samedi 14 avril 2007

[99] Me désencombrer de mes vêtements

L'un des sujets qui revient fréquemment dans les thématiques de la simplicité volontaire, c'est celui du désencombrement (voir p.ex. le dossier sur le réseau québequois de SV ou l'autre dossier sur Simple et Pratique (*), cf. aussi rapoza ou Stéphanie qui en parlent, etc.). Et moi, bien qu'ayant lu ces textes avec intérêt, à plusieurs reprises, bien qu'ayant régulièrement essayé de m'y coller... je n'y arrive pas.


Et puis il y a quelques jours, il m'est venu une idée à ce propos. Pas une excuse, mais une idée qui pourrait expliquer au moins en partie pourquoi j'ai tant de mal à le faire, et peut-être, je l'espère, une piste pour m'en sortir là-dedans, parce que certes désencombrer n'est pas une obligation, mais pourtant je ne me sens pas à l'aise avec mes possessions dans leur état actuel (d'ailleurs, j'y avais consacré les 3 derniers points de ma liste des 101). Petite analyse de la situation, question de mettre tout ça à plat.


Prenons les vêtements par exemple. C'est en m'asseyant devant mon étagère l'autre jour pour chercher ce que je vais bien pouvoir porter mardi prochain à ma seconde audition pour le CNRS, que je me suis trouvée toute dépourvue : je ne pouvais pas remettre la même chose que j'avais mis la fois précédente parce qu'il y aura des gens en commun dans les deux jurys, et je voulais juste prévoir de porter queque chose qui soit à la fois :


  • propre,
  • pas usé,
  • bien taillé (out au moins, qui m'aille bien)


Hé bien je n'ai rien trouvé de tel. J'avais le choix entre des choses trop grandes (façon sac à patates), trop petites (façon rétréci au lavage), ou bien sales et/ou trouées (façon fringues de cheval, de jardinage, de balade...). En fait, en regardant tout ce tas de fringues qui pourtant est (à mon goût) tout à fait considérable, je me suis aperçue que la quasi-totalité de mes vêtements pouvaient se ranger dans deux catégories (l'une n'excluant pas l'autre d'ailleurs) :


  • Les fringues que j'ai achetées il y a plus de 10 ans. J'avais alors (au plus !) 18 ans... et depuis, autant dire que j'ai quelque peu évolué, et changé de goûts.


Avec certains pantalons, je mets encore souvent cette paire de basquets que j'avais achetée à mon entrée en seconde quand j'avais 14 ans ; pour faire du jardinage, je mets encore ce pull trois fois trop grand pour moi que j'avais acheté en cinquième (à 11 ans !!) pour tenter (tant bien que mal) de cacher la maigreur qu'on me reprochait à l'époque ; j'ai encore dans mon étagère un tee-shirt en coton d'un fabriquant français bien connu pour habiller les enfants, que "ma meilleure amie" m'avait donné un jour quand on était au collège...


Le problème dans ce cas est que, puisque je n'ai finalement pas tant changé de morphologie que ça depuis le temps, puisqu'on ne peut pas vraiment considérer que je sois une acheteuse-de-mode compulsive, puisque je constate que j'abîme assez peu mes vêtements (idem pour les chaussures d'ailleurs), et puisque j'ai des activités qui requièrent des fringues à recycler, je me retrouve avec des tas de vieux machins. Vieux machins auxquels, depuis le temps, je me suis largement habituée, et dont j'ai un mal fou à me défaire.


  • Les fringues que ma mère m'a achetées. Avec, là, deux variantes possibles : 1/ Ses fringues à elle, qu'elle m'a données parce qu'elles ne lui plaisaient et/ou allaient plus (pour info, ma mère fait 25 cm de moins que moi et quelques kilos de plus), et puis 2/ celles que ma belle-mère m'a achetées sur un catalogue de vente par correspondance.


Notamment, j'ai sur moi pendant que j'écris ça un pull que ma mère m'a acheté pour mon anniversaire, un pantalon qu'elle m'a acheté à la rentrée dernière, une paire de grandes chaussettes qu'elle m'avait achetées il y a 2 ans quand on avait été au salon du cheval d'Avignon (et un tee-shirt que j'avais acheté moi-même... pendant ma première année à Aix).


Je n'ai rien contre tout ça a priori, c'est tout à fait adorable de sa (leur) part, mais le problème c'est je n'ai pas eu le choix de ces vêtements. Et j'y ai droit très régulièrement.


Là j'entends déjà ma mère me répondre : "Quand-même tu exagères y'a plein de fois où on les achète ensemble alors c'est toi qui les choisis, tes vêtements !" Ben oui mais quand on ne fait pas les magasins sur sa propre initiative, on ne se donne pas le temps ni les moyens de choisir des trucs qu'on aime vraiment. On se sent toujours un peu obligé de trouver quelque chose, on est moins exigeant, on est plus pressé. Même si, évidemment (rassure-toi maman), il y a des vêtements que j'aime bien dans ceux qu'on a achetés ensemble (notamment la petite veste de la dernière fois, elle me plaît beaucoup, mais ça ne me suffit pas pour m'habiller ;-).


Le résultat de ces deux types combinés est que je me retrouve avec des tonnes de fringues... qui ne plaisent pas des masses, et/ou qui ne me vont pas.


Et j'ai mauvaise conscience de me séparer de mes vêtements de jardinage, on sait jamais ça peut servir.


Et j'ai mauvaise conscience de me séparer des vêtements qui me sont offerts : ce sont des cadeaux.


Et j'ai mauvaise conscience de m'acheter des fringues rien que pour moi : j'en ai déjà plein... et puis de toute façon je n'en ai pas les moyens.


Mais qu'est-ce que j'achèterais si j'avais le choix (et les moyens) ? D'abord je favoriserais les achats de qualité, fabriqués en France, et si possible à partir de matières elles-mêmes produites en France (p.ex. chez Ardelaine). J'essaierais avant d'acheter, toujours (disons, autant que faire se peut). Je prendrais le temps de comparer. J'achèterais des choses plus féminines : par exemple, plus de gros pulls en acrylique fabriqués en Chine qu'on prend en taille 42 pour être sûr que les manches seront assez longues et qui du coup me vont 5 fois en largeur. Je prendrais des matières naturelles, aussi (laine, coton, lin, etc.). Avec une grande variété de couleurs si possible.


Et puis je m'achèterais tout ce qui me manque et que je n'achète jamais vu que j'ai déjà plein de fringues et que j'ai pas les moyens d'en rajouter : des collants, des culottes, quelques chaussettes qui me plaisent (et pas que ces lots de 10 paires à X euros qui sont jamais à la bonne taille mais tant pis on a besoin de chaussettes), des petits hauts qui me plairaient, et même peut-être éventuellement un ou deux colliers que j'aurais choisi moi-même pour aller avec ce que j'ai...


Si je le pouvais, si c'était possible, je ferais un grand tas rassemblant environ 80% de mes fringues actuelles, et je les échangerais contre juste quelques vêtements qui seraient précisément à mon goût. Bon, sachant qu'un tel échange est impossible, alors il faut que je procède autrement. Mais je crois que tant que je n'ai pas trouvé un petit ensemble de choses que j'aime porter régulièrement et qui me convienne vraiment, je ne pourrai pas me désencombrer de mes vêtements.


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(*) Dossier réalisé par l'excelllllllente Calispera qui officie également sur le forum de simplicité volontaire mis en place par Cassandre.


11 Commentaires :

Anonyme a dit...

oups, j'ai adoré ta liste des 101, tu me fais regretter de ne pas prendre le temps d'aller sur le forum de la sv,
mon expérience ? qui ne vaut jamais oh grand jamais pour les autres ! j'ai sorti toute mes vieilles fringues, celle trés-bien-comme-il-faut-pour-aller-bosser, celle pour-les-jours-cradock, celles des dimanches, 20 ans de fringues, pfoutt et enfin, j'ai acheté quelques fringues, bien à moi, que j'aime et dans lesquelles je me sens BELLE (même si je suis la seule, c'est déjà énOrme) dans l'espoir de t'avoir donné un coup de pouce, bonne fin de semaine

Anonyme a dit...

Le désencombrement du dressing, ça va être le chantier du printemps ici ! J'ai commencé avec les vêtements de Mamzelle (facile, faut juste se souvenir de qui nous a prêté quoi) et mes T-shirts. Déjà, on y voit plus clair... mais c'est loin d'être fini !

Mimille a dit...

Merci beaucoup n-talo pour le conseil ! Je m'imaginerais bien faire ça... mais je le garde pour quand j'aurai un peu d'argent :-)

(...et merci pour le compliment !)

Caco, tu me fais penser que de toute façon on va déménager dans pas si longtemps que ça, donc je pourrais remiser mes velléités de jetage à cette période où ça deviendra de très bon aloi ;-)

Anonyme a dit...

Tu décris très bien les difficultés d'ordre moral que l'on peut rencontrer lorsque l'on désencombre. C'est forcément long, alors ne te fais pas de souci. Ne commence pas en te disant : "il faut que je le fasse", sinon effectivement, tu n'y arriveras pas. Ca s'impose tout seul, ce genre de choses, ça reste dans un coin de la tête, tu y penses, ou pas, et puis un jour, c'est le bon jour ! Tu empoignes le sac ou la valise, et tu disperses. Et surtout tu ne te retournes pas sur ce que tu es en train de faire.
En attendant, essaie peut-être de trier, dans ce que tu as, ce que tu aimes porter toi (pas parce qu'on te l'a donné, mais parce que ça te va bien, ça te met en valeur, tu te sens invicible dedans), et le reste. Il restera sûrement peu de vêtements, mais ce sera ta base pour la suite.
Si ça peut t'aider, j'avais fait sur mon blog tout une série d'articles sur le désencombrement des vêtements http://leblogdisolde.canalblog.com/archives/2006/12/13/3421161.html (je ne sais pas faire un lien actif)
Bon courage !
PS. Comment ça tu déménages ? Et ces tours de jardin, alors ? On ne les aura plus ? :(

Mimille a dit...

Merci beaucoup Isolde, ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à me perdre parfois sur le grand chemin de la simplification...

Oui, j'avais vu (et lu!) les dossiers sur ton blog, j'ai simplement oublié de les remettre en lien ici...

PS. Comment ça tu déménages ? Et ces tours de jardin, alors ? On ne les aura plus ? :(
--> T'inquiète pas, où que j'aille il y aura quand-même un jardin sans aucun doute ! :-)

Anonyme a dit...

un d�m�nagement est l'occasion sure et certaine de faire cette mise a jour; ( si on ne laisse pas tout ce qu'on transporte dans des sacs sous la tente en attendant le prochain)... donc c'est pour bientot je pense ( mon mais sans blague deja 10 mois que tu es dans la meme maison! je ne vous reconnais plus; est-ce le jardin enfin qui vous y retient, et je comprends)...
Pour faire le tri v�ritable... il faut avoir les moyens de ses d�sirs, donc prendre les moyens pour avoir les moyens. alors en route pour ta toute prochaine nouvelle vie, car c'est bientot maintenant, patiente encore un tout petit peu , cela vient et cela ira mieux apr�s. mais c'est vrai que l'attente est dure, courage tu y es presque.

raffa a dit...

Excellent !!!!

c'est moi de A à Z !!!! Ma mère et ma belle-mère dans leur propre rôle, le T-Shirt de la meilleure copine ! Tout !

:)

Et moi en plus je garde tous les vieux vêtements déchirés, immétable etc. pour le cas où j'en aurai besoin en couture ... sauf que je couds pas souvent :D

Mimille a dit...

Ha ha, contente de voir que je ne suis pas la seule !!

J'imagine que tu as toi aussi encore une vieille paire de Dc Martens du collège, ou alors des Palladium, ou encore des vieilles rangers dénichées dans un vide-grenier ou dans un surplus militaire... non ?

Tu me fais penser que moi aussi j'ai ce vice, de garder même ce qui est inmettable en me disant que ça pourra me servir, soit comme tissu pour faire de la couture (ce que je ne fais jamais, il faut dire ce qui est), soit pour le découdre et en faire un patron pour espérer refaire la même fringue (mais... cf. parenthèse précédente).

J'ai même trouvé un état interémdaire : j'ai un pantalon que j'avais acheté quand j'étais en maîtrise. Un pantlaon très, très long (trop rare pour ne pas être souligné par qqn de ma taille), en lin, très bien coupé, nickel. Je l'ai tellement mis qu'il a fini par se déchirer à la fesse, sur une dizaine de cm. Donc, je ne peux plus le mettre, mais pourtant je le garde en espérant un jour m'en faire un patron. Mais... le temps passe et je n'ai pas fait le patron, et ce pantalon me manque. Alors qu'est-ce que je fais ? Je le mets quand-même, avec une robe par-dessus, comme ça c'est assez long pour cacher la déchirure et me permettre de le porter...

Non quand-même, des fois, je suis affligeante... ;-)

raffa a dit...

J'imagine que tu as toi aussi encore une vieille paire de Dc Martens du collège, ou alors des Palladium, ou encore des vieilles rangers dénichées dans un vide-grenier ou dans un surplus militaire... non ?

Les 3 :D sans oublier les kickers.

Et l'état intermédiaire j'ai aussi, mais plus souvent pour les t-shirt. Sous les pulls en hiver on voit rien :) Ou la déchirure derière ce super joli chemisier, sous une veste on voit pas :)

Le pire dans l'histoire c'est que du coup quand je suis habillée relativement classe, j'ai l'impression d'être déguisée et je ne suis pas à l'aise !

pfffffffff :D

Mimille a dit...

"Et l'état intermédiaire j'ai aussi, mais plus souvent pour les t-shirt. Sous les pulls en hiver on voit rien :) Ou la déchirure derière ce super joli chemisier, sous une veste on voit pas :)"

--> Rhô oui, tu me fais penser que ça m'est arrivé aussi ! Cette chemise que j'adorais et qui avait fini par lâcher sous les aisselles... et que je mettais quand-même pendant un moment, sous une veste... jusqu'à ce que mon mari me dise que bon, faut pas abuser. Houlalala, la honte ;-)

"Le pire dans l'histoire c'est que du coup quand je suis habillée relativement classe, j'ai l'impression d'être déguisée et je ne suis pas à l'aise !"

--> Hé oui, c'est le dur lot des useuses-jusqu'à-la-corde je le crains ;-)

Lilichocolat a dit...

C'est intéressant de voir qu'on a les mêmes hésitations devant sa garde-robe, ça parle finalement beaucoup de nous, les vêtements. Dans le désencombrement, c'est ce qui me pose le plus de problème, à tel point qu'après m'être déabrrassée de façon anarchique de beaucoup de pièces, je n'ose même plus en racheter... Par contre, pour la question des cadeaux et le "tabou" qui s'en accompagne, le livre de Dominique Loreau L'art de l'essentiel, m'a beaucoup aidée.
Bon courage! Lili