mardi 8 mai 2007

Le tour du jardin, 8

C'est pas tout ça mais le jardin continue à pousser, dans tout ça.


Je commence par cette photo pour montrer à Caco qui m'avait demandé ce que c'était que "lei spigao ché son malhur per lei oreihas de can", comme le disait mon très cher Johan à l'époque. On en a fait les frais une année, 150€ de vétérinaire pour aller chercher un de ces machins qui s'était fourré dans le fond de l'oreille de notre chère toutoune, qui marchait avec la tête penchée de douleur.



Dans le potager, les tomates vont bon train. Quelques fleurs déjà, et puis la verdure qui pousse. Les pieds de roma sont beaucoup plus en avance sur les autres (des Russes, des coeur de boeuf, et puis je ne sais plus quoi d'autre : vive la diversité !).



Le reste pousse aussi tranquilement : fraisiers, poivrons et piments d'Espelette, aubergines, melons, potirons, nos bons vieux artichauds, rhubarbe à l'ombre de l'olivier, salades, roquette sauvage, patates...


On a dégagé de la place dans le potager en arrachant, enfin, les plants de roquette élevée que l'on avait laissés monter en graines pour les récolter. Ça nous fait un épais rideau le long de la tonnelle.



Dans notre potager, on a arraché quelques plantes qui viennent d'y inscruster. Mais dans les vignes à côté c'est même pas la peine : le désherbant a fait tout l'travail. Allez hop, et que ça pousse, je ne veux voir qu'un pied (de vigne) !



En bordure du jardin il y a une haie de je-ne-sais-quoi, qui est toute en fleurs ces jours-ci. Toute une assemblée de butineurs s'y presse, me faisant découvrir diverses sortes de mouches que je ne connaissais pas ; c'est l'occasion de faire un peu connaissance.


Ici, une tachinide (tachina magnicornis), ou "mouche des chenilles", dont les larves parasitent d'autres insectes, et qui sont utilisées en lutte biologique pour cette raison.



Et là une chrysotoxe (chrysotoxum cautum), dont la larve grandit dans le bois pourri ou dans la terre. Celles-ci ont un vol presque stationnaire, et sont nettement reconnaissables à leurs couleurs : elles rentrent souvent dans la maison et on les appelle des "mouches qui se prennent pour des guêpes".



Un énorme plantain lancéolé (plantago lanceolata) enfin en fleurs sur fond de ciel bleu.



Sur le bord de la pelouse on avait planté les iris que l'on a récupérés dans notre ancien jardin. Pas qu'on soit des dingues des iris de culture, mais ceux-là ont vraiment une couleur magnifique.



Lavande (la classique lavandula angustifolia) en puissance.



De la luzerne, mais alors laquelle exactement ? Medicago minima, rigidula ou bien sativa ? EN tout cas depuis toujours j'ai été complètement fascinée par ces mini-maracas.



Un petit coin tout fleuri dans un champ de spigaous, de cannes de Provence et autres gesses.



D'ornithogales, je n'avais croisé jusqu'à présent qu'ombellatum, la fameuse dame d'onze heures, tout en sachant bien ce n'était pas la seule représentante de l'espèce dans le coin. Et voilà qu'hier en passant le long des vignes, je trouve celle-ci : une ornithogale de Narbonne (ornithogalum narbonense), avec ses fleurs en grappe. Toute jolie demoiselle, que quelques rangs plus loin on empêche de pousser en déversant des produits chimiques.



Aïe. Les becs-de-grue (ici, erodium cicutarium) prennent des aspects fort peu engageants, avant de se transformer encore en des espèces de grandes vis poilues.



Diverses sortes de fabacées que je peine à reconnaître précisément. Pois (pisum), gesses (lathyrus), vesces (vicia)... restent encore trop obscures pour moi. En voici trois représentantes différentes (je me demande même si la 3e ne serait pas plutôt un genre de luzerne...?).





Une hécatombe de bourdons.



Les chênes kermès (quercus coccifera) qui fleurissent et se parent de couleurs vives.



Une clématite flamette (clematis flammula) qui s'étire au-dessus d'un buisson.



Dame coccinnelle (d'un autre genre que celle que j'avais photographiée précédemment) avait décidé hier de faire la difficile : d'abord elle me tourne le dos,



avant d'entammer une danse folle avec ses pattes avant.



Et à propos de pattes... j'ai trouvé cette trace en fin de matinée sur la terrasse, j'ignore à quel animal elle peut bien appartenir mais ça a l'air d'être une grosse bête.



6 Commentaires :

Anonyme a dit...

D'accord ! En effet j'ai des spigao dans le jardin aussi ;) (mais pas de chien, ouf !)
Tes photos... waouh ! Tu vois une variété de plantes que je serai probablement toujours incapable de nommer. C'est d'ailleurs pour ça que tu ne les vois pas lorsque tu te promènes Caco ! dirait ma prof de philo...

Mimille a dit...

Ça me fait penser à un truc que je disais dans un commentaire chez Pierre-Michel l'autre jour... tiens, je le copie-colle ici :

"L'autre jour je regardais le bas-côté en voiture, comme je le fais à présent assez systématiquement, observant ce que je peux y trouver, et puis je me disais que c'est drôle parce que, par exemple, la population d'oprhys que j'avais trouvée au bord de la route il y a quelques semaines, je ne l'avais jamais vue avant, alors que cette route je l'ai arpentée très souvent pendant quelques années. Alors je me dis que la connaissance de la botanique c'est un peu comme celle d'une langue : la première fois qu'on entend une langue, inconnue, on n'entend qu'une bouillie de sons, on les distingue mal, on n'entend pas tout. Et puis à force de faire son oreille on commence à entendre les sons, à les distinguer les uns des autres, à les reconnaître. Pour les plantes c'est pareil : si on ne connaît pas un tout petit peu la botanique (comme c'était mon cas il y a qqs temps - et encore, je débute à peine) on peut passer devant des merveilles à nos pieds sans même s'apercevoir de leur présence, sans même les voir.

Finalement, la connaissance nous ouvre les yeux."

ao a dit...

magnifiques photos!
et pour la connaissance, c'est vrai que ça marche comme ça, je le crois aussi... et on commence à s'apercevoir de tout ce qu'on ne sait pas!

Mimille a dit...

Hé oui, comme ça, avec un peu de chance, certains pourront en reconnaître de nouvelles, tout comme moi aussi j'apprends des blogs que je fréquente ! :-)

Anonyme a dit...

les buissons tous fleuris (blancs) � l'entree de ton jardin ce sont des piracanta. ouf comme ca a pousse en peu de temps! quand je vois tes tomates je ne comprends pas ce qui arrive aux miennes : mes graines sont vites sorties et les pousses n'arrivent pas � d�coler, justes les deux premiers petales; je dois peut �tre les clairsemer, qu'en penses-tu ( elles sont toujours en godets)
magnifique l'iris; je t'en donnerai pour l'an prochain si tu es toujours l� ou ailleurs.

Mimille a dit...

"les buissons tous fleuris (blancs) à l'entree de ton jardin ce sont des piracanta."

--> Ah ok, merci ! Je savais que tu m'avais dit le nom, mais je ne m'en souvenais plus. Je vais la rajouter dans le billet.

"quand je vois tes tomates je ne comprends pas ce qui arrive aux miennes : mes graines sont vites sorties et les pousses n'arrivent pas à décoler, justes les deux premiers petales; je dois peut être les clairsemer, qu'en penses-tu ( elles sont toujours en godets)"

--> Non, je crois qu'il faut juste veiller à ce qu'elles soient bien au soleil et qu'elles aient assez d'eau, c'est tout. Peut-être leur mettre un peu de compost s'il est prêt ?

"magnifique l'iris; je t'en donnerai pour l'an prochain si tu es toujours là ou ailleurs."

--> Hé hé, c'est plutôt moi qui devrais t'en donner des comme ça, parce que tu n'en as pas, c'est ceux qu'on avait récupéré à Pourrières !