lundi 15 décembre 2008

Bric-à-brac avant de me lancer dans la journée

Il pleut. Ça fait des jours qu'il pleut. Il pleut beaucoup dehors ; il pleut même pas mal dans la maison, et ça c'est plutôt embêtant. C'était difficile de s'occuper hier, ne pouvant pas vraiment sortir sous la tempête de pluie accompagnée de rafales de vent à tout faire envoler, on avait prévu de ranger la maison. Il y avait un gros ménage à faire et surtout des choses à ranger en haut, quelques meubles à déplacer, ça promettait d'être tout de même plutôt sympa.


Mais c'était sans compter les fuites dans la maison. Pas assez de serpillères, on passait d'un endroit à l'autre et à peine le temps de tout essuyer qu'on n'avait plus qu'à recommencer. Alors on est sortis tenter d'endiguer le flot de l'extérieur sur le toit mais c'était pas simple, et on était trempés, les mains gelées, les cuisses tremblantes. On n'est pas équipés de telles pluies, c'est tellement rare normalement.


Mouillés pour mouillés, du coup on est restés dehors pour aller s'occuper des chevaux. Il y en avait deux dehors, plus l'âne M. Ils étaient allés s'abriter du vent glacé et de la pluie mais avaient fort mal choisi leur endroit : dans la réserve à foin... On les a donc surpris en flagrant délit de gavage intensif. On a fait rentrer en vitesse les deux chevaux dans le parc à côté, c'est pas bien grave s'ils ne s'entendent pas bien avec l'un de ses occupants puisque c'est super grand, sont pas obligés de rester ensemble. Mais l'un des deux s'est mis à s'étirer en portant tout son poids sur ses postérieurs, et puis il dansait d'un pied sur l'autre sans arrêt. J'étais très inquiète. Je n'en ai jamais vu de mes yeux mais je trouvais que ça ressemblait fort aux premiers symptômes d'une fourbure, et ç'aurait été la catastrophe. Mais je n'y voyais guère, la nuit tombait, il pleuvait des cordes, j'ai pensé qu'il faudrait attendre le lendemain pour voir comment ça évoluait et éventuellement appeler le véto. J'ai passé la soirée à chercher des informations sur la fourbure, et la nuit à gamberger en espérant n'avoir pas fait de bêtise en attendant le lendemain, en espérant très fort que ça ne serait pas trop rapide et qu'on ne risquait pas de le retrouver mort ce matin, ou même gravement atteint.


Bon, ce matin tout semble aller bien. Je le surveillerai tout de même parce que je n'aime pas ce que j'ai vu, je n'ai pas l'habitude de voir un cheval s'étirer comme ça, je n'ai pas trouvé ça normal. Et je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose de grave ; surtout que le plus dur dans la fourbure c'est que c'est très douloureux pour le cheval, et je ne voudrais surtout pas risquer de lui faire subir des souffrances inutiles.


Ce matin j'ai profité d'une accalmie pour passer une petite heure à les regarder et à leur donner à manger. Ils semblent tous se porter bien, malgré la pluie qui ne veut pas vraiment cesser et qui leur trempe le poil en profondeur. Ils peuvent s'abriter sous les arbres mais ne le font guère, donc ça doit signifier que ça ne les dérange pas, ou pas trop. Mais ils doivent en avoir marre tout de même de ne même pas pouvoir se chauffer au soleil dans la journée. Enfin, j'imagine.


Cet aprème je vais voir la psy de la maternité ; on avait pris rendez-vous pour faire le point juste après ma reprise du travail. Je ne sais pas du tout ce que je vais pouvoir y dire, pas parce que je n'ai rien à dire mais parce que bien au contraire j'ai tellement de choses à trier dans ma tête que je ne sais pas ce qui fait partie de son champ d'action (l'évolution du deuil) et ce qui le dépasse. Tout cela ne fait qu'un en moi, évidemment. Et puis j'aurais aimé que mon mari puisse venir aussi, mais il travaille aujourd'hui. Je crois que lui aussi aurait aimé.


Il faut que je finisse mon dossier de candidature à la qualification en urgence (encore une fois...). Ensuite il faudra que je m'attaque au dossier de candidature au CNRS, le temps passe et je n'y ai même pas encore songé concrètement, et la date limite se rapproche et ça m'inquiète. Quand je suis ici à la ferme, j'ai un mal fou à travailler là-dessus parce que j'ai tant d'autres choses à faire. Mais j'en ai déjà parlé... et il suffirait que je choisisse une chose, n'importe laquelle, et que j'en accepte les conséquences. Ça aussi j'en ai déjà largement parlé. Sauf qu'en parler, finalement, ça ne me fait guère avancer : je n'arrive pas à assumer mes choix. Ou j'ai l'impression de ne pas choisir. Ou de choisir la mauvaise chose.


Et ça ne change pas grand-chose de le répéter encore une fois... Je tenterais bien de me faire un petit calendrier, de toute façon c'est nécessaire vu ce qui m'attend dans les semaines qui viennent, mais je sais d'avance que je ne le tiendrai pas alors ça ne m'emballe guère de me lancer dans une entreprise promise à l'échec. Je pourrais aussi ne pas le considérer sous cet angle négatif et le prendre pour ce que c'est : un calendrier pour mettre les choses à plat, et surtout voué à évoluer. Ouais, faudrait que j'assume un peu ça...


J'ai vraiment l'impression que je ne me sortirai pas de tout ce que j'ai à faire. Je ne sais pas comment je vais m'y prendre.

4 Commentaires :

Anonyme a dit...

Si tu traînes tant pour ces candidatures, c'est peut-être pour finalement ne plus te laisser le choix ? L'inconscient qui s'amuse ;-)

Anonyme a dit...

Les psys (les bons) n'ont pas d'attentes, qu'on leur parle de ceci et pas de cela. Ils font avec ce qui vient, et c'est comme ça qu'on démêle des fils qu'on ne savait même pas emmêlés entre eux.
J'aime venir ici discrètement, découvrir l'âme des chevaux à travers tes mots, qui montrent quelle belle personne tu es. Merci.

Anonyme a dit...

Ce qui ressort de plus en plus de tes écrits, c'est ton envie d'être avec les chevaux plutôt que de retomber dans la recherche, etc. Ou en tout cas tu as l'air plus épanouie à la ferme qu'à ton boulot..
Aurore

malie a dit...

ddc > Oui mais je me connais, même s'il ne me reste plus qu'une demi-journée à la fin pour faire un mois de travail, même si je suis hyper-stressée, je le ferai tout de même. Quitte à en avoir super honte et à culpabiliser à mort parce que "j'aurais dû mieux faire" ;-)

Akä > Oui oui, je sais qu'ils n'ont pas d'attentes. Mais dans ce cas précis elle n'a qu'une mission donnée qui est de m'accompagner (autant que possible) dans mon deuil. Elle n'a pas pour attribution de me proposer une thérapie complète. Alors même si je peux parler de tout ce dont j'ai envie, de tout ce qui me vient, c'est tout de même dans un cadre très précis que ça reste en l'occurrence.

Merci pour ton mot :-)
Je vais aller découvrir ton blog à mon tour !

Aurore > Oui c'est vrai, je peux croire sans trop de peine que ce blog donne carrément cette impression. Et puis sans doute que moi-même dans mon attitude générale, je donne aussi cette impression ;-)
Cela dit, j'y réfléchis pas mal ces jours-ci, pour l'instant j'ai l'impression que cette reprise du travail est quelque chose qui m'est imposé de l'extérieur et que je suis obligée de m'y soumettre malgré ma volonté. Or pour être tout à fait honnête je ne crois pas que ça soit le cas en réalité. A part que "ça ne se fait pas" de refuser un poste (même de qqs mois) quand on n'a rien d'autre, c'était tout de même moi qui avais demandé si c'était possible. Donc ça la ficherait mal qu'au bout de qqs jours je leur dise "Bon ben finalement non, j'ai plus envie". Même si c'est ce que je ressens. Je crois que c'est en partie biaisé par certaines attitudes réflexes de ma part qu'il faut que je mette à jour sérieusement.