jeudi 5 juin 2008

Coups de gueule : 2 pour le prix d'1

Premier effet pas cool


Jusqu'à hier je pensais publier une gueulante à propos des engins militaires. Apparemment ils en ont assez de leurs terrains de jeu, du plan de Canjuers (avant / après) qu'ils ont réquisitionné dans les années 70 (pour l'anecdote, j'aavais lu qqpart - il faudrait que je retrouve le lien - que dans le village qu'ils ont récupéré sur le plan, le premier truc qu'ils ont utilisé en guise de cible c'était l'école), ils en ont assez de tourner autour de leur base de Salon de Provence, alors ils ont décidé de venir faire un tour dans la haute vallée de l'Arc. Faut dire, c'est tellement joli, hein. Alors jusque là, de temps à autre on avait quelques avions de chasse qui passaient à basse altitude, mais pas trop souvent. On avait assez régulièrement un hélicoptère qui passait une bonne heure à faire des allers et retours incessants au-dessus du village, de la maison, de la barre du Cengle, nous gratifiant de son boucan de tous les diables, quels que soient l'heure et le jour (...mais pourvu qu'il fasse beau !).


Avant-hier, en milieu d'après-midi, deux avions de chasse sont passés à quelques dizaines de mètres au-dessus de la maison. Leur bruit impossible et soudain m'a conduite au bord de la syncope, chancelante, tremblante, le bide en vrac pendant presque une heure. Hier, vers midi, rebelote. Et hier soir, voilà-t-y pas l'hélico qui vient faire du vol stationnaire au-dessus de la maison pendant un quart d'heure. Insupportable. Ça m'a mise en rogne, je vous dis pas. Je leur ai crié ce que je pensais de ce qu'ils faisaient, mais bon... et je sais que je ne peux rien y faire. Je ne comprends pas comment une telle nuisance peut être autorisée, si ce n'est que ce sont des militaires, et il me semble que la "raison" militaire a toujours raison sur tout le reste.


Deuxième effet pas cool


Ce matin, même pas 5h, il fait encore nuit (vu la saison, c'est dire si c'est tôt). Du bruit comme si un 33 tonnes était emballé sur la nationale et avait fini sa course à 2 m de la maison. Mais pas du tout : c'est juste un vigneron qui a décidé de venir pulvériser je ne sais quel cocktail de substances puantes et très probablement hautement nocives. Et il commence son triste boulot par la zone qui est à moins de 5m de notre maison. On l'entend qui s'éloigne lentement au bout du champ. Qui revient de notre côté. Qui fait demi-tour le long du mur (de notre chambre), qui repart. Qui revient, etc. N'en pouvant plus, on se lève, tant pis ça peut arriver.


Vers 6h le chien émerge et veut sortir. Le vigneron est parti traiter un autre bout de vigne plus loin, on entr'ouvre la porte au chien : ça pue c'est infernal. Mon mari est censé sortir faire de la mécanique (urgente...) sur la voiture avant de partir au boulot mais ce n'est pas possible, du coup. Et voilà que l'autre vigneron, celui qui s'occupe de la vigne de l'autre côté de la maison, se ramène avec le même matériel, et s'y met de son côté. Il est bientôt 9h [ contrairement à ce que l'heure du blog affiche, d'ailleurs, il faut que je vérifie ça ] et ça continue. Son installation sur son tracteur est tellement longue qu'il est obligé de venir faire ses manoeuvres dans notre jardin. Il pourrait, il devrait couper la diffusion de sa substance nauséabonde pendant qu'il tourne en-dehors de la vigne mais pensez-vous. On s'en prend plein. Sur le jardin, sur la voiture. Sur le potager. C'est désespérant.


Aussi insupportable que ça puisse être pour nous, il a très probablement le droit de venir exercer une activité hautement bruyante avant 5h du matin à moins de 5m d'une maison d'habitation. Il a très probablement le droit d'épandre ses produits (j'ai entendu dire à plusieurs reprises que les produits que l'on met sur les vignes, ce sont de loin les plus polluants de toute l'agriculture) à une si courte distance d'une habitation, quitte à nous condamner à rester confinés dans la maison pendant toute une demi-journée pour éviter le pire de l'exposition à ces produits (surtout moi qui suis enceinte...). Ce qui n'épargnera malheureusement pas notre production alimentaire, en revanche. Qu'il en ait le droit, comme mes militaires préférés ont probablement celui de passer où ils veulent quand ils veulent à la fréquence qui leur chante quels que soient les désagréments pour les riverains, je n'en doute pas.


Mais un soupçon de bon sens, merde, c'est pourtant pas beaucoup demander.


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PS : Et vous savez quoi ? Aujourd'hui c'est la Journée mondiale de l'environnement. Voilà qui tombe bien, je devrais peut-être aller en parler avec les vignerons...?


PS2 : Et devinez qui reprend sa ronde dans le ciel autour de la maison... j'en ai marre et je ne peux rien faire. Et il me nargue en plus, je suis sortie regarder où il était, il était en vol stationnaire juste au-dessus du jardin à même pas la hauteur d'un immeuble et il est resté là, pendant que je le regardais. Y'a rien à voir ici, qu'est-ce qu'il fout, hein ? Il surveille mes tomates ?

17 Commentaires :

Anonyme a dit...

Comme je te comprends! Je n'ai pas de vignes à côté de chez moi mais des champs cultivés et aussi des avions à réaction de temps en temps dont le bruit me terrifie aussi. L'année dernière j'ai vu débarquer un hélico pour traiter les champs de maïs. Grrrrrrr!
Un agriculteur a le droit de travailler son champs mais il a quand même quelques règles à respecter: il n'a pas le droit de répandre de produits sur ton terrain de plus, il doit le faire un jour sans vent.
Bon courage pour la suite...

Anonyme a dit...

eh ben, je vous plains sincèrement. Vous devriez aller leur parler à ces vignerons, en évitant d'arriver les yeux injectés de sang et les oreilles fumantes si possible ;-) Ca coûte rien et puis c'est important de dialoguer. Pour l'heure des "hostilités" bon passerait encore.. mais les produits chimiques dans le jardin.. là y a un effort à demander tout de même.
Aller, bonne journée quand même!

Anonyme a dit...

J'avais été très surprise aussi du nombre d'avions de chasse qui nous ont emm**dés quand on était dans les forêts cévenoles... Je ne sais pas s'ils passaient le mur du son mais le bruit était à la limite de la douleur. En les entendant, notre ami français disait que ses impôts étaient en train de partir en fumée ;-)

Faudrait demander au vigneron quel produit il vaporisait, pour voir si vos légumes sont toujours mangeables. Une de mes collègues s'était trouvée prise dans un tel nuage en se promenant le long d'une vigne, et elle avait fait une grave crise (elle est allergique et asthmatique). C'est sans doute un produit soufré - autorisé pour les cultures bio aussi, et pourtant :
http://www.allergique.org/spip.php?article983

malie a dit...

Baronette > J'imagine qu'il y a des limites à leurs droits, mais vas prouver qu'ils n'éteignent pas leur machin quand ils manoeuvrent... et puis bon, de toute façon c'est comme un mini-nuage de Tchernobyl, c'est pas censé dépasser les limites du champ mais bon.

Aurore > J'y ai pensé (à sortir le voir), mais d'une part je n'avais pas envie de me retrouver dans cet air vicié, et d'autre part... il faut être réaliste, il n'y a aucune chance pour qu'ils reconnaissent la nocivité de leurs activités. Je les vois mal me répondre "Ah ben oui c'est vrai, c'est super dangereux, bon ben on va arrêter tout de suite alors !" Hum :-/

Dieudeschats > Oui, c'est effectivement douloureux, comme bruit. Mais apparemment ils n'ont aucune notion de ce que ça peut engendrer chez les gens qui le subissent, même si c'est tous les jours, et même si c'est des femmes enceintes p.ex. Ben non alors, c'est pour la Sécurité du Pays, c'est vachement plus important, enfin voyons !

Et effectivement, je préférerais très largement que mes impôts soient employés à l'enseignement, à la recherche et à la solidarité nationale plutôt qu'à brûler du kérosène pour satisfaire les envies des militaires qui viennent faire jou-jou à la gué-guerre au-dessus de la maison.

En fait, ils ont déjà soufré il y a quelques temps. Alors certes on a pensé à ça ce matin en premier lieu, parce que comme il a bcp plu entre temps ils ont peut-être jugé nécessaire de le faire. Mais d'abord l'odeur n'était pas du tout la même, et puis ce n'était pas le même appareillage (bcp plus gros), et ça vaporisait qqch qui semblait plus liquide que quand ils souffrent. Et pour finir... ce n'est effectivement pas le soufre qui pose un (le plus de) problème(s) dans le soufrage... c'est tout ce qu'on rajoute dedans, et qui n'est pas toujours autorisé en bio ;-)

Franchement, ces vignes, plus je les vois faire plus ça me fait froid dans le dos. Encore plus depuis que je suis enceinte.

Anonyme a dit...

Le traitement des vignes à cinq mètres de chez toi, c'est plus grave, à mon sens, que le camp de Canjuers. C'est fou la biodiversité sur les terrains militaires, j'ai pu m'en rendre compte ici et en Espagne. Nonobstant les dérangements occasionnels dûs aux manoeuvres, il n'y a pas de béton, pas de touristes, pas d'usine.
Tu devrais quand même en parler à ton vigneron. Qu'il sache au moins ce que toi aussi, tu en penses. Tu n'arriveras pas à le faire fléchir sans doute, mais ce serait une voix de plus qui s'élèverait. Et à force... On finira bien par se faire comprendre.

Anonyme a dit...

Faut que tu fasses connaitre Claude Bourguignon à ton voisin viticulteur :)

Mema a dit...

(j'ai entendu dire à plusieurs reprises que les produits que l'on met sur les vignes, ce sont de loin les plus polluants de toute l'agriculture) -> c'est faux. Il se dit souvent bcp de bêtise. D'ailleurs, la viticulture est de l'arboriculture et à ce titre équivalente en terme de traitement.
Je te laisse aller te promener dans un champs de céréalier ou dans une serre de tomate en plein traitement.

Par contre, il est vraie que la viticulture est encore un tissu économique très dense, où les exploitations sont petites. Donc, quand les vignerons sortent leurs tracteur, ils sont nombreux à le faire en même temps, et forcément c'est plus voyant. mais en rapport à l'hectare, c'est le même. De plus la viticulure n'a pas de lobbies influent, donc on peut laisser dire ce que l'on veut.

Pour ta gouverne, en ce moment, c'est du sulfate de fer que l'on passe sur les vignes. Et l'appareil que l'on utilise n'a rien à voir avec le traitement que l'on fait. Cela reste un pulvérisateur. Tu as le choix du sulfate tout seul (AB), alors tu devras repasser dans tes vignes (vu la météo) au moins une fois par semaine, si ce n'est pas plus. En agriculture conventionnel, ils rajoutent un additif chimique qui permet à la plante d'assimilier le sulfate. Du coup, tu divises au moins par deux les traitements.
Les traitements les plus nocif pour l'environnement et pour la santé des agriculteurs et des autres auront lieu cet été (insecticides).

Pour les horaires de passage, je ne rentrerais pas dans les débats avec toi... de toute manière, je connais ton animosité constante envers les viticulteurs qui ne sont pas vertueux, et je ne viens pas chercher de la tolérance dans cette page. Par contre, tu as bien raison, quand on est enceinte, même les traitements bio sont à éviter.

Sur ce a+ et porte toi bien.

Mema a dit...

Et la taille des pulvérisateur dépend surtout du nombre de passe par rang et de l'utilisation d'un systémique ou non (le truc chimique qui permet à la plante d'assimiler le traitement).

En pratique, si n'utilises que des produits conventionné AB, il te faudra un appareil très puissant pour que toute la couverture végétale de la souche soit en contact avec le cuivre et le souffre, et tu devras faire des passages plus fréquent (1 passage tous les deux rangs en moyenne). Et si tu as beaucoup de vent, c'est plus problématique.

Si tu fais le choix des traitements systémiques (donc non AB), tu n'as pas besoin que toute la couverture végétale soit couverte. Une seule face est suffisante car le produit pénètre la plante qui l'assimile et est protégée plus longtemps. Donc tu peux passer avec un appareil moins puissant, une fois tous les 4 rangs en moyenne.

Bon quand même, je suis d accord avec toi que parfois, le bon sens manque à certain... des abrutis, il y en a partout.

malie a dit...

Richard G. > "C'est fou la biodiversité sur les terrains militaires, j'ai pu m'en rendre compte ici et en Espagne. Nonobstant les dérangements occasionnels dûs aux manoeuvres, il n'y a pas de béton, pas de touristes, pas d'usine."
- Oui mais par contre, apparemment z'ont du mal à endiguer les incendies, aussi... mais par contre c'est vrai que forcément, vu le peu de monde que ça fait sur place, ça fait moins de pollution par l'habitation et tout ce qui va avec.

"Tu n'arriveras pas à le faire fléchir sans doute, mais ce serait une voix de plus qui s'élèverait."
- Qui s'éléverait, ou alors qui perdrait son temps pour uniquement faire empirer ses relations avec son voisinage ? On s'est déjà pris le bec plusieurs fois, et encore, on laisse passer ce qu'ils font la plupart du temps, quand ils défoncent notre restanque qu'on passe notre temps à remonter et qu'ils ne prendraient même pas 2 secondes pour remettre en place quand ils la cassent (i.e. à peu près une fois tous les deux mois en moyenne), quand ils roulent sur nos plantes pour faire leurs manoeuvres, quand ils monopolisent pas loin de 50% de notre terrain avec leur soit-disant "droit de passage" qui officiellement est réduit à un chemin de terre (et pas à tout un terre-plein + des passages des quatre côtés)...

Enfin...

Madeinearth > Je me demande bien quelle pourrait être sa réaction. Sans aucun doute pas celle attendue...

Mema > Il y aurait tant à dire ! Mais je vais commencer par ta dernière phrase : "des abrutis, y'en a partout." Carrément, oui. Et ce n'est pas parce que les deux viticulteurs qui exploitent les vignes autour de ma maison en sont, que tous les viticulteurs le sont. Je crois que tu ne t'imagines pas à quel point, en tant que personnes, ces gens nous sont détestables. Ce n'est pas leur travail qui me gêne (c'est pas la première fois qu'ils bossent à 5h du mat' à la maison et je ne 'en étais jamais plainte, comme quoi ce n'est pas le problème), c'est la façon dont ils le font.

Les agris non bios sont fortement exposés aux pesticides qu'ils mettent dans leurs champs comme tu le fais remarquer, et j'en suis parfaitement consciente. Mais QUI les y oblige, hien ? Qui les oblige à mettre non seulement la santé de la population, mais plus directement la leur propre en danger, hein ?

Moi par contre, et mon bébé en formation à plus forte raison, ils nous y obligent alors qu'on n'a rien demandé. C'est ça mon problème (en plus de ce que j'ai un peu cité ne réponse à Richard plus haut... la cohabitation n'est vraiment pas possible), avant tout.

Et puis, par rapport à ce que tu viens de dire, tu veux que je te raconte ? Ils sont passés à chaque rang, sachant que leur grosse machine (je m'en fiche en soi qu'elle soit grosse, c'est juste que les vignes ne sont pas pratiquables avec de telles machines parce qu'elles sont plantées trop près du bord du champ, et que du coup ils sont obligés de venir faire demi-tour sur nos plantes (ou dans notre restanque... sans bien sur la remonter)), sachant que leur grosse machine je disais, elle envoyait bien sur 2 ou 3 rangs de chaque côté.

Toi, tu parles de machines où l'on passe tous les 4 rangs quand on n'est pas en bio (et ici, c'est l'antithèse absolue du bio). Mas alors pourquoi sont-ils passés tous les rangs, avec une machine super puissante ?

Et tu sais, commençant à les connaître (et mieux que ce que je peux me permettre d'en dire ici), je peux t'assurer que si j'apprenais qu'ils ont déjà balancé des insecticides (sans que ça les empêche de recommencer cet été), ça ne m'étonnerait pas du tout.

Bon. Tout ça pour dire Mema, quand je parle de certains chercheurs qui ont des pratiques de connards, tu comprends bien que je n'en fais pas une généralité. Alors essaie de ne pas imaginer que je ferais autre chose avec les vignerons... je ne vois pas ce que je pourrais avoir contre les vignerons en soi, ce ne sont pas des vendeurs d'armes à ce que je sache, alors du calme ;-) Moi, je parle de mes deux vignerons à moi, ceux qui exploitent les vignes qui poussent autour de ma maison, et qui ont choisi un type de méthode parmi d'autres possibles, que je ne connais pas toutes en détail, mais que je vois très largement, il me suffit de regarder ne serait-ce que juste après ces premiers rangs qui bordent la maison : les suivants sont labourés environ 10 fois moins souvent et un rang sur deux. Ceux d'après, encore un autre viticulteur, sont récoltées à la main. Il y a plein d'écoles différentes. Plein de gens différents qui exercent ce métier. Je ne vois pas pourquoi avec eux, je ferais un amalgame que je ne fais pas avec les autres.

Mema a dit...

Ah Mirza... tu sais que je réagit assez vite sur le sujet, et souvent de manière un peu trop vive. Mais je sais que tu ne généralises pas, et que tes deux voisins ne m'ont pas l'air bien éveillés. Je serais prête à parier qui font partis de ces abrutis qui désherbe en plein (le rang et l'inter rang) et qui s'acharne en plus à passer le tracteur pour labourer - le comble de la débilité. Mais il est vrai aussi que la profession est dans un tel désarrois que j'ai un peu de mal avec la stigmatisation. Et puis en ce moment mon homme est lui aussi sur son tracteur à l'aube, et cela ne me rassure en rien sur sa santé.

Tu dis : "Mais QUI les y oblige, hien ? Qui les oblige à mettre non seulement la santé de la population, mais plus directement la leur propre en danger, hein ?"
Et bien ce n'est pas si simple. Nous personnellement, ont aimerait passer le cap du bio; faire plus que l'agriculture raisonné. Mais force est de constater que ce n'est pas une évidence économique (ni technique en ce concerne le vin - mais c'est un autre débat). Sur notre exploitation, on l'envisage d'ici une 15 ans si tous ce passe bien. L'investissement financier et le sacrifice du revenu, ont le fait déjà pour essayé de s'en sortir. Les politiques public ne nous aide pas. On nous a dernièrement coupé certaines subventions que l'on pouvait prétendre pour des pratiques plus respectueuses, et le coup de la main d'œuvre nécessaires pour faire sans chimie nous condamne à des couts de production qui sont difficiles à répercuter, et surtout qui nous place défavorablement sur un marché mondial difficile. La majorité de la production française est exporté , vers des consommateurs qui dans l'ensemble ne sont pas prêt à payer plus pour mieux. Tu n'a qu'a voir la consommation du bio en France et en europe, dans nos société dites sensibles à la cause... ce n'est pas du tout la norme. Alors à l'export... il y a des niches économiques, mais qui nécessites aussi des investissements commerciaux.

Alors oui, nous pensons que le bio est l'avenir, mais aujourd'hui, cela est possible pour certaines exploitations, et pas pour d'autres. Je déplore que pour la majorité cela n'est pas possible aujourd'hui. Il ne reste plus qu'a espérer que petit à petit les choses changent... et que cela devienne une évidence idéologique et économique pour tous.

malie a dit...

Mema > "Je serais prête à parier qui font partis de ces abrutis qui désherbe en plein (le rang et l'inter rang) et qui s'acharne en plus à passer le tracteur pour labourer - le comble de la débilité."
- Oh que oui ! Comment t'as deviné ? ;-)
C'est fou le contraste avec les vignes qui sont juste après, rien que ça, qui sont traitées de manières complètement différentes.

Et encore, cette année ils ont fait le désherbage mécaniquement, pas comme l'an dernier où ils avaient balancé du désherbant au printemps... en débordant largement chez nous évidemment :-/

Rhô faudrait que je fasse des photos de ces contrastes... juste pour montrer la diversté qui existe, même sur un tout petit lopin de terre (i.e., même pas d'une région à une autre !).

"Mais il est vrai aussi que la profession est dans un tel désarrois que j'ai un peu de mal avec la stigmatisation."
- Je me demande quelle profession en l'est pas... tous les types de fonctionnaires, les professionnels de santé, les ingénieurs, les artisans, etc. ;-)

"Et puis en ce moment mon homme est lui aussi sur son tracteur à l'aube, et cela ne me rassure en rien sur sa santé."
- Ce n'est pas tant l'aube, c'est surtout ce qu'il y fait ;-) Ben oui, c'est sûr que ça n'est pas rassurant.

"Tu dis : "Mais QUI les y oblige, hien ? Qui les oblige à mettre non seulement la santé de la population, mais plus directement la leur propre en danger, hein ?"
Et bien ce n'est pas si simple. Nous personnellement, ont aimerait passer le cap du bio; faire plus que l'agriculture raisonné. Mais force est de constater que ce n'est pas une évidence économique (ni technique en ce concerne le vin - mais c'est un autre débat)."
- Sur ce point, je constate que quand on fait le choix de la qualité (de la vie, de la santé, de la famille...), c'est souvent le cas, dans l'agriculture et partout ailleurs.

"Les politiques public ne nous aide pas. On nous a dernièrement coupé certaines subventions que l'on pouvait prétendre pour des pratiques plus respectueuses, et le coup de la main d'œuvre nécessaires pour faire sans chimie nous condamne à des couts de production qui sont difficiles à répercuter, et surtout qui nous place défavorablement sur un marché mondial difficile."
- Et si j'ai bien compris ce que me disait une autre femme d'agriculteur il y a qqs temps, c'était l'inverse sous le gouvernement Jospin, qui subventionnait le passage au bio...

"La majorité de la production française est exporté , vers des consommateurs qui dans l'ensemble ne sont pas prêt à payer plus pour mieux. Tu n'a qu'a voir la consommation du bio en France et en europe, dans nos société dites sensibles à la cause... ce n'est pas du tout la norme. Alors à l'export... il y a des niches économiques, mais qui nécessites aussi des investissements commerciaux."
- Après, je persiste à penser que tout dépend de l'offre aussi. Et de l'information sur cette offre. E tpuis de tout le cadre général qui fait que les gens n'ont souvent pas d'autre choix que d'acheter au moins cher au lieu de chercher ce qui leur convient le mieux... combien y'a-t-il de gens en France p.ex. qui ne demanderaient pas mieux que de manger tout bio, mais qui ne le peuvent pas parce que leurs revenus ne le leur permettent pas ? Le fond du problème est là je crois, dans ce déséquilibre-là. Et il est sacrément profond, ce problème...

Ensuite il y a aussi une question très générale que je me pose : Si la majorité de la production viticole française part à l'exportation, et si en même temps ça bousille la santé, des agriculteurs (qui ne plus ne s'en sortent pas économiquement), de la population en général, et du sol aussi... alors pourquoi continuer à faire autant de viticulture ?
J'ai l'impression que nous sommes exactement dans le problème que l'on pointe dans les "pays en développement" (comme on dit) qui sont payés à faire pousser du coton pour nos fringues, du café pour nos tasses, des céréales pour notre bioéthanol... alors qu'on sait bien que c'est une catastrophe, localement, pour la population et pour leurs terres, mais plus généralement pour nous tous.

On y arrivera ! :-)

Anonyme a dit...

pour les avions et les hélicos, ils ne jouent pas normalement, ils apprennent à piloter ;)
Alors bien sur c'est pas cool quand tu te retrouves sur leur "terrain de jeu" mais normalement ça devrait leur passer (à la louche je dirais que ça ne devrait pas être au dessus de chez toi plus d'une dizaine de jours vu la taille des promos). C'est un peu comme quand on apprend à conduire : on ne peut pas se contenter d'apprendre sur une seule route et décider ensuite que si on sait conduire sur celle là (une route de campagne qui ne comporte pas de stop par exemple) on sait conduire partout (en ville toujours dans mon exemple). C'est pour ça je pense qu'ils doivent changer régulièrement leurs zones d'entrainement.
L'an dernier, vers la même époque je les avais tous les apres-midis au dessus de mon bureau... dans une zone normalement interdite de survol ;) (mais je compatis quand même)

Anonyme a dit...

Juste pour...mémoire:
-le bruit est une nuisance pénale condamnée de nos jours; que ce soit ton petit voisin sulfateur ou de gros engins chasseurs, rien ne t'empêche d'appeler les sympathiques représentants de l'autorité publique pour constat, voire d'aller déposer plainte(s) à leur non moins sympathique bureau, et plus de procédure si affinité;
-le sulfate de cuivre, moi je dis juste qu'évidemment un produit listé "dangereux pour l'environnement", soit pour les puristes: "toxic to aquatic organisms, may cause long-term adverse effects in the aquatic environment" (cf ici: http://www.sigmaaldrich.com/catalog/search/ProductDetail/FLUKA/35185), c'est effectivement pas l'idéal pour une femme gestante et son petit organisme aquatique en devenir...
Maintenant après, savoir s'il est bon de se crèper le chignon avec ses voisins viticulteurs soumis à la même loi de survie/profit que celle que cautionnent/conditionnent des PAC hérétiques, ben oui, faut voir, c'est rvai qu'il n'est question que la santé des alter voisins...

Mema a dit...

De puis que je t'ai lu, je me demande si je réponds ou non. Je crois que je le fait enfin, surtout pour moi, histoire d'arrêter de penser à ce fossé qui nous sépare.

Je sais que je suis entièrement ignorante du contexte social, culturel et économique du monde de la recherche. Je comprend alors que tu es aussi ignorante du contexte social, culturel et économique du monde agricole. Je ne reprendrais pas point par point ta réponse car je ne crois pas aux débats par écran interposé - et surtout je ne suis pas à l'aise dans ce genre d'exercice. Juste te dire que tu compares par raccourci des situations qui ne peuvent absolument pas être comparées aussi simplement; tu ne connais pas la réalité de terrain et c'est pourquoi je comprend comment tu peux en arriver à penser et parler ainsi... Je suppose que je peux avoir des discours tout autant à côté de la plaque quand on parle de fonctionnaire.

Ta réponse m'a blessée; comme on dit par chez nous, tu parles comme un livre... sans savoir réellement de quoi tu parles.

Allez Mirza, porte toi bien et profite bien de ces mois avant la découverte de ton bébé. a+

malie a dit...

Mema > Je suis complètement désolée de t'avoir blessée ! D'abord ce n'était pas du tout mon but (j'espère que tu le sais :-)), et puis j'ai tendance à m'exprmier n'importe comment, en ce moment, à avoir un mal fou à faire passer ce que je veux dire, de la façon dont je voudrais le dire, et cet échange doit en faire partie, il faut croire (je veux le croire). Désolée, encore, pour ça.

Le fait est que je ne baigne pas dans ce milieu et que je suis très consciente de ne pas être au courant de tout (et même de pas grand-chose, c'est qqch que je me demande très souvent quand je mets à parler de choses de ce genre-là). Et puis les seuls agris que je côtoie ou que j'ai rencontré, avec qui j'ai pu discuter de tout ça, font partie d'un groupe très spécifique puisque ce sont tous des agris qui un jour ont lâché leur activité "classique" (que ça soit de l'agriculture ou non, d'ailleurs) pour partir dans un coin tranquille et se lancer dans le bio. C'est une démarche que je crois très spécifique, si je ne m'abuse. Et ça réduit d'autant ma connaissance possible du contexte possible de tous les autres.

En tout cas, encore une fois, je suis vraiment désolée de t'avoir blessée. (Et vraiment, j'espère qu'un jour on aura l'occasion d'en parler de visu parce que j'ai tant de questions ! tant de choses que je voudrais comprendre !) Je t'embrasse Mema.

Anonyme a dit...
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Anonyme a dit...

"Mais QUI les y oblige, hien ? Qui les oblige à mettre non seulement la santé de la population, mais plus directement la leur propre en danger, hein ?"
Personne en particulier au départ (pas d'obligation, juste de l'incitation), puis eux-mêmes et les nécessités économiques au final. Plus on traite une culture (je ne connais pas la vigne mais je connais un peu le maïs et le maraîchage), plus la vie du sol est déséquilibrée, car les produits qu'on met ne tuent pas uniquement ce qu'ils sont censés tuer, même en respectant les doses (là aussi il y a débat sur comment sont fixées les doses etc.). La vie du sol étant perturbée, c'est la santé des plantes qui poussent dessus qui sera dégradée. Ça les rendra plus vulnérables aux maladies et insectes mangeurs de plantes malades. Du coup on traite un peu plus, ou un peu plus souvent, et ça déséquilibre encore plus la vie du sol, et la boucle reprend...
Plus ces pratiques-là durent longtemps, plus c'est difficile de passer à du bio, car la santé du sol et des plantes qui poussent dessus n'est pas encore assez solide pour tenir sans traitement. Et quand il s'agit de gagner des sous à la sortie, beaucoup hésitent à se lancer dans le bio à cause de ce risque.
Je pense à un champ de maïs pas loin de chez moi, labouré tous les printemps et laissé à nu tous les hivers. Quand j'y passe avant qu'il laboure, c'est du caillou. Plus ça va moins l'exploitant arrive à le travailler. L'an dernier il a labouré en travers de la pente, il a mis des lests sur l'avant du tracteur sinon les socs accrochaient trop et faisaient se soulever l'ensemble. Cette année il a labourré en descendant, et en remontant les socs à l'air car sa machine n'aurait pas eu la puissance nécessaire pour labourer en remontant.
S'il se met au bio du but en blanc, son rendement sera peut-être moitié moindre les premiers temps, voire pire, car vu l'état de ce sol il ne peut fonctionner sans "prothèse".
Je ne sais pas comment ça se passe pour la vigne, mais dans les grandes lignes je pense que ces aspects-là doivent se retrouver.
Ce qui m'inquiète c'est que ce type d'agriculture est de moins en moins rentable économiquement, à mesure que le prix du fuel et des produits de traitement augmentent, mais qu'en même temps la poursuite de ces façons de faire en rend la sortie plus difficile.