mercredi 24 décembre 2008

Une bien triste nouvelle

Et on m'envoie ça le 24 a soir, je suis super déçue. Mais alors ça veut dire que c'est moi qui dois aller acheter les cadeaux ? Comme si on n'avait que ça à faire...


Allez donc voir par là-bas, cette révélation édifiante.



Bon, je donne quelques nouvelles tout de même. Y'a des jours sans (ça, on avait pu le remarquer), et des jours avec. Enfin, y'a plutôt des jours sans et des heures avec. C'est déjà pas si mal. Hier on est montés à cheval depuis le temps qu'on attendait ça. Ça s'est bien passé, mais il faudra que j'en reparle. Là, ben... on est de service pour le père noël : on a une livraison à faire.

lundi 22 décembre 2008

Je ne me rends pas compte

Il faut terminer la clôture du jardin, poser les piquets, mettre du grillage et monter les portes. Il faut creuser le talus par endroits et déplacer les voitures pour les ranger au bon endroit.


Il faut monter sur le toît, remplacer des tirefonds qui n'ont pas de joint, trouver des tuiles et les poser le long des terrasses, passer un enduit sur le murs des terrasses pour que ça devienne vraiment étanche.


Il faut réparer la 2e selle de cheval qu'on a reçue et qui est en mauvais état.


Il faut vider la pièce du fond où l'on a entreposé tous les cartons qui restent.


Il faut trouver d'où vient la fuite le long du mur, si c'est un écoulement du toît ou alors si ça vient du circuit d'eau. Il faut remplacer le placo qui s'est abîmé.


Et je ne me rends pas compte.


Ça faisait des mois que l'on vivait comme ça, on avançait petit à petit dans les choses à faire, ce n'était pas idéal mais on y allait doucement et on gardait du temps pour faire aussi d'autres choses, qui nous plaisaient, et ça ne posait aucun problème. Mais depuis hier ça pose un problème. Je ne sais pas pourquoi, moi : je ne me rends pas compte.


Moi ça fait des mois que je veux qu'il me retrouve la mèche de 6 de la perçeuse qu'il m'a interdit de chercher dans le cafoutche parce que je ne m'y retrouverais pas, pour pouvoir monter les rideaux aux fenêtres et mettre des porte-serviettes dans la salle de bains.


Ça fait des mois que j'attendais qu'il m'aide à monter le lit pliant à l'étage et que je faisais avec en attendant. Ce matin je devais l'aider à le porter dehors dans la boue gelée alors que je n'avais même pas encore bu mon café.


Mais je ne me rends pas compte. Je ne me rendais pas compte que d'un coup il était devenu urgent de le faire avant 8h du matin quitte à réveiller la voisine en tapant sur le toît.


A midi il a bu son café pendant que je finissais mon assiette et il est reparti couper du bois. Je m'étais bien rendue compte que lui demander qu'on boive le café ensemble, ç'aurait été trop demander. Alors je l'ai bu toute seule. (En pleurant, mais qu'importe)


Le voyant soupirer de fatigue en début de soirée, je lui ai proposé de faire une petite pause. Avec moi, sur le canapé. Peut-être l'un contre l'autre, peut-être à se faire un sourire, peut-être à parler de demain matin où l'on est censés monter à cheval pour la première fois et que c'est censé être un événement d'une grande joie, qu'on attend depuis si longtemps. Je pensais à une pause de 5 minutes, rien que tous les deux. Mais pensez donc : je ne me rends pas compte. Je ne me rends pas compte de tout ce qu'il y a à faire, je ne rends pas compte que c'est urgent, je ne me rends pas compte qu'en lui proposant une pause je le stresse encore plus. A présent je le sais : il me l'a dit. Amèrement.


Non. Moi je me rends compte qu'il me crie qu'il a tellement mal qu'il fuit dans les des urgences subites. Je me rends compte qu'il n'ose pas s'arrêter une petite seconde parce qu'il sait très bien que s'il s'arrête il se rendra immédiatement compte que c'est n'importe quoi. Qu'il a besoin de ne surtout pas relativiser parce que sinon c'est tout le reste, tout ce à quoi il s'obstine à ne laisser surtout pas la moindre place, qui va revenir l'assaillir d'un coup. Et je me rends compte que même lui suggérer qu'il y a peut-être un peu de ça c'est déjà beaucoup trop. Que lui demander pourquoi c'est si urgent est une insulte. Que lui faire remarquer que jusqu'à hier, tout ça était déjà à faire mais qu'on faisait les choses petit à petit et qu'on s'en sortait bien, sans stresser, ce n'est pas pensable. J'ai tenté ; à chaque fois j'en pleure de plus belle. Et c'est de plus en plus fréquent. Même quand je me contente de faire ce qu'il dit, de l'écouter, de l'aider, de lui demander ce qu'il veut faire, même comme ça je ne me rends pas compte. Même en le laissant faire, même en l'encourageant je ne me rends pas compte.


Un jour, dans un moment — un moment qui me semble terriblement lointain pour l'instant — je saurai (au moins à peu près) ce dont lui ne se rendait pas compte. Un jour il s'en rendra compte. Mais pour l'instant, même ne plus dormir, même être malade depuis des mois et refuser d'aller voir un médecin quel qu'il soit, même crier tout seul alors que je ne dis rien, même annoncer qu'il s'en va, rien ne le fait réfléchir. Dans un moment il me dira que j'aurais dû lui dire ; il aura oublié que je lui ai dit, je lui ai dit dès le début, tant que j'ai pu et puis que j'ai dû arrêter parce que c'était devenu plus dur que de me taire. Pour l'instant, je ne me rends pas compte. Et j'en pleure, s'il savait comme j'en pleure...

lundi 15 décembre 2008

Râté

Bon. J'ai râté le rendez-vous chez la psy parce que j'avais confondu l'horaire avec celui d'une autre rendez-vous que j'ai annulé demain. Pas pu y aller, remis à plus tard. Et puis je me suis soudain sentie complètement débordée. Tous ces rendez-vous, toutes ces obligations d'un coup alors que je n'en avais plus, toutes ces choses à faire à divers endroits. Cet aller-retour à Paris que je dois faire mercredi et qui me terrifie tellement je n'en ai plus l'habitude. Ni l'envie. Ni l'amusement. Les grands écarts qui se comptent par cinquantaines de kilomètres entre les différents endroits où je dois me trouver à chaque demi-journée. Et ce rendez-vous que j'attendais, auquel je me préparais, dont j'attendais un certain soulagement, et que j'ai râté. Il faudra encore que je l'attende. Et je ne suis sentie nulle. Et j'ai voulu me changer les idées en allant voir à la ferme mais il n'y avait personne. Et il pleut. J'ai craqué — comme souvent, trop souvent, ces jours-ci. Je voudrais dormir, je voudrais que cette journée soit terminée, que cette semaine aussi, que ça soit les vacances alors même que je viens de commencer, que les vacances ne s'arrêtent plus, je ne veux plus y aller, je ne veux plus faire ça, me forcer, tout le temps me forcer, me dire que c'est bon pour moi alors que j'ai l'impression que tout me crie que non, je me sens tellement perdue d'avance et je n'ai plus envie de rien. Si, que mon mari soit là et que je me blottisse au chaud dans ses bras et qu'on reste un moment comme ça, un moment jusqu'à ce que mon coeur se remette à battre, jusqu'à ce que je n'aie plus froid, jusqu'à ce que l'envie me revienne, n'importe quelle envie, juste une envie parmi d'autres.


Il y a des moments où tout s'écroule pour un rien, et pfff c'est difficile parce que c'est trop souvent comme ça ces jours-ci. Des moments où j'ai tellement mal que j'ai envie de tout casser et de hurler à m'en arracher les cordes vocales et puis de me rouler en boule dans un coin et de disparaître. Et je sais très bien qu'il suffirait que je me prenne en main pour ne plus ressentir ça, qu'il ne faut pas que je me laisse aller, qu'il faut que je me force à faire quelque chose, n'importe quoi pour m'occuper l'esprit et que ça va passer, mais c'est tellement douloureux, ça m'envahit tellement que j'ai beau lutter je mets un temps fou à y arriver.


Ça va passer. Ça va finir par passer.

Bric-à-brac avant de me lancer dans la journée

Il pleut. Ça fait des jours qu'il pleut. Il pleut beaucoup dehors ; il pleut même pas mal dans la maison, et ça c'est plutôt embêtant. C'était difficile de s'occuper hier, ne pouvant pas vraiment sortir sous la tempête de pluie accompagnée de rafales de vent à tout faire envoler, on avait prévu de ranger la maison. Il y avait un gros ménage à faire et surtout des choses à ranger en haut, quelques meubles à déplacer, ça promettait d'être tout de même plutôt sympa.


Mais c'était sans compter les fuites dans la maison. Pas assez de serpillères, on passait d'un endroit à l'autre et à peine le temps de tout essuyer qu'on n'avait plus qu'à recommencer. Alors on est sortis tenter d'endiguer le flot de l'extérieur sur le toit mais c'était pas simple, et on était trempés, les mains gelées, les cuisses tremblantes. On n'est pas équipés de telles pluies, c'est tellement rare normalement.


Mouillés pour mouillés, du coup on est restés dehors pour aller s'occuper des chevaux. Il y en avait deux dehors, plus l'âne M. Ils étaient allés s'abriter du vent glacé et de la pluie mais avaient fort mal choisi leur endroit : dans la réserve à foin... On les a donc surpris en flagrant délit de gavage intensif. On a fait rentrer en vitesse les deux chevaux dans le parc à côté, c'est pas bien grave s'ils ne s'entendent pas bien avec l'un de ses occupants puisque c'est super grand, sont pas obligés de rester ensemble. Mais l'un des deux s'est mis à s'étirer en portant tout son poids sur ses postérieurs, et puis il dansait d'un pied sur l'autre sans arrêt. J'étais très inquiète. Je n'en ai jamais vu de mes yeux mais je trouvais que ça ressemblait fort aux premiers symptômes d'une fourbure, et ç'aurait été la catastrophe. Mais je n'y voyais guère, la nuit tombait, il pleuvait des cordes, j'ai pensé qu'il faudrait attendre le lendemain pour voir comment ça évoluait et éventuellement appeler le véto. J'ai passé la soirée à chercher des informations sur la fourbure, et la nuit à gamberger en espérant n'avoir pas fait de bêtise en attendant le lendemain, en espérant très fort que ça ne serait pas trop rapide et qu'on ne risquait pas de le retrouver mort ce matin, ou même gravement atteint.


Bon, ce matin tout semble aller bien. Je le surveillerai tout de même parce que je n'aime pas ce que j'ai vu, je n'ai pas l'habitude de voir un cheval s'étirer comme ça, je n'ai pas trouvé ça normal. Et je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose de grave ; surtout que le plus dur dans la fourbure c'est que c'est très douloureux pour le cheval, et je ne voudrais surtout pas risquer de lui faire subir des souffrances inutiles.


Ce matin j'ai profité d'une accalmie pour passer une petite heure à les regarder et à leur donner à manger. Ils semblent tous se porter bien, malgré la pluie qui ne veut pas vraiment cesser et qui leur trempe le poil en profondeur. Ils peuvent s'abriter sous les arbres mais ne le font guère, donc ça doit signifier que ça ne les dérange pas, ou pas trop. Mais ils doivent en avoir marre tout de même de ne même pas pouvoir se chauffer au soleil dans la journée. Enfin, j'imagine.


Cet aprème je vais voir la psy de la maternité ; on avait pris rendez-vous pour faire le point juste après ma reprise du travail. Je ne sais pas du tout ce que je vais pouvoir y dire, pas parce que je n'ai rien à dire mais parce que bien au contraire j'ai tellement de choses à trier dans ma tête que je ne sais pas ce qui fait partie de son champ d'action (l'évolution du deuil) et ce qui le dépasse. Tout cela ne fait qu'un en moi, évidemment. Et puis j'aurais aimé que mon mari puisse venir aussi, mais il travaille aujourd'hui. Je crois que lui aussi aurait aimé.


Il faut que je finisse mon dossier de candidature à la qualification en urgence (encore une fois...). Ensuite il faudra que je m'attaque au dossier de candidature au CNRS, le temps passe et je n'y ai même pas encore songé concrètement, et la date limite se rapproche et ça m'inquiète. Quand je suis ici à la ferme, j'ai un mal fou à travailler là-dessus parce que j'ai tant d'autres choses à faire. Mais j'en ai déjà parlé... et il suffirait que je choisisse une chose, n'importe laquelle, et que j'en accepte les conséquences. Ça aussi j'en ai déjà largement parlé. Sauf qu'en parler, finalement, ça ne me fait guère avancer : je n'arrive pas à assumer mes choix. Ou j'ai l'impression de ne pas choisir. Ou de choisir la mauvaise chose.


Et ça ne change pas grand-chose de le répéter encore une fois... Je tenterais bien de me faire un petit calendrier, de toute façon c'est nécessaire vu ce qui m'attend dans les semaines qui viennent, mais je sais d'avance que je ne le tiendrai pas alors ça ne m'emballe guère de me lancer dans une entreprise promise à l'échec. Je pourrais aussi ne pas le considérer sous cet angle négatif et le prendre pour ce que c'est : un calendrier pour mettre les choses à plat, et surtout voué à évoluer. Ouais, faudrait que j'assume un peu ça...


J'ai vraiment l'impression que je ne me sortirai pas de tout ce que j'ai à faire. Je ne sais pas comment je vais m'y prendre.

jeudi 11 décembre 2008

Cache-cache

L'âne M. nous avait préparé une partie de cache-cache ce matin. Il est sorti de son parc (allez savoir comment) et s'est planqué... saurez-vous le retrouver ?


Ça y est




Et pendant que je choisissais mes photos à l'instant, il se met à tomber de gros flocons...

Première séance de parage maison

C'est pas tout ça mais il y avait quelques choses à faire sur les pieds nus des chevaux. Dont acte.



Impressionnant pour cette toute première fois, mais chouette comme tout !

La honte

T'as pas honte ?
J'aurais honte à ta place.
Tu devrais avoir honte !


Le genre de chose qu'on peut entendre quand on est petit. Une petite phrase prononcée en toute innocence et qui, suivant les circonstances, peut faire des ravages. Et si on m'avait dit ça, avec insistance, un jour où je ne m'y attendais pas, dans un moment où j'aurais pu trouver ça injustifié parce que j'aurais été sincère ? Et si on m'avait dit ça après m'avoir mise en confiance d'abord, dans un moment où je me sentais bien, à l'aise, et que d'un coup, en réponse à une parole de ma part, on m'avait dit que je devrais avoir honte ?


Dans ce cas-là, prenant la remarque au mot et croyant en la sincérité de la personne, j'aurais pu en conclure que oui, je devrais avoir honte ; et ne trouvant pas vraiment de quoi je pourrais bien avoir honte sur le coup, j'aurais pu penser que je devrais avoir honte de moi, de mon attitude générale, de ce que je suis quand je suis en confiance.


Alors je me mettrais à avoir honte de tout ce que je suis. Ridiculement grande, désespérément mince, quelques boutons venant me rappeler que je n'aime pas ce que je vois dans le miroir, je considérerais qu'il est inutile de prendre soin de ce corps que je n'aime pas. J'hésiterais à prendre la parole en public parce que je trouverais trop nul tout ce que je pourrais dire. Je me ferais toute petite quand je ne suis pas d'accord avec certaines personnes, pour ne pas risquer de tendre l'atmosphère, pour ne pas les contrarier, pour ne pas qu'ils se sentent moins à l'aise. Je relativiserais à l'excès les situations graves que je vis pour surtout ne pas imposer ma tristesse, mes douleurs, mes difficultés aux autres. Peut-être même que j'aurais été asthmatique pendant un temps parce que je ne me serais plus laissé assez de place pour simplement respirer. J'aurais peur qu'on me regarde, je tâcherais de disparaître.


Alors je me mettrais à avoir honte de tout ce que je fais. Je me mettrais à fumer pour cacher mon manque de consistance, à me ronger les ongles. Quand on demanderait sur quoi je travaille et que je répondrais "je fais de la linguistique", voyant le regard perdu de mon interlocuteur, je choisirais d'ajouter en riant "ben oui, désolée" plutôt que de lui expliquer simplement de quoi il s'agit ; puis je changerais de sujet parce que j'estimerais que ça n'est pas intéressant. Je n'oserais pas être fière ou même simplement satisfaite des choses que j'ai faites et dont on m'assure qu'elles sont bien (et même mieux que ça) ; j'aurais une peur bleue qu'on lise ma thèse, qu'on s'intéresse à mon travail. Je n'oserais pas fabriquer des cadeaux qu'il me ferait tant plaisir d'offrir parce que j'aurais trop peur qu'on les trouve ridicules. Je ne saurais pas recevoir un compliment, une marque d'amour, parce que j'estimerais toujours que ce n'est pas justifié, que c'est parce que les gens ne savent pas.


Alors je me mettrais à chercher avoir honte, à me mettre dans des situations inutilement honteuses. Je n'aurais pas de répartie, ou alors trop tard, alors je laisserais dire, laisserais faire. Je réagirais volontairement de travers aux choses importantes pour pouvoir en avoir honte par la suite. Je ne me pardonnerais pas, jamais, les erreurs que j'ai pu faire dans le passé et les trainerais éternellement comme une guirlande d'hideuses cicatrices qui me réveilleraient en sursaut dans des cauchemars infâmes. Je ne saurais pas m'arrêter quand il le faut. J'aurais appris à m'y prendre toujours trop tard pour avoir le temps de faire les choses comme je le voudrais.


Et si on m'avait dit ça un jour et que depuis je tâchais d'avoir honte, comment est-ce que je pourrais faire pour me sortir de ce cercle qui pourrit ma vie ?

mardi 9 décembre 2008

Premières réimpressions

Premier jour de boulot.


Du plastique, des néons, des barreaux aux fenêtres. Le ronron incessant des divers circuits électriques.


La voiture hyper classe d'un collègue, avec un bidule qui fait parler son téléphone portable dans ses hauts-parleurs sans même qu'il ait branché la bête : il le détecte dans la poche de sa veste. Brrrr :-/


Un ami, ouf, un seul présent aujourd'hui, un vrai, quelqu'un de sain avec un très très grand sourire et plein de vie. De vraie vie — enfin ce qu'il en reste à force de bosser dans un bureau — au moins il sait qu'il exsite un monde au dehors. Ouf ça fait du bien.


Pas mal de gens qui n'étaient pas au courant, je pensais que la nouvelle se serait un peu plus répandue, je ne m'étais pas du tout préparée à devoir répondre plusieurs fois aux "Félicitations" et autres "Alors c'est une fille ou un garçon ?". J'ai été con, j'aurais dû le deviner. Mais je tiens le coup, pour l'instant du moins.


L'écran qui m'absorbe, je fais des sessions de 2h sans décrocher de l'ordi, c'est étrange. Mal au dos, plus l'habitude de rester assise comme ça (et comme j'ai encore pa pris le temps de faire mes BD ces derniers jours j'ai les douleurs qui me reprennent — comme par hasard ;-)).


Possiblité de boire plein de cafés mais même pas envie. Même plus envie.


Envie de tenter de travailler mais je ne sais vraiment que faire, par quel bout prendre tout ça, par quoi commencer. Alors j'ai d'abord récupéré les quelques 7 mois de mails que je n'avais pas chargés ici, ça a pris plus de 5h à mon mailer pour tout rappatrier. Et j'ai trié, trié, trié. Ça, c'est fait. C'est propre et rangé.


On m'avait d'abord dit que mon ordi avait disparu et que ma place était récupérée. Puis il y a quelques jours on m'a dit que finalement non, l'ordi était toujours à la même place et m'attendait sagement puisque son occupant à titre doctoral est à Paris jusqu'au mois de mai. En arrivant j'ai remarqué que même l'email de choses urgentes à faire que j'avais collé sur le coin de l'écran n'avait pas bougé.


Et tant d'autres petites choses insignifiantes et significatives aussi...


18h. Je rentre.

dimanche 7 décembre 2008

La veille... du lendemain

La façon dont les événements se succèdent est parfois bien drôle.


Je reprends le travail demain. Il va falloir que je reprenne l'habitude de me forcer à me lever tôt, si possible à la même heure chaque jour, de me préparer, de prendre la voiture et de parcourir la longue route qui me mène à mon labo (en roulant doucement parce que ça gèle bien) (et je ne sais même pas encore précisément par où je vais passer), d'arriver, de passer mon badge dans le lecteur pour ouvrir la porte, de m'installer à mon bureau, de lancer mon ordinateur et de bosser, bosser, bosser. Bosser le plus possible pendant que je suis là-bas parce qu'ici, j'aurai d'autres choses à faire. Je ne sais encore pas du tout comment est-ce que je vais m'organiser ici avec la reprise du travail, comment je vais faire pour réduire mes activités, ce que je vais décider de ne plus faire pour garder suffisamment de temps pour le reste. Ensuite le soir, alors qu'il fera déjà nuit, je quitterai mon bureau, remonterai dans ma voiture et ferai mon long trajet retour (toujours doucement), jusqu'au lendemain où je ferai la même chose.


À la maison, il faudra que je m'organise pour faire un peu de ménage régulièrement question de ne pas me retrouver surchargée tout d'un coup. Il faudra sans doute que je le fasse le soir, parce que le matin ça risque d'être trop compliqué pour moi... Un petit coup de balai par ci, un peu de vaisselle par là, et je garderai les activités plus pontuelles pour le week-end (comme de faire les vitres par exemple... que je n'ai toujours pas faites depuis qu'on a emménagé et qui sont franchement sales, il faut le reconnaître). Le problème c'est que le soir je risque d'arriver complètement crevée à la maison, et d'avoir envie d'autre chose que de passer un coup de balai. Mais bon, d'un autre côté c'est tout de même bien agréable que ça ne soit pas tout le temps le chantier total, qu'on arrive à trouver facilement les choses et que l'on puisse laisser flotter son regard dans le salon sans qu'il y ait mille trucs qui trainent partout.


Je en sais pas du tout comment je vais faire pour continuer à m'occuper des chevaux. Là j'ai pris l'habitude de leur donner leur repas du soir, mais ça se passe juste avant le coucher du soleil c'est-à-dire vers 17h. À partir de demain, à 17h, je serai encore au boulot donc je ne pourrai plus le faire. Alors je pourrais changer mes habitudes pour leur donner plutôt leur ration du matin. Oui mais, le problème c'est que si je fais ça, ça veut dire qu'il faudra que je m'habille 2 fois le matin (une fois pour aller aux chevaux, l'autre pour m'habiller "en propre" pour le labo : je m'imagine difficilement arriver au travail pleine de boue et de foin). Ça veut dire aussi prendre un bon bout de temps pour le faire, parce que le matin c'est plus long, en ce moment parce que c'est l'hiver on leur donne de la farine (i.e. des grains concassés mouillés à l'eau qu'on leur sert dans des seaux, c'est plus compliqué que le foin). Et puis si je pars tôt le matin pour arriver pas trop tard au boulot (question de repartir pas trop tard non plus), il faudra que je le fasse de nuit... donc en plus, je ne les verrai pas beaucoup ! Et puis j'ai peur que ça me démotive très vite et que je ne tienne pas le coup.


Ça, c'est un vrai problème. Je ne sais vraiment pas du tout comment je vais faire, alors que je quitterai la ferme de nuit et rentrerai de nuit également. Je ne sais pas du tout comment je vais pouvoir faire pour m'occuper encore des chevaux malgré tout. Alors certes, je n'irai pas au labo tous les jours. Je prévois d'y aller 3 jours par semaine, les jours où mon mari travaille. Mais je me connais et je connais trop bien mon travail aussi, et je sais pertinement que concrètement, très vite j'aurai des petites obligations tous les jours de la semaine, et qu'il me sera vraiment très difficile soit d'accepter de ne pas être présente au travail autant que je le devrais (et donc de culpabiliser parce que tout de même, c'est mon boulot, et c'est à plein temps — même si je n'ai pas réellement d'obligation de présence pendant mes heures de travail), soit d'accepter de ne plus m'occuper quotidiennement des chevaux. Dans les deux cas je vais culpabiliser. Je sais que je vais avoir l'impression de ne pas en faire assez, quelle que soit la solution que j'adopterai : que ce soit en privilégiant l'un des deux, ou en tentant d'en faire autant que possible des deux côtés à la fois (au détriment de mon ménage cité plus haut, notamment ;-)). Je sais déjà qu'il faudra que je lutte contre cette culpabilité mal placée puisque de toute façon je ferai ce que je pourrai, et que soit je donnerai mon plein temps à l'un en abandonnant l'autre, soit je ménagerai la chèvre et le chou et ne serai donc entièrement dévouée à aucun des deux. Mais je n'ai pas envie de choisir. Il y a des gens qui s'en sortent très bien avec un travail du type du mien et des chevaux, mais ils n'ont pas autant de kilomètres à faire matin et soir. Et en outre ils sont titulaires de leur poste, ils n'ont pas à fair epreuve d'une bonne volonté à toute épreuve dans leur travail !


Et puis paradoxalement, c'est là que l'enchaîenement des choses se fait joueur, l'activité "chevaux" devient de plus en plus potentiellement prenante (ça fait un peu abstrait tout ça, mais en fait ça l'est beaucoup moins qu'il n'y parait, sans que j'ose pour autant le formuler différemment pour l'instant — ensuite on verra). Sans vouloir encore ni faire des plans sur la comète ni même dévoiler clairement ce qui se trame, je dirai que l'éventualité de faire plus de place aux chevaux à la ferme se dessine d'une manière de plus en plus concrètement envisageable, et que plusieurs événements qui sont arrivés ces dernières semaines (en se précipitant particulièrement ces derniers jours) font qu'il y aurait peut-être moyen de faire quelque chose de vraiment intéressant selon mon point de vue et mes envies en la matière. Vraiment, c'est drôle de voir comment, alors que je suis à la veille de mon retour au travail intellectuel que j'avais fait jusque là, s'ouvrent du côté manuel, du côté près de la terre, du côté simpliste volontaire et écologiste, du côté humain proche, local, en interdépendance et en échange ouvert, des perspectives qui vont de plus en plus dans un sens qui me plaît vraiment beaucoup. Est-ce qu'il y aurait vraiment de quoi en faire une activité procurant revenu ? Si oui, quand et pour combien de personnes ? Quels seraient les investissements nécessaires en temps et en argent ? Que ferions-nous très précisément (il y a plusieurs options possibles) ? Et puis, si ça se faisait, est-ce que ça me plairait de faire ça vraiment quotidiennement en tant qu'activité princpale ?


Je n'ai pas de réponse à ces questions pour le moment. Le fait est qu'on est en train de traverser l'un des moments les plus durs de l'hiver où il fait un froid de canard et où les journées sont hyper courtes et malgré tout j'ai un mal fou à rester enfermée. Je me sens tellement bien dehors. Je me sens tellement plus proche de moi, tellement moins en question, les choses sont tellement plus évidentes. En même temps, je me dis que ça doit aussi être en bonne partie dû au fait que je reprends le travail demain et que je n'ai pas envie. — Enfin bon, dit comme ça c'est un cercle vicieux, il faut que je tente d'être plus précise pour l'exprimer, de manière à parvenir à le regarder avec autant d'objectivité que possible : j'ai peur de reprendre le travail parce que je sais que je vais tout de suite me retrouver dans l'urgence, l'urgence des résultats, l'urgence des publications, l'urgence des candidatures, et que j'ai une trouille bleur d'y aller encore pour me retrouver le bec dans l'eau. Et que si jamais ma seule perspective d'avenir professionnel est un poste dans une université du bout du monde dans une région inconnue et sans amis, au sein d'une équipe que je ne connais pas ou si peu, je vais à nouveau me retrouver devant un doute affreux.


Et voilà, du coup le fait de parler de ça m'y fait penser : ça y est, le concours CNRS a ouvert. Et la tendance se confirme, ça se profile plutôt moyennement : 2 postes de CR2 en section 34 (c'est-à-dire ma section de spécialité) dont un sur une thématique à laquelle je pense ne pas coller du tout, et 3 en 44 (tiens, la numérotation a changé, jusqu'à l'an dernier c'était la 45), dont 2 sur une thématique dont je ne comprends même pas la signification de l'intitulé et le 3e sur une thématique "musique" (donc pas pour moi). Au final donc, ça fait pour moi un seul et unique poste envisageable, celui qui n'est pas profilé en 34. Hum, même dans mes persepctives les plus sombres je ne pensais pas que ça serait noir à ce point, là. Encore peut-être un événement qui ferai pencher la balance dans un certain sens... Il reste aussi les faleuses "chaires CNRS" qui vont ouvrir dans les universités, j'avais lu 150 postes (pour l'ensemble des disciplines !!!), puis 115, et là ce matin je viens de voir qu'ils en annoncent 90 (ce qui signifie que s'il y en a 1 dans mes cordes ça sera déjà Byzance). Pour l'instant c'est la seule information que l'on trouve à leur propos, elles ne sont pas encore publiées.


Bon. Je ne sais pas encore quoi penser de tout ça précisément. J'ai dit que je faisais une 3e année de candidature, j'ai obtenu un prolongement de mon contrat de travail pour quelques mois, je suis à la veille de la reprise et il faut bien que je me jette à l'eau. Mais vu d'ici elle a l'air bien froide et fort peu engageante, c'est le moins que l'on puisse dire. Par ailleurs, c'est peut-être la toute première fois de ma vie que j'ai une ouverture en or pour me recycler dans un truc qui me plairait, même si c'est encore très loin d'être certain. Et sans doute que si je ne plonge dans aucun des deux je risque de me retrouver au final en perdante des deux côtés. Ça serait vraiment trop con. Et si je me gourre dans mon choix hein, est-ce que ça serait pas tout aussi con ?


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A part ça, les images de ce billet n'ont rien à voir avec la choucroute. Ce sont des photos de Jean-Loup Sieff, photographe que j'adore et auquel j'ai pensé juste avant de commencer la rédaction de ce billet, alors je n'ai pu résister à l'envie de partager quelques-unes de ses photos même si ça n'avait aucun rapport. J'adore particulièrement le portrait de Bernadette Laffont en 1959, je le trouve captivant à couper le souffle, mais il y en a tellement d'autres !

samedi 6 décembre 2008

Bains dérivatifs, jour 6

Je n'ai rien dit à ce propos hier parce que j'ai baroudé toute la journée. Je n'ai même pas trouvé le temps de faire mon BD hier soir. Par contre j'avais bien fait celui de la veille.


Pour l'instant rien n'a trop évolué depuis les tous premiers jours. Mon poids de bouge pas (tant mieux), mes cernes finalement sont moins marquées mais toujours présentes. Mes douleurs du début ont complètement disparu. Ah si, tout de même, il semble que je me réveille un peu plus facilement le matin, et je ne ressens plus cette fatigue des tous premiers jours.


Sachant qu'on arrive à la fin de la première semaine et que j'en avais prévu 3 de "cure", je vais passer à un BD de 20 mn tous les 2 jours à partir de demain. Donc comme j'en fais un ce soir, je ferai le suivant après-demain. Et je continuerai à noter mes impressions ici, soit si je sens encore quelque chose de nouveau, sinon à la fin de chaque semaine.


Et 'tant, si j'arrive à m'habituer au rythme, je continuerai au-delà des 3 semaines, qui sait ? (mais bon, faut pas trop en demander non plus, je ne veux pas me fixer d'objectif trop compliqué, autant viser petit et faire grand que le contraire et finir déçue à tous les coups)

Chien bleu

Allez, une fois n'est pas coutume ! Je ne saurais dire pourquoi au juste, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Yves en voyant cette petite annonce sur le bon coin :



Et puis j'ai même trouvé le chien assorti :



Joyeux Noël-avant-l'heure, Yves :-)

vendredi 5 décembre 2008

Cadeau pour Cécile


Elles ne sont pas prune, mais c'était les miennes à moi. Elles ont accompagné mon histoire pendant longtemps, me guettant ces dix dernières années du fond du placard où elles étaient remisées sans que j'arrive à m'en défaire. Parfois je les sortais et rêvais de les porter à nouveau, comme quand j'avais 15-20 ans, et c'était tout mon univers d'alors qui surgissait devant mes yeux.


Cet été, à notre dernier déménagement, je me suis enfin décidée à les prendre en photo et à m'en séparer. Adieu Doc Martens argentées !


Et bonne journée à toi Cécile. :-)

jeudi 4 décembre 2008

Petit séisme intérieur (question de rappeler qu'on est bien vivant)

(Oui oui, je passe de quelques billets par mois à plusieurs par jour, mais je vais me calmer...)


Cette semaine sur Arte Radio il y ça :



J'avais trop envie de l'écouter. Trop envie. Je l'ai fait. Il y a comme mon coeur qui tressaillait à chaque battement du coeur que l'on entend. Il y a que quand j'ai entendu la sage-femme annoncer "c'est parti pour une demi-heure" j'ai pensé au fait que ça serait mon lot, souvent, pour les prochaines grossesses (je n'ai fait qu'un seul monitoring à la première parce que c'était une grossesse sans risque). Je réentendais ce rythme que j'ai tant connu, qui a fait vibrer ma vie pendant tous ces mois. Et je ne m'attendais à sentir mon corps se serrer brusquement en retrouvant ce son.


La voix tendre de la sage-femme. Ses intonations surtout, les conseils que je connais si bien, les propositions de solutions. Les histoires de col et de contractions, le ménage et les courses. Un monde tellement proche finalement, je n'ai pas tout oublié, je m'en rends compte en écoutant ça.


Comment sera le suivi de ma prochaine grossesse ? Je n'ai aucune envie d'aller à la maternité tous les mois. Où cela pourra-t-il avoir lieu ? Ça dépendra sans doute de la sage-femme. Et puis j'ai dit que je me ferais suivre aussi par un gynécologue. Pas que j'en aie envie, mais pour changer les données de l'histoire. Que celle-là soit différente. Je voudrais voir les deux, le gynéco pour changer, et la sage-femme pour le temps qu'elle a à donner, les longues conversations, pour cette voix douce et cette complicité qui se créent, sans lesquelles je me sentirais bien seule.


Seule, c'est une impression que j'ai eue à l'écoute de ce son d'Arte Radio : où sont les hommes ici ? Mon mari m'accompagnait à quasiment tous les rendez-vous que l'on avait, sauf quelques exceptions où il n'a pas pu mais il me demandait alors que je lui raconte tout dans les détails, pour ne pas en manquer une miette. Ce n'était pas un moment à moi c'était un moment à nous, à nous deux, à nous qui aurions dû être bientôt trois, un moment de famille. Il ouvrait des yeux ronds aux explications de la sage-femme, il riait aux éclats à entendre battre le coeur de notre fils, il écoutait les conseils et tâchait de se remettre en question quand il le fallait, parce que faire un bébé c'était aussi sa tâche à lui.


Bon. Voilà. Quelques secousses et c'est reparti. On est toujours là...

Petits petons à poil

J'en ai parlé plusieurs fois, les voici en images... les pieds des chevaux déferrés.


AH oui, avant toute chose, je mets un petit schéma trouvé sur la Wik' pour montrer l'emplacement des noms d'oiseaux que je vais utiliser dans les descriptions qui suivent ;-)



Le premier cheval est un pépère d'une vingtaine d'années. Il a été ferré dès sa plus tendre enfance et pendant toute sa vie, comme c'est le cas pour la plupart des chevaux "de loisir". Il a été déferré au tout début de l'automne, vers la fin septembre, par un maréchal-ferrant. Le maréchal, tout "ferrant" qu'il est, n'était pas spécialisé dans le parage des pieds destinés rester nus, alors il a fait comme il a pu, sans doute selon ses habitudes de parage, qui n'ont pas les mêmes contraintes. Et puis il y a quelques semaines on l'a fait "réviser" par la pareuse (spécialisée dans les pieds nus cette fois) qui est venue déferrer le second cheval. Les photos que j'ai prises datent d'il y a une semaine environ, soit une dizaine de jours après le parage.


Antérieur gauche : Ce cheval a une fourchette particulièrement longue, et on voit qu'elle n'avait que peu été rétrécie par le port des fers : apparemment, la fourchette a tendance à devenir de plus en plus étroite avec les fers qui l'empêchent de se développer. Sans fers, au contraire, elle est bien large parce que c'est par son appui sur elle que se fait l'action sur le coussinet plantaire qui est situé à l'intérieur juste au-dessus, et qu'à partir de là tout le système d'amortissement se met en route.
Je trouve que la pointe de la fourchette est un peu épaisse, il m'avait semblé lire qu'elle devait être au niveau de la sole de ce côté-là et là je la trouve un peu trop épaisse. Mais avant de faire quoi que ce soit je demanderai conseil à la pareuse... J'aurais également tendance à penser que les barres mériteraient d'être légèrement raccourcies aussi (théoriquement, si j'ai bien compris, elles devraient être réduites au niveau de la sole dans leur moitié inférieure, i.e. à partir du tiers du pied — là j'ai l'impression qu'elles dépassent un peu, surtout celle qui est en haut sur la photo).


Antérieur droit : Toujours cette fourchette immense... Ici pareil, je trouve les barres un peu longues. Et puis c'est drôle, à comparer les photos comme ça, je trouve que cette fourchette-là est bien plus étroite que les trois autres.


Postérieur droit : Là on voit bien que la pointe de la fourchette avait été remise à niveau par rapport à la sole. Les barres aussi sont plus courtes que sur les pieds précédents.
On voit aussi que la ligne blanche, cette partie qui sépare la sole de la paroi sur tout le pourtour du dessous du pied, accroche la terre : j'ai essayé de passer le cure-pieds et de brosser, mais la terre reste en place, il faudrait insister pour la faire apparaître et je ne l'ai pas fait.
Il me semble que la paroi a un peu poussé et qu'il serait bon de la réduire un peu, pour qu'elle ne dépasse pas (trop) de la sole, mais je n'en suis pas sûre. Je me dis ça parce que sinon, si tout le poids de l'avant du pied se pose sur les rebords de paroi qui dépassent, j'ai peur que ça les fasse sauter...


Postérieur gauche : Il n'a pas du tout la même forme que le précédent, c'est étrange : il est beaucoup plus pointu, plus large sur les quartiers (les côtés, avant le talon).


On passe au second cheval, qui est une jeune jument. Elle n'a été ferrée que pendant un an, un an et demi. Elle a été déferrée directement par la pareuse il y a quelques semaines, donc ses pieds ont été immédiatement parés en vue de la marche pieds nus. La grande question quand on déferre un cheval, c'est "Quelle va être sa réaction ?", parce que tout le système de pompe qui active la circulation sanguine par l'effet de la marche est inhibé par le fer. Avec un fer, lorsqu'un cheval pose son pied, le choc est réparti sur toute la longueur du fer, donc sur presque tout le pourtour du pied. Alors que ce n'est pas là du tout que sont les amortisseurs du pied du cheval... qui sont représentés par le coussinet plantaire, sous la fourchette. Quand un cheval est ferré sa sole ne touche pas le sol, et sa fourchette ne le touche qu'en bout de course, quand sous l'effet du poids le fer s'écarte un peu et laisse s'abaisser légèrement le pied. Sans fers, le cheval pose d'abord l'arrière du pied (soit la fourchette, qui reçoit donc le choc), puis pose le reste en s'appuyant sur la sole (l'avant de la sole redevient donc nettement plus épaisse et solide qu'avec des fers).


Bref. Le problème c'est que comme la circulation sanguine est brusquement reboostées quand on enlève les fers, on ne sait jamais trop à quoi s'attendre : les chevaux peuvent aussi bien le vivre sans problème, que se retrouver complètement prostrés pendant des jours, des semaines ou des mois, à ne plus oser marcher tellement ça leur fait un drôle d'effet, pour ça et pour la sensibilité qui revient. C'est apparemment toujours une surprise, on ne sait pas à quoi s'attendre lorsque l'on déferre un cheval. Mais celle-ci s'est portée à merveille, et dès le lendemain elle s'est remise à gambader comme un poulain dans son parc :-) Ouf !


Antérieur gauche : On voit encore bien la trace laissée par le pinçon du fer dans la pince du sabot (juste devant au milieu, pour les néophytes)...
Bon, à part ça ce pied n'est pas très propre (j'ai mal fait mon boulot !) alors passons au suivant.


Antérieur droit : La fourchette est moins large qu'à l'autre antérieur, du coup les barres prennent naissance un peu plus haut sur le pied (il faut vraiment des photos pour voir apparaître ça !). Les barres m'ont l'air un peu longues, aussi, surtout celle du haut sur la photo.


Postérieur droit : Rien de spécial à dire, il m'a l'air bien ce pied, à moins peut-être qu'il faille réduire un peu la longueur de paroi comme pour le cheval précédent mais ça reste à confirmer.


Postérieur gauche : Moi j'aurais tendance à réduire encore un peu la pointe de la fourchette...
Et la ligne blanche me semble trop épaisse entre la sole et la paroi. Si je me souviens bien, la pareuse l'avait noté et nous avait dit que ça venait d'une compensation dûe à la ferrure, je ne sais plus pourquoi, et que ça passerait progressivement. Il faut tout de même laisser passer le temps de pousser !


Voilà pour les petons de nos pensionnaires au naturel. Je vais envoyer les photos à la pareuse aussi pour qu'elle me donne son avis, et puis je verrai ce qu'elle me dira (de faire, ou de ne pas faire). En tout cas ça fait tellement plaisir de les voir comme ça (et ça fait bien bizarre à curer des pieds sans fers, pour une cavalière habituée à des pieds chaussés...).

Bains dérivatifs, jour 4

Hier je n'ai pas fait de BD parce que je me suis fait une petite frayeur toute seule : à partir du milieu d'après-midi j'ai commencé à avoir mal au ventre. Je pensais d'abord que c'était mes abdos qui refaisaient une crise de "je me muscle à fond" et que ça me donnait des crampes (ce que j'ai déjà eu il y a quelques temps, depuis l'accouchement tout se remet en place en phases, comme ça). Et puis après avoir passé l'après-midi dans l'herbe mouillée et gelée avec des bottes de pluie qui se révélèrent pas étanches à l'utilisation :-/, sous les nuages qui nous gratifiaient de quelques gouttes de temps à autre, à réparer une partie des fils électriques des parcs, on est allés boire un petit coup (sans alcool ;-)) au QG de la ferme. Et là j'ai eu de plus en plus mal, si bien qu'en rentrant à la maison je ne pouvais presque plus respirer tellement rien que ce simple mouvement de mon buste m'était douloureux. Assurément il en fallait plus que quelques abdos qui forcent pour me provoquer cela, et je me suis demandé si ça ne pouvait pas être un effet (indésirable) des BD.


Finalement j'ai compris ce qui s'était passé : ces dernières semaines, sans perdre de poids j'ai perdu une bonne taille et demi de tour de taille. Alors hier j'ai tenté de remettre un de mes anciens pantalons. Ah, pas l'un des plus serrés mais l'un de ceux qui me tombaient sur les hanches parce qu'un peu trop grand. Et il s'est avéré qu'il me serrait tellement (sans que je m'en rende compte) que ça me bloquait toute la circulation du système digestif. Alors les douleurs s'étaient peu à peu propagées dans tout le buste... Il a suffit que je déboutonne mon pantalon et que je reste quelques minutes allongée pour que ça passe. Ouf !


Mais du coup, pas de BD hier soir, le temps avant passé et j'avais trop envie d'aller dormir. Ce que je fis très mal au demeurant : j'ai l'impression de m'être réveillée tous les 1/4 d'heure. Mais bon, je ne me sens pas trop mal malgré tout.


J'ai hésité à en faire un petit ce matin (de 10 mn) avant de me jeter sous une douche bien chaude, mais à vrai dire je n'ai pas trop envie, et puis j'en ferai un ce soir alors ça devrait suffire.

mercredi 3 décembre 2008

Ce qui est fait (n'est plus à faire)

Hier j'ai fait une rapide liste des choses que je voudrais faire mais ne ferais sans doute pas. A la regarder ce matin, je me dis que finalement j'en ai fait un tout petit peu plus que ce que je pensais :


  • Prendre la veille jument selle français dans son parc et lui donner un bon coup de pansage intégral. Lui passer de l'argile sur ses vieilles blessures et de la crème dans son oeil qui pleure (je ne sais pas ce qu'elle a mais ça m'inquiète sacrément ce truc).


Ça, je l'ai fait. Le pansage a été moins intensif que prévu parce que j'étais gelée, et puis aussi parce que je n'étais pas complètement rassurée. Parce que j'étais toute seule dans un recoin où l'on ne me voyait pas, et que j'avais peur qu'il se passe n'importe quoi, et que c'est ce qui m'empêche d'avancer en ce moment avec les chevaux. Mais contrairement aux jours derniers où je projetais de le faire mais trouvais mille raisons pour ne pas en prendre le temps, là je l'ai fait. C'est sans doute très très con mais c'est une petite victoire pour moi.


Victoire que je n'ai pas pu partager avec mon mari parce que ça l'énerve que je m'occupe de ces chevaux-là, parce que ce ne sont pas "les nôtres" (disons) mais ceux de propriétaires et qu'on n'est pas censés s'en occuper plus qu'en leur donnant à manger. Oui mais cette pauvre jument, elle n'avait même pas reçu un coup de brosse après sa dernière balade, ça me faisait peine. Et puis c'est un vieux selle français, un genre de cheval que je connais bien, je suis habituée au format et même aux traits généraux de caractère. Et puis c'est pas sa faute à elle si elle a tel propriétaire et pas tel autre. Et puis ça m'a fait plaisir, c'était moins compliqué à faire qu'avec un autre, et puis voilà.


Je voudrais faire ça chaque jour — chaque jour où je suis disponible en tout cas : prendre l'un des chevaux de la ferme et le panser. Parce que ça leur ferait du bien sur plein de plans, et à moi aussi, et que ça me permettrait de les vérifier en détail régulièrement pour voir si tout va bien. On voit toujours plus de détails dans ces moments-là. Et c'est un lien important. Oui mais... concrètement, c'est compliqué (ou alors c'est moi qui me crée des complications mais le fait est que je ne sais pas comment solutionner cela). [ Là j'avais commencé une description in extenso, et puis je préfère la retirer parce que j'ai bien peur que ça n'intéresse que moi ;-) Et puis ce ne sont pas mes chevaux, alors je ne veux pas trop raconter leur vie ici, ça me gêne ]


Je ne sais pas du tout si j'arriverai à m'occuper de ces chevaux d'une manière qui me satisfasse...


  • Aller faire un coucou au QG de la ferme mais ne pas y rester trop longtemps. Y amener les choses que je dois donner aux filles.


Je l'ai fait... mais j'y suis restée beaucoup plus longtemps que prévu. Faut dire, ils sont si gentils.


  • Finir de laver la vaisselle de notre fête de samedi soir, et ramener le tout à la "salle des fêtes" de la ferme. Y passer un coup de balai général. Ramener ma bassine que j'avais laissée là-bas.


Alors là, je n'ai pas avancé d'un iota. Il faudrait d'ailleurs que je m'en préoccupasse ce matin...


  • Aller chercher du petit bois parce qu'on n'en a plus ! (et même que je crois bien que le poële s'est éteint, déjà...)


Là je n'avais guère le choix, alors je l'ai fait. Aujourd'hui d'ailleurs il serait bon que je ramène un peu de bois plus gros parce que notre stock s'écoule assez vite avec le froid qu'il fait.


  • Passer un grand coup de balai général dans la maison, puis nettoyer le sol. Ranger la cuisine qui est toute surchargée, et ranger un peu les affaires qui traînent. Faire la poussière sur les meubles, et les toiles d'araignées qui se sont un peu lâchées ces derniers jours (à l'appel du froid elles rentrent toutes dans la maison).


Je n'ai rien fait de tout ça non plus ! Je me rends compte que j'ai quelques difficultés à m'occuper de ma maison aussi souvent que je le voudrais, ces jours-ci. Bah, y'a des moments sans, sans doute. Et il faudrait que je lave du linge aussi, parce que ça commence à manquer cruellement ; ça, il faut absolument que je trouve un moment pour le faire, aujourd'hui.


  • Descendre voir les chevaux du bas avec des bouts de quelque chose à grignoter.


Ça je l'ai fait. Je leur ai amené un peu de pain dur, ils avaient l'air reconnaissants.


  • Avancer mon dossier de qualification... (argh)


Heu... ben c'est-à-dire que... Non mais par contre j'ai fait plein de mails de boulot... comment ça, ça compte pas ?


  • M'épiler les jambes pour faire plaisir à mon mari (et un peu à moi tout de même, question de prendre un peu soin de moi).


Pas fait non plus. Je garde mes jambes d'ourse pour l'instant.


  • Commencer une liste des protagonistes de la fête de Noël et de ce que je pourrais bien leur offrir. (au secours !!)


Alors là, je trouve que j'en suis loin, mais loin... Pourtant il faudra bien que je m'y colle à un moment donné.


Aujourd'hui, à part ce que je n'ai pas fait hier et qui sont donc toujours à l'ordre du jour (mais que je ne ferai sans doute pas en entier, non plus, faut pas rêver), il y a des parcs à chevaux à modifier. Et puis ça serait vraiment bien d'en profiter pour faire le tour et changer les fils électriques là où c'est nécessaire, parce que vraiment, si ces chevaux restent dans ces parcs c'est parce qu'ils sont bien braves (et la bravoure, suivant ce qui se passe, peut avoir ses limites).


En résumé finalement, j'en ai fait plus hier que je ne le pensais a priori, ce qui montre bien que j'ai toujours cette impression de "ne rien faire", de ne pas en faire assez. Et puis là je parle beaucoup des choses que je fais, mais j'essaie de considérer que ça fait partie de ce que je suis... (ce qui n'est pas évident puisque je me considère toujours +/- en échec, mais j'essaie de m'en sortir et d'être plus indulgente avec moi).


Voilà. Il est pas loin de 9h, je vais aller faire un tour au QG, voir si y'a du monde pour boire un café, et voir ce que la journée me réservera...

Bains dérivatifs, jour 3

Un bilan au matin du 3e jour (le second étant ici et le premier, ) :


  • Les fameuses douleurs ont complètement disparu. Évidemment, je ne saurais dire quelle est la part exacte de responsabilité des BD là-dedans, mais le fait est que la coïncidence est bel est bien là.

  • J'ai passé une journée molle, mais tout de même un peu moins que la précédente. Il faut dire que j'avais dormi bien longtemps !

  • Par contre ce matin mon mari m'a réveillée bien tôt par rapport à mon habitude de ces derniers jours (à 6h30), et je n'ai pas tenu en place, je me suis levée très vite. Pour l'instant je ne me sens pas encore réellement réveillée, mais bon ça va :-)

  • J'ai fait beaucoup de rêves sur les chevaux, je ne pense pas du tout que ça soit lié aux BD (surtout que j'en faisais déjà pas mal avant), mais par contre le fait que je m'en souvienne vient peut-être de là, parce que ces rêves (et autres pensées en m'endormant et me réveillant) me font l'effet d'une obsession tel un arbre qui cache la forêt... à suivre.

  • J'ai les mains et les pieds froids. En fait c'était déjà le cas la veille mais j'avais oublié de le noter. C'est curieux parce que même quand je suis au chaud c'est le cas, il n'y a que l'intensité qui varie. En m'occupant des chevaux hier soir, il ne faisait pas plus froid que d'habitude mais j'avais les mains tellement gelées que j'ai forcé sans m'en rendre compte, et je n'ai senti la douleur qu'en me réchauffant un peu plus tard !

  • Je n'en suis pas complètement certaine, mais il me semble que ces cernes que je me trimballe en continu depuis l'époque de la rédaction de ma thèse (il y a 2 ans...!) sont en régression. Hier en me regardant dans le miroir je les ai vues moins sombres que d'habitude. Je viens de regarder à nouveau à l'instant et elles sont toujours là, mais comme ce n'est pas l'endroit habituel où je les regarde la lumière est différente, il faudra que je vérifie dans le miroir habituel pour avoir une référence.

  • Ce qui est drôle c'est que j'avais lu que les BD coupaient l'appétit, mais alors chez moi c'est le contraire : juste après la séance, quand je me cale sur le canapé pour lire, il me vient une fringale de derrière les fagots.


J'ai refait une séance de 20 mn hier soir. J'en referai une ce soir. J'en ferais volontiers 2 par jour, mais c'est vraiment trop compliqué. Et alors, les gens qui conseillent de bouquiner pendant la séance pour passer le temps, je n'ai aucune idée de comment ils peuvent y arriver !!

mardi 2 décembre 2008

Question de m'en décharger...

... je dépose ici une liste des choses à faire que je ne ferai sans doute pas aujourd'hui :


  • Prendre la veille jument selle français dans son parc et lui donner un bon coup de pansage intégral. Lui passer de l'argile sur ses vieilles blessures et de la crème dans son oeil qui pleure (je ne sais pas ce qu'elle a mais ça m'inquiète sacrément ce truc).

  • Aller faire un coucou au QG de la ferme mais ne pas y rester trop longtemps. Y amener les choses que je dois donner aux filles.

  • Finir de laver la vaisselle de notre fête de samedi soir, et ramener le tout à la "salle des fêtes" de la ferme. Y passer un coup de balai général. Ramener ma bassine que j'avais laissée là-bas.

  • Aller chercher du petit bois parce qu'on n'en a plus ! (et même que je crois bien que le poële s'est éteint, déjà...)

  • Passer un grand coup de balai général dans la maison, puis nettoyer le sol. Ranger la cuisine qui est toute surchargée, et ranger un peu les affaires qui traînent. Faire la poussière sur les meubles, et les toiles d'araignées qui se sont un peu lâchées ces derniers jours (à l'appel du froid elles rentrent toutes dans la maison).

  • Descendre voir les chevaux du bas avec des bouts de quelque chose à grignoter.

  • Avancer mon dossier de qualification... (argh)

  • M'épiler les jambes pour faire plaisir à mon mari (et un peu à moi tout de même, question de prendre un peu soin de moi).

  • Commencer une liste des protagonistes de la fête de Noël et de ce que je pourrais bien leur offrir. (au secours !!)


Bon, c'est ce que je vois à première vue, et encore, il me viendra sans doute d'autres idées d'ici à ce que la journée avance. Bon, je vais commencer par enfiler des chaussures et aller faire un tour au QG. Mon objectif : ne pas y rester déjeuner (vu l'heure qu'il est c'est pas gagné... mais je peux le faire, je peux le faire, j'y crois). Ensuite on verra où ça me mènera...

Bains dérivatifs, jour 2

Suite du précédent billet, on verra si je m'y tiens, ça serait pas mal si j'arrivais à faire un petit journal au jour le jour des évolutions pendant ma "cure" de bains dérivatifs (et déjà, si j'arrive à la suivre, cette cure !).


Hier, suite au premier BD de 20 mn de la veille au soir :


  • Quasiment pas de ces douleurs qui me faisaient monter les larmes depuis une semaine. Je sentais bien quelque chose, mais ça restait carrément supportable ; juste c'était là, ça doit guérir encore mais ça ne m'a pas empêchée de mener ma journée.

  • Une fatigue incroyable. En fait j'ai passé une journée absolument mollissime, et je me demandais pourquoi j'étais si peu vive, jusqu'à ce que je me souvienne que j'avais lu que les BD fatiguaient, surtout au début. Alors voilà, j'étais fatiguée, sans doute parce que mon corps fait tout plein de choses, remet en mouvement tous ces morceaux de mauvaises choses accumulées pendant si longtemps, et qu'il déploie tellement d'énergie à le faire qu'il ne m'en reste que peu pour le reste.

  • Sans doute en rapport avec la fatigue aussi : j'ai dormi jusqu'à 9h30 ce matin ! Par contre, je me suis réveillée en pleine nuit (en sursaut parce que le chat a fait tomber une tasse dans le salon en sautant sur la table), et je n'arrivais plus à me rendormir parce que je sentais comme des décharges nerveuses qui me parcouraient tout le corps :-/ Finalement ça n'a pas duré très longtemps mais c'était fort désagréable et je ne savais pas trop quoi faire.

  • Je me suis mise à surveiller mon poids, parce que j'ai souvent lu aussi que ça avait pas mal de conséquences sur ce point. Dans mon cas il s'agit de ne pas en perdre. Je suis à 63 kg (soit 10 kg de plus qu'avant ma grossesse, ces fameux 10 kg que je voulais arriver à conserver et à transformer en muscle - parce que pour l'instant c'est de la graisse). J'essaierai de veiller à y rester, voire à en prendre encore entre 5 et 10, ça serait encore mieux je crois (quoique 10 ça commencerait peut-être à être limite, faut voir).

  • Pour l'instant je n'ai constaté rien d'autre, pas d'apparition ou de disparition de boutons, pas de changement de nature de peau ou de cheveux, pas de rougeur, pas de nouvelle douleur, rien de ce genre. Ils disent qu'il faut une petite semaine pour commencer à sentir les effets des BD, alors j'attends de voir.


Mon objectif (que peut-être je réviserai en fonction des résultats) : Faire une "cure" de 3 semaines de BD, à raison d'une séance par jour de 20 mn, le soir. Mais ce n'est vraiment pas facile à mettre en œuvre comme je le disais, parce que lesdites 20 mn ne peuvent pas prendre place n'importe quand dans la journée : il faut le faire en dehors des repas et des périodes de digestion, et avoir le temps de se reposer ensuite un bon moment, au chaud. Alors en fin de journée, quand le soleil se couche et que j'attends que mon mari rentre à la maison pour l'instant ça tombe nickel, je fais a séance de 20mn et ensuite je m'installe sur le canapé sous une couverture et je bouquine au calme pendant une petite heure ; mais quand j'aurai repris le boulot ça risque de devenir nettement plus compliqué. Et puis il faut dire aussi que la possession d'un bidet faciliterait grandement les BD (ou faute de bidet, d'une baignoire à la rigueur), parce que sans bidet (ni baignoire) c'est franchement pas évident de trouver un endroit qui répond à toutes les contraintes. Mais si ça fonctionne (et que j'arrive à m'y tenir) ça sera franchement chouette, alors je tente le coup.

lundi 1 décembre 2008

Bains dérivatifs

J'ai commencé les bains dérivatifs (les BD comme on dit dans l'jargon). Ça faisait des lustres que l'on me conseillait d'essayer, et je n'arrivais pas à m'y mettre, simplement parce que ça demande un minimum d'organisation et de temps et que je ne trouvais pas la juste conjonction des deux.


Alors voilà, jeudi dernier j'ai fait une séance de 10 mn. Pas convaincue sur le coup mais je ne savais pas à quoi m'attendre, et puis il est dit qu'il faut tout de même attendre une petit semaine pour voir poindre les premiers résultats. Mais les deux jours suivants la bonne occasion ne s'est pas représentée et je n'ai pas réussi à en refaire.


Et puis ce qui me décide à en parler malgré tout dès aujourd'hui, c'est que j'ai tout de même constaté que le lendemain et le surlendemain du BD, j'ai senti un mieux sensible sur quelques poins difficiles. Ce mieux s'est estompé hier brusquement. Je me suis demandé ce qui m'arrivait et j'ai repensé au BD de jeudi. Alors j'ai refait une nouvelle séance hier soir, de 20 mn cette fois. Et pour l'instant, ça a l'air d'aller... mais je ne saurai qu'un peu plus tard dans la journée si ça a refonctionné ou pas, puisque c'est en général à partir du début d'après-midi que les douleurs me prennent. Ça serait tellement bien si ça marchait...


Pour mémo "technique", et vite fait, je connaissais déjà les BD pour en avoir souvent entendu parler par des gens que j'estime beaucoup sur le forum OPLF, et pour me remettre dans le bain (...dérivatif, hum) et réviser la méthode (les durées et fréquences des séances, la méthode précise etc.) je suis allée voir ici et . Ça m'a amplement suffit. Dans le premier lien il y a des images, ça aide beaucoup à se représenter la chose !

Par petits bouts

Alors que je cherche ce que je vais écrire ici (ça fait quelques jours que j'en ai envie mais je ne sais pas par quel bout commencer), je me rends compte que toutes les idées qui me viennent à l'esprit sont de l'ordre du faire, et rien de l'être. Je remarque ça parce que quand j'essaie de me souvenir de mes billets d'il y a un an ou plus, il me semble qu'ils parlaient beaucoup de l'être.


Après avoir jeté un coup d'œil sur les billets de l'an dernier à cette époque [ et après avoir également fait mille choses imprévues qui m'ont occupée toute la matinée finalement : descendre chercher un café et entendre le proprio, le garde-champêtre et un ami qui papotent en bas avec mon mari, aller leur dire bonjour et mettre la main dans l'engrenage ] après tout ça, donc, j'ai vraiment cette impression, ces jours-ci en tout cas, de m'empêtrer dans le faire.


M'occuper des chevaux : leur donner à manger, au moins le soir et si possible le matin aussi ; aller les caresser tous les uns après les autres pour qu'ils s'habituent à moi, pour assurer le contact, pour vérifier qu'ils vont bien ; en prendre un chaque jour et le panser pour lui faire du bien ; arranger ce que je peux dans la carrière en attendant le tractopelle pour faire les travaux qu'il reste ; arranger la sellerie et trouver une place pour nos selles et nos affaires ; ajuster le licol "éthologique" que je me suis fabriqué sur le cheval auquel il est destiné et commencer à lui faire faire des jeux ; longer une autre jument, qui en aurait bien besoin ; mettre de l'argile sur le dos d'une autre... Et ne jamais être satisfaite parce que je ne fais pas tout ce que je voudrais faire chaque jour, parce que je n'en fais pas assez.


Reprendre le travail : écrire quelques articles qui manquent à mon CV pour qu'il soit intéressant cette année ; finir mon dossier de qualification dans l'autre section où je peux la demander question d'avoir un dossier encore plus complet (oui ça y est, je me suis décidée à la demander, depuis le temps que j'avais la flemme) ; finir aussi la structure générale de mon futur dossier de candidature pour le CNRS et pour les éventuels postes de MCF qui paraitront, peut-être, cette année ; commencer (au moins) à écrire deux articles qui trainent depuis bientôt un an... Et ne jamais être satisfaite parce que je ne fais pas tout ce que je voudrais faire chaque jour, parce que je n'en fais pas assez.


Quant au reste... c'est tout pareil : je m'occupe plus de ma maison que je ne l'ai jamais fait mais ça ne me suffit toujours pas (faut dire, les pluies n'arrangent rien, avec leur lot de flaques de boue et autres fuites un peu partout...) ; je n'ai pas commencé mes cadeaux de Noël (et ma maman m'a soufflé l'autre jour qu'elle attendait toujours que je fasse des cosmétiques comme je l'avais promis l'an dernier, puis abandonné pour cause de "j'y arrive pas je trouve pas ce qu'il me faut j'ai pas le temps et puis je vais être ridicule tout le monde va se moquer de moi") ; je vois bien que le temps passe, je voudrais écrire un petit mot ici par jour et je n'y arrive pas, je voudrais suivre tous les blogs que j'aime mais je n'en trouve plus le temps... Et je ne suis jamais satisfaite parce que je ne fais pas tout ce que je voudrais faire chaque jour, parce que je n'en fais pas assez.


(...)


Tiens, même ce billet, en fait. Je l'ai commencé samedi matin, continué samedi midi, et je n'ai plus trouvé le moyen d'y remettre le nez avant maintenant. Alors oui, en général quand on ne trouve pas le temps de tout faire c'est plutôt positif, ça prouve qu'on s'occupe, mais j'ai sans cesse cette impression de ne pas en faire assez. De ne rien faire, même quand je n'arrête pas. Et tout ce qui se presse dans ma tête, et tout ce à quoi je devrais consacrer du temps mais je ne peux pas tout faire il faut que je choisisse et je ne le fais pas, alors je fais tout à moitié. Je pourrais être contente de varier les plaisirs. Je pourrais savourer mes derniers jours de congé maternité avant la reprise du travail. Mais dès que je choisis une chose, au lieu de la savourer je pense à tout ce que je pourrais faire à la place. Au lieu de bloguer ce matin, j'aurais pu aller donner à manger aux chevaux ; j'aurais pu aller boire un café chez la propriétaire et discuter avec tous ceux qui sont là ce matin ; j'aurais pu prendre mon balai et nettoyer la maison ; j'aurais pu avancer mon dossier de candidature ; j'aurais pu commencer à faire le tri de ce que j'ai pour faire des cosmétiques et faire la liste de ce qu'il me manque (tant qu'il est encore à peu près temps de commander)... mais si j'avais choisi quoi que ce soit d'autre j'aurais regretté de ne pas faire ce billet.


Et les photos ! Ça fait tellement longtemps que je traine mon appareil partout avec moi sans arriver à faire de photo. Je me souviens des images de l'an dernier à Barcelone, j'en avais tellement que je n'ai même pas fini de les mettre en ligne ici, il y en avait tellement que j'aimais !


C'est drôle comme ce séjour à Barcelone est resté pour moi, tout au long de cette année, comme un repère par rapport auquel je comparais ma situation. A Barcelone j'ai passé des jours magnifiques, je me sentais bien, heureuse, très profondément, et je ne me posais pas de question. C'est là que l'on a conçu notre fils qui n'a pas vu le jour. Je me souviens des matins où l'on se levait tôt avec mon mari pour avoir un moment rien qu'à tous les deux, et on allait boire un café à côté du marché qui se mettait doucement en route, on voyait le jour se lever sur la ville et toutes ses couleurs, on savourait le doux froid du matin catalan, on se regardait, on riait, on avait une connivence qui rendait ces moments magiques.


Puis est arrivée une longue période difficile. La grossesse et tous ses chamboulements auxquels je ne m'attendais pas et que je combattais malgré moi au lieu de les laisser s'exprimer ; les concours de recrutement, lassants et tristes ; les derniers mois de travail où je n'y arrivais plus. Comme si j'avais perdu la flamme. Les larmes, les douleurs, les silences et la nostalgie. Je voudrais revenir à un équilibre.


Dire que je me sentais en approcher ces dernières semaines. Je me sentais plutôt bien, équilibrée, en retour vers moi-même. Mais tout ça ne tient qu'à un fil qui s'est à nouveau rompu il y a environ une semaine, je ne sais pas pourquoi. J'ai recommencé à me sentir mal dans ma tête et dans mon corps, à ne voir que le verre vide, ce que je ne fais pas, ce que je fais mal, ce dont je n'ai pas envie. Chaque jour je me dis qu'il ne tient qu'à moi de changer cela mais je n'y arrive pas. Alors je me dis qu'il faut attendre, être patiente, mais j'ai peur que tout ce mal s'installe en moi et s'y mette à l'aise, y reste pour longtemps.


Le faire, donc. Le faire pour ne pas être. Et avoir peur de mes élans, me sentir en échec constant. Le bien comme ridicule compensation à l'illusoire mieux que je m'interdis d'atteindre par des barrières que je dresse moi-même. Ne pas arriver à reconnaître les petits pas, ne pas les apprécier pour ce qu'ils sont et ne voir que des envies gigantesques vouées à l'échec dès le départ. Ce n'est pas nouveau : je crois que j'ai toujours un peu fait comme ça. Qu'il n'y a que dans l'urgence, dans la tension intenable, dans la menace de la rupture soudaine et totale que j'ai réussi à me sortir légèrement de cela à chaque fois. Je voudrais juste être un peu tolérante vis-à-vis de ce que je fais, et puis aussi de ce que je suis, je voudrais juste être un tout petit peu contente de moi parfois.