dimanche 29 juin 2008

Lu, vu, entendu

- J'en ai tellement marre de te rendre malheureux. Si je devais me couper un bras pour que ça te rende heureux je le ferais.
- Si tu te coupais un bras ça ne pourrait pas me rendre heureux. Sois heureuse, d'abord, il n'y a qu'en cela que tu pourras me rendre heureux.

vendredi 27 juin 2008

Let's move north

Ça y est, c'est signé, on va déménager. On quitte le sud...


... de la Sainte Victoire.


On quitte la vallée de l'Arc. Notre fils naîtra dans le Var, et de ça je suis joyeuse (y'a pas de petits plaisirs).


On va changer de façon de vivre aussi, probablement assez largement. On passe d'une petite maison indépendante à un bout d'une ferme qui fonctionne un peu comme un petit hameau. Quand on a visité, on a vu du monde qui passait devant la maison en demandant au propriétaire "Alors ? Comment ils sont ?" Ça a l'air de se rencontrer régulièrement et de concevoir le grand catalpa côté sud comme une place de village. Ça a l'air de vivre, pas en communauté non, mais en interdépendance. En connexion.


C'est plus grand. On aura une chambre pour le bébé. Et une vraie grande pour nous, où je pourrai installer la machine à coudre sur une table toute exprès. Et un bureau/atelier pour mon mari.


Y'a toute la forêt à portée de main (de pieds...) et des champs de céréales et une vue sur tous les massifs alentour à découvrir, et des poules et un bel âne de Provence qui m'a l'air tout jeune et quelques chevaux que je n'ai pas encore vus mais qu'on m'a racontés, et des gens partout de tous âges et de toutes origines, y'a une zone à chasse interdite au bout du chemin, y'a des chemins de balade à ne pas savoir par où commencer, y'a plein d'oiseaux et ce calme bruyant de la nature qui nous enveloppe.


Je vous dis pas le trac que j'ai. On va déménager ! Ça peut paraître infiniment couillon d'avoir le trac de quitter la vallée, mais ça faisait longtemps qu'on y habitait, on y avait toutes nos habitudes, on commençait à bien la connaître, on s'y était attachés et on en connaissait pas mal d'histoires de lieux et de familles, de plantes et d'animaux.


Là où l'on va, il y a plein de choses que l'on aime. On y allait assez souvent, d'ailleurs, pour des fêtes et des brocantes. On était attirés par le coin, et on avait déjà visité des choses, mais jamais rien qui nous convienne vraiment assez pour accepter d'y emménager. Et puis tout s'est passé très vite. Une annonce, un coup de fil, une visite dans la foulée, un apéro, une nuit de sommeil et c'était fait. Alors qu'on était sur un autre plan, qui trainait... et que l'on n'arrivait pas à se résoudre à accepter.


On a un mois pour encartonner notre éternel cafoutche et le transférer là-haut. Ça va promettre de chaudes journées...

mardi 24 juin 2008

La fin de la semoule

Cela faisait des jours, des semaines que quoi que je fasse, où que je regarde, quelle que soit l'échelle, tout allait de travers. Sauf le bébé - manquerait plus que ça, tiens - mais c'était bien le seul. Une lente éternité de mauvaises nouvelles m'enveloppait un peu plus chaque jour, toute échappatoire me semblait impossible, chaque issue se refermait devant moi. (Et non, on n'avait même pas encore de cigales !) Je comptais les rares heures que j'arrivais à passer sans désespérer, sans pleurer, sans me sentir sombrer.


Et puis je ne sais pas ce qui s'est passé. Hier on n'a pas appris de mauvaise nouvelle. Ou alors elles sont passées inaperçues sous un flot de bonne humeur générale. Il ne s'est rien passé d'inoubliable, mais c'était juste bien.


Et les cigales sont arrivées, enfin.

jeudi 19 juin 2008

(Là) où va le monde

Les chercheurs bloquent le CA du CNRS.
On refuse de donner la nourriture périmée des supermarchés à ses frères affamés de peur de perdre sa place.
Esbjörn Svensson est mort.
Le Sénat rejette l'amendement sur les langues régionales.
Quelle belle journée.

Le titre me manque


Esbjörn Svensson Trio, "Ballad for the unborn", in Seven days of falling, 2004.

Richard G. en parle . Citizen Jazz l'annonce comme ça. Moi, je n'étais pas au courant, je viens de l'apprendre en parcourant mon agrégateur.


Esbjörn Svensson est mort.


Ça faisait des années qu'il passait en concerts par ici, lors de tous les festivals estivaux du coin, et chaque année je remettais à plus tard parce que pas le temps, parce que pas là, parce que pas les moyens. Voilà que c'est perdu, je ne le verrai jamais en scène. Il paraît que c'était magique, que c'était une expérience de puissance, de beauté, d'harmonie. Je le crois sans problème en écoutant ses albums studio que je connais.


D'un accident de plongée.


Combien de mes heures de travail ont été rythmées, initiées, imbibées de ses notes ? Combien de fois E.S.T. m'a apporté la juste sérénité qu'il me fallait, la vitalité, la joie, la beauté ? Qui n'a pas apprécié les morceaux que je leur ai fait écouter ?


Il avait 44 ans.


J'aimais l'écouter, et j'aimerai toujours le faire, mais je n'aurai plus cette joie de découvrir de nouvelles interprétations. De le savoir évoluer en même temps que moi, que nous, de créer sa musique dans cet environnement qui est notre réel commun : le monde. Immédiatement, là, je me mets à penser à mon futur fils. Jamais il ne vivra la joie, l'enthousiasme, le plaisir de la découverte d'un nouvel album d'E.S.T. Il y en aura d'autres certes, mais il était l'un des créateurs vivants que j'estimais le plus.


Son prochain album sortira en septembre.


C'est si lointain, et c'est si triste.

lundi 9 juin 2008

Un doute affreux

Tout à coup coup, alors que je range un peu le souk total qu'est ma cuisine, un affreux doute m'assaille : le tilleul fraîchement cueuilli, pour le conserver, est-ce qu'il faut que je le fasse sécher avant de l'enfermer dans un bocal ? Parce qu'il est encore tout frais et j'ai peur qu'il moisisse si je le stocke tout de suite dans un récipient hermétiquement fermé. Mais dans ce cas quelle est la meilleure méthode pour le faire sécher : à l'air libre (mais la poussière ?), ou au soleil (ha ha la bonne blague), ou par un autre moyen (et alors lequel) ?


Une bonne âme pour m'aider ?

Pas de nouvelle : Bonne nouvelle ?

Aujourd'hui est le premier jour de la conférence à laquelle j'assiste tous les ans depuis que je pratique ce sport (de combat) qu'est la publication d'articles scientifiques. Celle-ci est un peu comme une réunion de famille, à quelques exceptions près on s'y retrouve presque au complet tous les ans, et ça fait toujours plaisir, malgré la pression scientifique et émotionnelle.


Cette année je me demandais comment ça allait se passer pour moi. J'avais du mal à m'imaginer cette édition parce qu'elle a lieu près de chez moi. A une distance assez courte pour faire les allers-retours tous les jours, et assez grande pour que ça me fatigue un peu, tout de même. De quoi ne pas y être plongée comme d'habitude, et alors, quid des apéros, des soirées, de ces moments rares et importants où les liens se tissent ?


La question a été résolue il y a un peu plus d'un mois avec le début de mes contractions : pas moyen d'y aller. Puis, mon stress se calmant pas mal, j'ai décidé que j'irais y faire un tour, deux fois. Même si finalement, pour des raisons extérieures, ça devient plus difficile que prévu et si ça se trouve, je ne pourrai pas y aller du tout (ce qui est problématique, mais quand on n'a pas le choix...).


Je n'ai prévenu que mes amis les plus proches de mon absence pendant la conférence, pour les autres je suis censée y être. La semaine dernière, j'avais envie de prendre des nouvelles de certains d'entre eux, mais ne voulant pas vendre la mèche de mon absence je ne l'ai pas fait. Hier soir ça n'a pas coupé, on m'a déjà téléphoné pour me demander si j'étais là, parce qu'on était arrivé et que l'on voulait savoir si j'avais prévu de dîner quelque part, si l'on pouvait se voir.


J'ai reçu ce message ce matin sur mon téléphone. Et alors que j'avais presque oublié que ça commençait aujourd'hui, je me suis brusquement retrouvée à me demander : qui m'appellera ? qui s'est rendu compte de mon absence ? qui prendra de mes nouvelles ? vais-je recevoir des pluies de SMS me demandant où je suis, ce que je fais, pourquoi je ne suis pas là ? (Ou même s'ils savent pourquoi parce qu'ils ont demandé à mes amis proches, vais-je recevoir des petits mots sympas, des quelque chose, des signes ?)


Rien, pour l'instant. J'espérais en recevoir un, ou deux, quand-même, ça m'aurait procuré un petit plaisir personnel, le plaisir de constater que certains se rendent compte quand je ne suis pas là. Mais rien. Peut-être plus tard ? Je ne sais pas. Ça n'est pas spécialement blessant, c'est juste un peu triste, je trouve. Bah... c'est con comme des fois on se crée des mondes illusoires dans lesquels on s'enferme volontairement, comme ça.


A vrai dire si, j'ai reçu un SMS... de la part de qqn qui maronnait parce qu'elle est en panne de voiture et ne pourra pas y aller avant la fin de la semaine...!

Le temps passe... mais reste tout pourri

Il a failli faire beau...


Et puis le ciel s'est tellement chargé en électricité, qu'à chaque éclair la sonnerie du téléphone retentissait. L'électricité s'est coupée un peu, puis est revenue. Et il pleut.


Nos agris de voisins nous prédisent un été pourri. Plus le temps passe, plus c'est ce que je pense aussi, même si je n'y connais rien pour ma part.

jeudi 5 juin 2008

Coups de gueule : 2 pour le prix d'1

Premier effet pas cool


Jusqu'à hier je pensais publier une gueulante à propos des engins militaires. Apparemment ils en ont assez de leurs terrains de jeu, du plan de Canjuers (avant / après) qu'ils ont réquisitionné dans les années 70 (pour l'anecdote, j'aavais lu qqpart - il faudrait que je retrouve le lien - que dans le village qu'ils ont récupéré sur le plan, le premier truc qu'ils ont utilisé en guise de cible c'était l'école), ils en ont assez de tourner autour de leur base de Salon de Provence, alors ils ont décidé de venir faire un tour dans la haute vallée de l'Arc. Faut dire, c'est tellement joli, hein. Alors jusque là, de temps à autre on avait quelques avions de chasse qui passaient à basse altitude, mais pas trop souvent. On avait assez régulièrement un hélicoptère qui passait une bonne heure à faire des allers et retours incessants au-dessus du village, de la maison, de la barre du Cengle, nous gratifiant de son boucan de tous les diables, quels que soient l'heure et le jour (...mais pourvu qu'il fasse beau !).


Avant-hier, en milieu d'après-midi, deux avions de chasse sont passés à quelques dizaines de mètres au-dessus de la maison. Leur bruit impossible et soudain m'a conduite au bord de la syncope, chancelante, tremblante, le bide en vrac pendant presque une heure. Hier, vers midi, rebelote. Et hier soir, voilà-t-y pas l'hélico qui vient faire du vol stationnaire au-dessus de la maison pendant un quart d'heure. Insupportable. Ça m'a mise en rogne, je vous dis pas. Je leur ai crié ce que je pensais de ce qu'ils faisaient, mais bon... et je sais que je ne peux rien y faire. Je ne comprends pas comment une telle nuisance peut être autorisée, si ce n'est que ce sont des militaires, et il me semble que la "raison" militaire a toujours raison sur tout le reste.


Deuxième effet pas cool


Ce matin, même pas 5h, il fait encore nuit (vu la saison, c'est dire si c'est tôt). Du bruit comme si un 33 tonnes était emballé sur la nationale et avait fini sa course à 2 m de la maison. Mais pas du tout : c'est juste un vigneron qui a décidé de venir pulvériser je ne sais quel cocktail de substances puantes et très probablement hautement nocives. Et il commence son triste boulot par la zone qui est à moins de 5m de notre maison. On l'entend qui s'éloigne lentement au bout du champ. Qui revient de notre côté. Qui fait demi-tour le long du mur (de notre chambre), qui repart. Qui revient, etc. N'en pouvant plus, on se lève, tant pis ça peut arriver.


Vers 6h le chien émerge et veut sortir. Le vigneron est parti traiter un autre bout de vigne plus loin, on entr'ouvre la porte au chien : ça pue c'est infernal. Mon mari est censé sortir faire de la mécanique (urgente...) sur la voiture avant de partir au boulot mais ce n'est pas possible, du coup. Et voilà que l'autre vigneron, celui qui s'occupe de la vigne de l'autre côté de la maison, se ramène avec le même matériel, et s'y met de son côté. Il est bientôt 9h [ contrairement à ce que l'heure du blog affiche, d'ailleurs, il faut que je vérifie ça ] et ça continue. Son installation sur son tracteur est tellement longue qu'il est obligé de venir faire ses manoeuvres dans notre jardin. Il pourrait, il devrait couper la diffusion de sa substance nauséabonde pendant qu'il tourne en-dehors de la vigne mais pensez-vous. On s'en prend plein. Sur le jardin, sur la voiture. Sur le potager. C'est désespérant.


Aussi insupportable que ça puisse être pour nous, il a très probablement le droit de venir exercer une activité hautement bruyante avant 5h du matin à moins de 5m d'une maison d'habitation. Il a très probablement le droit d'épandre ses produits (j'ai entendu dire à plusieurs reprises que les produits que l'on met sur les vignes, ce sont de loin les plus polluants de toute l'agriculture) à une si courte distance d'une habitation, quitte à nous condamner à rester confinés dans la maison pendant toute une demi-journée pour éviter le pire de l'exposition à ces produits (surtout moi qui suis enceinte...). Ce qui n'épargnera malheureusement pas notre production alimentaire, en revanche. Qu'il en ait le droit, comme mes militaires préférés ont probablement celui de passer où ils veulent quand ils veulent à la fréquence qui leur chante quels que soient les désagréments pour les riverains, je n'en doute pas.


Mais un soupçon de bon sens, merde, c'est pourtant pas beaucoup demander.


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PS : Et vous savez quoi ? Aujourd'hui c'est la Journée mondiale de l'environnement. Voilà qui tombe bien, je devrais peut-être aller en parler avec les vignerons...?


PS2 : Et devinez qui reprend sa ronde dans le ciel autour de la maison... j'en ai marre et je ne peux rien faire. Et il me nargue en plus, je suis sortie regarder où il était, il était en vol stationnaire juste au-dessus du jardin à même pas la hauteur d'un immeuble et il est resté là, pendant que je le regardais. Y'a rien à voir ici, qu'est-ce qu'il fout, hein ? Il surveille mes tomates ?

mardi 3 juin 2008

Reprise des cosmétilités

En ce moment il y a plein de senteurs dans la nature, ça m'a donné envie de me remettre à tenter quelques préparations cosmétiques. Vu ce que j'avais sous la main, j'ai ramassé des pétales de rose et d'églantier (rosa canina), des feuilles de mélisse, et puis j'ai trouvé de la vanille pour commencer. Et j'ai préparé trois macérats huileux :


  • Mélisse dans un tout petit peu d'HV de germe de blé, un peu de noisette et le reste d'olive,

  • Vanille dans HV d'amande douce,

  • Pétales de roses (sauvage et élevée) dans HV de noisette et un peu d'amande douce.


Je les ai préparés en toute petite quantité question de faire des tests, et puis je ne sais pas encore précisément à quoi je vais les employer, ça dépendra tout d'abord du résultat...


Le truc, c'est que suivant les recettes que l'on trouve sur le net, on voit que certains macérats nécessitent d'être exposés au soleil et d'autres non. Or je n'ai pas trouvé de règle générale : est-ce que ça dépend des plantes utilisées, ou alors des huiles végétales, ou encore du temps de macération, ou d'autre chose ? Aucune idée. Alors dans le doute (et le soleil étant une denrée rare ces jours-ci il faut bien le reconnaître), je les ai mis au soleil toute une journée, et à l'abri depuis. Et on verra bien ce que ça donnera.


Finalement, il me reste pas mal de pétales de roses alors je vais tenter de faire un vinaigre de fleurs (pétales de rose dans vinaigre de cidre, sans exposition au soleil cette fois). Et là aussi on verra bien...