mardi 18 septembre 2007

Ma lecture de L'art de la simplicité

Ça fait quelques jours déjà que j'ai fini de lire L'art de la simplicité, et j'ai longuement hésité à en parler ici ou pas. D'une part, parce que beaucoup de choses ont déjà été dites là-dessus et que je n'ai pas grand-chose à ajouter. D'autre part parce que ce j'en pense n'est pas très élogieux.


Ce bouquin est écrit comme un manuel, un peu à la manière de La méthode simple pour arrêter de fumer d'Allen Carr. Et c'est ce qui m'a gênée à plusieurs reprises. Parce que l'auteure est manifestement riche, et en tout cas qu'elle ne s'adresse qu'à des personnes riches. Ça m'a donc très souvent donné l'impression d'un manuel pour passer le temps à l'attention de quadras pêtées de thunes qui ne savent diantre pas quoi faire de leurs journées ni quoi raconter à leurs copines, et sont en mal d'un but dans la vie, d'un objectif à suivre. Bref, dans ma vision des choses, aucun rapport avec la simplicité volontaire (ce qui n'est pas une critique en soi, mais ce bouquin est souvent cité dans la bibliothèque de base de la SV, alors que franchement je ne vois pas pourquoi tellement c'est loin, p.ex., de la "pauvreté volontaire" de Thoreau qui est à l'origine de la SV).


Il y a aussi que beaucoup de choses sont décriées sans raison ni argument (j'ai noté, p.ex. et en vrac, la psychologie, la transpiration,...). J'ai trouvé ça inutilement violent, et surtout que ça n'allait pas du tout dans le sens de ce que voudrait dire le bouquin.


Et puis il faut dire que je ne suis pas du tout attirée par les cultures asiatiques. Alors forcément, il y a beaucoup d'exemples censés être évidents qui me passent largement au-dessus de la tête, parce que je ne m'y retrouve pas du tout. (Idem pour la partie maquillage, j'ai vraiment ressenti l'impression qu'elle prenait son cas pour une généralité, c'était assez désagréable vu que le mien est très loin du sien, alors non seulement ça ne me parlait pas, mais en plus ça me semblait presque hautain de sa part.)


En fait, ce bouquin aurait à mon avis très largement gagné à être présenté comme un témoignage, et non comme un manuel. En d'autres termes, je l'aurais trouvé nettement plus honnête et enrichissant s'il avait remplacé tous les "faites ci, faites ça" par des "j'ai fait ci, j'ai fait ça".


A part ça... j'y ai toutefois trouvé quelques choses intéressantes, comme la fameuse idée de ranger tous les bibelots du salon dans un carton pendant un certain temps et de les trier un à un ensuite, question de voir plus clairement ceux qui ont manqué, et comment on s'est senti pendant qu'ils n'étaient pas là. Et puis, pour être tout à fait honnête, c'est à peu près tout ce que j'ai retenu comme bonne idée ! Mais il faut avouer qu'il y en aurait peut-être eu quelques autres si je ne les avais pas déjà lues ailleurs, voire expérimentées moi-même.


En conclusion, je le prêterais volontiers à ma mère, en lui expliquant qu'il ne faut pas le prendre à la lettre et plutôt le considérer comme un témoignage maladroit, mais instructif et enrichissant.


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Depuis, j'ai commencé à lire Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés. Il m'a attirée, lui aussi, pour ce que j'en ai lu sous d'autres plumes... et je reviendrai en parler.


10 Commentaires :

Anonyme a dit...

Mouais, pour moi aussi bilan mitigé.
Autant je peux comprendre l'esprit de ce qu'elle dit, comme privilégier le "luxe" au "jetable", autant effectivement à la lecture ça m'a fait penser à un "manuel pour passer le temps à l'attention de quadras pêtées de thunes qui ne savent diantre pas quoi faire de leurs journées ni quoi raconter à leurs copines, et sont en mal d'un but dans la vie, d'un objectif à suivre" (je cite ;) ). Il y a une attention à la valeur des choses qui n'est pas tout à fait la mienne, voire carrément étrangère à mes propres valeurs.
Je suis curieuse de savoir ce que tu vas penser de "Femmes qui courent..." car j'ai lu moi aussi des critiques dithyrambiques sur ce livre (/HS on ce mot pour la journaliste de la presse locale qui a écrit "ditirembique" dans le canard du jour : quand on n'est pas sûre de l'orthographe, on change de mot, ma cocotte /HS off).
J'en ai ressorti 2-3 citations que j'avais mis sur mon ancien blog, sur le temps, les soucis... mais finalement on les retrouve ailleurs.

Anonyme a dit...

Pas mieux que vous (et je suis contente de lire des billets comme celui-là, parce que ce livre semble une telle révélation pour tant de gens sur le même chemin que moi, ou pas bien loin, que j'ai eu souvent l'impression d'être passée à côté de quelques chose ...).
J'en ai retenu quelques idées cependant, mais le ton général (souvent snob et sexiste) m'a heurtée, j'ai eu l'impression de lire la rubrique écologisante d'un Cosmo ou d'un Biba ...

Anonyme a dit...

On s'est fait la même réflexion qu'Isolde sur l'idée du livre de préférer le luxe au jetable. Le luxe est-il toujours un gage de qualité ?
C'est aussi vrai que ce livre devrait ne pas être adressée seulement aux femmes. La simplicité volontaire est l'affaire de tous, c'est aussi souvent une affaire de famille.

Malgré cela, ce livre est pour nous une vraie révélation dans lequel on se replonge régulièrement.

Mimille a dit...

Tous > Ah, je suis soulagée de voir que je ne suis pas la seule dans ce cas !

Anonyme a dit...

Bonjour, je n'ai pas compris ainsi le mot luxe. Selon moi, le luxe c'est pouvoir s'offrir les objets nécessaires à notre vie, ceux qui tiennent bien dans nos mains, ceux dans lesquels notre corps se sent bien. Le vêtement dans lequel je me coule, celui qui est confortable , que j'ai choisi parce que la matière tombe juste et bien, qui ne se déforme pas en une saison. C'est vrai qu'il peut parfois coûter "assez cher" mais si je le porte pendant 5 à 10 ans plusieurs fois par semaine, celà vaut le coup ; C'est aussi celui que j'oublie tellement je l'habite et qui me permet d'etre présente aux autres.
C'est le bol dans lequel je bois mon thé et que j'enserre de mes mains car je m'y réchauffe et y puise énérgie et sérénité;
Ce sont les draps de lin dans lesquels je trouve un vrai repos.
Oui c'est du luxe mais le tout tient dans une petite voiture ! Le luxe c'est refuser d'avoir six bols "moches" et choisir ceux qui accompagneront nos soirées ; le luxe c'est refuser d'avoir un service de verres parce que nous n'en buvons pas.
Le luxe c'est prendre un bain qui dure longtemps et qui vaut tous les anxiolitiques ! ( bon, pas tous les jours, bien sur )
Le luxe, ce serait de trouver à la médiathèque les livres que je souhaite lire et ne pas être obligée de les acheter !
nicole

Anonyme a dit...

Je n'avais pas encore lu, mais je crois que je vais zapper alors !

Anonyme a dit...

Femme qui courent après après les loups, voilà un livre que plusieurs personnes m'ont recommandé... Aussi je l'ai depuis un moment dans ma bibliothéque mais le problème est que je privilégie toujours les livres de bibliothèque car ceux-là je dois les rendre dans un certain délai...
Grave problème!!!.. Vivement que je ne trouve rien de bien à la bibliothèque!!!
Tu me diras comment tu l'as trouvé...
Pour le premier cité je ne l'ai pas lu. A priori il ne m'attire pas car comme toi l'idée d'un manuel comme conduite à tenir me déplait en soi...
Chacun à son propre chemin et sa propre vérité...

Mimille a dit...

Nicole > Oui, je suis bien d'accord que pour l'auteure, d'après ce que j'ai compris, le "luxe" c'est le plus souvent un objet qui correspond parfaitement à son usage, qui soit de bonne qualité et doure longtemps.
Toutefois, il y a tellement de passages où elle cite carrément des marques ! Moi, ça m'a carrément choquée par moments.

Fauvette > Bah, il est tout de même intéressant à lire. Mais en tant que témoignage.

Corinne > Oui j'ai le même problème, mais là j'ai pris le soin de bien finir tous mes bouquins de la bib', et je me suis interdit d'en reprendre d'autres avant d'avoir fini celui-là !
Bon, j'ai tout de même pris un bouquin sur le yoga mais ça compte pas, hein ;-)

Anonyme a dit...

Je ne connais ni l'un ni l'autre... Vu le résultat du premier, j'attendrai ton avis sur le second ;-)

Si tu ne connais pas déjà, je te conseille "De la misère humaine en milieu publicitaire - Comment le monde se meurt de notre mode de vie" par le groupe MARCUSE...

Mimille a dit...

DDC > Non, je ne le connais pas. J'essaierai alors ! (Mais pas tout de suite, là ma pile à lire commence à être considérable...)