vendredi 14 septembre 2007

Des reves et de l'orage

C'est pas drôle un vendredi 14 !


Ce matin tôt il y a eu un gros orage, avec tonnerre et éclairs, mais je n'ai rien entendu : je dormais (si si, vous avez bien lu). C'est tout silencieux dehors, la lumière est diffuse, le ciel est gris et bas, l'air est fixe et pas une feuille ne tremble, les bruits de la nature qui s'éveille sont réduits au strict minimum. On dirait que leur réveil n'a pas sonné.


J'ai fait plein de petits rêves différents cette nuit, et ce que je viens de noter m'en rappelle un : on visitait des maisons (comme par hasard...), et l'un des villages où l'on se rendait nous attirait particulièrement mais on ne savait pas exactement pourquoi, alors on s'était renseignés : c'était parce qu'il était connu pour être très proche du ciel (à 64 cm exactement). Mhhh...


Dans un autre rêve, on allait manger dans un restaurant qui avait des allures de cantine familiale. On mangeait, c'était bon, j'observais les autres tables autour de nous. Et puis à la fin du repas on avait droit à un gâteau, et il était tellement bon que j'en mangeais, j'en mangeais... et puis on avait droit à un second gâteau, et j'avais très envie d'en manger mais vraiment, je n'en pouvais plus. Mais tout de même, quelques temps plus tard, je retournais dans le restau pour en manger encore une part qui était restée sur notre table.


Ensuite il y a eu le plus désagréable dont je me souvienne. On regardait des vidéos souvenirs, et parmi elles il y avait le film de ma première audition de MCF. Et là je voyais l'une des nanas du jury (une personne qui existe vraiment, et qui est connue pour ne pas avoir la langue dans sa poche, mais avec qui je m'entends bien et qui me soutenait pour le poste dans sa fac, justement) qui faisait ma critique, et elle me disait que non seulement j'étais moche, mais en plus je mangeais mes mots, et que si j'avais peur de predre la parole en public elle ne comprenait même pas pourquoi je m'obstinais à candidater. C'était cinglant. Je pleurais, je balbutiais des mots moitié excuses, moitié indignation. Mon directeur de thèse était assis à côté de moi et je le voyais qui déglutissait de rage, ne sachant pas par quel bout commencer tellement il lui en voulait, et puis il y avait ma mère qui était outrée. A la fin, une fois que tous les candidats (qui étaient toutes des candidates) étaient passé(e)s, la nana du jury donnait le classement, et à chaque fois elle appelait l'une d'entre nous, qui se levait, qui était super sûre d'elle et avait toute une équipe de collègues qui faisait la hola, qui scandait des hymnes à la gloire de leur amie candidate ; elle gardait celle qui était retenue pour la fin. Et moi, même pas elle m'appelait.


Et je souviens que pendant ce rêve, je regardais la vidéo de ça, et je me rappelais à quel point j'avais été troublée par cette façon qu'elle avait eue de me descendre en flèche, sans me laisser la moindre chance, en me déstabilisant à fond, en me roulant dans la poussière y comris en invoquant des choses qui n'avaient aucun rapport avec la choucroute (le fait qu'elle me reproche d'être moche). Je m'en souvenais clairement comme étant ma première audition, et qu'heureusement depuis j'avais fait des progrès, mais que ça me restait en travers de la gorge.


Inutile de dire que dans la réalité, ça ne s'est pas du tout déroulé ainsi ! Mais inutile de préciser aussi que mon expérience est effectivement restée comme une pierre noire sur mon chemin. Et j'ai rêvé de ça précisément parce qu'hier j'ai reçu le premier des deux rapports de cette candidature, et qu'il était signé de la main de la nana en question. Cela étant, le rapport était on-ne-peut-plus positif, c'est juste que ça m'a rappelé des souvenirs, des inquiétudes, des questionnements, des sentiments d'injustice. Et puis tout s'est mélangé.


Il y a des moments comme ça, où l'on se sent disséquée, mise en pièces, toute dévorée par des circonstances qui font que la majorité de ce qui se passe reste inconnue et se développe comme des fantasmes. Je savais bien que cet événement-là m'avait déplu, mais j'ignorais à quel point ça m'avait affectée ; je n'imaginais pas que je l'avais ressenti à ce point comme une expérience dégradante, à quel point je m'étais sentie attaquée de toutes parts. Et dire que je vais devoir y repasser cette année... il faudra que je me blinde, cette fois.


Finalement, si ça se trouve c'était pour ça que je ne dormais plus depuis des mois : parce que je savais pertinement les démons que j'allais y retrouver et que je fuyais ça. A présent ça va passer petit à petit, il faut bien que j'en rêve au moins un peu pour le digérer, pour l'assimiler (en tout cas, apparemment c'est nécessaire). Et puis je préfère largement ça à l'insomnie : au moins je me repose (un peu) et je peux analyser tout ça tranquilement, au lieu d'ignorer ce qui me dévore.

6 Commentaires :

Anonyme a dit...

C'est fou comment en écoutant ses rêves, en se penchant un peu dessus pour essayer de comprendre ce que l'on ressent on se comprend un peu mieux...
J'aime moi aussi prendre le temps de me replonger dans mes rêves même difficiles, j'ai toujours le sentiment d'en sortir lavée... et essorée...
Plus grave et plus légère!

Anonyme a dit...

Oui c'est interessant de se pencher sur ses reves quand on a la chance de s'en souvenir ? Tout en sachant cependant que ce sont nos fantasmes refoules qui ressortent et pas souvent la verite mais il y a des pistes interessantes a poursuivre quand meme.
Moi justement cette nuit j'ai fait un reve bizarre qui se passait dans ma maison familiale de vacances, il n'y avait qu'un seul lit. On y revenait avec mon bof et me bels (pourquoi ceux-l� ? (pas de sens apparent) et on devait y dormir une nuit. La maison etait dans un etat de delabrement pas possible et je me souviens que j'avais fait tomber un volet en voulant le fermer. la chambre �tait donc dans la penombre ; on etait trois dans le lit et il s'y passait de droles de choses ( inattendues et suspectes)!!!!
j'attendais le point du jour pour me sortir d'une situation penible et il n'arrivait pas; c'est mon chat qui m'a sorti de mon sommeil... voil�, moi aussi je prefere les reves aux insomnies.

Mimille a dit...

Corinne > Oui, exactement ! Je suis contente de m'en rappeler au moins un peu, tous ceux de cet été je les oubliais illico... mpfff...

Coco > Evidemment que ça n'est pas la réalité, pas du tout. Encore que ça dépend des gens, ça peut être plus ou moins éloigné, mais chez moi c'est toujours complètement différent.

Anonyme a dit...

c'était parce qu'il était connu pour être très proche du ciel (à 64 cm exactement)
Waaaaa, énorme. Des rêves où il y a ce genre de détails surréalistes j'en fais desfois, ça me laisse dans un état fabuleux au réveil.
Un temps je me focalisais vachement sur le contenu des histoires qui se passent dans les rêves, aujourd'hui beaucoup plus sur leur ambiance globale et comment elle évolue ensuite après le réveil, à quels moments elle se remanifeste etc., ça apprend bien plus de trucs, qui sont par contre difficilement exprimables.

Anonyme a dit...

En te lisant, j'ai l'impression qu'un cap a été franchi, que ces angoisses informulées sont sorties de la pénombre et donc qu'elle ne t'encomberont plus ( celles-là, au moins).
Et puis tant de belles choses offertes : ce ciel, cette nourriture abondante et gouteuse, huuuum.
Bonne nuit alors ;-)

Mimille a dit...

Koldo > Oui, j'avais bien aimé ce détail particulièrement.
Moi j'aime bien essayer de retrouver quels sont les détaisl des rêves, remettre la main sur ce qui a provoqué ces ambiances, justement. Sinon je n'ai que les ambiances mais je ne sais pas pourquoi, et je n'avance pas.
Par contre, que ça soit difficilement exprimable, c'est évident, oui.

Lise > Oui, ça vient. Mais ce n'est pas encore abouti... ;-)