vendredi 14 septembre 2012

Le poor lonesome grammairien

Au lieu de me reposer pendant l'heure de la sieste je me prends à rêver... je rêve que je finis ma grammaire. Tiens, c'est drôle ça alors. Je ne sais plus en quels termes j'avais parlé de ça ici, déjà, et ce que j'avais tu, mais voilà.

Écrire une grammaire, c'est vraiment un travail solitaire. Quelque chose que l'on poursuit envers et contre tout. Quelque chose qui fait de soi un incompris. Quand j'y réfléchis, aujourd'hui... je commence un peu à comprendre pourquoi mon travail intéressait les gens, les intriguait, mais ça n'allait jamais jusqu'à me choisir moi, en premier, parmi les autres. Même parmi la communauté des "développeurs de grammaire" il y a tant d'incompréhension, aucun de nous ne travaille sur la même chose, aucun de nous n'est d'accord sur ce qu'est une grammaire finalement ! Combien de fois ai-je eu cette conversation, "Sur quoi tu travailles ?
— Je fais une grammaire.
— Une grammaire de quoi ?
— Du français.
— Oui mais une grammaire de quoi ?
— Ben, du français, oral, spontané, enfin je...
— Oui d'accord mais tu travailles sur quel phénomène ?
— Heu... un peu sur tout, je fais une grammaire, quoi.
[silence] Et toi tu bosses sur quoi ?
— Je fais une grammaire (au choix) [de la négation avec "guère" | de la conjonction "car" chez les non natifs francophones | de l'usage du mot "simplement" dans la littérature du XIXe siècle | de la coordination de plus de 3 éléments en français médiéval | etc.] — Ah oui, ok.
"

En somnolant, je me suis souvenue de quelques "développeurs de grammaire" qui faisaient un peu la même chose que moi. Chacun d'eux était un peu vu comme un solitaire, qui avait tout fait tout seul, qui avait dû apprendre à développer tous les aspects de son travail lui-même, incapable de trouver quelqu'un qui aurait pu le suivre. C'était leur caricature... et je crois que ça aurait pu devenir la mienne si j'avais continué, tiens.

Hé hé, je me voyais bien comme ça moi, en chercheure solitaire... ;-)

Et puis blague à part, j'aimerais vraiment finir ce que j'avais commencé dans ma thèse. L'avantage de repenser à tout cela comme ça, aujourd'hui, c'est que je me dis que je n'ai pas besoin des autres, de l'environnement, pour y arriver : que c'est toujours un travail solitaire. Donc peu importe que je baigne dans le milieu ou non.

Manque plus qu'à me fabriquer un petit temps rien que pour ça. Ce serait tellement chouette, j'aimais tellement ça.

2 Commentaires :

Egogramme a dit...

:-)

ddc a dit...

Fonce ! :)