mercredi 18 juillet 2007

Entreprendre, abandonner, et recommencer de plus belle

J'ai plutôt le moral ce matin, mais malgré tout je constate qu'en ce moment, je suis tellement à plat que tout ce que je me débats pour entreprendre retombe comme un soufflé au bout de quelques jours. Le yoga, le ménage, toutes les bonnes résolutions. Même le dessin, ça fait deux jours que j'en ai pas fait. J'arrive à m'y tenir quelques jours et puis d'un coup, plus moyen.


Disons que c'est pas grave, que c'est normal, et que c'est à force d'essayer que je vais y arriver. Mais n'empêche que ce n'est pas tous les jours encourageant, du coup. Et puis ça me fait culpabiliser, de voir le temps des vacances qui passe et que je ne fais pas tout ce que je voulais faire, de voir que je passe le plus clair de mes journées à ne rien faire, à n'avoir envie de trop rien, ou plutôt à avoir envie de faire des choses mais à ne pas parvenir à les faire, simplement.


D'un côté je me dis que je devrais me forcer, de l'autre que je me suis déjà assez forcée comme ça et qu'il faut que je laisse les choses revenir à leur rythme. Et puis tout ça fait tellement de choses que je ne sais pas où donner de la tête - quand j'essaie d'en donner.


Bon. Y'a plus de café, je vais en refaire.


Et puis... même si je ne tiens pas mes bonnes résolutions, je fais quelques trucs tous les jours. Pas beaucoup, pas "ce que je voudrais" (dans un monde idéal), mais c'est déjà ça. De toute façon c'est comme ça.

14 Commentaires :

Anonyme a dit...

D'un côté je me dis que je devrais me forcer, de l'autre que je me suis déjà assez forcée comme ça et qu'il faut que je laisse les choses revenir à leur rythme.

Je me dis pareil pour plein de trucs dans les périodes où je manque de temps pour tout faire. Et je pense que la solution ne réside jamais dans le forçage, du moins c'est pas une solution durable. En fait le facteur limitant n'est peut-être pas le temps, mais le goût des choses.
Quand on aime vraiment faire un truc on trouve toujours le temps de le faire, ça ne nous procure pas de fatigue mais au contraire du plaisir, ça requinque en quelque-sorte, ce qui est d'ailleurs bien sympa dans les périodes chargées en obligations.
Et au contraire si on ne trouve jamais le temps de faire tel ou tel truc, c'est peut-être que quelque-part on ne l'aime pas tant que ça et que curieusement on a toujours autre-chose à faire à la place.
Je me dis que si on a des journées chargées de trucs qu'on aime faire on peut faire des nuits de 4h et avoir la super patate. Et que la meilleure façon de faire plein de choses en un temps donné c'est avant tout d'aimer les faire.

Mimille a dit...

Je suis bien d'accord, mais en ce moment j'ai carrément le temps, et même l'envie, mais je n'arrive plus à passer à l'acte. Trop crevée, vidée.

Le temps, pour l'instant, ce n'est vraiment pas ce qui me manque. C'est plutôt l'impulsion de départ qui me fait défaut. Ça fait tellement longtemps que j'ai envie de pouvoir refaire un peu de dessin, un peu de photo, me mettre au yoga (c'est plus récent mais c'est important), tout ce genre de choses. Là, j'y arrive quelques jours et puis plus rien. Justement, je crois que c'est parce que je n'ai aucune obligation de le faire, je n'ai pas 3000 trucs à faire à la fois, pas d'échéance, pas de comptes à rendre. Donc j'ai tendance à tout laisser en plan.

Mais bon ! Ça reviendra ! (sans aucun doute...)

meerkat a dit...

J'aurais tendance à dire comme Koldo, que quand on aime ce que l'on fait on s'y lance plein d'entrain et c'est un bonheur.

Mais dans mon cas, c'est aussi une question de cycle d'énergie, et je ne sais pas comment se déclenche l'envie de "faire" dans le plaisir. Tout d'un coup me jeter dans la lasure du portail alors que je l'ai regardé sans broncher se dégrader pendant x temps et que rien au monde ne m'aurait obligée à prendre le pinceau (c'est un exemple, vu que là le pauvre continue à s'abîmer) ?
Il faudrait juste savoir attendre que l'envie arrive, sans se culpabiliser en fait. Puisque l'on ne peut pas avoir à faire que des choses qui nous font plaisir, qui nous absorbent au point de s'y consacrer et sans voir passer le temps.

Tu parles beaucoup de "faire", tu te tracasses car tu ne "fais" pas assez de choses (encore que je trouve que tu fais pas mal). Mais par ailleurs, il me semble que tu penses / réfléchis beaucoup, écris sans problèmes... Et si tu te laisser un peu vivre en te satisfaisant de cela ? C'est déjà bien non ?

(j'essaie mon tout neuf compte blogger, je ne sais pas ce qui va sortir du chapeau !)

Mimille a dit...

Meerkat > "Il faudrait juste savoir attendre que l'envie arrive, sans se culpabiliser en fait."

Oui, c'est exactement ça. J'ai une tendance lourde à me culpabiliser, ça fait un moment que je me promets de faire un billet là-dessus question de mettre les choses à plat (en l'état), mais même pas moyen (non plus ;-)).

C'est vrai que j'écris beaucoup. Je pense beaucoup. Et c'est vrai aussi que ça n'est pas rien. A bien y rélféchir, je crois que j'ai passé mon premier mois de vacances à réfléchir. Mine de rien ça m'a fait considérablement avancer. Mais pour l'instant je crois que je suis dans la phase où j'accuse le coup, où je me remets, et je n'ai pas encore tout surmonté. C'est difficile, je voudrais déjà en être à la pahse suivante. Tout en ne le faisant pas, donc c'est que ça ne doit pas encore être le moment, je dois sans doute avoir encore des trucs à voir, pour mieux les détricoter, pour mieux avancer ensuite.

Ensuite !

"Et si tu te laisser un peu vivre en te satisfaisant de cela ? C'est déjà bien non ?"

Oui, ça serait bien, ça. Sauf que je trouve ça trop intellectuel en fait. J'ai tellement pris l'habitude de faire des trucs avec ma cervelle que j'ai un mal fou à faire autre chose. Comme repeindre un portail par exemple ! ;-) (on n'a pas de portail ici mais c'est l'image qui compte)

Il y a aussi que j'ai quelques cycles (bassement administratifs) à clore, là, d'ici la fin de la semaine. Ensuite je crois que je me sentirai plus légère. J'ai tellement pris l'habitude de vivre avec que je les avais oubliés, mais là c'est la dernière limite avant les gros embêtements et ils commencent à devenir pesants dans ma tête, quand ils se pointent. Donc, je vais m'en occuper, dans la journée. Peut-être que j'aurai moins de raisons de me culpabiliser alors :-)

Merci à toi pour ton commentaire, et oui ton compte blogger fonctionne, alors, quand est-ce qu'on te revoit ?
(Je crois que sur Google tu peux rebalancer ton blog hébergé ailleurs (ou alors c'est le contraire, me souviens plus précisément puisque je ne l'ai jamais utilisé). Tu as essayé ?)

Anonyme a dit...

Je suis bien d'accord, mais en ce moment j'ai carrément le temps, et même l'envie, mais je n'arrive plus à passer à l'acte. Trop crevée, vidée.
Justement, si ce sont des choses que tu prends plaisir à faire ça te redonne de l'énergie, non?

J'ai tellement pris l'habitude de faire des trucs avec ma cervelle que j'ai un mal fou à faire autre chose.
Si tu fais le compte je pense qu'il y a plein de choses très banales que tu ne fais pas avec ta cervelle, genre manger une bonne salade, ou tout autre plaisir qu'on considère comme "basique". Et il y a plein de trucs moins banals, procurant une satisfaction plus ou moins immédiate, mais qu'on peut faire dans le même esprit tout simple. Genre dans mon cas : semer plein de barquettes de brocolis, alignées sur ma table de semis, puis les voir tous pousser à fond la caisse ; faire un tour au jardin 1/2 heure par jour et arranger des petits trucs ici et là ; faire sarvangasana avant d'aller au lit et dormir trop bien ; me lever très tôt et faire plein de trucs pendant que le jour se lève, avant d'aller bosser, etc. C'est à la fois des trucs dont je me dis à la base qu'il faut que je les fasse, et qui me procurent une satisfaction à la fois physiquement et dans mon imaginaire.
En revanche les trucs qui me procurent des satisfactions uniquement imaginaires ou intellectuelles, bien que la satisfaction sur le moment soit réelle, ont tendance à s'évaporer plus facilement. Pas comme lire un bouquin d'Amélie Nothomb mais presque ;-)

jimex2nim a dit...

tiens j'ai pigé : il suffit d'écrire "je vais refaire du café" pour que 5 commentaires s'affichent.
Rien que taper les ciq lettres de"Faire" avec cette canicule m'épuise & je dois électrifier joli enclos pour un "falabella" qui se fait la belle!

Et dire que j'ai longtemps cru que "par ci par là" était écrit par une enfant, certes précoce!
bonne continuation

Mimille a dit...

Koldo > "Justement, si ce sont des choses que tu prends plaisir à faire ça te redonne de l'énergie, non?"

Quand j'arrive à les faire, oui. Plus exactement ça ne me donne pas (encore) d'énergie, mais ça me procure un grand plaisir, je me sens plus légère.

Mais c'est l'impulsion de départ que je n'ai plus. Pour le moment je n'arrive plus à prendre ce plaisir-là puisque je n'arrive plus à faire les choses qui me le procurent.

Manger une bonne salade, du jardin de surcroît, oui ça me fait très plaisir. Mais c'est pour dire, il y a des jours où j'ai jusqu'à la flemme d'aller la cueillir ! Tout ce que tu cites dans ton cas, je peux imaginer comment je l'adapterais pour mon cas à moi, sans problème. Ce que je n'arrive pas à faire, c'est... à le faire.

On est bien peu de chose, hein. Tiens, je reviens de mon labo là, où j'étais allée clore des cycles administratifs (yesss), et je suis évidemment tombée sur des collègues. On a discuté, ils m'ont demandé comment j'allais, et j'ai essayé de leur expliquer ça, et même s'ils acquiescaient je sens bien qu'ils ne comprenaient pas. Quand j'ai dit à l'une que j'avais compté que ça faisait 7 ans que je n'avais pas pris de vraies vacances, je sais bien qu'elle pensait quelque chose du genre "bienvenue dans le monde réel ma grande", mais elle ne sait pas ce que c'est, quand elle est en congés, elle est en congés. Moi, non, depuis tellement longtemps...

En fait ça me fait un peu le même effet que quand j'avais repris le cheval, en 99, après avoir arrêté pendant un paquet d'années. J'avais beau savoir parfaitement ce qu'il fallait que je fasse pour faire correctement, y'avait pas moyen. Et ça me frustrait terriblement de ne pas arriver à faire ce que je savais qu'il fallait que je fasse, ce que je voulais faire. En fait il fallait juste que je reprenne les habitudes, petit à petit, ça ne revient pas juste comme ça parce qu'on le sait : il faut reparcourir le chemin de l'apprentissage (même si on le fait plus vite la seconde fois). Là c'est pareil : j'ai beau savoir ce qu'il faut que je fasse pour me sentir bien, ce que je pourrais faire pour regagner de l'énergie, du contentement, du plaisir, je n'arrive pas à le faire. Il faut du temps (du moins j'espère qu'il n'y a que ça).

La satisfaction physique, je ne sais même plus ce que c'est. Justement, avant j'avais le cheval, mais j'ai arrêté pendant mon DEA parce que je n'avais plus le temps (faut dire, j'y passais plusieurs jours par semaine, a mieux c'était 4, alors ce n'était guère compatible avec mon nouveau boulot). Je n'aurais pas dû arrêter, ça me procurait un équilibre corps-intellect nickel. Mais je l'ai fait quand-même. Et maintenant c'est dur-dur de reprendre... (le cheval je n'essaie même pas parce que je n'ai plus les moyens financiers :-()

jm > Pour le café, ça a (aussi ?) l'avantage d'être quelque chose que, souvent, j'arrive à faire, malgré ce que je dis là. ;-)

Tu as un falabella ? Lui aussi doit avoir sacrément chaud...

"Et dire que j'ai longtemps cru que "par ci par là" était écrit par une enfant, certes précoce!"

Ça dépend de ce que tu entends par "enfant"... et qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

jimex2nim a dit...

la rigueur : guerrière
& puis une enfant postulant au cnrs s'est comment dire "rare"

Anonyme a dit...

100% avec les commentaires de koldo.
Quand j'étais étudiante, à propos de la nourriture, je me disais : "si tu en as envie, c'est que tu en as besoin" (de tomates, de chocolat, de jenesaisquoi). Je m'aperçois que je fonctionne à peu près pareil pour le reste : première phase, pour rien au monde je ne mettrai le nez dans le ménage/la lessive/les comptes (mais a posteriori je me rends compte que c'est une phase de "rumination"), une phase que j'appelle "d'exaspération" ou je sens que l'envie me vient ("je vais le faire/ce serait bien/je fais la liste ou le calendrier"), mais pas encore le courage, et la troisième phase, enfin, où je fais.
Pas de panique, tu vas arriver à agir :)

Mimille a dit...

Isolde > Bah oui, j'imagine bien ! J'espère juste que ça va arriver bientôt !!
(En attendant j'ai fait du pain. Bon, c'était sous la menance de finir par aller à la boulangerie, mais je l'ai fait. Yess !)

jm > Guerrière, moi ?

jimex2nim a dit...

mais bien plus demain

mowglinomade a dit...

Après les 5 dernières années de folie qui viennent de s'écouler, c'est normal que ton corps crie "pouce"!!! Les vacances ne sont pas forcement faites pour rélaiser un programme de "loisirs" finalement digne d'un programme de fin de thèse, mais peut être pour se vider, ralentir. Avoir conscience de chaque geste, rehabiter son corps en restant immobile des heures, c'est peut-être une respiration nécessaire.....

Mimille a dit...

Mowgli > Je te sens concernée, là ;-)

En tout cas, tu as parfaitement raison. Mais c'est infiniment difficile de l'accepter.

Anonyme a dit...

Decidement je suis presque toujours en accord avec les remarques de Merkat ou Mowgli et tr�s interessee par les fines analyses de JM.
Oui, le temps des vacances, c'est fait pour cela. Ne rien faire comme a l'habitude et surtout de rien faire du tout si cela nous chante. Prendre du recul sur tout. Et parfois s'est important de changer de cadre pour se redonner un peu l'envie de faire quelque chose d'autre , ou faire les choses autrement . (surtout quand on campe, c'est id�al). alors en route!...