jeudi 6 septembre 2007

La roulette

Sur le seuil d'un possible retournement de situation. C'est comme à la fête foraine, ici on gagne à tous les coups. Mais que peut-on gagner ? Il y a tellement de lots différents et tous ne se valent pas. Leur valeur dépend du regard qui se pose sur eux, ils n'en ont pas en eux-mêmes.


Par habitude, par intertie, par souhaits plus ou moins volontaires, plus ou moins conscients, plus ou moins imposés, plus ou moins contraints, j'ai misé sur plusieurs cases différentes. Je n'ai pas réfléchi dans la plupart des cas, j'ai misé sur les cases qui me parlaient. Il y en avait tellement d'autres qui ne me disaient rien, celles que j'ai choisies me semblaient sur le coup évidentes par contraste. Et voilà que la roue ralentit, ralentit... et qu'elle va, je crois, à moins d'un nouveau petit coup de vent, s'arrêter d'ici quelques heures. Sur la zone où elle va probablement s'arrêter il y a l'une des cases que j'avais jouées. Ce sera peut-être celle-ci, et à présent que je le vois je me demande si j'ai bien fait de miser sur cette case-là. Tant que la roue tournait à plein régime je trouvais que j'avais bien fait. A présent que les probabilités se réduisent je crains mon choix.


Il y a que je ne me fais pas confiance. Je porte ce stigmate de la culpabilité existentielle, et a priori tout ce que je choisis ne peut être que mauvais.


Mais le mal ça n'existe pas. Ça n'existe que dans un schéma mental que l'on adopte volontairement, que l'on s'impose comme une ligne de conduite. Et si l'on s'en écarte, ce n'est qu'au travers de notre schéma mental que le "mal" apparaît. La ligne n'existe pas. Le schéma est un artifice. Et rien ne s'oppose en soi à le changer.


Si la roue s'arrête, si elle s'arrête sur la case que j'avais choisie, que vais-je faire ? Que vais-je ressentir ? Comment vais-je réagir ? Est-ce que j'aurai bien fait de miser sur cette case-là ? Cette dernière question n'a pas de sens. Voilà, c'est ça. Elle n'a pas de sens. Elle est guidée par un artifice mental auto-imposé. Si les battements d'ailes des papillons de la vie font choisir cette case-là, et si je l'avais choisie, alors c'est que c'est possible. Ni plus ni moins possible que n'importe quel autre choix que j'aurais pu faire. Ça sera juste différent de ce que j'avais imaginé, en me basant sur la case la plus probable.


Le vent a peut-être tourné, mais quelle que soit la case, alors ça sera toujours moi qui gagnerai. Et la valeur du lot ne dépendra que du regard que je poserai sur lui.

5 Commentaires :

Anonyme a dit...

Mais oui, quelle que soit la case, tu gagnes, puisque tu as quand même décidé de miser et tu as choisi tes cases. Et surtout rien n'est inéluctable. Si le lot ne te plaît plus, tu peux toujours le retourner à l'expéditeur. Il y en aura d'autres qui viendront.

Jolie ta nouvelle bannière, et surtout les yeux. Avec cet angle de vue, les yeux écartés,on dirait presque le museau d'un (beau) félin je trouve.

Mimille a dit...

Meerkat > Justement je me demande, si jamais finalement j'avais ce lot-là et que je décidais de le refuser... qu'est-ce que ça impliquerait ? Et est-ce que ça serait "du jeu" ?

Merci pour la bannière :-)

Anonyme a dit...

Justement je me demande, si jamais finalement j'avais ce lot-là et que je décidais de le refuser...
J'aurais plutôt tendance à prendre ça dans l'autre sens : si j'accepte le lot, qu'est-ce qui se passe? Notamment, est-ce qu'il y a des trucs que je perds, des trucs qui se referment...

Anonyme a dit...

Il y a longtemps, alors que je cherchais du boulot interessant, j'avais postulé pour une belle place super valorisante, sans trop me faire de plan sur la comète. J'y croyais pas en fait.
Bin voilà que finalement, c'est moi qui est été retenu pour le poste... Chef d'un service à créer, en PACA justement. Il y avait beaucoup d'avenir dans ce poste.
Bin j'ai refusé d'y aller...alors que je n'avais même pas de roue de secours. A cet époque je ramassais les olives, le nez au vent, au grand air, à la nature, et la réalité de ce que je voulais vraiment m'a sauté au yeux. Ou plutôt de ce que je ne voulait pas (Marseille, une grosse boite etc...)
Cela a été sans commentaire de la part des recruteurs.
Et bien aujourd'hui, il m'arrive d'être en contact professionel avec eux. Je ne sais même pas s'ils se souviennent de moi, mais je sais que, même si j'ai un peu galéré, je suis bien mieux dans mon petit trou que là bas.
Cela pour te dire que tu as toujours le choix...toujours!

Mimille a dit...

Koldo > A mon avis, quoi que je choisisse il y a toujours des trucs que je perds et qui se referment. Et puis aussi d'autres queje gagne et qui s'ouvrent...

Mema > Oh oui je sais que j'ai toujours le choix ! Et puis ça y est, je l'ai fait :-)