mardi 25 novembre 2008

Il fait froid...

...mais fort beau. Ce matin tout était recouvert de givre, c'était magnifique sous les premiers rayons du soleil (et sous les suivants aussi parce que ça a mis un temps fou à fondre c't'affaire).


Je suis allée faire un tour aux chevaux dans les parcs en haut. Voir s'ils n'ont pas froid, s'ils vont bien. Le danois s'ennuie, il est tout seul dans son parc et je sens qu'il a terriblement besoin de copains pour jouer (et sans doute pour se réchauffer aussi). J'aimerais bien le mettre avec d'autres chevaux. Dans l'idéal, j'aimerais bien rassembler tous les parcs du haut pour n'en faire qu'un seul grand et qu'ils soient tous ensemble dans un espace suffisamment grand pour jouer, marcher (presque) autant qu'ils le veulent, et que s'il y a des inimitiés ils ne soient pas obligés de rester ensemble. Je suis convaincue que ça ferait du bien à tout le monde... mais les propriétaires ne sont pas de cet avis.


On avait 2 groupes de 2 chevaux chacun. L'un des deux groupes est constitué de deux juments qui ne s'entendent pas, si bien que quand elles sont toutes les deux il y en a une qui passe son temps à faire fuir l'autre, à la mordre, à l'empêcher de manger. Alors on avait rassemblé les 4 chevaux ensemble, dans un plus grand parc, en espérant que ça modifie un peu les rapports de force. Ça avait fonctionné à la perfection : la petite avait retrouvé une place qui lui permettait de manger, d'être tranquille, et la grosse s'était faite copine avec la jument qui avait pris la tête, elles passaient leur temps à se faire des papouilles.


Oui mais les propriétaires des deux juments n'ont pas été de cet avis ; ils pensent que leurs juments, qui ne sont plus dans leur prime jeunesse, n'ont ni assez ni assez bien à manger dans les parcs en hiver. Ils trouvent que ça n'est pas pratique de leur amener un complément alimentaire (même si ce n'est pas eux qui s'en occupent). Et puis, ils trouvent que les grands parcs sont trop loin de la sellerie, que ce n'est pas pratique pour eux. Alors ils ont remis leurs deux juments dans un parc du haut. Et la galère pour la petite a repris : je viens de lui voir une grosse trace de morsure sur l'épaule droite, et elle ne quitte que difficilement les arbres pour s'approcher quand on l'appelle.


Je les ai prévenus qu'elles ne s'entendaient pas et que ça se régulait de soi-même quand elles étaient avec d'autres chevaux (j'ai passé sur le fait que ce sont des animaux grégaires qui ont besoin de contacts avec leurs congénères pour se sentir équilibrés - et accessoirement, pour avoir chaud en hiver). Ils m'ont dit qu'ils le savaient, que j'avais bien raison, et que donc la solution était... de diviser le parc des deux juments pour les séparer l'une de l'autre.


Je comprends bien leur position, franchement. Mais je suis déçue. Je me demande si le fait de vouloir voir les chevaux rester ensemble, essayer de les mettre dans des conditions les plus proches du naturel pour ne pas trop leur nuire, je me demande si tout ça vient du fait que moi, je les vois tous les jours et peu importe s'ils sont dans un grand parc un peu loin. Le fait est que les deux juments étaient mieux quand elles étaient avec les deux autres, mais peut-être que pour s'imprégner de ce genre de chose il faut voir les chevaux évoluer au quotidien, et que sinon ça reste trop théorique, trop lointain. Je sais bien qu'avant je ne me posais pas toutes ces questions sur le bien-être des chevaux.


Et ce danois qui s'ennuie, qui passe son temps le long de la séparation avec le parc d'à côté à regarder ce qui se passe, à essayer de guetter l'attention, et même qui a passé une journée entière à hennir pour appeler l'une des deux juments en question quand elles ont été remises en haut, ça aussi ça me tracasse. Ce cheval, avant, était dans un club et il voyait du monde tout le temps. Je ne sais pas si l'on s'occupait régulièrement de lui, mais en tout cas il avait de l'activité tout autour de lui toute la journée. Et là, je vois bien qu'il s'ennuie.


Et je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas prendre d'initiative, parce que ce ne sont pas mes chevaux, et je n'en ai pas non plus la responsabilité. Alors je vais les voir régulièrement mais ça ne suffit pas, au contraire ça ne fait que m'ennuyer un peu plus à chaque fois que les vois comme ça.


Et les deux loulous du proprio et de son ami restent tous les deux perdus dans un grand parc tout en bas... c'est dommage, eux aussi étaient mieux quand ils partageaient leur terre avec d'autres.


Bientôt, il va y avoir une reconfiguration des parcs du haut parce que l'un des propriétaires va partir. Il va laisser un enclos qui doit faire un petit hectare ; de quoi repenser en profondeur l'aménagement des parcs (qui de toute façon sont à refaire parce que la plupart des poteaux ont bougé, sont nazes, et que l'électricité ne passe plus tellement les fils sont usés). Je voudrais trouver une solution qui plaise à tout le monde. Mais le problème, c'est que par "tout le monde" j'entends aussi bien les bipèdes que les quadrupèdes, et que tout ça fait beaucoup d'avis contradictoires...


...Alors je vais me balader et je les regarde, en espérant que peut-être eux me souffleront une idée lumineuse du bout de leurs grands naseaux tous chauds.


Pour finir, rien à voir avec les chevaux, mais voilà une bonne illustration de la technique du réchauffement par les pairs ! Même les espèces non grégaires s'y mettent, c'est dire.



Et puis c'est pas tout ça mais le soleil se couche, c'est l'heure du foin. Allez zou, un bonnet, des gants, et c'est parti pour l'un des moments les plus agréables de la journée : leur donner à manger puis savourer le coucher de soleil en les écoutant mâcher.

jeudi 20 novembre 2008

Beaucoup de temps (et pas moins de choses)

A nouveau un long moment sans poster de billet, mais je n'ai pas chômé.


Il a plu. Longtemps. Beaucoup. Pendant presque 15 jours consécutifs. Alors on s'est occupés comme on a pu.



Et puis, par un beau matin...



On a rassemblé 4 des chevaux et on a profité de la repousse de l'herbe pour les mettre dans un pré tout neuf.




On est allés au salon du cheval de Montpellier, Equi'Sud. On a été assez déçus, on pensait trouver un salon aussi grand que celui d'Avignon mais en réalité c'était beaucoup plus petit. Et l'on pensait pouvoir acheter plein de matériel en faisant des affaires, mais il y avait très peu de stands et qui vendaient très cher. Alors on n'a rien pris... sauf la photo d'une ânesse bien jolie (du Poitou je crois ?, mais je n'y connais rien en ânes) !



Et puis comme il s'est remis à faire soleil, on a foncé dans les bois chercher quelques champignons. On a trouvé plein de gros sanguins, que l'on a partagés avec les gens de la ferme. Mhhh !



Ici, les cavaliers sont adorables et nous ont proposé de monter leurs chevaux. Mais ils ont tous du matériel de western et c'est pas trop mon truc (pour ne pas dire, pas du tout). Alors on a parcouru internet jusqu'à trouver les selles les plus fantastiques du monde à mon goût : deux Stübben Parzival, une mixte tendance dressage et une mixte tendance obstacle. La dressage est nickel, l'obstacle a pas mal de réparations à faire (comme on le voit sur la photo !) mais les deux promettent d'être géniales à l'utilisation.



Et puis, après le premier cheval, on en a fait déferrer un second. Pour ce faire on a demandé à une pareuse professionnelle qui vient de s'installer dans la région, qui est venue faire le point du premier, et déferrer proprement la seconde. On a eu un contact nickel et on est complètement ravis.



Autant le premier déferré a mis du temps à remarcher correctement, et a encore quelques hématomes dans l'avant de la sole (et d'ailleurs il faudra qu'on lui mette des sandales aux antérieurs pour les premiers temps de monte), autant la seconde se porte déjà comme un charme après quelques jours. Elle trotte et galope, avec ses pieds nus, c'est un pur plaisir ! Je reviendrai là-dessus plus précisément, avec des photos et tout, parce qu'à partir de maintenant c'est nous qui nous occuperons du parage d'entretien, en suivant les conseils avisés de la pareuse et entre ses visites !


Et pour finir, voilà la plus grosse part de nos occupations de ces temps-ci. Pour monter à l'occasion mais aussi pour s'amuser à pieds avec les chevaux et leur apprendre des tours, on a entrepris de se faire une carrière. On l'a positionnée au milieu des parcs de façon à ne pas empiéter sur les terres agricoles (faudrait pas abuser tout de même), dans l'endroit le plus plat — ou en tout cas le moins penché...


Une vue du site au début des travaux : on a déjà planté 22 poteaux de bois pour délimiter la carrière, qui fera 60 m de long sur 20 m de large (une dimension standard, en somme).



C'est assez pierreux mais c'est pas le pire endroit ! On devra dégager toutes ces pierres, une fois qu'on aura fini le tour.




Une fois les poteaux plantés (ouffff...) il faut les relier avec quelque chose, de préférence relativement voyant et paraissant fixe afin que les chevaux puissent s'appuyer dessus (enfin, pas au sens propre). On avait pensé à des planches, classiquement, mais on avait peur de ne pas en trouver des assez longues (en moyenne 4 m entre les poteaux) et en quantité suffisante (sur 160 m de contour...). Alors on a cherché dans "la caverne l'Ali Baba" (l'endroit où notre propriétaire amasse des centaines de trucs et autres bidules, au cas où, si besoin est, et aussi juste parce qu'il aime ça) et on a trouvé des mètres et des mètres de vieilles cordes d'amarrage. Nickel !



Reste à les attacher aux poteaux... et avant cela, à les dédoubler parce qu'elles sont cousues en double, formant une longue boucle. Et au final, ça donne ça :




Reste à finir le tour... Hier on a ramené encore de nouvelles cordes pour finir la largeur et la longueur qui nous manquent, et on a reconstitué proprement le parc que l'on avait amputé de cette carrière, avec des piquets et des fils électriques placés le long du tour de la carrière à environ 1 m de distance pour éviter que son locataire vienne mettre sa tête dans la carrière pendant qu'on passe à cheval. Ensuite on mettra un coup de tractopelle dans la carrière pour la mettre autant à niveau que possible, et on enlèvera les pierres. Pour finir, je ne sais pas si l'on tentera d'y mettre du sable, des copeaux ou je ne sais quoi, ça dépendra de ce qu'on trouvera sur place surtout, parce que le but du jeu c'est de se faire une carrière pour pas un rond, juste avec des matériaux de récupération.


Et avec tout ça, j'ai fait plein d'exercice, j'ai perdu une taille de pantalon mais sans perdre de poids, je me suis oxygénée, j'ai eu des fous rires... et j'ai conduit le tracteur ! (pas le petit d'en bas hein, le gros d'en haut, non mais ;-))


mardi 4 novembre 2008

Un peu de musique en attendant que la pluie cesse

Hier j'ai rangé mes colonnes de CD. Supprimé quelques disques que vraiment, vraiment on n'écoutera plus c'est certain, et puis surtout retrouvé avec plaisir bon nombre d'albums qui avec le temps avaient joué les échangistes, les uns se rangeant chez les autres, parfois à plusieurs dans un même boitier. Alors juste une petite sélection très vite fait en passant, pour le plaisir des oreilles.


Ce matin, le doux plaisir du premier album de Lhasa, La Llorona.



Lhasa - De cara a la pared
envoyé par btayeb
(c'est la seule vidéo de ce morceau que j'ai trouvé, et je suis verte parce que c'est chanté faux - mais bon c'est joli quand-même et puis c'est mon préféré)


Et hier, ce si splendide album de Mathieu Boogaerts, Michel.



Découvrez Mathieu Boogaerts!


Mais... souvenez-vous, Mathieu Boogaerts, au tout début, ç'avait été ça :



Et hier il a sorti un nouvel album : I love you. Album que j'ai réclamé à corps et à cris à mon mari, mais il n'a pas eu le temps d'aller me le chercher. Alors, j'attends !


lundi 3 novembre 2008

Huit semaines

Rapide tour de blogs ce matin. Mowgli fête le premier anniversaire de sa chtig. Zelda fait le point sur ce qui a changé depuis presque un an. Chulie évoque le décès de sa grand-mère...


Pendant ce temps, je me prépare à mon rendez-vous chez le gynécologue, cet après-midi. C'est la visite de suites de couches, celle qu'on fait entre 6 et 8 semaines après l'accouchement. J'ai pris le rendez-vous il y a longtemps, il faut s'y prendre à l'avance pour avoir un rendez-vous à une date précise chez un spécialiste. Longtemps à l'avance, puis le temps est passé, la date est arrivée. Déjà. Huit semaines, un peu plus d'un mois et demi.


J'appréhende terriblement ce rendez-vous. Parce que jusqu'à aujourd'hui il y avait toujours cette soupape de "pas avant 8 semaines", je ne pouvais pas faire ceci ou cela, il était normal que j'aie tels symptômes, j'étais dans des circonstances tout à fait particulières. Et voilà que du jour au lendemain il faudrait que ça change. Parce que ça y est les 8 semaines sont écoulées, la vie devrait recommencer comme avant. La vie du corps, je veux dire.


Et surtout ça signifie que le temps passe, effectivement. Ce temps que je voudrais suspendu pour vivre dans une parenthèse pour l'instant. Là, je suis obligée de voir que je n'ai arrêté que l'horloge, pas le temps lui-même. Cette semaine ça fait 8 semaines. Dans 5 semaines j'aurai fini mon congé maternité, lui que j'aurais voulu à durée indéterminée, aussi long que j'en aurais eu besoin. Il va finir par se terminer. Aujourd'hui je devrais avoir le feu vert pour reprendre une activité normale, faire du sport, arrêter les siestes et réduire mon temps de sommeil, me forcer à nouveau, commencer la rééducation. Et demain... demain je devrai recommencer à faire sonner le réveil matin, à prendre la voiture dans la nuit et à faire mes 90km pour aller travailler tous les jours de la semaine. Je devrai crever le cocon hors du monde que je me suis fabriquée pour me protéger, parce que j'ai peur. J'ai peur de ce rendez-vous chez le gynécologue. J'ai peur de reprendre ma vie d'avant. J'ai peur d'arriver au point où mon avenir sera devenu le présent, mes projets des actualités, puis mon deuil un souvenir.


Bon, ça ne sert à rien de me voiler la face : j'ai peur de refaire un enfant. Et j'ai peur de me retrouver face à mes éternels problèmes de boulot (en avoir ailleurs ou s'en passer ici). J'ai peur de fuir l'un en me concentrant sur l'autre. Et puis j'ai peur de ne pas y arriver. Plus exactement, j'ai peur d'échouer à nouveau, que ce soit pour l'un ou l'autre. J'ai très peur de mourir en ce moment, et je me rends compte qu'à bien y regarder, ce n'est pas tant de mourir que de vivre, dont j'ai peur.


Alors oui je sais, il faudra du temps, tout ça va évoluer. Reste que pour l'instant je suis encore toute engourdie, et que je n'ai même pas envie de tenter un mouvement. Huit semaines qu'ils disent, huit semaines c'est passé tellement vite et ça a été une telle éternité aussi, huit semaines ça ne veut rien dire, huit semaines ce n'est qu'un chiffre parmi d'autres possibles, qui sait ce que c'est huit semaines, est-ce que mon corps abandonné, vidé, ruiné le sait, lui, ce que c'est huit semaines ?