mercredi 31 octobre 2007

La larme à l'âme

Ceci est un billet très, très personnel et qui ne veut surtout pas être une reproduction exacte de la réalité. Juste une collection d'impressions, de sentiments, d'émotions à vif. A vif parce que c'est exactement ça.



Il y a bientôt un an j'ai appris la nouvelle. Je n'étais jamais là parce que tout le temps en vadrouille au bout du monde, je n'ai rien vu venir, mais comment peut-on voir venir une chose pareille, même quand on l'a sous le nez c'est connu que l'on ne voit rien, que l'on ne comprend rien, que l'on se laisse surprendre, d'ailleurs même ceux qui étaient autour d'elle n'ont rien vu.


En fait, je ne l'ai même pas su tout de suite. Parce que ça ne se dit pas et que peu de gens l'ont su, au compte-gouttes. Et comme je n'étais pas là... Et puis un jour, quelques mois plus tard, j'ai pris une bière avec elle et c'est là qu'elle m'a tout raconté. Forte (enfin... "forte", drôle de mot en l'occurrence) de mes quelques rares expériences pouvant plus ou moins approcher de ça, j'ai essayé de la faire parler, de partager ce que je pouvais, avec douceur et tendresse, parce que parler ça cicatrise toujours, au moins un peu. Et puis que pouvais-je faire ? Il s'agit d'elle, pas de moi. Ça, il faut bien le garder à l'esprit.


Et puis toujours, elle ici, moi en constant chemin entre ici et là-bas, pas le temps, pas le temps, la fatigue, mille et mille choses à faire, et puis progressivement au cours de l'année cette dépression qui m'a grignotée jusqu'à ce que je ne puisse plus l'ignorer, et je ne pouvais pas aller la voir, pas de voiture, pas de temps, pas d'énergie, une peur bleue (et tellement conne ma parole !) de l'y voir, de m'y voir. Je prenais des nouvelles par d'autres. La faisais embrasser pour moi.


Je l'ai vue cet été. Ce n'était pas la forme mais elle avait un petit sourire, un sourire de confiance. De protection aussi parce que je crois qu'elle l'a toujours porté celui-là, mais plus ou moins suivant les personnes avec qui elle était. Je me disais que c'était sur les rails, tout ça.


Quelques temps plus tard, nouvelle tentative de la voir mais plus moyen. Quelques infos reçues d'elle et d'autres, j'apprends les dernières nouvelles. Va pas. Pas du tout. La cata. Retour juste après la case départ.


Je l'appelle. Non, même pas ! C'est elle qui m'appelle. Parce qu'elle vient d'apprendre que j'ai eu mon postdoc et qu'elle veut me féliciter. Quelle vieille conne je suis. Je lui avais dit que j'irais la voir, que j'allais avoir bientôt une voiture et que dès que je l'avais je la rappelais pour lui dire quand je venais, et puis la voiture a mis plus de temps que prévu à être utilisable (elle ne l'est d'ailleurs pas encore tout à fait), et puis le temps est passé et je ne l'ai pas rappelée. Quelle conne, mais quelle conne. On n'a jamais le temps, moi pas plus qu'une autre, j'aurais pu, j'aurais dû, pourquoi est-ce que j'ai bien pu la laisser tomber comme ça. S'il y avait un moment, une personne auprès de qui faire un petit effort c'était elle, maintenant.


Je viens d'avoir des amis communs au téléphone. On ne sait pas ce qu'il en est exactement, on a entamé un relais téléphonique d'urgence. Et là, tout d'un coup, au fond de mes tripes j'ai un coup de poignard qui ouvre un grand vide. C'est moi qui l'ai mis ce coup. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi faire, je sais qu'il n'y a rien à faire, je revois des images d'elle, ses rires presque aussi forts que les miens dans les couloirs, sa collection de chaussures, sa façon de refuser d'aller fumer sa clope au rez-de-chaussée, sa façon de s'asseoir exactement comme moi pendant les réunions, jusqu'aux petites couettes brunes qu'elle arborait pendant le tout premier cours qu'elle m'avait fait, quand je commençais mes études, avec son pull Chipie en laine avec le petit chien de la marque dessus. Son accent magnifique, ses remarques vraies, son tempérament vibrant. Ses blagues, son chien amoureux de notre chienne, son amour pour les séries américaines. Cet apéro qu'on avait fait à la maison, il y a bien longtemps, où on avait tellement ri. Les délicieuses bouteilles de Château Simone qu'elle nous avait offertes. Son rire encore, son débit de parole si rapide et si reconnaissable, ses intonations sincères. Tout ça passe au kaléidoscope des dernières nouvelles. D'une remarque que l'un de nous a eues, que ça finira par arriver de toute façon. Je ne le veux pas. Je ne peux pas l'accepter. Je ne peux pas l'accepter pour y avoir pensé moi-même, en mon temps, aussi, bien sûr, qui ne l'a pas fait ?


Là tout de suite je voudrais la voir et lui dire que je l'aime, juste ça, même si ce n'est pas le truc le plus important pour sa vie, ben dans notre relation entre elle et moi, si peu étroite soit-elle, c'est ce que je ressens. Mais même ça je ne peux pas le faire. Qu'on me laisse lui dire que je l'aime.

mardi 30 octobre 2007

Escapade chez les ventres nègres

Ça faisait au moins 3 semaines qu'on n'y était pas allés : une torture. Mais on se réservait l'un des moments les plus délicieux de l'année : la Journée Paysanne pendant les Automnales de la Palud sur Verdon.


L'occasion de refaire une petite série de photos aussi. Pas de quoi sauter au plafond non plus, mais ce pays est tellement beau. Animations villageoises et couleurs d'automne cette fois-ci.


Avant d'arriver à la Palud, déjeuner à mi-chemin au bord des basses gorges à Quinson, puis petit café réglementaire au-dessus de l'eau. Le niveau est bas, les herbes sortent de l'eau.



Les loueurs de canoés sont toujours là, mais pas les clients. Même les canards sont allés voir ailleurs. Quelques grands-parents qui piquent-niquent au bord de l'eau avec leurs petits-enfants. Et puis un gars ventripotent qui vient se garer à un mètre de l'eau... pour faire les niveaux de sa voiture. Ma foi, autant le faire dans un cadre agréable, disons.



Il fait un temps absolument magnifique. Exactement comme l'an dernier à la même date.



On passe au-dessus du lac de Sainte Croix scintillant et tellement vide en cette saison.



Une seconde vue, floue parce que prise en voiture (et ça sauuuute sur la route des gorges), mais je trouve que les couleurs sont tellement incroyables que je ne résiste pas à l'envie de la montrer.



Au village cette année point de Youocs (dommage...), mais des comédiens. Des "chercheurs en...", comme ils se qualifient (là, mon oreille est irrésistiblement attirée, surtout que la première est annoncée comme une "chercheure en mots").



Ils sont passés dans le village et on cherché des mots, des images, des gestes et des choses le définissant, au travers d'une thématique : le centre du monde.



Le texte lu, compilation des réactions des villageois aux conversations provoquées par les comédiens, arrivait presque à me faire pleurer. Il était question des vrais, des autochtones, des ventres noirs et qu'il n'en reste plus beaucoup, et puis des pièces rapportées, tellement motivées pour arriver ici, tellement à la recherche de quelque chose de précis qu'ils ont été accueillis sans (trop de) difficulté, pas à bras ouverts non plus : sont pas d'ici, mais tout de même, ils sont bien ces petits. Et puis les touristes, pas les ceusses d'en bas non : ceux qui viennent pour le sport, la nature, le calme, et parmi eux ceux reviennent d'année en année, et puis ceux qui ne veulent plus repartir parce qu'ils y ont trouvé ce qu'ils n'étaient même pas venus chercher : le bonheur.



A la Palud, en novembre, on met sa libido sous terre.

Ou bien :


A Rougon c'est les mange-glands.
A la Palud c'est les ventres nègres.

Ventres nègres, parce qu'appelés poilus par les gens d'en bas. En bas, c'est Moustiers et Castellane. Le monde ne descend pas plus bas : pas nécessaire, à quoi bon ? Qu'y trouver d'autre ?


J'ai aussi une petite vidéo (magique) mais maintenant je me méfie : je n'ose plus mettre ce genre de chose sur mon blog. Cela étant, si j'arrive à trouver le nom de la compagnie et à les contacter, je leur demanderai si je peux le faire.


Acheté deux-trois babioles, un petit jouet, du fromage et de la viande locale.


Et puis le retour, déjà. Oui parce que je suis tout de même toujours malade, et que même une journée, ça m'a épuisée.


Mais pas assez pour en pas profiter du coucher de soleil sur le plateau de Valensole avant de redescendre vers Quinson.




Valensole, ce n'est pas que la FNSEA, c'est aussi EDF.


Help entomologiste, le retour

Après ma lourde confusion entre une larve et un cocon il y a six mois, après ma première rencontre avec un mantispe commun cet été, me voilà à nouveau avec une bestiole de l'espace (et non identifiée, comme il se doit). Jean-Pierre, Jean-Mich', quelqu'un pour m'aider à nommer cette bestiole, ou plutôt ces trois bestioles, se prélassant et s'adonant à des activités que la morale m'interdit de rapporter ici, tranquilement sous le chêne vert sur le toît de ma voiture par un dimanche matin ensoleillé ?



Quelques précisions sur la bête : elle mesure moins d'un centimètre (et alors ? ça peut être très impressionnant quand-même !), elle vole (il m'a semblé voir des ailes orangées mais je n'y mettrais pas ma main à couper), elle est curieuse (je ne me suis pas trop approchée parce qu'elle venait voir ce qu'était mon appareil photo - courageuse, mais pas téméraire !), et puis... ah oui, ses deux petites "choses" au bout de son espèce de nez sont articulées et bougent comme des petites pattes.


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EDIT du lendemain : Eeunded a été plus rapide que son ombre pour me répondre, et grâce à elle j'ai retrouvé l'indentité de ma bestiole : il s'aigt d'un balanin des glands (balanius glandinum), petite bestiole de la famille des charançons. Et puis j'en profite pour rajouter quelques infos que j'ai trouvées ici ou :


En gros, par ici il y a trois sortes de balanins, distinguées notamment par le fruit auquel ils s'attaquent : le balanin des noisettes, le balanin des chataignes (qui pond aussi dans les glands à l'occasion) et le balanin des glands.


Maman balanin pond entre 20 et 40 oeufs, à raison d'un à deux par fruit, dans lequel elle creuse un trou pour y pondre sa larve (à l'aide de sa "trompe", qu'on appelle un rostre, et au bout duquel elle a... ses organes buccaux !) avant de la laisser s'y nourrir durant la croissance du fruit. Théoriquement (si les choses sont bien faites), le fruit, une fois mûr, tombe à terre juste au moment où la petite larve est prête à en sortir. Là, elle se creuse une nouvelle maison dans le sol et y change de forme (nymphe, tout ça) en attendant le moment venu de sortir à l'air libre, enfin, pour se reproduire. Si j'ai bien compris, cette dernière étape se fait à la fin de l'été pour les balanins des noisettes, et en ce moment pour les deux autres.


Ensuite, ce qui différencie les balanins des chataignes (également appelés balanins éléphants) et ceux des glands, c'est que les premiers ont un rostre beaucoup plus long que les seconds. C'est pour ça que j'en ai déduit que les miens étaient les derniers.


Bref, en soi c'est pas forcément la meilleure nouvelle du monde de tomber sur des balanins parce que ça veut dire que les récoltes sont en danger, mais sachant qu'ici on n'a ni noisettier ni chataigner, et que l'on ne compte pas sur notre récolte de glands pour nous nourrir cet hiver, ça a été une rencontre assez rigolotte. Et puisqu'à présent je sais qui ils sont et ce qu'ils font, je vais observer les glands des chênes voir si je trouve des femelles en train de creuser...

dimanche 28 octobre 2007

Charlotte et Arc-en-ciel

Deux choses, qui n'ont aucun rapport si ce n'est que j'ai fait les deux en parallèle.



Charlotte


La première c'est que j'ai trouvé ça sur Toujours Plus et que ça m'a fait beaucoup rigoler.




Arc-en-ciel


La seconde c'est que j'ai téléchargé le nouvel album de Radiohead, In Rainbows sur leur site dédié, et si vous les aimez alors allez-y parce que le téléchargement de l'album se fait au prix que l'on souhaite. Et je viens d'en écouter la première minute, ça a l'air d'être du grand Radiohead, pour ceux qui aiment.


samedi 27 octobre 2007

Je me marre


Trouvé chez Camaienne.

jeudi 25 octobre 2007

Lui dites pas qu'j'vous l'ai dit

C'est un peu gênant d'écrire ce billet parce que je ne voudrais pas qu'il se reconnaisse, qu'on puisse le reconnaitre. Pourtant, ça fait longtemps que j'y pense, que j'ai envie de le faire tout de même, parce qu'ici c'est le petit monde public de mon intimité partagée.


Je le vois timide. Tellement timide qu'il a décidé de s'y opposer de toutes ses forces et de s'obliger à prendre à rebrousse-poil toutes les occasions qu'il pourrait avoir de faire s'exprimer sa timidité : il parle, beaucoup, tout le temps, en public souvent, à tout va. Mais les conversations plus simples, plus usuelles, plus proches sont pour lui immédiatement trop intimes et il se défend de s'y laisser prendre.


Je le vois intelligent. Intelligent, visionnaire parfois, et toujours incroyablement malin. Un jour on m'a dit "Non mais quand-même faut pas exagérer, c'est pas Ivan Sag tout de même". C'était il y a 4 ans, et j'avais répondu que d'une, je n'étais pas du tout convaincue qu'Ivan Sag était une référence absolue, et de deux que je pensais que ce n'était pas parce qu'il était moins connu que Sag qu'il était moins intelligent. Quand j'y repense, je me dis que je ferais la même réponse aujourd'hui.


Je le vois dévoué. Dévoué à ce qu'il estime important. Il n'y a pas de quête de l'absolu là-dedans, pas de quête de reconnaissance dans le regard de l'autre, il se contente de faire ce que lui pense juste. Ça a pu lui jouer des tours, à plusieurs reprises, et nombreuses sont les dents qui crissent à son évocation, mais moi, de ce que j'en ai vu j'ai toujours trouvé ça infiniment louable.


Je le vois modeste. Peu de gens le voient ainsi. Beaucoup pensent qu'il a les dents longues. Je crois que c'est faux, je crois qu'il a juste décidé de faire ce qu'il pouvait, d'y consacrer le temps qu'il voulait, et que le résultat a été celui qui devait être, ni plus ni moins compte tenu de tous les autres joueurs de son domaine. Je l'ai vu rougir à plusieurs reprises quand je le remerciais, se faire plus petit qu'il l'est, changer de sujet au plus vite, lancer une vanne pour retrouver un peu de prestance. Je crois qu'il sait à quel point ça pouvait être sincère, mais je ne sais pas ce qu'il en pense, parce qu'il ne me l'a jamais dit ni jamais fait savoir directement.


Je le vois juste. Et pourtant, combien de fois ai-je été râler, quémander, critiquer, pleurer ou crier dans son bureau que c'était injuste, que j'en avais marre, que c'était nul, qu'il pourrait faire ci ou ça, que les autres ils faisaient autrement, que moi, moi, moi. Je crois qu'il savait précisément tout ce qu'il faisait depuis le début, et qu'il avait plus confiance en mon évolution que je n'en avais moi-même conscience.


Je le vois fort. Souvent je l'ai vu fatigué, éreinté, abîmé, confus, perdu, harassé, je l'ai vu en avoir marre et plus que marre, je l'ai vu au bord de craquer, mais il a toujours tenu le coup. Je ne saurais dire si c'est vraiment une force ou une faiblesse, sans doute ni l'un ni l'autre, mais je crois que c'est un trait marquant de son caractère. Il ne lâche pas.


Je le vois aussi susceptible, fier, élitiste à ses heures, forçant volontairement son personnage jusqu'à la caricature, peu présent dans certains cas.


J'ai essayé de le remercier d'une belle façon à la fin de ces quelques années auxquelles il a su donner un mouvement inoubliable. Plusieurs mouvements, plutôt, justement. Il a su m'ouvrir les yeux sur beaucoup de choses, à sa façon tantôt bienvenue, tantôt maladroite, tantôt horripilante. C'est avec lui que j'ai appris le plus, et pas seulement parce qu'il avait ce rôle particulier par rapport à moi : juste parce qu'il était lui, aussi. Il m'est quelqu'un de cher et vu comment je le vois, je ne peux pas vraiment le lui exprimer. Ça fait partie de lui, ou plutôt de ma vision de lui, il est pour moi quelqu'un de tout à fait inaccessible, de tellement différent, que je me fais un événement de chaque rencontre, un délice de chaque conversation, un plaisir de chaque instant passé en sa compagnie. Et puis je sais que l'on n'est pas amis, alors c'est étrange. Un moment j'ai pensé qu'une fois tout ça fini on aurait pu le devenir. Mais je crois qu'il y a des choses qui font que ce n'est pas possible. Ça le sera peut-être dans quelques années mais pas tout de suite. Ou bien ça ne le sera pas, après tout on est tellement différents, on a des vies sans doute incompatibles, au moins dans les grandes lignes. Lui citadin, fêtard, hypersociable ; moi campagnarde, solitaire et un peu ourse.


Bon, j'aurais voulu lui dire tout ça d'une manière ou d'une autre, et puis voilà je le dis ici, en espérant même qu'il ne vienne pas à le lire, et si jamais, si jamais, que surtout il ne se reconnaisse pas. Mais j'ai envie de le dire pourtant.


Je ne sais comment remercier P.B. Souvent je me demande s’il avait tout calculé jusqu’au plus petit détail... J’ai parfois ironisé en parlant du "meilleur directeur du monde", je ne devais sans doute pas être très loin de la réalité. Je suis infiniment heureuse et honorée d’avoir fait ma thèse sous sa direction.

-- Remerciements de ma thèse, 2006.

mercredi 24 octobre 2007

Ma lecture de Femmes qui courent avec les loups

Clarissa Pinkola Estés, 2001, Femmes qui courent avec les loups, Paris : Le livre de poche, 763 pages.



Je n'ai pas beaucoup accroché au premier chapitre, j'ai par contre beaucoup aimé le second, et puis j'ai lu, j'ai lu... au bout d'environ 150 pages le livre me donnait l'impression d'un ensemble de notes qu'elle avait prises pour sa thèse mais n'a pas pu intégrer telles quelles dans le manuscrit et a finalement ressorties comme ça, à peine organisées en tentant de lier les paragraphes les uns aux autres tant bien que mal.


J'en suis à 450 pages et cette même impression est toujours présente. L'idée est intéressante, il y a des passages très touchants, très remuants parfois, mais il me faut lire 100 pages pour trouver un paragraphe qui m'émeut. A tel point que j'en ai un peu marre, je lis à reculons (ça fait tout de même un sacré bout de temps que je l'ai commencé !). Je voudrais arrêter mais je n'aime pas arrêter une lecture en cours. Je me force un peu, et toutes les 100 pages, quand je tombe sur le paragraphe émouvant je pense que j'ai bien fait. Mais le reste du temps je m'ennuie. J'ai l'impression de relire 1000 fois la même chose.


A mon avis ce livre aurait pu très facilement (et beaucoup plus heureusement) être torché en 200 pages. Tout le reste n'est qu'enfonçage de clou. Et puis, il y a un truc qui me bloque là-dedans, c'est ce côté absolument, systématiquement, à tout prix et quelle que soit la question, féministe. A tort et à travers, tout est féminisme absolu dans ce livre, et j'ai beau moi-même l'être fondamentalement, là j'en fais une overdose.


En fait, je dirais qu'à mon goût ce livre est trop : trop long, trop répétitif, trop féministe, trop monothématique, trop monocorde aussi, la forme est toujours la même d'un chapitre à l'autre et l'on s'en lasse.


C'est dommage. Je ne sais vraiment pas si je vais continuer à le lire, parce que j'ai L'élégance du hérisson qui m'attend, qui me fait des clins de couverture à chaque fois que je lui passe devant, et franchement je me laisserais volontiers tenter...

La nuque

Dimanche après-midi, un peu de lecture avec ma mère : quelques pages de Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi de Michel Odoul.



Après avoir passé les diverses douleurs récurrentes de ma mère, après avoir bien ri sur les curieuses coïncidences et la façon dont ce que je lisais était parlant, révélateur, évident même, on est passées à mes douleurs à moi. J'ai cherché la nuque. La nuque, c'est quand on a envie de faire quelque chose mais que l'on ne passe pas à l'acte, parce que l'on ne s'en sent pas capable.


Tiens donc.



Moins drôle mais très révélateur, j'ai commencé à avoir mal à la nuque une fois mon audition à Bordeaux passée. Celle où j'ai échoué contre toute attente, celle où tout le monde me voyait gagnante haut la main. Celle où je ne suis pas censée être responsable de ce qui s'est passé, celle où je devrais en vouloir aux autres, à l'extérieur (et avoir mal aux épaules, avoir des manifestations cutanées sur plexus solaire ou que sais-je). Ben non, j'ai mal à la nuque, ce qui veut dire que je m'en sens responsable. Alors ça.



Et puis le passage sur le torticolis, qui dit que l'on se refuse de dire non. Exactement ça.


Par contre j'ai beaucoup moins mal à la nuque depuis quelques semaines. Depuis que j'ai recommencé à travailler ? Apparemment.

mardi 23 octobre 2007

Impressions Marseillaises

Il y a un coin de mon pays que je n'aime pas. Alors je n'y vais jamais sauf sous la contrainte, comme par exemple je devais le faire l'an dernier pour aller prendre mon Corail Téoz direction Bordeaux.


Ce coin, il s'agit de Marseille. Je n'aime pas Marseille parce que c'est une ville, une vraie ville, une grande ville, qu'on ne peut raisonnablement pas traverser à pieds d'un bout à l'autre. Je n'aime pas Marseille parce que c'est une ville, une vraie ville, une grande ville qui pue, avec des rues sombres et sales et des coins où je ne me sens pas tranquille, même dans des quartiers qui sont tant aimés des *vrais* marseillais (je pense à la Plaine, notamment). Je n'aime pas Marseille parce que c'est une ville, une vraie ville, une grande ville dont la moitié au moins des axes principaux de circulation est constamment en travaux et que quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit, quel que soit le moyen de transport emprunté pour s'y rendre, on se trouve toujours dans des embouteillages. Je n'aime pas Marseille parce que c'est une ville, une vraie ville, une grande ville dont les constructions coupent la vue, font perdre les repères naturels, et que moi sans mes montagnes je perds mon nord.


Mais il y a des gens qui aiment Marseille. Et je veux bien les comprendre, chacun ses goûts. Saoul-Fifre fait partie de ces gens-là, et il a publié sur Blogorygmes un billet où il parle de sa vision de Marseille. Et bien que je m'aime pas la ville, je me retrouve dans ses impressions visuelles, dans ce qu'il raconte, parce que Marseille c'est aussi, tout de même, une partie de mon pays.



Donc je vous invite à aller lire son billet plein d'impressions marseillaises.


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PS : Et n'oubliez pas d'éteindre ce soir !

lundi 22 octobre 2007

Folie

Depuis vendredi je suis malade. Pas grand'chose non, une rhinite qu'elle m'a dit le médecin que je suis allée voir en urgence samedi matin. Elle m'a donné toute une liste de médocs (étonnant, y'a de l'homéo et de l'oligo dedans, je ne m'y attendais pas - peut-être que j'ai une tête à ça ?), et mon mari m'a fait des tisanes au miel. Hier ça allait un peu mieux, aujourd'hui je sens la rechute, du coup j'ai décidé de ne pas me forcer à aller au travail, je suis restée au chaud à la maison. Alors j'en profite pour bloguer un peu, pour une fois que j'ai le temps.


Hier, j'ai aussi préparé une petite série de billets que je publierai au cours de la semaine. Ça demande un peu de préparation mais c'est peut-être une solution possible pour publier régulièrement.



Je n'arrête pas de faire des rêves en ce moment, depuis celui-là. Ce n'est pas toujours la même chose, c'est même toujours différent, mais il y a un leimotiv dans tous ceux-là : je deviens folle.


C'est étrange. C'est d'abord étrange parce que ce n'est pas forcément de la même façon que je "deviens folle" dans ces rêves, mais par contre c'est toujours l'expression qui me vient directement et clairement à l'esprit quand j'essaie de mettre en mots ce dont j'ai rêvé. Dans la "ménagerie onirique", c'était tous ces animaux sauvages qui essayaient d'entrer dans ma maison qui me rendaient folle, sauf que je ne devenais pas cliniquement folle, juste mal, tellement mal, et la seule façon que j'avais de l'exprimer c'était ainsi. Alors j'allais chez le médecin pour lui expliquer ce que je ressentais, et lui me disait que j'avais un mal fou à respirer et qu'il fallait me faire un genre de trachéotomie pour m'aider à respirer, alors je lui disais que non ce n'était pas du tout le problème et que je respirais très bien, et lui me disait mais si mais si, et il sortait une espèce de cylindre gros comme le poing prolongé d'un autre petit cylindre, le saisissait à pleines mains et s'apprêtait à m'enfoncer ça dans le bas du dos, en me disant "ça va faire un peu mal"... et là je me suis réveillée.


Cette nuit c'était un ami à moi (dont j'ai rêvé sans doute parce que je l'ai revu récemment) qui devenait fou. Mais là c'était plutôt "cliniquement". Il quittait sa mère (chez qui il habitait) et son boulot, et il disparaissait, et je partais le chercher. Quand je le trouvais, il était accroupi au bord d'un étang, et il s'était rasé la tête, maladroitement, il y avait des touffes irrégulières un peu partout, et c'était un truc important parce que c'est quelqu'un qui a les cheveux extrêmement longs en temps normal.


La seconde raison pour laquelle je trouve ça étrange c'est que je ne relie la "folie" à rien du tout dans mon imaginaire intérieur. Il y a des tas de choses que je peux comprendre dans mes rêves, que je peux rattacher à des émotions, des sensations, des expériences diverses que ce soit clairement ou à peu près, mais là, la notion de "folie", rien du tout. Ça ne m'évoque rien. Pourtant elle est bel et bien là puisqu'elle est récurrente dans tous mes rêves de ces derniers jours. A tel point que je ne me souviens pas toujours des histoires elles-mêmes, mais toujours de cette impression de "folie".


Peut-être que je pourrais me faire une petite séance d'écriture automatique sur la question. Ou alors remonter une échelle émotionnelle, ça pourrait être pas mal, ça. Quoi qu'il en soit, je n'ai pour l'instant aucune idée. Des fois, il y des choses qui sont criantes, évidentes, et que l'on ne voit pas. Ben là c'est peut-être le cas.

Faites passer (et éteignez ensuite)

dimanche 21 octobre 2007

Changement de saison dans la maison

Allez, cette fois je tente un "vrai" billet.


Hier j'avais pris un peu de temps pour dépiler un peu les billets en retard dans mon agrégateur (je ne suis pas arrivée au bout...), et ça m'amusait de lire ici et là que certains avaient allumé le chauffage, qu'il commençait à faire vraiment froid, qu'il avait gelé par endroits pendant la nuit. Je me pensais à l'abri de ça encore quelques temps... mais cette nuit il a gelé ici. Ah pas grand-chose, juste un petit voile pailleté, mais juste assez pour qu'on se décide à marquer au programme du jour le dégagement de la cheminée, qui en mode "été" nous sert de meuble Hi-Fi. Il va donc falloir que l'on dégage l'ampli et le lecteur CD, tous les divers machins autour, les deux colonnes à CD et même que l'on déplace un peu le canapé.


C'est le deuxième jour où il fait si froid le matin (mais hier il n'avait pas gelé, parce que le ciel était couvert et qu'il a plu - un tout petit peu). Un temps de saison froide, les odeurs sont complètement différentes, l'air est plus lourd, particulièrement chargé du changement de saison comme pour nous rappeler que ça y est, on y est, qu'il faut changer nos habitudes.


Et j'aime bien changer la configuration de la maison entre l'été et l'hiver. Ça marque les saisons, ça met l'intérieur en relation intime, en relation de dépendance avec l'extérieur, avec la nature. Je trouve ça très important dans ma vie à moi, pour mon regard sur le quotidien. Et j'aime, moi-même, consacrer du temps à l'organisation de la nouvelle saison qui s'annonce.


Il s'agit, pour l'hiver, d'organiser le salon comme la pièce à vivre, vraiment. Parce qu'en été, on y passe beaucoup moins de temps : le salon, c'est dehors. Là, on va passer les prochains mois enfermés la plupart du temps, et compte tenu de la configuration de la maison c'est le salon qui est la seule pièce à vivre. Et il est bien petit, notre salon.


En dehors de ça il y a la chambre, qui ouvre sur les toilettes et sur la salle de bains : ce n'est pas une pièce faite pour avoir des activités, c'est la pièce du repos, du calme, la pièce à part. Et puis il y a la cuisine, entre le salon et la chambre. La cuisine n'est pas très petite en soi, relativement aux deux autres pièces, mais elle est configurée de sorte qu'on ne peut pas en faire une pièce "à vivre", et c'est d'ailleurs un gros problème dans ma conception d'une maison. J'aime quand la table à manger est dans la cuisine, j'aime quand on y mange et qu'on y boit le café ou le thé quand on reçoit des amis. J'aime quand on s'y installe pour boire un verre de vin pendant que mon mari et/ou moi finissons de préparer le repas alors que nos premiers invités sont arrivés. Là, c'est malheureusement impossible. J'ai décortiqué la pièce dans tous les sens, réfléchi à des dizaines de façons de gagner un peu de place pour pouvoir y mettre une table, mais pas moyen. Surtout depuis qu'on a acheté un lave-vaisselle, mine de rien, ça prend une place folle cet engin. Disons que si, il y aurait des moyens, mais pour cela il faudrait que l'on ait les possibilités concrètes offertes à des propriétaires ; or là, en tant que locataires, on ne peut pas faire vraiment tout ce qu'on souhaite.


Alors la table à manger se retrouve dans le salon, et ça c'est un vrai problème, parce que ce salon il n'est conçu, dans sa taille et la répartition de ses parties immobiles (escalier, cheminée, fenêtres et porte-fenêtre), que pour faire office de salon-tout-court. Déjà, on n'a pas pu y mettre notre belle table de famille, une grande table en bois massif fabriquée sur mesure pour ma belle-mère et qu'elle nous a donnée, qui fait la même taille que notre canapé (4 places...) : ici, on avait le choix entre mettre notre belle table ou bien mettre le canapé, ça a été assez vite tranché. On se retrouve avec une table ronde, assez petite, la table standard que tout le monde a ou a eu à un moment de sa vie, avec les côtés qui peuvent se plier et éventuellement un ensemble de rallonges à placer au milieu. Sauf que la mienne, elle date de Mathusalem, a vécu la majeure partie de sa vie dehors livrée aux intempéries, et n'est plus vraiment d'une stabilité à toute épreuve.


On a aussi deux fauteuils, également donnés par ma belle-mère (qui, en fait, nous a donné ou acheté la majeure partie de nos meubles). Ils sont super confortables, ce sont de vieux fauteuils tout usés, un plaisir. Sauf qu'ils prennent de la place, beaucoup. On a essayé d'en faire des meubles mobiles, tantôt placés devant la bibliothèque, tantôt rapprochés du canapé quand on a des amis, mais ça ne marche pas vraiment parce qu'ils sont trop lourds. Et eux aussi prennent une place folle. Si on n'avait pas la table au milieu ils trouveraient leur place sans problème, mais là...


Ajouté à cela tous les petits machins indispensables d'un salon : la bibliothèque, le coin musique et les enceintes, la table basse, les petits recoins à bazar, le matos d'informatique que l'on ne peut pas mettre ailleurs (modem et routeur, divers câbles de toutes sortes, batteries, etc., c'est fou ce que ça peut prendre comme place), les guitares de mon mari et son ampli,... notre salon est loin, très loin d'être une pièce zen. Et pour couronner le tout, il va falloir que l'on rentre une partie des plantes de la terrasse, parce que l'an dernier tout avait gelé. Je n'ai aucune idée de là où l'on va pouvoir placer tout ça !


A part ça, j'ai chopé un vilain truc à mon labo en fin de semaine dernière, j'ai été voir un médecin généraliste de base hier matin en urgence question de ne pas risquer de tomber franchement malade, et là ça va déjà nettement mieux. Tout se passe toujours aussi bien, c'est vraiment un plaisir qui ne se lasse pas de m'étonner chaque jour, je vais à la piscine avec une collègue, la semaine dernière j'ai fait de l'escalade avec mon mari, les journées sont agréables, les week-ends sont reposants, je fais plein de choses que je n'arrivais plus à faire. Même tomber malade, c'est dire !

samedi 20 octobre 2007

La valse des hémisphères

Regardez l'image suivante. Est-ce que vous voyez la demoiselle tourner dans le sens des aiguilles d'une montre, ou dans le sens inverse des aiguilles d'une montre ?



D'après ce qu'on en lit sur divers blogs, si vous la voyez tourner dans le sens des aiguilles d'une montre c'est que vous utilisez votre cerveau droit, et si vous la voyez tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre alors vous utilisez votre cerveau gauche.


Mais au-delà des interprétations, ce que je trouve magique là-dedans, c'est d'apprendre à faire la petite gymnastique qui permet de choisir le sens dans lequel on ta fait tourner... vous y arrivez ?


J'ai trouvé ça chez Picsmaker, mais lui-même l'a tiré d'ailleurs, et en remontant les liens il me semble que l'article original est .

Cadeau !

En général c'est *pas bien* de donner un cadeau qu'on a reçu. Oui mais, là c'est un cadeau si joli qu'il est fait pour être redistribué, et puis il se multiplie au fur et à mesure.


Alors le voilà, je l'ai trouvé linké chez Anna mais il vient initialement de Télérama, c'est un petit extrait de lecture de Daniel Pennac, un vrai plaisir qu'on en mangerait, que ça fait des frissons partout quand on voit la scène parce que oui on la voit clairement alors même qu'on est là en train de regarder la vidéo sur internet d'un type qui lit une partie de son bouquin, et plus on écoute et plus on entre dans la scène qui prend forme, tous les détails, ce qui a été lu plus haut, ce qui n'a pas été précisé mais que l'on voit quand-même. Bref c'est une lecture comme je les aime et comme elles sont tellement rares !








Des fois, je me demande pourquoi j'ai aimé lire, pourquoi je suis toujours touchée par Daniel Pennac. Mais là, la question ne se pose même plus !

Pensée blogueur sentence

"Pensée blogueur sentence", c'est la traduction proposée par les outils linguistiques de Google pour "Thinking Blogger Award"... comme quoi les linguistes-informaticiens ont encore un peu de boulot en perspective ;-) (je me doutais bien que la traduction serait naze et c'est pourquoi je l'ai tentée, mais alors je pensais pas à ce point !)


Or donc, c'est Dieudeschats qui m'a taguée, hier, et je l'ai vu en passant vite fait sur son blog. Il s'agit de nommer 5 "blogs qui nous font réfléchir", et à eux d'en faire autant chez eux à leur tour.



Réfléchir, c'est une notion vachement personnelle je trouve. Ce n'est pas nécéssairement très sérieux. On peut réfléchir à plein de choses différentes, alors voici ma sélection du jour, en fonction de ce que je pense répondre le mieux à la question au regard de la liste de mon agrégateur tel qu'il est aujourd'hui :


  • Tout d'abord il y a Ekialdetik, le blog de l'èzd, qui vient tout à peine de commencer mais comme j'en connais déjà l'auteur je sais qu'il y aura à réfléchir, et puis d'abord il y en a déjà, sur le monde autour de nous, sur la culture sous toutes ses coutures.


  • Comment ne pas la citer ? Il y a évidemment Raffa et son Grand Ménage. Au-delà de la mine d'informations sur toutes les compositions de nos produits ménagers possibles, elle publie des tas d'articles sur l'écologie en général, se documente énormément, et m'amène toujours à des grandes réflexions sur ce qui nous environne.


  • Ensuite il y aurait La France de Toutenbas, le blog de Thierry Pelletier. Parce qu'il parle des gens de tous les jours, avec un style de vrai journaliste comme on les aime, avec son propre avis à lui, et que ça fout des claques qui réveillent, ça fait du bien.


  • Un blog que j'ai découvert récemment grâce à Moukmouk, c'est L'ivresse philosophique. Comme son nom l'indique, ça parle de philo, et puis lire des billets de philo moi ça me déclenche toujours une cogitation intense, alors c'est tout naturellement que ce blog vient se placer ici.


  • Enfin (mais la sélection a été rude !), je citerai Soixante-Huit, où Marie parle beaucoup de féminisme notamment, évoque des informations que l'on ne lit pas partout, et cela engendre dans mon esprit, souvent, tout un tas de liens avec le reste de ce que je vis, c'est souvent troublant et toujours intéressant.


mardi 16 octobre 2007

La ménagerie onirique

J'étais sortie sur la terrasse, et j'ai vu d'abord un lapin, un gros lapin tout gris avec la gorge blanche. Je me suis dit que c'éait super mignon.


Ensuite j'ai vu qu'au fond du jardin il y avait un chevreuil. Je me suis dit que j'avais une sacrée chance de les surprendre, ces deux-là.


Et puis j'ai retourné la tête vers le lapin, à ma gauche, et au fond en contre-bas de la restanque il y avait toute la famille du lapin, toute la portée.


Encore plus à gauche j'ai vu un lion. Je me suis sentie moins en sécurité, mais ce n'était pas grave parce qu'il était en-dehors du jardin, en bas de la restanque. J'y ai vu sa femelle aussi.


Plus je regardais, plus je voyais d'animaux sauvages, pas tous rassurants, mais toujours en contre-bas. Jusqu'au moment où il y en a un, un que je vois de temps en temps mais qui reste toujours en bas, qui d'un coup a surgi du côté de la maison, juste à côté de moi. J'ai eu peur, mais n'ai pas bougé tout de suite.


Tous les animaux le suivaient. Tous se dirigeaient vers moi, calmement mais résolument. La lionne s'est approchée, elle m'a senti la main mais ne m'a pas agressée. Ils avaient l'air menaçant mais ça s'arrêtait là. Et j'ai eu très peur, je suis rentrée dans la maison. J'ai fermé la porte-fenêtre et tous se pressaient contre pour essayer d'entrer. J'ai réalisé que le chien était toujours dehors, couché au fond du jardin. J'ai entr'ouvert et je l'ai appelée, et j'ai eu un mal fou à la faire entrer en empêchant les autres d'en profiter pour se frayer un passage.


Ils essayaient de pénétrer par toutes les portes et les fenêtres, forçaient les volets, poussaient de partout, de toute leur masse sauvage.


La suite, peut-être, quand j'en aurai le temps...

dimanche 14 octobre 2007

Décalage saisonnier

Chez Mema, l'autre jour, je lisais que


A la saint Firmin, l'hiver est en chemin.

Et la St Firmin c'était jeudi dernier. Il a fait un temps magnifique, un peu froid le matin et puis un soleil de fin de printemps à midi. Et pas l'ombre d'une goutte d'eau. Alors, de deux choses l'une : soit on aura effectivement un hiver à l'image de la St Firmin, i.e. chaud et sec soit, avec les modifications climatiques, le calendrier aussi se décale et la St Firmin n'a plus de rapport avec l'hiver... ce qui, quelque part, me rassurerait.

jeudi 11 octobre 2007

A quoi ça avance de rattraper son retard ?

Le titre est un commentaire d'Yves adressé à mon billet "le lapin blanc". Et puis, ça me rappelle ce que je me dis depuis quelques jours.


Je n'ai plus qu'un chargeur pour mon portable (l'autre étant resté dans mon bureau de Bordeaux, parce que je pensais y revenir... hum hum), et j'ai décidé de le laisser à mon bureau plutôt que de le transporter tous les jours à la maison (sauf le week-end, tout de même, on ne sait jamais). Ceci, tant que je n'aurai pas reçu mon nouveau fixe de travail et rendu mon portable actuel.


J'ai un peu de mal à me lever le matin quand le réveil sonne toujours trop tôt, mais une fois levée je me sens emplie d'une joie, d'une énergie dont j'avais complètement oublié l'existence. Quitter la maison dans la nuit, attendre le bus dans la rue qui s'éveille, voir le jour qui se lève sur le paysage, arriver la première dans le labo tout sombre, ouvrir les stores et travailler dans le silence avant l'arrivée des autres, regarder le soleil se lever en face de moi... mes matinées de travail sont pleines de plaisirs. La suite de la journée aussi, aller déjeuner avec des collègues, rire aux blagues des gens qui passent dans la couloir, faire connaissance, prendre mes marques dans cette zone "agri-scientifique" en pleine expansion, boire des cafés au soleil avec plein de gens, parler de travail sous un angle que je connaissais pas, parler d'écologie comme on parlerait du temps qu'il fait sans passer pour une sauvage, une dérangée, une pauvr petite utopiste. Aller nager entre midi et deux. Profiter des derniers rayons du soleil dans le bus du soir. Tout ça est un délice.


Et c'est communicatif au reste de mon quotidien ; le soir quand je rentre, je suis fatiguée mais j'ai tout de même des envies de faire des choses. Je prends soin de moi, ce qui est quelque chose que j'avais complètement oublié. Je me suis concocté un délicieux petit soin du soir pour le corps, et un liquide de rinçage pour avoir les cheveux qui brillent. J'arrive à faire des choses le soir que je n'arrivais même plus à faire quand j'avais toute la journée devant moi.


Et puis, quand je rentre du travail, je raconte quelques moments drôles de ma journée, mais je ne travaille plus, mes idées scientifiques ne tournent plus en continu dans ma tête jour et nuit. Et ça c'est très, très nouveau pour moi.


Alors non, je n'ai plus le temps de lire tous mes blogs favoris. Ça me manque, parce que j'aime vous lire, tous. Mais j'aime aussi ma vie d'aujourd'hui, ma nouvelle vie qui commence, et je ne vois pas où je pourrais caser une lecture de blogs suffisamment intensive dans celle-ci, telle qu'elle est actuellement. Je n'arrive même plus à écrire des billets régulièrement ; j'y pense parfois, par exemple j'en ai un en tête depuis hier soir, mais je n'ai même pas envie de l'écrire ce soir, je verrai plus tard, peut-être demain, je ne travaille pas demain.


Je sais que ça fait plusieurs billets où je dis cela. Oui mais, ce soir en pensant à ça dans le bus, je me suis dit qu'en fait, ça me manquait oui, mais pas au point d'avoir envie de le refaire. Je n'ai pas envie d'arrêter ce blog, mais je crois que mon nouveau rythme, lent, irrégulier, me convient. Le fait de moins bloguer ne me pose pas de problème, parce que ça n'a plus la même place dans mon nouveau contexte. Alors tout simplement, aujourd'hui, j'annonce que j'assume le fait que je vais moins poster, et que je ne lirai plus tous les billets de tous mes blogs favoris ; je ne rattraperai sans doute même pas mon retard, parce que je ne me sentirais pas plus avancée une fois que je l'aurais fait. Je ne sais pas si ça durera comme ça longtemps, je ne sais pas du tout quelle sera ma fréquence moyenne de publication, et je n'ai même pas envie d'y penser. Juste, je vais moins bloguer, parce que ma vie s'est emplie d'autres choses et que l'on ne peut jamais tout faire, et que pour l'instant ça me convient comme ça.


Dont acte.

mercredi 10 octobre 2007

Surprise du matin

Je ne résiste pas à écrire un petit mot pour raconter que quand je suis descendue du bus à l'instant, j'étais au pied d'un gigantesque arc-en-ciel, complet, double même, qui se dressait au-dessus de la ville, à l'opposé du lever de soleil.


Et puis j'ai marché quelques centaines de mètres, je me suis retournée : il avait disparu.



Ce matin ici il pleuviotte, l'ambiance est assez molle, celle d'un matin où tout le monde n'est pas encore arrivé, le labo est calme, et le restera encore une petite heure. J'entends juste les quelques gens qui arrivent, la femme de ménage qui se demande comment on fait pour ouvrir les portes intérieures, et moi j'attends qu'elles soient ouvertes pour pouvoir aller me chercher un café.


Une journée pleine de travail aussi, intéressant.

dimanche 7 octobre 2007

André Gorz

Toujours pas le temps, mais en passant, juste aller lire ça et puis se renseigner sur qui était André Gorz, apprendre de nouvelles choses, de nouvelles vies, c'est toujours touchant.



Et puis ça fait germer plein de liens avec certaines de mes expériences et réflexions de la semaine...


...mais je n'ai pas le temps ! Je dois me préparer pour aller déjeuner dans ma belle-famille, vite vite, et je n'ai même pas encore rattrappé mon retard de lecture de blogs. Va vraiment falloir que je m'organise autrement, ça ne va pas du tout, là. Je sais que je n'aurai pas le temps de les lire aussi attentivement qu'avant. Ce que je ne sais pas encore, c'est ce que j'ai comme choix possibles pour trouver une solution qui me convienne. Après tout, je n'ai même pas eu le temps d'y réfléchir !

jeudi 4 octobre 2007

Le lapin blanc


J'ai 189 billets à lire dans mon agrégateur... je n'ai même pas le temps d'en lire un seul, ça fait trois jours que je n'ai pas eu ce temps, je ne sais pas comment je vais gérer ce nouvel emploi du temps !


Donc désolée si je ne suis pas très présente ces jours-ci, ni ici ni chez vous, mais je n'ai pas le temps


En retard
en retard
j'ai rendez-vous quelqu'part
je n'ai pas le temps de dire "au revoir"
je suis en retard
en retard

mardi 2 octobre 2007

Je réclame des journées de 35 heures

L'avantage, c'est que je me sens super bien dans mon nouveau boulot.


L'inconviénient, c'est que je ne sais pas quand je vais avoir le temps de bloguer en semaine... je pars super tôt le matin, et je rentre tard le soir. Entre les deux c'est réservé au travail et aux collègues. Et le soir quand je rentre, je suis trop claquée pour faire trente-six mille choses, faire à dîner et préparer une gamelle pour le lendemain midi (pas encore réussi, ça !), ranger un peu la maison, prendre une douche, m'occuper du chien, profiter de mon chéri, nous raconter nos journées et tout ça, prendre un peu de temps pour moi... et hop, au lit. Et c'est sans compter un créneau de lecture, et puis, dans l'idéal, un temps de yoga aussi...


Ça fait beaucoup de choses à faire en même temps, et puis là tout mon environnement est tellement nouveau, l'endroit, les gens, le fonctionnement, le domaine de recherche, les idées, les habitudes, les odeurs, que je suis vraiment sur les rotules quand je rentre. Heureuse, mais crevée. Ça va évoluer, se tasser, je vais prendre de nouvelles habitudes, mais pour l'instant c'est un peu dur d'envisager de faire un vrai billet conséquent par jour.


A part ça, j'ai décidé de me faire copine avec les chauffeurs de bus, après tout je vais les voir tous les jours, alors du coup je tape un peu la discute à chaque fois que je monte et je descends, ce n'est pas dans mes habitudes mais c'est très agréable.


Sur ce, je vais me coucher ! Demain, lever très tôt, tenter de prendre le bus de 7h, donc départ de la maison à 6h30 maxi... ouf !


Au fait, encore une fois merci pour vos commentaires sur le billet précédent, ça me touche beaucoup. C'est quelque chose d'essentiel pour moi ce que je vois de mon pays, quelque chose qui imprègne fortement tout mon être (ou mon état, je ne sais pas lequel des deux est le plus juste en l'occurrence), mais c'est difficile à mettre en mots, alors si quelques-uns d'entre vous ont pu voyager un peu en se glissant sur mes ailes, ça me fait très plaisir.

lundi 1 octobre 2007

En basque, blog se dit...

...blog.



Et là, je suis heureuse de lire ce que j'y ai vu, et sais déjà que ça sera l'une de mes adresses favorites.

Bien

Ce titre, qui est l'expression qui me vient à l'esprit quand je pense à ce que j'ai envie de raconter, ça me rappelle une interview que j'avais entendue il y a bien longtemps. On demandait à Mathieu Boogaerts pourquoi il avait intitulé son premier album "Super", et lui avait répondu quelque chose comme "Ben parce que c'est super de faire un album". Du coup j'aurais pu appeler ce billet "super" aussi mais c'était déjà pris alors je l'ai appelé "bien", ce qui j'imagine a déjà été pris aussi mais a l'énorme avantage de ne rien m'évoquer qui vienne s'entrechoquer avec le contenu dudit billet. Pas comme ce souvenir que je viens de raconter, par exemple.



Bien donc.


D'abord le lever ce matin, premier lever de mon premier jour de mon premier travail de postdocteure, du bon pied, alerte mais pas trop,... après avoir tout de même rêvé que je ne pouvais pas aller à cette journée de travail parce que mon mari avait d'autres choses à faire et que tu comprends, toi t'es pas obligée d'aller à ton labo et moi ce que je dois faire c'est un plus important alors bon
- Oui mais chéri, c'est mon premier jour, ça la fout mal si je n'y vais pas !
- Mais non, c'est pareil, premier jour ou pas...

Ça restait quelque chose de plutôt tolérable dans mon rêve, jusqu'à ce que la situation se reproduise le lendemain, là je commençais vraiment à me dire que ça craignait très fort, d'autant plus que je ne pouvais pas les prévenir.


Puis le départ pour Aix, direction la gare routière, pour prendre le bus qui me mène directement à mon lieu de travail. Un peu d'avance, le temps d'échanger un sourire matinal assaisonné d'une petite blague avec la serveuse du snack de la gare routière à qui j'ai commandé un café. La chauffeuse du bus lance un "Bonjour bonjour" à la prosodie engageante à chaque passager qui monte, c'est sympa. Je m'installe. Premier départ.


Sur la route, quelques dizaines de kilomètres passés, là où je commence à quitter mes lieux habituels, j'ai décidé de ne pas lire ce matin : je veux laisser mon regard divaguer sur ces horizons inédits, laisser les couleurs, les formes et les lumières tracer leurs marques nouvelles sur la page vierge de ma tête, imprimer de leur présence la sensation encore inconnue de ce chemin qui est devenu mon quotidien, dès aujourd'hui et pour un an. Une vieille ferme abandonnée, un village, une cité HLM, le canal de Provence, un grand péage à estivants et cette aire d'autoroute où l'on s'arrêtait déjeuner traditionnellement quand j'étais petite et que l'on montait voir la famille (dans la cafétéria sur le pont au-dessus des voies, où je me régalais à dévorer ma saucisse-purée avant d'aller acheter une cassette dans le magasin de souvenirs, où Jean Ferrat côtoyait sans complexe le Hit des années truc entre un rayonnage de cigales parfumées à la lavande et une tour impressionnante de calissons - ou bien était-ce des nougats, je ne me souviens plus).


Là, laissant mes yeux apprivoiser ces images nouvelles, absorber le décor, j'ai vu le squelette calcaire de mon pays, nu exposé à la tourmente du vent mistral, formant des milliers de gorges, coudes, côtes et autres doigts pointant le ciel, ses os à peine voilés parfois de quelques herbes rasantes jaunes orangées vert pâle et de maigres buissons formant leur forêts miniatures. J'ai vu les traces des habitants d'ici qui ont semé les murs de leurs bâtisses de pierres comme on place des tableaux dans une pièce pour la mettre en valeur, avec recul et soin, ces murs qui parfois ont traversé quelques siècles d'intempéries humaines et climatiques pour s'exposer à nous juste à deux pas du ciel, ruinés mais encore tellement arrogants de la certitude d'être là, présents, debouts tant bien que mal et d'avoir tenté de le toucher, le ciel. J'ai vu le ciel qui même dans la pâleur d'un matin tranquille vient colorer tendrement les grottes et découper sèchement les falaises, vient rappeler aux regards osant s'y porter que la Provence peut être rèche et rude, peut être aigüe et à pic, peut être violente tout en restant tellement emplie de cette magie des lieux d'ici, de ces formes que l'on sent se découper et prendre forme au fond de nous-même quand on ose s'en laisser pénétrer comme d'un bonheur précaire mais immortel.


A part ça... ma première journée de travail s'est super bien passée, aussi.