dimanche 29 mai 2011

L'insoutenable amour de l'être

On était en train de rentrer à la maison, on écoutait la radio, c'était les infos. On ne pouvait pas s'empêcher de ponctuer chaque nouvelle information par des commentaires encore plus négatifs que ce que l'on entendait, et progressivement on a dévié vers une discussion généraliste dans laquelle tout était motif de dégoût. Dans ces moments-là je ne comprends plus l'humanité, je ne me sens aucunement en phase avec mon espèce, je déteste ça. Je pleure alors sur ce monde où je ne peux m'empêcher de penser de demain sera toujours pire qu'aujourd'hui, à tous points de vue.

Je me dis que le monde est pourri et je ne vois aucune piste pour que ça s'arrange, au contraire tout ce qui me vient à l'esprit ce sont des sujets où je crains ce qu'il adviendra de nous dans les 5 ou 10 ou 50 ou X années à venir. Plus rien n'est positif, rien n'est encourageant, tout est grave et lourd et complexe. A quelle vitesse est-on en train de détruire l'humanité, et de détruire la planète ?

Je me tourne vers ma fille, qui dort paisiblement dans son siège auto. Je ne peux m'empêcher en la regardant de penser à ces gens qui déclarent refuser d'avoir des enfants parce que le monde est trop pourri. Je me dis que, tout compte fait, ils n'avaient peut-être pas tort, que c'est rudement égoïste de donner la vie à des enfants dans un contexte si minable, si insoutenable, si honteusement nul.

Je lui caresse les cheveux.

Cette enfant est la plus douce, la plus merveilleuse créature de l'univers. Je ne l'ai pas mise au monde dans un monde de brutes : elle est l'exacte antithèse de tout cela. Dans son regard se concentre toute la beauté du monde. Cet être extraordinaire est elle aussi le monde, et alors le monde est beau, et alors la douceur existe, et alors toute l'humanité est sauvée par son existence, par le simple fait que c'est possible d'exister et d'être bon. Rien que cela, sauve tout.

J'aime ma fille, et parce que cet amour existe, parce qu'il me permet d'être émerveillée, soulevée de cette tristesse où je suis enlisée, et alors le monde est merveilleux.

4 Commentaires :

Aurore a dit...

Je fais partie de celles qui ne veulent pas d'enfant. Ma vision pessimiste de l'avenir fait partie de mon choix, mais pour être honnête, c'est surtout que je n'ai pas "envie" ou "besoin" d'avoir d'enfant. (j'ai un mal fou à trouver le terme qui correspond à ce que je ressens)
Cependant
je reprends espoir quand je vois que des êtres naissent entouré d'Amour et vont être élevés dans un environnement qui leur apprendra l'amour, le respect et la beauté du monde, qui ne s'en portera que mieux.

Valérie de Haute Savoie a dit...

Bien souvent j'ai repris espoir dans la civilisation en voyant et écoutant mes enfants.

Tis a dit...

Bien contente d'apprendre la venue de ta pitchoune !
Je ne sais pourquoi la fin de ton message m'a rappelé ce billet que j'aime beaucoup (ou plutôt si car toutes 2 vous dites mieux que je n'ai su le faire ce que j'ai ressenti quand mes enfants étaient petits) : http://blog.monolecte.fr/post/2009/10/15/L-exemple-c-est-nous

dieudeschats a dit...

Miaou ?