dimanche 29 juillet 2007

Intermède

Je pars demain. Pas d'électricité où je vais, juste la nature et quelques gens qui l'aiment. Je ne sais pas encore quand je rentre (et ça, c'est bien).


Oufffff.


J'aurais voulu faire un joli petit billet pour l'occasion, j'y ai pensé toute la journée, mais je n'ai pas eu le temps, tellement de choses à préparer pour le départ, et une visite impromptue pour couronner le tout (en plus il est parti avec la tente que l'on comptait utiliser, argh, va falloir aller en acheter une en 4e vitesse demain).


Les échanges avec vous vont me manquer, mais c'est le but des vacances : quitter les habitudes.


Je reviendrai avec des photos mais je vais devoir me rationner parce que je n'ai que 2 jeux de piles et une petite carte mémoire. Je ferai peut-être des dessins, j'emporte de quoi. Des mots aussi, si j'ai le temps d'écrire. Peut-être même que je scannerai le papier, si c'est lisible et que ça vaut le coup (du genre carnet de voyage avec illustrations un peu partout, comme je l'ai fait un temps). On verra. Je ne prévois rien de particulier, on verra.


Demain, je pars. Mon pain vient de finir de cuire. Il faut préparer à dîner. A manger au chien ausssi. Et faire les sacs. Allez zou. A bientôt.

samedi 28 juillet 2007

Un livre, délivre

...comme dirait jm.


Y'a des fois, on lit des trucs et on aime. Là, il y a ça.



Les livres, c'est comme les bambous ou la pervenche. Une fois bien installés, il est illusoire de leur astreindre une place. Ils glissent, débordent, s'empilent, se coincent sous les fauteuils, plongent dans les baignoires pour en ressortir hilares et gondolés, empêchent les portes de s'ouvrir et les glissières de fermer, dégringolent des étagères, fuguent dans le jardin, bossèlent votre lit conjugal.
Je crois même que malgré l'inscription au copyright, ils se reproduisent clandestinement, dans une forme de vie autonome qui m'a toujours semblé quelque peu effrayante.

Mea culpa

Et en public, en plus.


Il y a maintenant... pfffiou ! Assez longtemps, j'avais fait la connaissance de cerise sur OPLF. Elle m'avait appris qu'elle habitait non loin de chez moi, mais surtout qu'elle s'occupait de cette
coopérative bio devant laquelle mon mari et moi passions souvent, toujours déçus de la voir fermée : Bioventure. Nous pensions qu'elle était abandonnée, et que c'était trop bête parce que c'était la seule à distance raisonnable de chez nous... jusqu'au jour, donc, où cerise m'annonce que pas du tout, que la coop est ouverte, mais pas tous les jours (pas à des horaires de commerçant, c'est logique puisque c'est une coop !).


Alors, un jour, on se décide à y aller pendant que c'est ouvert. On rencontre cerise, on papote on discute, on achète quelques trucs. Et puis on essaie d'y retourner le plus souvent qu'on peut, mais en fait, le plus souvent c'est le samedi matin, et le samedi matin c'est pas drôle parce qu'on se retrouve presque les seuls dans la coop, ce qui est sympa pour discuter, mais du coup on ne rencontre pas grand-monde parmi les coopérateurs. Cerise nous expliquera que c'est parce que la plupart des gens viennent le mardi soir, mais nous le mardi c'est juste le jour où l'on ne peut absolument pas. C'est vraiment dommage.


Mais on n'arrive pas à y aller souvent. D'abord, parce que l'on n'a pas encore changé radicalement nos habitudes (et alimentaires, et d'achats alimentaires) et que l'on se trouve un peu perdus : on essaie de commander quelques trucs (des gros sacs de farine notamment), mais on a du mal à accuser le prix des denrées. Pourtant il suffit de les comparer avec ceux pratiqués dans les "épiceries bio" d'à côté pour constater que c'est moins cher chez cerise. Mais ce n'est pas suffisant pour nous, concrètement et même si elle est absolument succulente, on a du mal à payer 12€ une bouteille d'huile d'olive (dans ces moments-là, on n'avait souvent même pas les moyens d'acheter l'huile d'olive bio du Leader Price à 4€75...).


Alors, on cherche un moyen de s'arranger. Ma première idée est de proposer à cerise d'assurer une permanence en échange de produits. L'avantage serait double puisque comme ça je pourrais rencontrer un peu des gens, ce qui était aussi le but de la manoeuvre :-) Mais je n'ose pas demander, parce que j'ai trop peur de me faire refouler, parce que ce n'est pas dans les habitudes courantes d'échanger un service (immatériel) contre des objets (matériels). Et j'apprendrai plus tard que ça a été très bête de ma part parce que cerise est l'une des rares personnes qui, il me semble, aurait apprécié ce genre de formule.


Donc, plutôt que de proposer ça, mon mari me dit qu'on pourrait leur proposer de leur faire un site web en échange de produits. On leur en parle, ils sont ok, on passe un accord. Du coup pendant un bon moment on a pu aller se fournir en tout plein de trucs là-bas, farines, fromages, graines à germer et à cuire, sucre, café, confitures, huile, jus de fruits, bières, vin, beurre, fruits et légumes (je me souviens du goût incroyable des petites poires... houlàlà ce qu'elles étaient bonnes !), pâtes en vrac, savon, thé, etc. etc. En bref, à peu près tout ce dont on avait besoin. Et le projet du site web avançait doucement (c'était un gros machin, avec une base de données pour les produits et un service de commande et tout). On n'y allait pas hyper souvent, mais tout de même la grande majorité de ce qu'on mangeait provenait de là. Uniquement la majorité et pas absolument tout, parce qu'on était suffisamment désorganisés pour ne pas arriver à y aller suffisamment régulièrement aux horaires d'ouverture.


Et puis le temps passe, et un jour cerise nous annonce qu'ils envisagent de fermer la coop. Une AG est convoquée, et la décision est prise. Et nous n'avons toujours pas fait le site web. Peu importe nous dit la tendre cerise, il reste tous les produits cosmétiques etc. à écouler, on peut tout de même le faire...


Parallèlement, on sait qu'elle voudrait, depuis longtemps, participer à un potager collectif. Nous, l'idée nous branche beaucoup aussi, mais là où l'on habitait à l'époque où l'on a connu la coop c'était impossible. Alors le jour où l'on emménage dans notre nouvelle maison où l'on a un grand jardin, on s'empresse de relancer l'idée. Cerise en parle à quelques-uns de la coop susceptibles d'être intéressés, et tous viennent à la maison, pour faire le tour du jardin, chercher un emplacement, discuter de comment est-ce qu'on pourrait s'y prendre, ce qu'on pourrait y faire pousser et comment, comment est-ce qu'on pourrait s'organiser, faire le tour de qui sait faire quoi etc. A l'issue de cette (sympathique) rencontre (j'étais tellement contente de rencontrer enfin des membres de la coop !!), on avait fait un peu le tri des gens vraiment intéressés, et puis surtout on avait conclu que le jardin étant fait comme il l'était, ce n'était pas possible de faire le potager dedans (notamment parce que là où il y avait de la place, il y avait trop de pins, et les pins, c'est pas bon pour le potager). Alors on avait été voir un petit bout de terrain devant le nôtre, abandonné à son sort, qui aurait été bien comme tout pour réaliser notre projet.


On se renseigne : le terrain appartient à notre voisin. On lui demande si l'on peut s'en servir vu que lui n'en fait rien : il refuse. "Mais vous savez, c'est de la terre inculte ça, vous en tirerez rien, c'est pas la peine." On essaie d'insister un peu mais pas moyen. Retour à la case départ. Projet en suspens.


Et puis comme pendant tout ce temps je rédigeais ma thèse, puis je faisais les allers-retours à Bordeaux toutes les semaines, puis je passais des auditions un peu partout en France en Navarre, je n'ai pas eu le temps de préserver notre relation avec cerise. Comme ça a été le cas avec tout le monde, d'ailleurs.


Mais je m'en veux profondément. D'abord, parce qu'on n'a finalement jamais fini ce site web et que je me sens infiniment redevable, coupable. Parce que cerise est la première (et l'unique, finalement) personne que j'ai rencontrée qui s'était engagée auprès de nous avant nous. D'habitude, toujours, c'est nous qui proposons des choses et l'on doit systématiquement d'abord fournir notre part avant que l'autre fournisse la sienne ; et souvent, trop souvent, l'échange prend fin entre les deux... Là, cerise nous a fourni un crédit sur la coop qui nous a permis de nous nourrir en vrai bio pendant des mois et l'on n'a pas rempli notre part du contrat. Je m'en veux beaucoup, et je m'en veux d'autant plus que j'ai bien remarqué qu'elle était typiquement le genre de personne qui ne mérite pas du tout ce genre d'"échange à sens unique".


Ensuite, parce qu'on a laissé tomber le projet de potager collectif. Voyant comment tournaient les choses on aurait certes eu du mal à faire exactement ce qu'on voulait, mais en s'y mettant à un peu moins de monde, et donc en faisant un truc plus petit, on aurait pu en faire un dans un bout de notre jardin, du coup, mais on ne l'a pas fait. En plus je suis convaincue que ça se serait fait tout naturellement, que plus de la moitié des participants potentiels auraient abandonné avant le début concret du jardin, et qu'on aurait fini avec un nombre de personnes assez restreint pour procéder comme ça. Mais je n'ai pas insisité. Je n'ai pas relancé. Oui évidemment, j'étais plongée dans mon travail comme j'ai pu en parler dans tout plein de billets et c'est pour ça que je ne l'ai pas fait. Mais c'était un projet qui lui tenait à coeur, et à moi aussi, et je n'ai pas su être le moteur de la chose et je m'en sens coupable quand je vois à quelle point elle, elle a su si souvent motiver ses troupes contre vents et marées.


Et puis je m'en veux parce que finalement, on était tout à fait dans le profil des ceusses qui utilisaient Bioventure comme un magasin et non comme une coopérative. On n'a pas su prendre part à des commandes collectives, on se servait dans ce qu'il y avait en stock. On aurait bien voulu y participer, mais on n'a jamais vraiment croisé grand-monde vu qu'on venait le samedi matin et du coup on n'a pas fait de connaissances, on n'a pas été pris dans le mouvement... ça n'aide pas, quand on n'a pas l'habitude de ce fonctionnement, on ne sait pas trop comment s'y prendre a priori. On aurait voulu au moins amener notre surplus de légumes mais cette année-là on n'a pas eu de surplus... on aurait voulu faire tout plein de choses, mais on ne l'a pas fait. Et c'est à cause de baissages de bras comme les nôtres que la coop a fermé. C'est trop bête de notre part.


Alors voilà cerise, si tu lis ce billet, je te fais toutes mes excuses. (Et puis sache que l'on est toujours prêts à te faire ton site web si tu en as toujours besoin.)


D'une manière plus générale, ça me fait beaucup réfléchir sur mon degré d'engagement local, et sur plein d'autres choses qui en dépendent, aussi. Mais j'y reviendrai...

jeudi 26 juillet 2007

Douze fois par an

Quand ça vient, on ne s'en rend pas compte tout de suite. On s'imagine que c'est parce qu'on avait pris une mauvaise position, alors on bouge un peu, on se lève, on s'étire. Et là on réalise que ça reste. Ça empire. Ça monte, d'un coup. Ça monte en l'espace de quelques minutes. Le ventre, puis les hanches, puis le dos, toute la ceinture. Là, on sait ce que c'est. On se dit "Non... déjà ?" On va aux toilettes pour vérifier : le sang le confirme. On sent un nouveau palier de douleur qui vient, on se dit qu'avec un peu de chance ça en restera là, mais comme on se connaît on file prendre un cachet d'un de ces médocs sans ordonnance et que l'on sait infiniment mauvais pour le corps. Mais il n'y a que ça qui fonctionne. On cherche sous le lavabo, dan les poches des sacs, dans la trousse de toilette, sur les recoins des meubles de la chambre, partout où l'on a pu laisser traîner une plaquette un jour où l'on s'est dit que comme ça on la retrouverait quand on en aurait besoin. On trouve, enfin, et on avale, malheureusement. Dans une heure environ ça ira un peu mieux. Maintenant, il faut attendre.


On fait quelques pas, les mains à la taille, comme pour embrasser la douleur, pour la calmer. Mais ça monte, toujours. On s'asseoit sur le canapé, on s'allonge, les jambes pliées ou tendues, ça dépend. Ça fait mal. On change de position. Ça fait encore plus mal. On se remet dans la première. C'est pire. On sait alors que rien ne va pouvoir empêcher la douleur de monter. Et ça monte, ça monte. Ça progresse en bas dans les cuisses, en haut dans le buste, dans tout le dos. On se dit qu'on devrait marcher pour apaiser, mais plus rien n'y fait déjà. On se rallonge. On fait des exercices de respiration, c'est extrêment dur, tout est coincé à l'intérieur, ça tire horriblement quand on inspire, ça frappe quand on expire, mais on se dit qu'au final ça devrait soulager un peu, un peu. Quelques minutes comme ça, la douleur descend d'un cran. Juste le temps de s'en rendre compte, et déjà une nouvelle vague arrive. On la sent qui monte, qui saisit tout le corps petit à petit, on se dit que ça y est on est au plus fort mais non ça continue, et on est submergée par un profond vertige intérieur, on se sent sucomber, on se se sent partir, disparaître, ne laisser là à notre place que cette douleur comme une trace de notre passage sur le canapé. On expire, et ça repart. Quelques secondes. On réalise que l'on est toujours là, qu'on le savait, que c'est toujours comme ça, que ça va finir par passer, qu'il va y avoir d'autres vagues mais qu'elles ne seront pas pires que celle-ci et qu'elles ne dureront pas et finiront par s'estomper. A peine le temps penser ça que le pic revient. On s'accroche, on tient le coup, forte de ce que l'on vient de se dire, on sait que ça va repartir aussi vite que c'est revenu, et on s'entend dire "Hé ben, ça faisait longtemps que j'en avais pas eu des comme ça". Parler, un peu, quand on y arrive, ça fait du bien. Dire la douleur c'est comme en laisser sortir une partie. Peu importe qu'on nous entende ou pas.


Ça redescend. On continue de parler. On parle pour ne trop rien dire, pour mettre des mots dans l'urgence là-dessus mais on peine à articuler, on est abasourdie. On dit qu'on le sait, que c'est tout le temps comme ça. On dit que c'est désespérant de ne toujours pas savoir si c'est irrémédiable ou non, de n'arriver à trouver que des "informations" contradictoires, qui en réalité ne sont que des avis personnels sur la question, mais jamais de tests, jamais d'expériences, jamais de vérités sur ce type de douleurs. On dit que oui oui, on a pris quelque chose, et qu'on attend que ça fasse effet... et ça reprend. On continue de parler, on suit notre idée, peu importe ce qu'on a à dire, on s'y attache comme à un lien à la réalité, on parle de la douleur régulière, on parle du fait que c'est de l'endurance, on parle d'accouchement, on parle de l'inégalité des femmes quant à leurs douleurs, de l'impossibilité de faire imaginer à un homme ce que peut être une douleur mensuelle inévitable, inhérente à notre nature, ce que ça peut faire de vivre avec ça.


Le pic suivant est toujours là, aussi intense mais plus profond, plus loin au-dedans, il est progressivement étouffé, recouvert par les paroles. Quand il se termine on tente même de se redresser un peu. On s'asseoit plus ou moins, on place sa main sur son ventre : c'est douloureux. On sait que ça n'est pas encore fini, mais on sait qu'on tient le bon bout. Que l'on a déjà vaincu la douleur, comme on la vainc à chaque fois. Tous les mois. On sait que l'on va se trainer comme une vieille loque pendant la prochaine heure, on sait que tout notre corps est concentré sur notre douleur, mais on sait que maintenant on a pris le dessus, qu'on l'a intégrée, qu'elle fait partie de nous mais qu'elle ne prend plus le pas sur tout le reste. On souffrira, mais consciemment, raisonnablement.


Parfois ça arrive au boulot. On ne peut pas parler, et l'on met plus de temps à la faire passer dans le domaine du supportable. On tente de marcher, de s'asseoir, de bouger comme si de rien n'était, de cacher l'expression de douleur qui nous tord le visage et l'on s'efforce surtout de ne pas croiser le regard de quelqu'un le temps que l'on ait dompté notre petit monstre intérieur. Une fois une collègue m'a vue et m'a répondu "Pffff, tu verras ce que c'est que la douleur quand quand tu accoucheras, les règles c'est une partie de plaisir à côté."


Parfois ça arrive dans la voiture. Là, c'est le plus difficile parce que les mouvements du véhicule entrent en résonnance avec la douleur et l'amplifient inexorablement. Et l'on sait que rien de servirait de s'arrêter puisque le trajet resterait à faire.


Une fois ça m'est arrivé dans un restaurant. on venait d'arriver, on avait fait de la route et on avait prévu de déjeuner puis de passer l'après-midi dans ce charmant endroit qu'on ne connaissait pas mais ça avait été tellement fulgurant qu'après trois aller-retours successifs aux toilettes pour vomir et après une vaine tentative de manger un bout tout de même de ce qu'on avait commandé, on avait dû marcher péniblement jusqu'à la voiture, et puis rentrer.


C'était le tout début de ma période de règles douloureuses. Je ne savais pas jusqu'à quel point ça pouvait aller et n'avais rien prévu, et ne savais pas quoi faire. Je m'étais laissée dépasser par la douleur. A présent je sais mieux faire. Je sais le prévoir, je sais approximativement quand ça va arriver. Je sais aussi, pour avoir testé des tas et des tas de choses, que quasiment rien n'y fait. Je n'ai trouvé ni thisane (pourtant si réputées), ni homéopathie. Le paracétamol, même codéiné, me fait bien rigoler et le Spasfon est à peine mieux, non, il n'y a que deux choses qui fonctionnent : l'aspirine (pourtant pas recommandée dans ce cas) et l'ibuprofène. Autant dire, de la merde. Et tous les mois j'en prends, le coeur alourdi par la peine de m'empoisonner, ne pouvant guère faire autrement, tellement la douleur est vive.



Douze fois par an

Douze fois par an
régulièrement
elle se tord de douleur
se mord les doigts dans son lit
étouffant ses cris
elle a mal

Ce mal vif et lourd
la tient nuit et jour
c'est ça être une femme
un être de chair et de sang
c'est beau et pourtant
ça fait mal

Que faut-il donc faire
pour que de ses fers
de ce joug qui d'elle
se joue elle se délivre
seule dans son givre
elle a froid

Ses larmes amères
gouttes d'eau de mer
glissent et coulent le long de son cou
douleur abhorrée
quand vas-tu filer
elle a mal

Son ventre est un feu
un volcan fiévreux
qui crie à sa place
les mots les angoisses
que ses lèvres taisent
alors dans sa braise
elle a mal

Douze fois par an
régulièrement
elle se tord de douleur
se mord les doigts dans son lit
étouffant ses cris
elle a mal

mercredi 25 juillet 2007

Toutoune

Y'a pas que mirza dans la vie, y'a la toutoune aussi, avec ses beaux yeux chocolat-noisette, ses petites taches et ses chaussettes chatain sur son poil noir, et sa joie et sa bonne humeur constantes.


Summer of love

Bien qu'on ne l'allume que très rarement, nous avons une télé. C'est un poste que ma belle-mère nous a donné, pensant que ça devait nous manquer terriblement.


Et j'avoue que je temps en temps je jette un oeil au programme télé pour voir s'il n'y aurait pas quelque chose d'intéressant. Je regarde assez attentivement le programme d'Arte, parce qu'ils passent assez souvent des films intéressants qu'on ne voit pas ailleurs et qu'on ne trouve pas à la bib', comme par exemple toute la série des Inspecteur Harry,



ou bien tout plein de films de Clint Eastwood qu'on ne voit nulle part ailleurs comme par exemple Sur la route de Madison ou L'homme des hautes plaines (que j'adore),



ou bien le splendide, l'inoubliable, le génialissime Jeremiah Johnson de Syndey Pollack avec Robert Redford (que je n'aime pas particulièrement par ailleurs, mais ce film est une pure merveille),



ou encore toute une série de films des Monthy Python.



Mais cete été, ils ont décidé de faire toute une série thématique sur le summer of love, l'été 1967. Tous les mardis ils proposent des films et des documentaires de l'époque. La semaine dernière, un concert des Rolling Stones, suivi du concert-révélation d'Hendrix au festival de Monterey. Et hier soir c'était pour moi le grand moment, tant attendu depuis des années...



Le fim date de 1979 (l'année de ma naissance...), mais il s'agit de l'adaptation cinématopgrahique d'une comédie musicale qui a fait plusieurs fois le tour du monde et qui n'a jamais cessé d'être représentée jusqu'à aujourd'hui encore...



J'avais vu ce film il y a, pfffiou, bien 15 ans maintenant, et j'avais adoré. J'avais réussi à trouver la B.O. dans une bibliothèque il y a quelques années et j'avais sauté sur l'occasion, et depuis je connais presque toutes les paroles par coeur...



C'est bien simple, je me suis régalée du début à la fin. Ça peut paraître un peu bête hein, c'est une histoire de hippies, de peace and love et de liberté, et pour couronner le tout c'est une comédie musicale... mais je trouve que c'est bien la seule comédie musicale qui vaille le coup d'être vue (et revue). Ça m'a fait un immense plaisir de le revoir. C'est joué, chanté, dansé à la perfection, et les morceaux sont encore mieux arrangés que sur la BO (je me suis étonnée à jouer aux 7 différence avec les versions de l'album, qui a sans doute été au moins réarrangé si ce n'est complètement réenregistré en studio et qui a plein de petites différences avec les prestations du film).


Comme quoi, la télé, des fois, ça procure de grands plaisirs (surtout quand c'est pas précédé, suivi et entrecoupé de pubs de merde et compagnie, et que le film est en VO !).


Allez, quelques extraits, pour le plaisir.



Aquarius

When the moon is in the Seventh House
And Jupiter aligns with Mars
Then peace will guide the planets
And love will steer the stars

This is the dawning of the age of Aquarius
The age of Aquarius
Aquarius !
Aquarius !

Harmony and understanding
Sympathy and trust abounding
No more falsehoods or derisions
Golden living dreams of visions
Mystic crystal revalation
And the mind's true liberation
Aquarius !
Aquarius !

When the moon is in the Seventh House
And Jupiter aligns with Mars
Then peace will guide the planets
And love will steer the stars

This is the dawning of the age of Aquarius
The age of Aquarius
Aquarius !
Aquarius !



Sodomy

Sodomy
Fellatio
Cunnilingus
Pederasty
Father, why do these words sound so nasty ?
Masturbation
Can be fun
Join the holy orgy Kama Sutra
Everyone !



Ain't got no

I'm black I'm black
I'm pink I'm pink
I'm Rinso white
I'm in-vis-i-ble

Ain't got no home - So
Ain't got no shoes - Poor
Ain't got no money - Honey
Ain't got no class - Common
Ain't got no scarf - Hot
Ain't got no gloves - Cold
Ain't got no bed - Beat
Ain't got no pot - Busted
Ain't got no faith - Catholic

Ain't got no mother - Orphan
Ain't got no culture - Man
Ain't got no friends - Lucky
Ain't got no schoolin' - Dumb
Ain't got no shine - Dull
Ain't got no underwear - Bad
Ain't got no soap - Dirty
Ain't got no A-Train - Jump
Ain't got no mind - Lost it

Ain't got no smokes - Shit
Ain't got no job - Lazy
Ain't got no work - Fine
Ain't got no coins - Broke
Ain't got no pennies - Beg
Ain't got no girl/man - Horny
Ain't got no ticket - Hustle
Ain't got no token - Walk
Ain't got no God - Good



I got life

I got life, mother
I got laughs, sister
I got freedom, brother
I got good times, man

I got crazy ways, daughter
I got million-dollar charm, cousin
I got headaches and toothaches
And bad times too
Like you

I got my hair
I got my head
I got my brains
I got my ears
I got my eyes
I got my nose
I got my mouth
I got my teeth
I got my tongue
I got my chin
I got my neck
I got my tits
I got my heart
I got my soul
I got my back
I got my ass
I got my arms
I got my hands
I got my fingers
Got my legs
I got my feet
I got my toes
I got my liver
Got my blood

I got my guts (I got my guts)
I got my muscles (muscles)
I got life (life)
Life (life)
Life (life)
LIFE !



Hair

She asks me why
I'm just a hairy guy
I'm hairy noon and night
Hair that's a fright
I'm hairy high and low
Don't ask me why
Don't know
It's not for lack of break
Like the Grateful Dead
Darling

Gimme head with hair
Long beautiful hair
Shining, gleaming,
Streaming, flaxen, waxen
Give me down to there
Hair shoulder length or longer
Here baby, there mama
Everywhere daddy daddy
Hair, hair, hair, hair, hair, hair, hair
Flow it, show it
Long as God can grow it
My hair

Let it fly in the breeze
And get caught in the trees
Give a home to the fleas in my hair
A home for fleas
A hive for bees
A nest for birds
There ain't no words
For the beauty, the splendor, the wonder of my
Hair, hair, hair, hair, hair, hair, hair
Flow it, show it
Long as God can grow it
My hair

I want it long, straight, curly, fuzzy
Snaggy, shaggy, ratty, matty
Oily, greasy, fleecy
Shining, gleaming, streaming
Flaxen, waxen
Knotted, polka-dotted
Twisted, beaded, braided
Powdered, flowered, and confettied
Bangled, tangled, spangled, and spaghettied !

Oh say can you see
My eyes if you can
Then my hair's too short

Down to here
Down to there
Down to where
It stops by itself

They'll be ga ga at the go go
When they see me in my toga
My toga made of blond
Brilliantined
Biblical hair

My hair like Jesus wore it
Hallelujah I adore it
Hallelujah Mary loved her son
Why don't my mother love me ?

Hair, hair, hair, hair, hair, hair, hair
Flow it, show it
Long as God can grow it

My hair, hair, hair, hair, hair, hair, hair
Flow it, show it
Long as God can grow it
My hair



Good morning starshine

Good morning starshine
The earth says hello
You twinkle above us
We twinkle below

Good morning starshine
You lead us along
My love and me as we sing
Our early morning singing song

Gliddy glub gloopy
Nibby nabby noopy
La la la lo lo
Sabba sibby sabba
Nooby abba nabba
Le le lo lo
Tooby ooby walla
Nooby abba naba
Early morning singing song

Good morning starshine
The earth says hello
You twinkle above us
We twinkle below

Good morning starshine
You lead us along
My love and me as we sing
Our early morning singing song

Gliddy glub gloopy
Nibby nabby noopy
La la la lo lo
Sabba sibby sabba
Nooby abba nabba
Le le lo lo
Tooby ooby walla
Nooby abba naba
Early morning singing song

Singing a song
Humming a song
Singing a song
Loving a song
Laughing a song
Singing a song
Sing the song
Song song song sing
Sing sing sing sing song



The Flesh Failures / Let the Sun Shine in

We starve-look
At one another
Short of breath
Walking proudly in our winter coats
Wearing smells from laboratories
Facing a dying nation
Of moving paper fantasy
Listening for the new told lies
With supreme visions of lonely tunes

Somewhere
Inside something there is a rush of
Greatness
Who knows what stands in front of
Our lives
I fashion my future on films in space
Silence
Tells me secretly
Everything
Everything

Manchester England England
Manchester England England
Eyes look your last
Across the Atlantic Sea
Arms take your last
embrace
And I'm a genius genius
And lips oh you the
doors of breath
I believe in God
Seal with a righteous kiss
And I believe that God believes in Claude
Seal with a righteous kiss
That's me, that's me, that's me
The rest is silence
The rest is silence
The rest is silence

[Singing]
Our space songs on a spider web sitar
Life is around you and in you
Answer for Timothy Leary, dearie

Let the sunshine
Let the sunshine in
The sunshine in
Let the sunshine
Let the sunshine in
The sunshine in
Let the sunshine
Let the sunshine in
The sun shine in...

Travail de fourmi

L'autre jour on a laissé trainer nos verres sur la petite table sous les chênes, après avoir bu un sirop pour nous remettre de notre travail en plein cagnard sur le combi. Le lendemain, les verres étaient déjà investis par les autorités locales.



Sur la terrasse, ce ne sont pas les mêmes fourmis qui viennent récupérer le corps encore frémissant d'une guêpe qui s'était approchée de trop près de la tête de mon mari. Grand mal lui en a pris.



Après quelques minutes de bataille entre les quelques-unes qui essayaient chacune de tirer la proie de leur côté, elles ont toutes abandonné sauf une, qui du coup a eu le champ libre pour l'emmener où elle le souhait sans encombre.


Cachage et appret

On a passé les dernières couches d'enduit, re-poncé à l'eau partout, lavé à grande eau, caché divers bidules, et passé une première couche d'apprêt. Tout ça pour se rendre compte que contrairement à ce qui était annoncé sur les bidons, on n'en avait pas assez pour 8m2, mais juste pour faire la moitié du toit et un bout du côté...



Ça, ce sont des photos d'hier matin. Il ne faut pas peindre après 8h du matin parce qu'ensuite il fait trop chaud.



Ce matin on a passé la fin de la couche d'apprêt, donc mainteant il est tout blanc, mais je n'ai pas encore fait les photos.


samedi 21 juillet 2007

La fonctionnaire et l'éleveuse de chèvres, 2

Et nous voilà maintenant repartis dans un rêve, l'une de ces douces rêveries qui nous reviennent régulièrement.


Et si...


Et si on avait trois sous devant nous, pas beaucoup non, juste trois sous, et que ça nous suffisait pour faire un tout petit emprunt de complément, et qu'avec ça on pouvait enfin s'acheter notre chez nous ? Quand je vois la différence de prix avec des coins comme en Bretagne, si on habitait là-bas on aurait pu acheter il y a des années déjà. Mais la Provence coûte cher, très cher, et à présent c'est vrai même dans les coins les plus reculés. Coins reculés qui nous font rêver certes (comme ce tout petit cabanon qu'on a vu à Rougon), mais qu'on ne pourrait pas habiter, pas maintenant, pas tant que je n'ai pas essayé une seconde fois, et peut-être même réussi qui sait, d'entrer dans la voie à laquelle ma formation me destine.


Dans ces moments-là je ne vois que des sacrifices : faire une croix sur une possible carrière académique si on se laissait tenter par la campagne profonde, ou bien faire une croix sur une vie dans un endroit auquel on se sent naturellement connectés si on reste proches d'une université - donc d'une (très) grande ville. C'est un peu triste, de me trouver des regrets dans tous les cas, je pourrais me dire le contraire. L'ennui c'est que le contraire est dangereux :


Décider de mettre toutes les chances de mon côté pour me trouver un bon boulot ? Concrètement ça veut dire sombrer à nouveau dans cette adrénaline intellectuelle qui m'a ruinée, ça veut dire louer éternellement quelque chose de minuscule au loyer exhorbitant parce qu'on a besoin d'un jardin, ça veut dire probablement quitter la région sous peu, déménager une fois, peut-être deux, sans même pouvoir revenir avant une dizaine d'années au moins si ça se trouve. Ça veut dire me sentir coupée, toujours, de là où je veux être. Me prendre le rouleau en pleine face, boire la tasse et me retrouver la tête dans le sable. Mais finalement c'est la seule vie que j'aie pu connaître jusqu'ici.


Et décider d'abandonner, au moins en majeure partie, toute cette vie que j'ai menée jusqu'ici ça veut dire repartir à zéro, dans l'inconnu total, sans savoir si ça me plairait, si je tiendrais le coup (on m'a tellement répété que "je ne tiendrais jamais le coup"), et surtout sans savoir au juste quoi faire. Sans plan tout à fait établi, avec tellement de possibilités... et c'est complètement effrayant, finalement, qu'il y ait tant de possibles dans cette direction. Et puis tout le monde m'a dit que tout retour en arrière était impossible et ça me travaille, même si je n'y crois pas, j'ai déjà eu l'occasion de constater l'inverse, à plusieurs reprises. Mais c'est difficile pour ces gens-là. Et puis je me demande si je considérerais un retour, le cas échéant, comme un échec (ou pas).


Ce qui est dur là-dedans c'est que rien ne m'oblige. A rien. Je peux faire un peu ce que je veux, pami ce que j'ai envie de faire (ou tout au moins d'essayer). Mais c'est tellement confortant de me dire que je vais continuer à faire ce que j'ai toujours fait, malgré tous les inconvénients que je connais. Parce que malgré eux, si j'y arrive, je sais ce que j'aurai gagné. J'aurai gagné le droit de ne plus avoir de problèmes d'argent. Je ne parle pas de gagner des milles et des cents, mais juste de quoi ne plus être éternellement harrassée par mon banquier, ne plus passer des nuits à angoisser, ne plus demander de l'aide en urgence à nos familles. J'aurai gagné aussi une reconnaissance de ce que j'ai fait jusqu'à présent. (Un peu dérisoire, hein ? J'y suis pour rien, je défriche pour l'instant.) J'aurai gagné le droit d'enseigner à peu près librement, et j'aime enseigner, c'est important pour moi. La recherche, je suis en train de revenir dessus, ça me fatigue de plus en plus (même si ça me plaît toujours quand-même, mais je constate qu'il peut y avoir plein de façons de retrouver ce sentiment génial de la recherche, différemment). C'est un chemin que j'ai déjà parcouru en partie, je sais à peu près de quoi il est composé. Et j'ai une peur bleue que si jamais je le quitte, je me retrouve dans quelque chose que j'estime pire.


Quand j'y pense, quand je liste ce que je vois comme avantages et inconvénients de chacune des situations possibles, je me dis que ça ne souffre même pas la comparaison, qu'en réalité c'est tout choisi depuis des lustres dans ma tête. Et alors je me dis que je ne dois pas décider, pas encore, parce que je n'y vois pas encore assez clair, je n'ai pas encore assez de recul. C'est drôle, tous ces gens qui disent qu'il suffit de choisir et qu'ensuite il n'y a plus qu'à y aller, que choisir ça n'est pas si difficile que ça, que c'est de ne pas choisir qui est le plus difficile. Moi je trouve ça infiniment compliqué de choisir ; ne serait-ce que peser objectivement, ou plutôt honnêtement le pour et le contre, je n'arrive pas à le faire, je n'arrive pas à savoir quand je suis complètement honnête ou non.


Et là je repense à un billet que j'avais écrit sur ce même thème il y a quelques mois. Je me souviens que j'avais déclaré avoir pris ma décision. Et si j'avais gagné une somme d'argent suffisamment importante pour me mettre hors du besoin de travailler pour payer ma pitence, une fois que j'aurais passé les premiers temps à dépenser pour telle et telle chose, pour payer des cadeaux aux êtres chers, pour ce genre de chose, alors à quoi est-ce que j'aurais envie de passer mes journées ? Et j'avais répondu à faire de la recherche et de l'enseignement.


A vrai dire, quand je vois aujourd'hui dans quel état ça m'a mise, et quand je vois autour de moi que c'est un peu pareil pour tout le monde, je me demande si c'est vraiment ce que j'ai envie de faire. Je sais, pour l'avoir vécu, que le danger d'exercer un job par passion est de ne plus faire la différence entre travail et loisir, et de risquer à presque tous les coups de se noyer dedans. On travaille trop, on tient le coup parce qu'on se dit qu'après tout c'est quelque chose qu'on aime, et on ne voit pas que l'on est en train de se laisser dévorer par une vie monochrome.


Quand je relis le début de ce billet j'y vois que ma décision est théoriquement prise : reprendre mon activité habituelle l'an prochain, essayer une nouvelle fois, et si ça ne marche toujours pas alors (et alors seulement) aviser. Et pourtant, je n'arrive pas à me dire que c'est là la solution. Ça ne me donne pas l'impression d'une juste décision prise. De quelque chose qui me satisfait et me soulage, qui me permet d'envisager l'avenir proche sous une forme qui m'enthousiasme ou me convient. Chaque jour qui passe je constate que je suis encore plus usée par mes dernières années que je l'imaginais. Chaque jour qui vient je sens monter en moi un appel de plus en plus poignant d'une autre vie, d'un autre quotidien, d'autres activités plus réelles, plus réalistes, plus proches de ce que j'entends par vivre.


Alors je me pose une question à laquelle je n'ai pas de réponse pour le moment : Et si l'année prochaine, pendant mon chômage, au lieu de reprendre la recherche de plus belle, j'en profitais pour tester une toute autre vie ? Je n'aurais plus uniquement ces quelques deux mois d'été pour me remettre en selle avant de reprendre la bataille, et un on décompresse et deux on se reconstruit et un allez plus vite que ça et deux l'horloge tourne ma bonne dame et un il te reste tant de temps et deux qu'est-ce que tu as fait jusqu'à présent ? Et si j'en avais marre entre temps, si j'avais envie de reprendre la recherche, je pourrais toujours alors. Il faudrait que je me refasse accepter par les miens, mais je ne crois pas que ça serait complètement impossible. Enfin, on ne peut jamais savoir mais on peut avoir une petite idée. Et si je me donnais le temps qu'il me faut, plutôt que le temps que l'administration impose indifféremment à tous ?


Ne pas être inflexible sur ce dont j'ai envie, quelque part, ça devrait me permettre d'accepter tout simplement ce qui se propose. Mais j'ai pu remarquer que pour que certaines catégories de choses puissent se présenter, il faut savoir se trouver au bon endroit, au bon moment. Et donc savoir un minimum dans quelle direction on veut aller.


Finalement ça doit être vrai, que choisir est plus simple que de ne pas choisir.

vendredi 20 juillet 2007

La pensée du jour

Un scientifique n'est pas quelqu'un qui fait de la politique avec des moyens politiques ; c'est quelqu'un qui fait de la politique avec d'autres moyens.

Bruno Latour, Le métier de chercheur : regard d'un anthropologue, INRA éditions, 2001, p. 78.


Trouvé chez Enro.

jeudi 19 juillet 2007

Colle en tas : La véritable mirza

Si gentiment invitée par la douce Meerkat, comment refuser de participer à un fantastique (et néanmoins tout à fait inutile, donc résolument immanquable) concours de chatons organisé par Raph de chez Bon pour ton poil ?



Me voici me voilà donc, commençant par parcourir les propositions des autres participants, à la recherche d'idées, et si possibles d'idées qui n'ont pas déjà été exploitées, à choisir. Et puis je me dis que ça va être l'occasion pour moi de révéler ici l'une des plus grandes impostures de l'histoire de la blogosphère. Et par la même de créer une nouvelle catégorie pour le concours : celle du ragot de chatière.


En effet je m'en vais vous avouer que, bien malheureusement et contrairement à ce que vous auriez pu imaginer dans un élan de confiance aveugle, mirza, ce n'est pas vraiment moi.


Enfin plus exactement, la mirza qui vous écrit ici c'est bien moi, mais j'ai opéré à une cruelle usurpation d'identité. La vraie mirza, dans la vraie vie qui prend place tout autour de cette machine qui nous sert à échanger images et idées, ce n'est pas moi, c'est mon chat.


Alors laissez-moi profiter de cette occasion pour vous présenter ici la véritable mirza.



Celle-ci vous l'avez déjà vue. Je la remets parce que mirza aime les cabanes. Surtout les cabanes sur lesquelles les humains s'asseoient et peuvent ainsi la protéger de tout le poids de leur humble postérieur de bipède imberbe. Elle a vite compris que notre témérité s'arrêtait à une présence passive (qui certes, jusqu'à présent, lui a suffit).



Mirza commence à être un vieux chat de 10 ans (et tant pis pour le concours de chaton, les seuls chatons que j'aurais pu avoir sous la main ç'aurait été des inflorescences de noisettier, mais c'est même plus la saison, alors je fais avec ce que j'ai). Elle a donc accumulé une longue et riche expérience sur les divers lieux et postures possibles de sieste. Celle-ci semble lui réussir assez bien puisqu'elle l'emploie régulièrement. C'est le cas au moment où je vous écris, par exemple. Tout comme ça l'était ce matin pendant que je faisais mon tour de blogs.



Mirza est un tout petit chat ("la maquette de chat", qu'on la surnomme). Et quand elle n'est pas cachée sous une chaise, un fauteuil, un buisson, elle aime aussi être perchée sur un bras de canapé, un coin de table. Depuis quelques années elle a arrêté de chercher les endroits les plus insolites (rebord de cheminée, lavabo,...) : pratiquerait-elle la simplicité volontaire sur l'exemple de sa maîtresse ?


Mais n'allez pas croire qu'elle dort tout le temps : Mirza sait aussi se laver. Mais surtout, mirza sait prendre la pause. Ce qu'elle fait avec une élégance particulière qui toujours me fait fondre. Elle a les moustaches tellement longues qu'on pourrait les lui tresser derrière la tête (et non, je n'ai jamais essayé). Elle a d'immenses yeux verts-chatains et un bout du nez tout rose, tout ça cerclé de noir. Elle a de long poils tous doux et multicolores. Elle a les pougnettes toutes roses et elle aime pas qu'on glisse son doigt au milieu, alors elle secoue sa patte. Elle dort souvent avec la tête renversée ; parfois même, elle se tient assise avec la tête à l'envers. Elle a une longue queue très poilue qui aime venir chatouiller de toute sa légereté le menton de ses hôtes patients et compréhensifs (et parfois même consentants, les bougres).



Accessoirement, elle sait aussi chasser, ce qui pourrait sembler étonnant venant de cette damoiselle aux allures franchement aristocratiques qui est née et a passé les premières années de sa vie dans un appartement. La première fois qu'elle a mis le pied sur la vraie terre, c'était en hiver et il avait neigé. Elle a sauté du rebord de la fenêtre et s'est immédiatement enfoncée dans cette substance blanche et froide et, tout à coup paralysée dans son élan, elle a tourné la tête vers nous d'un air de profond dégoût. Elle a sauté en arrière en secouant une à une ses pattes pleines de neige, jusqu'au rebord de la fenêtre.


Mais depuis ce premier contact elle s'est habituée. Elle nous ramène de nombreuses proies de chasse. Parfois juste les meilleurs morceaux (tripes etc.) qu'elle dépose consciencieusement sur le bord de la porte d'entrée, parfois des souris vivantes qu'elle libère dans le salon (après avoir poussé le long et profond "mwwwwôôou" du chat à la gueule pleine). Elle tord le cou aux lézards verts, décapite les musaraignes sans les manger, mais voue une passion sans bornes aux souris. Elle n'a ramené que très peu d'oiseaux, sans doute trouve-t-elle suffisamment de mets délicieux au sol. Et elle a une notion de la hiérarchie tellement développée que la dernière fois qu'elle a trouvé une souris, elle l'a offerte en offrande non pas à moi... mais à ma chienne. Qui l'a fort bien pris, mais a eu quelque difficulté à comprendre que le but du jeu était finalement de manger le jouet.


Voilà la vraie mirza de la vraie vie.


Alors que dans le virtuel, mirza ne ressemble pas du tout à ceci, mais plutôt à cela :



Ce qui, force est de le reconnaître, n'a pas grand-chose à voir avec le chat précédent. Si ce n'est que le jour où j'ai cherché un pseudo en urgence et en peine d'inspiration, elle était comme à son habitude couchée sur mes genoux... voilà l'origine de l'odieux crime.


Et notez bien que moi-même, qui ai certes lâchement piqué l'identité de mon chat en guise de sobriquet électronique, je ne ressemble pas à ça non plus dans la réalité !


Pour finir cette histoire de chat, je propose de clore l'exercice par un cliché d'arbre à chats (Tilia felis).



Et encore je n'ai pas été assez rapide pour saisir l'appareil photo : deux fruits, sans doute déjà trop mûrs, étaient descendus de l'arbre entre temps...

mercredi 18 juillet 2007

Entreprendre, abandonner, et recommencer de plus belle

J'ai plutôt le moral ce matin, mais malgré tout je constate qu'en ce moment, je suis tellement à plat que tout ce que je me débats pour entreprendre retombe comme un soufflé au bout de quelques jours. Le yoga, le ménage, toutes les bonnes résolutions. Même le dessin, ça fait deux jours que j'en ai pas fait. J'arrive à m'y tenir quelques jours et puis d'un coup, plus moyen.


Disons que c'est pas grave, que c'est normal, et que c'est à force d'essayer que je vais y arriver. Mais n'empêche que ce n'est pas tous les jours encourageant, du coup. Et puis ça me fait culpabiliser, de voir le temps des vacances qui passe et que je ne fais pas tout ce que je voulais faire, de voir que je passe le plus clair de mes journées à ne rien faire, à n'avoir envie de trop rien, ou plutôt à avoir envie de faire des choses mais à ne pas parvenir à les faire, simplement.


D'un côté je me dis que je devrais me forcer, de l'autre que je me suis déjà assez forcée comme ça et qu'il faut que je laisse les choses revenir à leur rythme. Et puis tout ça fait tellement de choses que je ne sais pas où donner de la tête - quand j'essaie d'en donner.


Bon. Y'a plus de café, je vais en refaire.


Et puis... même si je ne tiens pas mes bonnes résolutions, je fais quelques trucs tous les jours. Pas beaucoup, pas "ce que je voudrais" (dans un monde idéal), mais c'est déjà ça. De toute façon c'est comme ça.

mardi 17 juillet 2007

Esbjorn Svensson Trio

Juste pour le plaisir, j'emprunte à jm l'idée de la barre de vidéos sur le côté, pour quelques jours, le temps d'y afficher quelques vidéos d'Esbjorn Svensson Trio.


Ecoutez, écoutez pour voir...

Mirza 2.0

Suite de ce billet...


Donc je me suis réinscrite, et je ne le regrette pas. Ce n'est pas tant pour le forum en lui-même, qui a, il faut le dire, bien changé. Et un très grand nombre de mes "collègues" ont +/- disparu de la surface des discussions. Mais beaucoup m'ont vue revenir tout de même, et m'ont contactée, et j'ai eu tout plein de nouvelles.


Un couple qui vient d'avoir un bout de chou, un autre couple qui envisage de faire un petit tour de France et voudrait passer nous faire un coucou, et puis les retrouvailles avec plein de gens avec qui j'appréciais tant de discuter, de réfléchir, à qui j'aimais demander des conseils. Quelques-uns dont je n'avais aucun moyen de les contacter en-dehors du forum et qui me manquaient, pour leur pertinence, pour leur expérience.


Et puis la diversité des gens (et donc des points de vue et des sujets) sur ce forum. Assez incroyable que ça tienne le coup, malgré tout. Et pourtant ça tient (pas toujours parfaitement, mais tout de même).


Donc je suis contente, même si je sais que j'interviendrai moins, qu'il y a pas mal de discussions auxquelles je refuse de participer parce que je sais où ça va mener, et aussi qu'il y a des membres dont je refuse de lire les posts (pour les mêmes raisons).

lundi 16 juillet 2007

Enduire & poncer...

On a un peu laissé en plan la réparation du Combi pendant quelques temps, mais depuis peu ça nous a repris. On a donc poncé, enduit, re-poncé, re-enduit, re-re-poncé, re-re-enduit, re-re-re-poncé à l'eau,... pour réaliser que le dernier enduit que l'on a mis était d'une qualité pitoyable (et c'est peu de le dire). Il s'effrite et fait des bulles. Résulat : il faut l'enlever et en remettre à la place. Et re-poncer, évidemment !



Le résultat c'est que le Combi, pour l'instant, il est multicolore.



La suite du programme :


  • Boucher les trous dans le plancher à l'intérieur,

  • Poser l'isolation intérieure (avec de la cellulose qu'on avait achetée il y a longtemps sur une foire bio) et le cas échéant refaire les panneaux (qui sont tous dégueulasses, déformés et déchirés),

  • Poncer l'intérieur (chouette...),

  • Tout cacher dedans et dehors,

  • Fabriquer une tente de fortune,

  • Peindre ! Dedans et dehors,

  • Nettoyer intégralement le moteur (qui est tout sale),

  • Changer deux-trois pièces mécaniques,

  • Aménager l'intérieur...


Moralité : il n'est pas encore prêt, loin de là. P't'êt' même qu'on pourra pas encore partir dans le Verdon avec cet été. Mais on y arrivera. Un jour. Si si. Pour l'automne au pire. Et ce jour-là, on pourra en être fiers, de notre titi combi tout beau tout neuf (et qui consommera très raisonnablement).

dimanche 15 juillet 2007

Le tour du jardin, 12

Maintenant que j'ai récupéré mon appareil photo numérique je vais pouvoir à nouveau vous innonder d'images :-) Voici donc un tour du jardin en fin de journée.


Pour commencer, je vois que le filaire à feuilles étroites a fait des fruits. Presque aussi petits que ses fleurs.



Et au pied du filaire je croise un animal sauvage à l'air fort menaçant (vous trouvez pas ?). Je m'en éloigne sur la pointe des pieds, craignant de me faire attaquer par surprise...



Une petite vue sur le paysage en passant, pour le plaisir. Sacré pays de vigne, quand-même.



L'arme du futur crime : ça fait plusieurs jours que l'un des vignerons a commencé à arroser. Hier il a mis son attirail en place au-dessus de la maison. Les tuyaux longent le jardin sous les chênes, bientôt il nous demandera s'il peut traverser au milieu de la pelouse pour arroser de l'autre côté.



En fin de journée, les abeilles laissent place aux bourdons sur les lavandes.



Des cucurbitacées surprise.



A la fin de l'hiver on avait semé moult sortes de courges et potirons, mais très peu ont poussé. En outre, comme on est des gros malins, on n'avait pas noté qui était semé où, et pour arranger les choses on a mélangé les pots à plusieurs reprises pour les déplacer. Résulat : on en a bien quelques-unes qui ont finalement levé leur nez mais on ne sait pas lequelles. Devinez ce que peut-être la photo ci-dessus ? (je note les pronostics, réponse dès qu'on aura un fruit...)


Sur un autre pied (qui n'est pas de la même espèce) on a déjà un petit fruit : il semble que ça soit un patidou.



Le pommier va toujours bien, et ses fruits ont encore grossi et pris quelques couleurs, mais il n'est pas du tout certain que l'on puisse en manger un seul vu qu'ils ont une fâcheuse tendance à se faire attaquer par tout ce qui bouge. Mais alors, ils sont énormes pour une espèce sauvage ! Ou alors c'était un pommier d'élevage, mais vu où on l'a trouvé et dans quel état, c'est étonnant (ou alors c'est bien triste).



Côté tomates, on a 6 pieds qui croulent sous les fruits (deux roma, deux coeur de boeuf et deux on-ne-sait-pas-quoi, c'était censé ête des russes mais ça n'y ressemble pas du tout) ; puis quelques pieds qui commencent à peine à faire des fruits, et entre les deux on a 6 autres pieds que l'on avait achetés au marché de Gardanne sans savoir ce que c'était. Voilà ce que ça donne :



Cette fois-ci, ça serait des russes que ça ne m'étonnerait pas.


Un piment doux qui se gratte la tête.



A ce propos, j'ai une question pour les cultivateurs de poivrons divers et variés (les poivrons, pas les cultivateurs) : on a deux pieds qui croulent sous les fruits. Ils sont relativement gros, pas autant que les énormes choses pleines d'eau qu'on trouve dans les supermachés mais quand-même assez conséquents. Et ils ne font plus de fleurs. Alors je me demande s'il ne faudrait pas cueillir les plus gros fruits, question de laisser grossir les suivants, voire même éventuellement de laisser refleurir la plante. Mais est-ce que ça fonctionne comme ça, ou alors est-ce que quoi qu'il arrive mes plants de refleuriront pas ?


Sortie du potager, sur le rebord, voici un (savant) mélange sauvage constitué d'un énorme plantain et d'une scabieuse fânés, le tout habilement parsemé de quelques escargots. J'adore l'ensemble de formes et de couleurs que ça fait.


Dessin du jour

Je vous épargne celui d'hier parce qu'il était vraiment complètement râté. Voici ma production du jour (crayon et aquarelle).



C'est une reproduction d'une photo de cette balade-là, et j'ai fait une grille pour la redessiner (je ne suis pas si forte que ça pour les proportions !).

Sous les chenes

Ce que c'est bon de retrouver son appareil photo numérique... avec tous les réglages !


Adrénaline

Ça fait quelques temps maintenant que je répète souvent que je n'arrive pas à me remettre aux trucs de la vie de la maison (ménage, pain, cuisine, etc.), à entreprendre et à continuer des activités personnelles de pur plaisir (yoga notamment, mais aussi dessin et compagnie), et surtout, surtout, à dormir correctement (pas moyen de trouver le sommeil, cauchemars qui me réveillent en sursaut, aucune sensation d'être reposée).


J'en parlais avec mon acuponctrice que j'ai revue cette semaine, et je lui disais que quand-même, ça fait plus d'un mois que je suis +/- en vacances ou tout au moins en repos par rapport à mon rythme habituel, et elle me répondait que ça n'était pas étonnant vu depuis combien d'années je n'avais pas complètement décompressé, et que mes deux mois de vacances c'était un strict minimum pour commencer à me reposer vraiment.


J'ai calculé vite fait : ça fait 7 ans en fait. Il y a eu mes 4 ans de thèse + cette année d'Ater nomade ; avant c'était l'année de mon DEA, entre les deux j'avais passé l'été à faire un petit contrat dans mon labo ; et l'année précédente c'était mon année de maîtrise, que j'avais finie de rédiger quelques semaines avant de commencer le DEA. (Et à bien y réfléchir, même depuis mon DEUG je n'ai jamais vraiment arrêté de travailler...) Pendant ces 7 (à 10) ans j'ai bien pris quelques vacances, mais qui avaient plus la forme de quelques jours de congés qui ressemblaient à s'y méprendre à ce que je ressens aujourd'hui : je passais une petite semaine à ne pas dormir, à ne rien arriver à faire, à m'en vouloir parce que je ne reprenais pas pied. L'été dernier on a pris une semaine de vacances où l'on est partis dans le pays basque, ça m'a fait beaucoup de bien mais je n'avais commencé à faire de "vraies" nuits qu'arrivés au vendredi...


Et là je comprends une chose : je suis en manque d'adrénaline. Depuis ces 7 ans, et de plus en plus chaque année, j'avais 1000 trucs urgents à faire à la fois, je croulais (parfois littéralement) sous le travail. Et puis que j'ai fini mes cours et mes auditions, plus rien. Le vide. Le calme plat.


Donc... me reste à trouver une alternative à l'adrénaline.

samedi 14 juillet 2007

Deux mois pour...

En naviguant au gré des blogs (et je serais malheureusement bien en peine de retracer le chemin cette fois), j'ai trouvé ça :



Et j'ai trouvé l'idée proprement, simplement, évidemment géniale.


Dont acte.


Et donc, voici voilà, depuis deux jours j'ai commencé à m'obliger à faire un dessin par jour. Ça peut représenter n'importe quoi, ça peut être fait selon la méthode dont j'ai envie à ce moment-là, il me faut juste un dessin par jour. Et puis on verra bien l'évolution.


Il me faut avouer tout de suite que j'ai déjà dessiné. Pas quand j'étais petite, là j'étais toujours nulle. Mais il y a un peu moins de 10 ans, je m'y étais mise un peu. Et je commençais à m'en sortir pas trop mal. Mais depuis j'ai complètement arrêté, et à chaque fois que je veux reprendre je suis dégoûtée par la difficulté de la chose, le fait que je sois toute rouillée. L'idée pour moi, est d'essayer de retrouver ma facilité d'avant, même si je ne pars pas du zéro absolu, et même si je n'arrive pas à faire du grand art. Ce n'est pas le but. Je veux uniquement me décoincer un peu.


Alors voilà. J'ai commencé il y a 2 jours le jeudi 12 juillet, dont je tâcherai de m'astreindre au rythme d'un dessin par jour jusqu'au mardi 11 septembre. Et voici mes deux premières "oeuvres" (tadaaaam !!).



Jeudi 12 juillet



Les tongs de mon chéri.


Un stylo bille, un bloc notes... pendant l'apéro sur le canapé de la terrasse. Il y avait ses tongs qui trainaient sur le bord. J'ai rajouté l'aquarelle cet après-midi.



Vendredi 13 juillet



La guitare de mon chéri.


Ça c'était hier soir, avant le dîner. Même stylo, même carnet, mais dans le salon. C'est une vieille Höfner qu'il a toute refaite quand il l'a achetée. Et puis tant que j'y étais tout à l'heure, je lui ai mis aussi une touche de couleur mais je ne suis pas très contente du résultat :



Me reste à faire celui d'aujourd'hui...



- - - - - - - -


Vous remarquerez au passage que je n'ai pas scanné mes dessins... je les ai photographiés ! Oui parce que je viens d'aller chercher mon appareil au magasin, il est déjà réparé !

Reviendra, reviendra pas ?

Il y a quelques jours, Apprentie (encore elle !) a publié un billet. Dans ce billet, il y a un lien vers un texte qui avait été publié sur Onpeutlefaire.com (OPLF de son petit nom).



Et voilà qu'en lisant le titre du texte ça me rappelle quelque chose... et voilà qu'en cliquant sur le lien je me retrouve dans "mon ancien monde virtuel". Ce texte avait été mis en ligne pendant la période où j'officiais à OPLF. Et voilà que je retrouve le sujet du forum dédié au débat sur ce texte. Et que je relis mes interventions (et celles des autres, évidemment !). Et ça me rappelle plein de (plutôt bons) souvenirs.


J'ai pratiqué OPLF pendant presque deux ans, à quelques jours près. Très pratiqué - trop pratiqué : je m'y connectais beaucoup trop souvent et y participais hyper-activement. En quelques mois j'avais écrasé le nombre total de messages des autres, même des plus anciens... et je ne le faisais même pas exprès. J'étais tellement présente qu'au bout de relativement peu de temps, le propriétaire du forum m'a proposé de rejoindre l'équipe des modérateurs, ce que j'ai accepté (j'étais trop contente). Et j'ai ainsi participé et modéré pendant un certain temps. J'avais même co-créé un site alternatif, l'Amicale OPLF, où l'on avait commencé à placer des choses que l'on avait envie de mettre en ligne mais qui ne relevaient pas vraiment du forum, ou bien des textes rédigés à plusieurs mains par les membres du forum et basés sur les échanges que l'on y faisait (notamment un guide technique pratique des coupes menstruelles qui a depuis été rappatrié sur OPLF). Signe du sort?, du jour au lendemain le site a été suspendu par l'hébergeur pour de fausses raisons, et l'on n'a jamais pu régler le problème.


J'aimais ce lieu d'échages, parce qu'on y croisait beaucoup de monde, parce que parmi ces gens il y a avait une considérable diversité, et puis, avouons-le aussi, parce que ça me faisait une agréable échappatoire à ma thèse à l'époque...


Mais, il y a un mais.


Il y avait un problème de fond. OPLF est un site/forum qui s'intéresse à des actions. Et moi, je n'ai jamais pu agir sans avoir longuement réfléchi avant. Et puis surtout, un forum qui parle d'action, c'est un forum qui parle d'actions, pas qui agit directement : donc je parlais beaucoup. Je me creusais la tête et j'y mettais beaucoup d'énergie, pour faire le tour d'un sujet, essayer de le considérer sous plusieurs angles différents, bien saisir tous les tenants et aboutissants de chaque action que l'on pouvait entreprendre. Et ça ne plaisait pas à tout le monde.


Que certaines choses ne plaisent pas à tout le monde, c'est toujours inévitable, certes. Oui mais c'est devenu sacrément compliqué le jour où j'ai commencé à me prendre le bec avec l'un des membres. Je ne sais pas très exactement ce qui s'est passé (plus exactement je soupçonne très fortement qu'il s'est passé des choses au-delà du forum lui-même entre les membres impliqués mais j'igonre quoi au juste), mais à partir de là tout a été très vite : sur un prétexte que j'ai estimé fallacieux on m'a conseillé de quitter l'équipe de modération. Et, parce que je trouvais ça injuste, je l'ai fait remarquer. C'est mal passé. On s'est engueulés. J'ai demandé la suppression de mon compte. J'ai fait un post d'adieu, j'ai pris mes cliques et mes claques (avec une sauvegarde des messages persos, y compris ceux des enguelades avec le chef) et je suis partie.


C'était tout début novembre 2006.


Depuis je n'y suis retournée que comme ça, par hasard, en cliquant sur des liens. Et là, en me retrouvant là-bas, ça m'a manqué. Alors je me suis recréé un compte et j'ai parcouru les sujets.


Quand j'ai quitté le forum, il n'y avait pas qu'à moi que l'on "reprochait" (indirectement) certains comportements, il y avait, en gros, tout un groupe dont je faisais partie. Et le jour où j'ai anoncé ma demande de suppression de compte deux autres ont fait de même, plus un qui a entammé une "grève contre la Ludocratie". D'autres m'ont envoyé des messages de soutien, ont exprimé leur déception que l'on parte tous, comme ça.


Il y a avait toute une troupe de gens que j'appréciais beaucoup dans ce forum, avec qui j'avais des échanges particulièrement enrichissants. Des perles. Et ils me manquent. Parmi eux, les ceusses qui ont quitté le forum en même temps que moi.


Et voilà qu'hier en parcourant le forum je vois que ces personnes se sont réinscrites. Et ça commence à me démanger...


Et voilà que ce matin, je vois que j'ai reçu un message personnel de l'un des membres du forum que j'appréciais le plus, et qui m'a vue apparaître dans les membres et m'a contactée immédiatement. Et ça me démange de plus en plus...


Bref. Je ne sais pas si je me remets à y participer ou pas. Qu'en pensez-vous ?

vendredi 13 juillet 2007

Ce que...

Comme je l'avais fait il y a quelques temps.



...je lis


L'ours, histoire d'un roi déchu, de Michel Pastoureau.



J'en avais entendu parler sur Inter à sa sortie, et puis ça faisait longtemps que je le voyais mis en exergue à l'entrée de la bib' et j'avais super envie de l'emprunter. C'est chose faite, et ça a l'air bien comme tout.



...j'écoute


Ça varie un peu, mais principalement Viaticum, par Esbjorn Svensson Trio.



Il date d'il y a quelques années déjà, mais cet album est une merveille, je ne m'en lasse pas.



...je me dis


Qu'il faudrait que je fasse un petit coup de ménage.



Parce que ma mère arrive dans 40 ou 50 minutes et qu'elle va encore réprimer une drôle de moue quand elle verra l'état de la maison, qui ne lui convient pas. En ce moment c'est particulièrement fatiguant, le chien perd tous ses poils, et même en passant le balai tous les jours il y a plein de moutons (de poils!) dans les coins... et puis un peu de vaisselle qui traîne, et des fringues dans la chambre, et... enfin bref. Ça a été pire, mais ça a été mieux aussi.



...je vois


Que j'ai la chair de poule.



Pas qu'il fasse particulièrement froid, mais le matin c'est toujours comme ça. C'est quand mon corps se réveille. Je mettrais bien un pull mais dès que je vais bouger de l'ordi j'aurai trop chaud. Et puis même là, en fait, j'ai déjà chaud... mais avec la chair de poule.



...je sens


Le pshitt anti-bestioles.



Parce que mon mari a la fichue habitude d'utiliser ce machin beaucoup trop souvent à mon goût. Là ce matin, on a des genres de guêpes fouisseuses qui entrent dans la maison. On a plusieurs espèces de guêpes à la maison, dont celles-ci, qui n'ont franchement pas l'air sympathique il faut l'avouer. Elles rôdent sans arrêt autour de la terrasse parce qu'elles chassent les grosses araignées qui y nichent, pour les parasiter en leur injectant leurs oeufs.


On en a d'autres qui font ça dans les chenilles. Elles les chopent, leur injectent un truc paralysant, et les emmènent jusqu'à leur terrier (parce qu'elles nichent dans la terre, elles).


Celle de ce matin est noire avec l'abdomen rouge foncé, assez rapide, et avec un dard proportionnellement énorme par rapport à son corps pas si grand que ça.

jeudi 12 juillet 2007

Gédéon le hérisson tout rond

Hier soir. On sortait de chez nos amis. On longeait leur immeuble, perdu au beau milieu d'une forêt de béton, dans un vieux quartier pas très favorisé des bords de la ville. Sur le côté gauche une file de voitures garées, sur le côté droit une petite plate-bande avec trois buissons qui se courent après sur la terre nue.


On entend fouisser au pied d'un arbuste. C'est un hérisson. Un gros !


Alors... on l'a emmené avec nous à la maison.


J'espère qu'on n'a pas fait de bêtise en faisant ça, mais en tout cas j'espère surtout qu'il sera mieux ici dans la verdure campagnarde plutôt que perdu dans les HLM urbains. Et accessoirement, qu'il nous débarrasera des scolopendres...


Nous avons donc un nouveau membre dans la famille Irza : Gédéon le hérisson. Vous pensez bien que je ne l'ai pas encore photographié : j'imagine que pour le moment qu'on l'a assez traumatisé comme ça en le baladant la nuit dernière. En tout cas il est assez gros et il a un bout du nez tout pointu. On l'a tendrement déposé au pied d'un gros filaire bien fourni et sous les chênes donc non loin d'une bonne source d'insectes, en croisant les doigts pour qu'il s'y plaise assez et qu'il en fasse sa nouvelle maison.