vendredi 22 juin 2007

Mais faites de la musique, que diable !

Hier, pour cause de fête de la musique, on est allés faire un tour en ville. Faut dire, on n'a pas encore osé tenter la fête de la musique en village : déjà qu'en ville... Nous voilà donc à tourner pendant trois quarts d'heure autour du centre ville pour trouver une place où nous garer. Dur de garder l'esprit joyeux à force, mais on finit par trouver une place, on se gare, on y va. (Evidemment je n'ai pas de photos puisque mon appareil est en réparation... donc j'ai pris quelques photos au fil du web, pour illustrer mes propos)


On sait d'avance que ça va être pas terrible, on est habitués. Tiens, ça me fait penser que c'était ma 10e fête de la musique à Aix... et rien n'a vraiment changé depuis, si ce n'est le nombre de personnes. Il y a 10 ans, on mettait un quart d'heure au bas mot à traverser la place de la mairie, ou la place Richelme, et plus d'une demi-heure à aller de là au palais de justice. Là, il y a beaucoup moins de monde. Il y en a, certes, mais un peu moins, on circule.


Et musicialement, c'est aussi toujours la même chose.


Des lycéens (ou de jeunes étudiants) qui jouent du rock, déployant leur répertoire qui va de Noir Désir époque Tostaky à Rage Against the Machine (vous vous souvenez ce refrain qu'on répétait en pogottant "Fuck you I won't do what you tell me" ?). Ça représente la majorité des groupes. Une mention spéciale dans cette catégorie, à deux gamins qu'on a vus jouer un "solo" d'une unique batterie ensemble.



Beaucoup de petites scènes électro (comme on dit maintenant : à mon époque c'était la même chose, mais on appelait ça de la techno). Il y en avait des très people du genre de ce qu'on pourrait imaginer pour une soirée sur une plage privée de St Tropez, des beaucoup plus élitistes, spécialisées dans un genre particulier, et puis même une petite teuf (à mon époque on disait rave) improvisée juste à côté de la Rotonde, toute entourée de camions, avec des lumières et des gens qui sautillent parce qu'ils sont tellement serrés qu'ils ne peuvent pas faire d'autre mouvement que vertical.



Un gros groupe de musique brésilienne, qui marche tellement fort qu'il bouche une rue. Sympathique, entraînant, le secret pour animer joyeusement ce genre de soirée.



Un groupe de death-metal-hardcore-punk ou je ne sais quoi, qui hurlait "beeeeeuuuuuaaaarrrrrgggghhhhhh" quand on est passés à côté d'eux en alimentant un énorme larsen à la guitare. C'était drôle de les voir là, sur une jolie petite place toute tranquille avec une fontaine.



Une bande de Curistes. Pas les ceusses qui vont aux thermes, hein : les fans de The Cure. A moins que mainteant ça ne soit plus Cure, mais plutôt quelque chose comme... Placebo peut-être ? Finalement, ça reste dans le registre médical. Ils étaient tous maigres avec des fringues en skaï moulant, des genre de platform boots étranges et les cheveux teints à moitié en noir, à moitié en blond clair. Malheureusement ils n'étaient pas en train de jouer quand on est passés, c'est ballot.



Un groupe de rap. Enfin, je croyais que c'était un groupe de rap alors on s'est approchés parce que je n'en avais jamais vu en vrai alors je voulais voir ça. Mais ça n'était pas vraiment un groupe de rap, c'était un genre de DJ qui passait du rap. Décevant.



Le groupe jouant sur la scène principale de la ville, en haut du cours Mirabeau, ressemble à s'y méprendre à Billy the Kick... vraiment quand j'y pense, il y a 10 ou 15 ans, ç'aurait été tout pareil.



Ah oui. Une mention spéciale à un groupe qu'on a vus sur la place des Tanneurs. Je ne saurais donner un nom à ce qu'ils jouaient (disons quelque chose à mi-chemin entre Zebda et... je ne sais pas quoi d'autre), mais c'était vachement bien. Pas notre genre du tout, mais vraiment bien.


Et puis l'état de la ville dans ces jours-là. Des papiers, des cartons, des packs de bière, des canettes, des bouteilles vides et des tessons partout par terre, faire très attention à où l'on marche, ne pas se prendre dans les câbles électriques qui traversent les rues. Des dealers installés ostensiblement tous les 20 mètres. Une majorité de nanas sur leur 31, sachant que ce n'était pas forcément pour autant la fête du bon goût. On a décerné la palme de la soirée à une fille avec un tee-shirt Ac-Dc, un pantalon en skaï rose et une collection complète de chaînes autour de la taille, dont une paire de menottes.


Après notre dîner en amoureux et notre petit tour de ville, on est rentrés, les oreilles soulagées de quitter ce brouhaha informe, de bien bonne humeur parce qu'on a pas mal rigolé. J'étais emplie de cette impression bizarre de déjà vu.


Bon, faut pas exagérer. Une année, c'était il y a quelque chose comme 5 ans, on avait trouvé un groupe excellent sur la place Richelme. C'était un groupe de funk, ils jouaient bien, s'amusaient beaucoup, étaient à fond dans ce qu'ils faisaient. Un plaisir, que tous les ans j'essaie de retrouver, mais rien n'y fait : je ne les ai jamais revus !


6 Commentaires :

Anonyme a dit...

A quelle heure, aussi ? Je sais qu'à Lille si tu veux du vrai acoustique (chorale, petits groupes sans sono...) faut passer avant 21h, parce qu'après les sonos envahissent tout et on ne s'entend plus jouer.

Mimille a dit...

Oui, c'est vrai, c'était entre 21h30 et minuit de demie... mais remarque, la chorale, c'pas trop mon truc non plus ;-)

Bon, je vais dire quelques trucs positifs parce que je ne veux pas passer pour une râleuse non plus, hein ;-) : un poil de jazz (mais pas du jazz à mémé) eut été de bon aloi. Du genre les mêmes qu'on voyait il y a quelques années sur le marché du samedi matin, ça c'était chouette. Ou bien du funk, comme le groupe d'il y a qqs années. Ou d'autres choses encore... mais un peu plus de variété, ç'aurait été pas mal.

Mel a dit...

J'ai pas envie de faire ma mémère râleuse non plus... Mais ça fait quelques années que je ne sors plus systématiquement pour la fête de la musique. Seulement si l'envie de flaner est plus forte que la fatigue, ou si un ami joue. A Salon, il y a maintenant exclusivement des groupes de reprises ou des djs. C'est décevant. J'avais envie d'aller à Aix, justement, cette année pour retrouver le goût des années fac.
C'est marrant dans cette ville, quand tu y retournes : toi tu as pris 10 ans, mais les gens y ont toujours 20 ans !

Mimille a dit...

Mel > "C'est marrant dans cette ville, quand tu y retournes : toi tu as pris 10 ans, mais les gens y ont toujours 20 ans !"
C'est exactement ça !!

Et en plus je me prends un double coup de vieux quand je vois que les gens que j'y croisais tout le temps à l'époque (genre les piliers de bar, les éternels musiciens des rues, tout ça) ont comme moi pris 10 ans, et que ça se voit sacrément !

N'empêche que l'autre jour, à la librairie, la caissière m'a demandé si j'étais étudiante... je lui ai répondu "Non, je suis enseignante.
- Hé bien ! Mais vous êtes super jeune !
- Ben, pas tant que ça...
- Et vous enseignez où ?
- A l'université.
- En plus ! Hé ben !"

(Non mais je t'en prie Madame, je trouve que 28 ans c'est pas si jeune que ça pour travailler. Et encore, je lui ai pas dit que je le faisais depuis 7 ans...)

Anonyme a dit...

alors faut venir � Sanary. cela fait 1o ans que j'y vais ou que j'y finis la soir�e apr�s avoir essay� ailleurs ( marseille Toulon et la ciotat etc) et ne suis jamais d��ue. L� cette ann�e ce qui a marqu� la soir�e c'est un groupe occitan, et un groupe avec un joueur d'harmonica absolument g�nial et on aurait �cout� toute la nuit. en fin de soir�e on a fini devant le th�atre galli avoir un orchestre ( genre accordeon banjo etc o� des couples professionnels je pense dansaient � merveille; l'ambiance �tait fort sympa partout dans les petites rues et on marchait correctement (mieux qu'en �t�). retour deux heures.

Mimille a dit...

Mhhh, à mon avis j'aurais êté déçue quand-même. Je crois que je suis simplement torp difficile, c'est l'un des effets secondaires de la vie avec un jazzeux perfectionniste ;-)