Je lis ce matin un nouveau billet de Pistil sur la question, et ça me donne envie de reprendre un point d'un commentaire que j'avais fait sur mon billet sur le film Earthlings.
En simplifiant la chose, on peut considérer les modes d'alimentation de deux manières.
On peut les considérer comme des mesures discrètes qui prennent place sur échelle linéaire, qui irait, en gros, dans l'ordre, du carnivorisme (si tant est qu'un tel mode alimentaire puisse exister) au végétalisme (je mets le véganisme hors-jeu puisque ça déborde de l'alimentation, mais sinon il irait encore à la suite), en passant par l'omnivorisme et le végétarisme. Dans ce cas, soit on est l'un, soit on est l'autre. Si on est végétarien, on ne mange pas de viande, jamais, sous aucun prétexte. On peut avoir plein de raisons à cela, mais jamais jamais on ne mange de viande, parce que si on en mange ne serait-ce que de temps en temps, p.ex. parce qu'on sait qu'elle a été élevée d'une façon satisfaisante, alors on sort de cette case et on rentre dans celle des omnivores. Dans ce cas, je ne suis pas végétarienne.
On peut aussi les considérer comme des zones sur un continuum (pas nécessairement linéaire d'ailleurs). Dans ce cas les modes alimentaires ne représentent pas une progression d'un mode à un autre, il ne sont pas ordonnés et n'ont pas de frontières nettes. Alors on peut être soit complètement végétarien, i.e. comme précédemment ne jamais manger de viande quelles que soient les situations, ou alors se considérer comme "majoritairement végétarien", i.e. ne pas manger n'importe quelle viande, pas n'importe quand. On peut très bien en manger dans certaines conditions, cela ne fait pas de nous un non-végétarien. On peut même être "unn peu végétarien" si l'on ne mange de la viande que rarement mais qu'on en mange tout de même régulièrement. Dans ce dernier cas je peux me considérer comme végétarienne.
Cette seconde façon de se représenter les modes alimentaires rejoint un peu la façon de concevoir l'achat dans les grandes surfaces p.ex. : pourquoi pas manger un peu de viande de temps en temps, si une occasion se présente, à la condition que l'on sache que cela ne heurte pas les raisons pour lesquelles on n'en mange pas d'habitude. De même, pourquoi pas aller acheter un truc dans une hypothétique grande surface dont on connaîtrait toutes les actions, la provenance des produits et la façon dont les producteurs sont traités, les conditions de travail des employés, le degré de pollution engendré par la magasin et ses modes d'approvisionnements, etc. Bon d'accord, à ce rythme un végétarien mangera de la viande plus souvent qu'on ira dans des grandes surfaces... ;-) mais c'est l'idée.
Finalement, c'est la raison pour laquelle quand on me demande si je suis végétarienne je réponds que non. Parce que le plus souvent, je crois, on pense l'alimentation comme dans le premier cas, alors que ce n'est pas comme ça que ça marche, de même que quand on change des éléments de sa vie alors il y a des jours où l'on s'en sort facilement, et d'autres où l'on a le sentiment de régresser, de ne pas y arriver, de ne pas s'en sortir. Alors que l'on progresse de toute façon ; ce n'est pas parce qu'on utilise trop d'eau pendant une période donnée par rapport à ce que l'on voulait faire (coucou mowgli :-) que l'on a régressé - puisqu'on en est conscient, et que l'on est conscient que ce n'est qu'une étape, un moment. De même pour le végétarisme : ce n'est pas parce qu'on accepte de manger de la viande dans certaines conditions bien précises que l'on n'est pas végétarien.
Evidemment, ce point de vue est le mien, et je veux bien croire qu'il soit tout à fait discutable, pour plein de raisons. N'empêche que je trouve qu'il a l'avantage d'éviter les "cases" où l'on fait entrer les gens, et par là d'être plus cohérent avec la vie des hommes...
5 Commentaires :
Je vais poser une question toute bete, qui me fait sourire car mon ami dirait que j'ai encore l'esprit de contradiction.
Pourquoi vouloir absolument rentrer dans la case végétarisme?
Je sais que c'est en parti un effet de mode, dans une autre parti une ligne de conduite qui semblerait presque incontournable lorsqu'on veut rentrer dans la case "écolo"...
Perso, si je dis à mes collègues de travail (qui rigole déjà pas mal quand je leur dis que je rape mon savon de marseille pour faire la lessive) qu'aujourd'hui je suis végétarienne car je n'ai pas mangé de viande, mais que demain je serai omnivore car j'en mangerai, je crois vraiment qu'il est impossible qu'ils me prennent au sérieux.
Personnellement, je ne mange pas de la viande tous les jours mais je n'ai pas envie de me nier moi meme les jours de non-viande. J'adore la charcutaille cévenole, je suis cévenole dans le coeur et ça je ne peux pas le nier...
Voilà, ceci n'est que mon opinion, tu sais que nous sommes toujours dans l'échange d'idées, je ne renie pas la tienne, je te présente mes arguments à moi!
;-)
Mary
Ben oui, justement je suis bien d'accord avec toi, et c'est la raison pour laquelle je dis que le végétarisme n'est pas une "case" :-)
Cela étant, pas de volonté absolue, ni pas effet de mode ni autre chose, juste que plus j'avance dans la vie, moins je mange de viande et moins j'ai envie d'en manger.
(moi je n'ai pas osé leur dire que je râpais aussi mon savon de marseille pour la lessive... mais bon, l'ont jamais demandé non plus)
"J'adore la charcutaille cévenole"
Et moi j'aime le txorizo!!!
Voilà c'était mon cri du jour.
Tout ça pour dire que les seuls trucs animaux que j'apprécie étant qualifiables de viande (txorizo et jambon rouge), je ne suis pas végétarien, pourtant je mange nettement moins de produits animaux que beaucoup de végétariens "ovo-lacto". Faut-il créer d'autres catégories quantitatives (quantité de produits animaux, voire empreinte écologique liée) en plus des qualitatives? (manger ou pas tel ou tel truc dans l'absolu, et pour quelle raison). On s'en sortira pas ;-)
"Je suis cévenole dans le coeur et ça je ne peux pas le nier..."
Quand on entend les cévénols parler de leur coin ça donne envie d'y faire un tour (en même temps les non-basques doivent sûrement se dire le même genre de choses pour nous autres... s'imaginer que l'herbe est plus verte ailleurs comme dit le proverbe (encore que pour ce qui est de la verdeur de l'herbe ici y a pas à se plaindre ;-))
"On s'en sortira pas"
Ben non... c'est pour ça qu'il faut bien rester conscient que les cases (ou catégories), c'est jamais que de le simplification à outrance.
"Quand on entend les cévénols parler de leur coin ça donne envie d'y faire un tour (en même temps les non-basques doivent sûrement se dire le même genre de choses pour nous autres..."
Hé oui (c'est pas moi qui vais te contredire, tu t'en doutes). En fait sans doute que quand on entend n'importe qui parler de son pays avec amour ça donne envie d'aller y faire un tour.
Mais je peux vous assurer que l'herbe n'est jamais aussi verte qu'en Provence, na !! ;-)
Oui bon je sais, c'est pas crédible, surtout par rapport au pays basque :-/ mis la verdeur dans le coeur qui compte, d'abord. Non mais.
Peut etre sommes nous comme les arbres, nous sommes bien et trouvons l'endroit beau là où sont nos racines.
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