samedi 10 mars 2007

Le tour du jardin, 4

Quand j'étais adolescente j'ai lu un bouquin de Malcom Bosse, qui s'appelait les 79 carrés. Ça remonte à loin et je ne me souviens pas de tout, si ce n'est que d'une part, ça m'avait beaucoup plu (ça m'avait apporté comme un réconfort par rapport à ma vision de la vie et des rapports humains), et d'autre part la ligne directrice de l'histoire était un gamin qui passait tous les après-midi une heure dans un carré de 1x1 m délimité par des ficelles. Il observait tout ce qui s'y passait, et lui venaient plein d'idées sur tout. Peut-être que c'est un peu de là que me vient, comme tout naturellement, cette manie de prendre des photos du tout petit monde de mon jardin.


En tout cas voilà les photos de la semaine.


La semaine dernière je montrais une jungle d'ombellifères : cette semaine elles commencent à fleurir.



Par contre, une qui ne se décide toujours pas à fleurir, c'est ma petite jonquille. Elle continue à découvrir petit à petit les dentelles de ses pétales, mais alors... qu'est-ce qu'elle est frileuse !



La demoiselle sur fond de Sainte Victoire.



Jeudi je suis rentrée à pieds du village à la maison, ça m'a fait quelques kilomètres au bord de la route puis du chemin. Et là j'y ai vu mes premières orchidées de l'année : des orchis géants, ou Barlia de Robert (Barlia robertiana, ou plus exactement Himantoglossum robertianum).



Mine de rien j'ai eu du mal à les reconnaître, pour la simple et bonne raison que... je ne les connaissais pas. En leur passant à côté à hauteur d'homme, donc vus du dessus et à quelques mètres, je pensais qu'il s'agissait d'orchis brûlés en train de fâner (je me disais, pourquoi pas), mais c'est en retournant photographier l'un d'eux le lendemain (j'ai pas pu résister...) que j'ai réalisé que ce n'était pas du tout ça.



Alors j'ai cherché, j'ai cherché, et on m'a finalement bien aidé à trouver de qui il s'agissait. Oui parce que chez les orchidées, c'est vraiment frustrant de ne pas savoir à qui on a affaire, c'est tellement étonnant comme fleurs !



Même si ma jonquille ne veut pas se résourdre à ouvrir enfin son unique fleur, par contre à quelques mètres de là ça n'arrête plus.



L'amandier, lui, est définitivement passé au stade des feuilles, et même des petits fruits qui commencent à se former (miam !).



Quant aux chênes blancs, ils ne sont pas en reste. Evidemment ils sont plus tardifs que le reste, c'est normal, mais ça fait tellement plaisir de les voir reprendre doucement vie, ça veut dire que bientôt les quelques feuilles d'hiver qui restent seront remplacées par des feuilles toutes vertes de l'année. Et que l'été sera là.



Du côté du cognassier, ça bourgeonne au bout des branches et ça fait des petits boutons verts tous veloutés.



Finalement, même le filaire voit le printemps arriver. C'est drôle parce que je ne les regarde jamais de près, les filaires : c'est dommage. Maintenant je ferai plus attention.



Les fausses roquettes sont toujours omniprésentes les long des vignes.



Ça, c'est l'une des deux plantes dont j'avais pris la photo ici et que j'avais promis de prendre avec les feuilles, cette fois. Je ne sais toujours pas ce que c'est, il faut que je cherche.



L'autre que j'avais prise en trop gros plan, dans la même série.



Un ancien terrier d'animal, où l'on voit encore les restes d'un repas de glands.



Les vestiges du temps où notre petite maison était un cabanon de vigneron.



Un des premiers muscaris de l'année. Ici il y en a de deux grenres : le muscari à toupet (Muscari comosum), que je n'ai pas encore croisé cette année, et celui-ci qui est plus petit et plus fréquent, le muscari à grappe (Muscari neglectum). Les muscaris font partie de la famille des Asparagacées, au même titre que le muguet et le fragon (Etonnant, non ?).



L'absinthe qui commence à faire de nouvelles pousses.



Evidemment, elle n'est pas sauvage du tout. On en avait trouvé dans une jardinerie il y a des années et on s'était dit "Incroyable ! De l'absinthe ! Chiche on en achète.", et on avait été chiches : on était repartis avec deux tous petits pots. On les a plantés dans notre jardin de l'époque, où ils se sont développés tranquilement pendant un an, puis on a déménagé et on les a emmenés avec nous ; ils faisaient alors dans les 80 cm de haut chacun. Dans leur second jardin ils devaient se sentir rudement bien parce qu'au mieux de leur forme ils me dépassaient (donc, pas loin de 2 m de haut). Et puis ils ont commencé à envahir le village : leurs graines se sont envolées dans toute la rue, poussant dans chaque trou à côté des pariétaires, ainsi que dans notre jardin. On a dû en arracher tellement on ne savait plus quoi en faire à la fin. Et puis, avant de re-déménager, on en a emporté quelques petits plants, et on a laissé les grands en place. Ils ont trouvé leur paradis, tant mieux.


A part ça, on s'en sert pour frotter le chien en été contre les parasites, en alternance avec de la citronnelle. Ça sert aussi en décoction comme antiparasitaire interne (vermifuge pour les nanimaux). On n'a pas été vérifier le résultat mais personne ne s'en est encore plaint !


Ça, je n'ai jamais su comment ça s'appelle. Quand j'étais au lycée on les appelait des rhododendrons des amériques tellement ça nous énervait de ne pas savoir leur nom.



Edit du 23 avril 2007 : J'ai enfin trouvé le nom de ces petites fleurs ! Il s'agit de véroniques de Perse (veronica persica)


Un petit fenouil (deviendra grand).



Une minuscule bourse à pasteur (merci Pierre-Michel !).



Elle est utilisée en salades et en infusions pour les problèmes de circulation sanguine, et en application externe pour stopper les saignements.


Les cannes de provence qui commencent à pousser aussi.



Là c'est tout de suite moins printanier : un champignon ! Bon, c'est l'un des derniers qui pousse, et en plus il n'est pas bon (ou en tout cas on ne l'a pas identifié parmi les comestibles), mais quand-même ça fait un drôle d'effet.



Voilà pour cette semaine. Ça en fait, et pourtant il m'en reste une bonne moitié que je n'ai pas mise parce que je ne les ai pas identifées du tout. Je veux commencer par jeter un oeil à mes bouquins pour voir si j'en reconnais quelques-unes ; et en plus, je crois qu'il y a fort à parier que parmi elles, il y en ait une bonne partie de comestibles. Alors affaire à suivre...



6 Commentaires :

Anonyme a dit...

Ah moi aussi je l'ai lu ce livre, il y a longtemps ... et j'ai envie de le relire du coup :)

Mimille a dit...

Ben tu vois, rien que pour ça ça valait le coup que j'en parle, parce que je n'avais jamais rencontré (si je puis dire...) personne qui l'avait lu.

Ça fait un moment que je me dis que je pourrais le relire aussi, mais j'ia peur d'être déçue parce que c'est quand-même un bouquin pour enfant...

Adélie a dit...

Et de trois... J'avais moi aussi été marquée par ce livre, d'ailleurs certaines de mes photos de jardins s'appellent Les 79 carrés :-).

J'ai retrouvé ce livre sur les rayonnages de mes beaux-parents il y a 2 ou 3 ans (avec d'autres souvenirs comme les livres qui se passent "aux arpents", dans la même collection !), et l'ai donc relu, et je ne pense pas avoir été particulièrement déçue par la relecture.

Voilà voilà, et bonjour, quand même, puisque c'est la première fois que je commente ici, d'habitude, je suis la ligne simple assez silencieusement ;-).

Mimille a dit...

Salut Adélie et bienvenue ! :-)
Joli ton blog, je suis allée regarder du coup.

pmb a dit...

La minuscule inconnue devrait être la Bourse-à-Pasteur (Capsella bursa-pastoris, Crucifères)

Pierre-Mich'

Mimille a dit...

Effectivement !

Ça fait exactement partie des plantes dont j'ai vu des tas de photos et de descriptions, et que parallèlement je suis habituée à cotoyer dans le jardin, mais pour lesquelles je n'ai pas encore réussi à faire le rapprochement.

Merci beaucoup !