lundi 19 octobre 2009

Journal de Mister C. (7) : Liberté

Cet après-midi j'ai enfin fait ce que j'avais tellement envie de faire avec lui depuis si longtemps. Je l'ai monté en liberté. Pas de mors, pas de selle, pas de carrière, pas de licol, même pas de cordéo : rien que lui et moi.


Il a eu assez confiance en moi pour me laisser le monter sans rien, sans bouger.
J'ai eu assez confiance en lui pour monter sur lui sans attirail de commande.
L'un comme l'autre nous avions peur de ça jusque là.


Et c'est aujourd'hui que notre histoire commence véritablement.


- - - - Le détail de l'histoire (pour l'anecdote) : - - - -


Aujourd'hui j'ai passé la journée avec les chevaux, presque. Mais je n'ai pu m'occuper de Mister C. qu'assez tard, parce qu'il était parti faire une virée avec les copains dans les vignes d'à côté.


En attendant qu'il revienne, j'ai transformé mon ancien licol en corde, auquel j'avais donné une forme de bitless, en un licol étho classique. Et comme j'avais deux longes que j'aime bien mais un peu courtes, j'en ai monté en rênes comme des mécates et l'autre comme longe normale. C'est pas le top mais c'est pas trop mal, faute de mieux, avec les moyens du bord.


Et puis le Charlie est revenu. Alors je suis allée le chercher, mais j'étais plus hyper motivée. J'avais juste envie d'être avec lui, c'est tout. Je l'ai ramené devant la ferme, je lui ai fait un court pansage. Je lui ai mis le licol refait, il lui va bien, ouf (parce que j'avais pas envie de re-défaire les noeuds !!).


Je l'ai invité à me suivre, ça marchait bien. On a joué au porc-epic en alternance avec des demandes pour me suivre et s'arrêter, et tourner dans la direction que je lui montre. Bon, on ne peut pas encore dire que c'est acquis mais il écoute, il écoute, et je trouve ça déjà génial en soi.


Et puis, de voir ces rênes sur son encolure, ça m'a donné envie... Alors je l'ai approché d'une chaise, j'y suis allée vraiment tout doucement en lui parlant beaucoup, en n'arrêtant pas de le caresser, je suis montée sur la chaise, j'ai passé mes mains sur son dos, puis je les ai passées un peu partout, puis j'ai appuyé sur son dos, je suis montée en sac à patates : il n'a pas bronché. Là j'étais déjà hyper fière de lui et j'aurais pu le laisser là-dessus, mais vraiment j'avais trop envie... alors j'ai passé tout doucement une jambe sur son dos en gardant l'autre sur la chaise, je m'attendais à ce qu'il parte mais il n'a pas bougé, il était attentif et très calme. Alors je me suis lancée... hop, à cheval. Et il n'a pas bougé du tout !


Qu'est-ce que je suis fière de lui !!!


On a fait un petit tour comme ça, j'ai remarqué que c'était beaucoup plus facile de le faire tourner avec des rênes d'appui qu'avec des rênes d'ouverture avec le licol (je suppose que c'est normal non ?). On a marché un peu, on est revenus, et j'étais contente, contente, contente ! Je suis descendue, gros gros câlin, je lui enlève le licol, encore gros câlin.


Et là je me dis "Chiche !" Depuis le temps que j'ai une envie folle de le faire. Je l'invite à nouveau à me suivre (ça marche : ouf !), je le guide jusqu'à l'endroit où je suis montée tout à l'heure et où ça s'est si bien passé, je place la chaise correctement. Je monte sur la chaise...


Là, argh ! Une voiture arrive. Un gars qui commence à me poser des questions, et est-ce que machin est là, et est-ce que truc est ici, et où est-ce qu'il peut poser du pain... Mais mince, tu vois pas qu'il est en train de se passer un truc magique, là ? Allez, hop, prends ta voiture et vas-t'en !


Donc... je vérifie que le loulou est toujours avec moi, je passe ma jambe tout doucement comme je l'avais fait en licol... là j'ai une petite hésitation parce que j'ai pas ma bombe, que le cheval est en liberté, qu'il peut se passer n'importe quoi... mais hop, je monte.


Et il n'a pas bougé !!!


Je me tourne vers la pareuse qui s'occupe de son cheval un peu plus loin, elle me regarde, elle sourit. Je caresse mon Charlie très très très très fort, et je lui dis "Allez, on y va ?>" Et hop, il m'emmène.


On s'est baladés comme ça pendant quelques minutes, en totale liberté.


C'était absolument magique.

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