débat sur le TCE : Etienne lui rappelait que l'égalité de parole, que l'on retrouve dans les pratiques actuelles d'internet (type blogs notamment), c'est le premier pouvoir de la démocratie qui reprend du service. Je reprends la citation d'Etienne :


Je trouve que les blogs sont une réactivation de quelque chose qui était essentiel sous la démocratie athénienne, l’isègoria, le droit de parole pour tous à tout moment. Les Athéniens le considéraient comme le plus important de tous les droits dans la démocratie. Le fait que toutes les opinions dissidentes aient voix au chapitre protégeait la démocratie contre les erreurs, contre les dérives. Avec l’élection, on a renoncé au droit de parole pour chacun. Et Internet est un outil pour les humains qui ont toujours cette pulsion, ce besoin de s’exprimer, de protester, de résister. C’est l’isègoria qui revient sur le devant de la scène malgré les hommes politiques et je trouve ça très fort.

Suite à quelques critiques envers le fait que Raffa "outrepasserait" quelque chose (mais quoi donc ??, l'histoire ne le dit pas) en abordant le sujet politique sur son blog, voici donc ce que j'en pense : elle l'a fait, elle a eu bien raison de le faire, et nulle personne respecteuse de la démocratie ne saurait lui reprocher d'avoir exposé librement son avis. (Qui plus est, quand cet avis est étayé de liens vers les origines de ses dires.)


C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je prends la parole ici (et non une fois de plus sur le blog de Raffa) pour exposer mon avis : d'une part très pragmatiquement parce que ça sera long, d'autre part parce que ça me concerne, et que c'est mon droit de le faire (ainsi que de le diffuser), et que je ne veux surtout pas m'en priver, internet est un excellent outil pour ça.


Après cette antique mise en jambes, passons à un sujet politique plus d'actualité, maintenant.



Bonnet blanc. Tout d'abord, effectivement comme le dit si bien kila (*),


Je ne fais que reprendre les termes d'un journaliste sur canal + lundi midi : "Choisir entre M Sarkozy et Mme Royal ce n'est pas la peste ou le choléra c'est la peste ou la grippe"

Il n'y a qu'à comparer leurs programmes pour s'en convaincre rapidement (cf. le programme le Ségolène Royal, et le programme de Nicolas Sarkozy). C'est l'un des points sur lesquels je veux insister ici. J'entends souvent dire qu'"ils sont tous pareils / tous pourris"..., par exemple janine :


Quel avenir ! l'un n'est pas meilleur que l'autre et il n'y aura aucun changement à en attendre, en tous les cas, pas dans les 5 années à venir...

N'oublions pas que c'est avec des réactions comme ça que certain dictateur est arrivé au pouvoir au siècle dernier. Et c'est la raison pour laquelle dès le premier tour, j'ai voté pour Royal. Je ne veux pas ici clamer que tous ceux qui n'ont pas agi comme je l'ai fait ont tort, non pas du tout. Simplement, ce que je veux dire c'est que cette fois, contrairement à 2002, j'ai refusé de compter sur "les autres" pour faire passer le PS au second tour, puisqu'on a bien vu que ça ne marchait pas à tous les coups. Donc, quand je lis Séverine qui dit :


AU deuxième tour, je savais que j'allais voter socialiste (pour être très franche, il y avait un tel raffut, et j'étais tellement nerveuse à l'annonce des résultats, que j'ai pris conscience après coup que ma trouille était qu'il passe au premier tour ...)

J'ai envie de lui demander : et si tout le monde avait fait comme toi, comme en 2002, tu te retrouverais avec quel choix ? Ou bien Angéla qui dit :


Et si SR n'avait pas été au 2ème tour ? Et bien, j'aurai trouvé ça dommage mais je ne m'en serais pas mordu les doigts ! Peut être que le PS aurait compris que les Français veulent un parti de gauche avec un vrai programme de gauche...

Oui c'est vrai... mais à quel prix pendant 5 ans ? Dans quel état sera le pays (c'est-à-dire, ses citoyens) en 2012 ? De plus, le PS devrait déjà avoir compris ce genre de chose avec ce qui s'est passé pendant toutes les élections depuis 2002, s'ils ne l'ont pas fait ils ne vont pas commencer demain. Il ne faut certainement pas compter là-dessus. Pour le mouvement de création d'un nouveau parti de gauche, faut plutôt chercher chez le mouvement derrière la candidature de Bové, dont c'est l'objet à terme ; mais ne pas compter sur le PS pour y entrer : ce n'est pas leur but et ça ne correspond pas à leurs idées.


D'ailleurs ce n'est pas pour cela que j'ai voté Royal. Je ne suis globalement pas en accord avec les idées développées par le PS, mais ces idées sont nettement moins éloignées des miennes que le sont celles de l'UMP (à ce test j'ai Royal 39% contre Sarkozy... 0% - et pour info Bayrou 3%, c'est dire la distance entre lui et Royal).



Vote "utile". Je tiens ici à préciser que le "vote utile" dont on a pu entendre parler dans les médias, je ne l'ai pas pris comme étant un vote pour éviter de faire passer Le Pen, je ne croyais pas un seul instant au fait qu'il puisse passer une seconde fois ; donc, quand Raffa dit :


A tout ceux qui ont voté utiles (notament mirza) je voulais tout de même redire que je comprends très bien les motivations. Des proches à moi que je respecte plus que tout ont voté utile. Je suis juste trop idéaliste sans doute pour vous suivre sur ce chemin. Je ne veux pas affaiblir ceux qui vont dans la bonne direction, je veux leur dire qu'ils ont raison et qu'il faut continuer.
Sans vote utile, le pire qui pouvait arriver, c'est Sarkosy président (il aurait gagné contre Le Pen c'est évident)... et c'est peut-être ce qui va arriver. Donc le vote utile ne l'a pas été tant que ça, à part de permettre à Royal d'accéder au second tour et de déforcer les petits partis aux bonnes idées, mais c'est mon analyse.

Ou bien plus loin :


S'il n'y avait pas eu la peur de voir Le Pen (qui n'était pas un danger je le redis car il ne serait jamais passé au deuxième tout) au deuxième tout, ces gens auraient voté selon leur conviction. C'est le deuxième tour qui est un vote de raison. Le premier tour devrait être un vote de convictions.

De mon côté ce qui me faisait peur c'était de me retrouver avec un second tour Sarkozy-Bayrou. Bayrou, c'est aussi la droite, il ne faut pas l'oublier ; si même le PS est de plus en plus proche de la droite, ça signifie que ce qui est entre cette gauche-là et l'UMP est clairement à droite. Il n'y a qu'à lire son programme pour s'en rendre compte, ou bien jeter un oeil au Copernic Flash d'avril 2007 sur l'"effet Bayrou" (**), par exemple. Pour le dire schématiquement, si le programe de Sarkozy est beaucoup plus à droite que celui de Chirac, alors si Bayrou avait été président on se serait retrouvés avec la même chose que ces 12 dernières années... et personnellement j'ai un grand besoin d'un minimum d'alternance à la tête du pays, surtout après ce que l'on vient de subir: réforme des retaites, loi DADVSI, réforme de la recherche et de l'enseignement supérieur, loi sur l'égalité des chances, réformes successives de la sécurité sociale et de la prise en charge des chômeurs,... et j'en passe, et j'en oublie plein.



Royal. Sur les reproches que l'on peut faire à Royal, son côté "maîtresse d'école" que l'on considère comme négatif (alors que personnellement, ça ne me dérange pas un poil, mais bon faut dire que les médias ont tellement insisté sur ce genre de point qu'il est normal que ça devienne un "argument" de base contre la dame - faut dire aussi que je ne connais pas beaucoup de maîtresses d'école qui ressemblent objectivement à ça...), je conseille la lecture de ce texte de Gabriel Cohn-Bendit. Rappelez-vous aussi le fantastique discours qu'elle avait fait lors des élections régionales : contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, elle est très forte en tant que policienne. Un autre exemple, celui du débat de 1993 entre les deux protagonistes.


Et puis comme Dutti l'explique si bien :


J'ai voté Ségo pourtant je me sens Voynet dans l'approche immédiate et plus encore Bové pour notre futur proche. (...)
C'est sur le thème de la 6ème République (son équipe a déjà dressé toutes les grandes lignes et les détails aussi), qu'il faut ouvrir le débat. Avec la 6èmeRépublique ce sera le retour de la proportionnelle dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
Ce détail a son importance car demain, toutes les tendances pourrons avoir des représentants à l'Assemblée (bon, y'aura aussi les extrèmes de Dt ou de Gh, mais c'est aussi çà la démocratie). Ce seront bien des Voynet et des Bové que nous aurons élu démocratiquement, sans avoir le « vote utile » comme épée de Damocles, qui nous représenterons pour faire changer les choses.

Ou bien comme le dit Moquechoux :


Pour le second tour, ce sera très simple pour moi : qui maintiendra les allocs familiales, les allocations chomages, qui créera des collectivités petite enfance, personnes âgées, qui maintiendra (à minima certes) le service public... Mon côté social est aussi mordant que mon côté écolo... ;-) et puis j'en ai marre que les lobbyings (orthographe hasardeuse) aient la main mise sur le "vivant" ...


Sarkozy. Bien. Maintenant, l'autre. Mel dit :


Vous me trouverez peut-être naïve, mais je trouve qu'on va trop loin en comparant Sarkozy à une despote, voire à un nazi comme je le lis souvent. Quand on en est là dans la critique, c'est qu'on manque d'argument. Il ya des lois en France, une Constitution, qui nous garantissent des libertés fondamentales. Il y a aussi un peuple qui sait descendre dans la rue quand ses gouvernants vont trop loin (cf la mobilisation contre le CPE).

Je trouve ça bien optimiste. Il ne faut pas oublier que le président de la république est aussi le chef des armées, et que ce cher Sarkozy voulait déjà envoyer les forces dites "de l'ordre" dans les facs et dans les lycées pendant le conflit de la loi sur l'égalité des chances, alors que c'est interdit (...c'est encore interdit à l'heure actuelle, alors qu'il a essayé de changer la loi à ce moment-là, justement). Ce que ça aurait déclenché ? Pas loin d'une guerre civile, il n'y avait qu'à voir dans quel état étaient les jeunes (et les moins jeunes) à ce moment-là. Et il n'était pas (encore) président, alors imaginez ce que ça donnera quand il aura ce pouvoir-là, imaginez deux secondes. Imaginez qu'il fasse ce genre de chose alors qu'une autre partie de la population est favorable au mouvement de grève ; imaginez que cette autre partie de la population se trouve également dans une situation précaire ; imaginez qu'elle estime d'un coup que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Imaginez juste deux secondes, pour voir.


Même la Ligue des Droits de l'Homme a diffusé un communiqué pour appeler à voter pour Royal, contre Sarkozy, dont voici le texte :


Le 6 mai, barrons la route à l’autoritarisme, votons pour défendre les droits et les libertés

Contre-pouvoir et association civique luttant contre l'arbitraire, l'injustice et l'intolérance, la Ligue des droits de l’Homme n’intervient dans le débat électoral que si le bon fonctionnement de la démocratie, l'effectivité de la citoyenneté et le respect des principes de liberté, d'égalité et de fraternité sont en jeu.

Nous venons de vivre cinq années de régression des libertés, de l’égalité et de la fraternité. Tous les pouvoirs ont été accaparés par un seul courant politique. L’autoritarisme, le recours aux moyens d’exception ont accompagné le renforcement du contrôle social, le choix du tout répressif, le recul des droits des justiciables, les attaques contre l’indépendance des juges. L’insécurité sociale a été renforcée pour les plus faibles, la protection sociale fragilisée, la précarité du travail encouragée. Les « marginaux », les « différents », les jeunes des quartiers défavorisés, ont été traités en boucs émissaires, les étrangers traqués jusque dans les écoles maternelles, les familles les plus démunies sanctionnées pour leur pauvreté.

Si Nicolas Sarkozy se voyait confier la plus haute charge de l’Etat, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas : loi durcissant encore la répression pénale, nouvelle loi anti-étrangers, contrat de travail « unique » se substituant au CDI, sans parler du ministère de l’« identitaire » et de l’immigration… Il est de notre devoir d’alerter les citoyennes et les citoyens de ce pays : la poursuite et l’amplification de la politique menée depuis cinq ans ne serait pas un «rêve» mais un cauchemar. Nous ne voulons pas d’une démocratie muselée qui, parce qu’elle laisserait sur le bord de la route des millions de personnes, attiserait le communautarisme, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie et ouvrirait la voie aux révoltes sociales.

Nous voulons une autre France : fière de sa diversité, soucieuse que chacun puisse réaliser ses aspirations, porteuse des libertés et rénovant sa démocratie. La France n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle met ses actes en accord avec son ambition séculaire de voir tous les droits valoir pour tous. Pendant qu’il en est temps, la LDH appelle les électeurs à choisir la solidarité et non la peur, le respect et non les menaces, l’égalité et non les discriminations.

La Ligue des droits de l’Homme appelle à voter et à faire voter, le 6 mai 2007, pour Ségolène Royal.

Ça en dit long sur ce qui nous attend.



Démocratie. Enfin, sur la démocratie. Raffa dit, entre autres :


Je dis que la démocratie est bafouée non parcequ'on peut ou pas élire directement qqn (et non un parti) mais parceque nos convictions ne peuvent pas s'exprimer.

Et je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça. Je ne suis pas d'accord, parce que ceci n'est pas le but d'une présidentielle. On n'est pas dans une proportionnelle dans ce cas, simplement parce que c'est impossible : si on pouvait découper un certain pourcentage d'untel, une autre proportion d'untel autre, etc., pour constituer un président ah hoc... ou alors si les deux candidats du second tour étaient désignés en fonction de leurs affinités avec l'ensemble des programmes des candidats du premier et non pas de leur propre score, alors oui pourquoi pas, mais là il s'agit d'élire une personne et non pas une partie d'un groupe, et selon une méthode bien particulière : il faut donc faire avec les opinions du reste de la population, au risque de se retrouver avec la situation de 2002 (et je répète que ce que j'entends par là ce n'est pas le FN au second tour, c'est l'absence de gauche et donc aucune alternative possible). On est 60 millions, dont selon toute vraisemblance le tiers est pro-Sarkozy, pour diverses raisons (j'en ai vraiment entendu de toutes sortes, et ce que j'en ai surtout retenu c'est qu'en clair il n'y a aucune raison objective de voter pour lui à moins de penser qu'il joue remarquablement bien la comédie - ce qui est apparemment complètement vrai).



Hulot. Brume dit :


Quand je vois ceux qui soutiennent les idées écologistes j'en vois aucun qui est représentatif de ce que j'attends. Seul Nicolas Hulo voulait faire changer les choses mais choses qu'il a bien fait il ne s'est pas présenté (pas un homme politique donc il a bien fait).

Personnellement, Hulot m'a toujours bien fait rigoler comme écologiste. Mais là, l'entendre annoncer qu'il ne prendra pas parti pour l'un des deux candidats alors que l'on sait clairement qu'il y a une différence considérable dans la place donnée à son "pacte écologique" dans les deux programmes concurrents, et que l'on sait clairement aussi qu'il est proche de Chirac... c'est le ponpon.


Le monde ne s'écroulera pas d'un jour à l'autre si Sarkozy passe, tout comme il ne s'est pas écroulé quand la France a voté non au TCE, certes. Mais le pays risque de changer vraiment très, très fort dans les 5 années à venir s'il passe, et je n'ai aucune envie de voir ce que ça peut donner. Alors je fais ce que je peux pour éviter ça, et puis pour ce qui est de voter selon mes convictions, je verrai ça aux législatives.


Et puis tout ça n'exclut pas les actes politiques du quotidien : penser en-dehors des clous, aussi, tous les jours.



- - - - - - -



(*) Les citations dont je ne cite que les auteurs et non la source proviennent des commentaires postés sur le billet de Raffa.


(**) La Fondation Copernic est apparemment en train de refaire son site web et les documents n'ont pas encore été remis en ligne... je rajouterai le lien vers ce flash précisément dès lors qu'il sera mis en ligne.


8 Commentaires :

Anonyme a dit...

Tu reprends partiellement un commentaire que j'ai laissé chez Raffa, concernant le fait que je ne crains pas le côté despotique de Sarkozy. Je me permets de préciser un peu. Je suis réellement agacée par le fait de lire trop souvent comme seul argument Sarko-facho. Je ne remets pas en cause l'autorité de son programme. Au contraire, c'est parfaitement nécessaire d'avoir une population sous contrôle quand on veut appliquer une politique néolibérale (manquerait plus que les travailleurs occupent les usines et menacent les capitaux investis !). Mais les commentaires sur sa personnalité vont tellement loin souvent que ça devient délirant et contreproductif. On ne convaincra pas avec des raccourcis comme Sarkozy nazi. Son programme a suffisamment de faille sans qu'on aille chercher de ce côté là.
Et tu peux trouver ça optimiste, mais je crois qu'il y a des atteintes aux libertés fondamentales que la population n'acceptera. Peut-être au prix d'émeutes, si la gravité des atteintes le nécessite.

Mel a dit...

Bon, je ne sais pas pourquoi mon identité n'est pas apparue. L'anonyme, c'est bien moi !

raffa a dit...

Merci de ces développements :)

COncernant la recherche, recherche en danger appelle à ne pas voter pour Sarko (mort de la recherche fondamentale et des filières universitaires non rentables)
http://recherche-en-danger.apinc.org/spip.php?article1573

Dans le même oprdre d'idées la maison des écrivains s'indigne également http://recherche-en-danger.apinc.org/spip.php?article1575

Concernant l'alternance j'en viens aussi à me dire qu'elle est salutaire et nécessaire (5 ans de droite pour relancer l'économie, 5 ans de gauche pour réparer le peuple ;) ).

Concernat Bayrou je l'aime pas bcp non plus mais je pense... qu'il eut été salutaire qu'il arrive au deuxième tour car il avait bcp plus de chances de gagner contre Sarkozy que Royal et il est tout de même moins pire et surtout plsu ouvert au dialogue.

Concernant la démocratie je persiste et je pense qu'on a pas vraiment compris ce que je voulais dire avec ça.

Je dis que la démocratie est bafouée non parcequ'on peut ou pas élire directement qqn mais parceque nos convictions ne peuvent pas s'exprimer.

Tu dis
Je ne suis pas d'accord, parce que ceci n'est pas le but d'une présidentielle.

La question que je pose est celle là "s'il n'est plus possible de voter en son âme et conscience et pour ses convictions par peur de ce qui pourrait arriver, c'est que le système démocratique ne fonctionne pas et qu'il doit être repensé et réformé en profondeur".

C'est donc directement le système des présidentielles que je remets en cause. Les présidentielles étaient censé donner le pouvoir au peuple, dans les faits elles l'ont donné au média. Je dis que les présidentielles ne fontionnent plus démocratiquement.

Mimille a dit...

Mel : D'abord, merci pour ta lecture et ton commentaire.

Finalement je crois que l'on est assez d'accord, mais que l'on ne réagit pas de la même façon. Tu penses qu'il y a des atteintes aux libertés fondamentales que la population n'acceptera pas, peut-être au prix d'émeutes ; je pense qu'il y aura effectivement des atteintes aux libertés fondamentales, et je pense que si manifestations il y a alors ça aura très vite fait de partir en émeutes, comme tu le dis, puisque le président est le chef des armées et qu'il n'est probablement pas le genre à tergiverser avant de les lancer sur les foules récalcitrantes (son côté "despotique", comme tu dis).

Sur ce point on est donc d'accord si je comprends bien. La différence qu'il me semble voir entre nos deux positions, est que de mon côté je n'ai vraiment aucune envie qu'on en arrive là. C'est quelque chose que je crains beaucoup, et ce n'est certainement pas le signe d'un pays qui prospère, ou d'une population qui est heureuse. C'est plutôt le signe que les gens sont tellement malheureux qu'ils sont capables d'en venir à se battre, physiquement, rien que pour tenter de faire respecter leurs libertés fondamentales. Alors oui, je le crains effectivement.

Raffa : Merci de ton commentaire aussi ! :-) Et merci pour les liens vers SLR ("recherche en danger"), ça faisait longtemps que je n'avais pas été les voir.

Pour ce qui de Bayrou... si on avait eu un second tour Bayrou-Sarkozy alors on n'aurait pas eu d'alternance. C'était bien ce que je craignais. Et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai voté Royal au premier tour, parce que sinon, comme on était à peu près assurés que contre Sarkozy ça soit soit Royal soit Bayrou, alors j'aurais pu effectivement faire comme toi un "vote du coeur". C'est peut-être ça le noeud de la différence entre les deux choix que l'on a faits l'une et l'autre : moi je voulais une alternance, même un peu, autant que possible compte tenu du fonctionnement des élections, et je ne la concevais qu'avec un retour au pouvoir de la gauche. Toi, tu sembles considérer que passer de l'UMP à l'UDF c'est une alternance ; pour moi ça reste la droite, ce n'est pas ça que j'espère. Mais du coup je comprends mieux ton choix, enfin il me semble :-)

Enfin sur les élections, évidemment que tu as raison (à mon sens tout au moins !) sur le fait que ça fonctionne mal.

Mais je crois bien qu'il ne surtout faut pas se fourvoyer en croyant qu'à la base les élections présidentielles françaises telles qu'elles ont été conçues, i.e. l'occurrence le suffrage universel direct, ont été mises en place afin de permettre à chacun d'exprimer le fond de ses opinions politiques personnelles. Je crois que ça a été fait de façon à permettre d'en arriver un peu là où nous en sommes actuellement : on nous donne l'impression qu'on pourrait, ben oui puisque tout plein d'idées différentes sont représentées, y'a qu'à voter pour eux... sauf qu'on ne peut pas vraiment le faire, puisque ce n'est pas du tout comme ça que l'on évite le pire au pouvoir. Et puisque le système électoral fonctionne anisi, c'est bien éviter le pire qu'il faut viser, et non pas exprimer le fond de ses opinions.

C'est très malheureux je te l'accorde bien volontiers, et c'est un système particulièrement frustrant, en tout cas c'est ce que j'en ressens. Mais... d'une part il y a bien pire ailleurs, d'autre part aucun candidat n'a pour l'instant émis l'idée de changer ça. Même si ça nécessiterait un gros dépoussiérage, je suis bien d'accord, puisque ça ne peut pas fonctionner ainsi, on le voit bien.

Anonyme a dit...

Liens à lire et à diffuser amplement :
Dossier du journal Marianne intitulé "le vrai Sarkozy" (pdf 150ko)
http://www.marianne2007.info/index.php?preaction=joint&id_joint=51318&PHPSESSID=03a170223feb7c139c256ab0604ea473
Ruptures, le livre de Serge Portelli sur le travail de N. Sarkozy depuis 2002 (pdf 600ko).
http://www.monde-solidaire.org/spip/IMG/pdf/RupturesSergePORTELLI.pdf
Sur les possibilités d'alliance avec l'extrême-droite http://revue.ressources.org/article.php3?id_article=797
Article de Libé concernant son pouvoir sur les grands médias français actuels http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/250583.FR.php

Bref si le problème n'était que son programme, ça serait pas si grave.

Mimille a dit...

Je remets te liens, en version cliquable, comme ça ça sera plus simple d'aller les consulter, lire, et plus si affinités :

- Dossier du journal Marianne intitulé "le vrai Sarkozy" : pdf 150ko

- Ruptures, le livre de Serge Portelli sur le travail de N. Sarkozy depuis 2002 pdf 600ko

- Sur les possibilités d'alliance avec l'extrême-droite ici

- Article de Libé concernant son pouvoir sur les grands médias français actuels : ici

Voilà le travail. Et merci pour tous ces liens :-)

Réseau Citoyen Libres a dit...

Bonjour,
Ce message pour vous suggérer de visiter et de vous inscrire au Réseau Citoyens Libres.
Le réseau Citoyens libres relie des internautes, des sites et des blogs qui déclarent "Je suis un Citoyen Libre" en affichant leur adhésion à la Déclaration du Réseau.
Le Réseau permet de MANIFESTER NOTRE VOLONTE d’être libres et coresponsables de notre destin collectif et de DONNER DAVANTAGE DE VISIBILITE AUX ARTICLES, aux réflexions, aux initiatives de tous ceux qui se déclarent Citoyen Libre.
Le réseau ou ouvert à toute proposition d'échanges de liens.
Bien cordialement et peut-être à bientôt.
Le Réseau.

Mimille a dit...

Bonjour le Réseau Citoyens Libres.

J'avoue que lire ce commentaire, que vous avez sans trop de doute copié-collé en commentaire de tous les messages blogs que vous avez trouvés qui parlaient de démocratie, sans rien de personnel ni de particulier, ne me donne pas franchement envie d'aller voir qui vous êtes.

Des fois que vous repasseriez par là... mais ça m'étonnerait un peu.