jeudi 13 septembre 2012

Ma vie à moi

Quand j'ai repris ici je me suis dit (entre autres) "Allez, ça va te changer, tu ne vas pas parler QUE de ta fille tout le temps..." Oui, bon. Mais de quoi parler alors que ça fait 2 ans que je ne fais que ça ? Jour et nuit, 24 heures sur 24, tous les jours. Plus de métier, plus d'envies, plus de temps, de courage, de force, d'énergie... plus d'envie.

Au début c'était chouette. Pouvoir me consacrer à mon bébé autant que je le voulais. Pouvoir répondre à tous ses besoins sans jamais me demander comment gérer d'autres priorités en même temps. C'était toujours elle avant tout.

Puis, progressivement, c'est devenu elle à la place de tout. Chéri, tu fais à manger ou tu t'occupes de la petite ? Tu fais les courses ou tu t'occupes de la petite ? Ok, je m'occupe de la petite. Elle pleure ? Ok, passe-la moi, je m'en occupe. Elle se réveille la nuit ? Pas de problème, je la fais téter, elle va se rendormir. Elle a du mal à s'endormir ? Ok, je m'en occupe.
Je m'en occupe.
Je m'en occupe...

Je suis à un moment où j'hésite beaucoup entre penser qu'elle va se réguler elle-même et que spontanément, lorsqu'elle aura moins besoin de moi, elle me réclamera moins, et que l'accompagner autant que je le peux est la meilleure façon d'en faire une personne confiante, sûre d'elle, sereine ; ou alors penser qu'elle ne va pas d'elle-même décider d'arrêter de s'endormir au sein parce que c'est trop bon, décider de se mettre à jouer un peu seule parce que papoter toute la journée avec maman c'est trop bien, décider d'aller vers les autres parce que maman elle est toujours patiente et disponible et aimante (enfin c'est une maman, quoi).
Je ne peux évidemment pas me fier à des lectures, ni à des témoignages, ni à des avis personnels. J'aime entendre les témoignages, les histoires des autres, parce que ça me rassure de constater qu'il existe de telles différences ! Chaque histoire est unique.

Mais alors, dans notre histoire à ma fille et moi, c'est quand que je peux reprendre un tout petit bout de vie rien qu'à moi ?

3 Commentaires :

Zelda (La bouseuse) a dit...

Bah tu vois je t'admire (ça te fait une belle jambe, hein !), parce que moi, deux ans à ce rythme, je n'ai pas pu ... alors que j'aurais juré que "quitter" ma fille pour reprendre le boulot allait être un déchirement, au fond, c'est plutôt un bonheur. Pas ua moment même de partir, qui me pince le coeur, mais bonheur de mener d'autres projets que parentaux, de parler à des adultes, d'elle et pas seulement d'elle justement, de retrouver une identité autre que "maman-de" ; et bonheur aussi de la retrouver chaque jour. C'est important, ça, pour moi, de la quitter un peu pour la retrouver.
Mais est-ce que c'est le mieux pour elle ? Je ne sais pas trop. Ça n'est pas venu d'elle, mais est-ce que ça peut vraiment venir d'elle ? Et elle semble bien le vivre ...

Se réveiller 10 fois par nuits, quand on peut roupiller toute la journée, ça peut venir très très tard, même quand ce n'est plus une question de besoins, mais d'habitude ou de confort, non ?

Bon je commente un peu en vrac. En tous cas j'aime toujours autant te lire. Et je voulais juste te dire les échos que ça me fait (et ça en fait). Finalement je crois que le plus dur pour moi (même si j'ai cette chance de ne pas trouver la maternité vraiment difficile, une fois passées les premières semaines, une fois le deuil de l'allaitement fait aussi ... bref, pas SI dur quoi), c'est de ne pas être la mère que je croyais.

Mema a dit...

Bon, apporter son témoignage, je trouve toujours cela délicat. Car des fois c'est positif, et des fois, ça plombe l'ambiance.

Tu le sais, ici il y a trois petits, dont le grand il est plus si petit, mais la lutine, je viens juste de la déposer à l'école cette année et... je me lève encore la nuit. Désolée. Bon pas toute les nuits, mais quand même. Et puis, je répond pas forcément à toutes ses demandes non plus: Pour aller au toilette, oui je me lève (je peux comprendre, elle a peur du noir, et se hisser sur les toilettes à moitié endormi c'est pas cool); c'est presque toute les nuits mais ça commence à lui passer. Mais il y a deux nuits par exemple, s'était "Mamaaaannnnn, je veux toiiiiiiiiiiii!!" alors j'ai crié du fond de mon lit "bin moi JE TE VEUX PAS, tu dors maintenant". Et bien, la petite elle s'est rendormi (et moi aussi) et je crois bien que le matin, elle se rapellait plus, ou du moins elle avait pas l'air traquassé. Tu imagines bien que si je me lève encore à 3ans 1/2, mes nuits n'ont pas été rose à 1 an ou 2 ans. Si tu veux en parler plus longuement, je propose le mail.

Sinon, je suis une extraterrestre dans mon entourage: Maman de 3 enfants de moins de 10 ans et je TRAVAIL.OH infamie... franchement, j'aime mes enfants à la folie, mais j'ai besoin de mon temps, mon espace, mes relations... Il m'a fallu dix ans pour le réaliser vraiment, comprendre que je n'aurais pas fait mieux en restant à la maison. Je dis pas, il y a eu des moments difficiles, des larmes et beaucoup de culpabilité. Et encore, quand ils sont malades et que je ne peux pas faire autrement, les laisser grelottant de fièvre me brise le coeur. Mais bon, j'ai fais un choix, je l'assume bien car je sais que, pour Moi, il est le meilleur... alors est ce qu'il était le meilleur pour eux? vaste de débat dont je n'ai pas la réponse, mais chez moi, j'ai trois enfants bien dans leur basket qui n'ont pas l'air de souffrir.

Etre trois fois mère, par expérience, m'a fait comprendre que certains enfants trouvent le chemin de l'indépendance tout seul, et que pour eux, leur laisser le temps est une bonne chose (et parfois c'est toi qui manque de temps pour t'y faire, hein). Pour d'autre, si tu ne les jettes pas du nids, il continuent à te sucer jusqu’à la moelle, à s'accrocher, à t'étouffer et si tu ne donnes pas toi même les limites, tes limites, tu te perds. a toi de savoir quelle enfant tu as (s'il était possible de mettre des enfants dans des cases, bien entendu).

Pour finir, je fais un copié coller de Zelda : "Bah tu vois je t'admire (ça te fait une belle jambe, hein !), parce que moi, deux ans à ce rythme, je n'aurai pas pu..."

Anonyme a dit...

Quand toi, tu le veux. Vraiment.
Caco