Il s'agit d'un film documentaire dont j'ai entendu parler ce matin sur le forum SV, qui vient de sortir en Belgique, et qui est d’Erwin Wagenhoffer. Il va assez probablement sortir dans nos salles françaises aussi sous peu, donc surveiller les Utopia (qui ont un bien joli site au passage) et autres cinoches du genre.
Evidemment je ne l'ai pas encore vu, mais tout de même rien que de lire ce qui en est dit sur ce site d'ATTAC Bruxelles donne à réfléchir, en soi, qu'on aille voir le film ou pas. Je vous laisse en juger (les images sont tirées du film, trouvées sur le site qui y est consacré):
LE MARCHÉ DE LA FAIM… Deux tiers des produits alimentaires importés par l’Europe proviennent de pays où sévit la famine. Exemple : 350.000 hectares de terres agricoles, essentiellement en Amérique latine, sont employés à la culture du soja afin de nourrir le cheptel du Vieux continent –alors que près d’un quart de la population des pays, où cet oléagineux est cultivé, souffre de malnutrition chronique.
TRASH. Un porc pèse 1,5 kilogrammes à la naissance, et 105 kilos six mois plus tard : c’est la technique du « cochon-fusée » où l’industrie donnent aux porcins un droit de vie sur 1,3 m2 d’espace avant de les tuer (moins en fait car « respecter les normes coûte trop cher »). C’est vache ? Une« laitière » bien boostée (à la farine animale, notamment) donne 10.000 litres par lactation et crève, les pis à terre, au bout de quatre ans . Une vache normale donne 5.000 litres et vit dix années. Tout ça a un prix : avec la PAC européenne, 20% des grands conglomérats agricoles continuent à truster 62% de toutes les subventions ; un paysan sur quatre n’a rien.
CRASH. We feed the world a un seul sujet : la nourriture –cette marchandise produite, échangée, consommée, avec, pour seul objectif… le profitariat, indifférent aux périls humains et écologiques. En réalité, dans la guerre proclamée depuis un quart de siècle « contre la pauvreté », c’est la pauvreté qui a gagné. Chaque année, 40 millions d’être humains meurent de faim –soit l’équivalent de 300 crash de jumbo-jets par jour, sans aucun survivant, où la moitié des passagers seraient des enfants. Or « « étant donné l’état actuel des productions agricoles dans le monde, on pourrait nourrir sans problème 12 milliards d’individus. Pour le dire autrement, chaque gosse qui meurt de faim aujourd’hui est en réalité assassiné »…
Documentaire époustouflant, We feed the world réunit un casting peu commun : des agronomes, des biologistes mais aussi des fermiers, des pêcheurs britanniques affectés par les règlementations européennes, des dirigeants de firmes transnationales (comme Peter Brabeck, leP.D.G. de Nestlé, pour qui tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes possibles : « Ce que nous mangeons n’a jamais été aussi bon, nous n’avons jamais été aussi riches, nous n’avons jamais été en meilleure santé, et nous n’avons jamais vécu aussi longtemps qu’actuellement. Nous avons tout ce que nous désirons »).
Sans oublier Jean Ziegler (Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation) qui raconte comment ça se passe à l’ONU : les diplomates américains s’y comportent comme des salauds et les européens comme des laquais. Putain, le film.
CASH. Seule œuvre cinématographique où les spectateurs ont tousenvie de pleurer en voyant des poussins et le sort qui les attend, We feed the world réussit un formidable exploit : poser à ses publics la question de leur propre responsabilité en tant que consommateurs et citoyens. Chaque Européen consomme annuellement 10 kilos de légumes verts, irrigués artificiellement dans le Sud de l’Espagne –alors que leur culture provoque, sur place, des pénuries d’eau locales récurrentes... Chaque jour à Paris, la quantité de pain inutilisée, et vouée à la poubelle, pourrait nourrir la seconde plus grande ville de France, Lyon... N’en jetez plus !
We feed the world, déjà sorti en Allemagne et en Autriche, est d’ores et déjà numéro 1 de leur box-office respectif. C’est mérité.
Apparemment le film est doublé d'un livre, qui s'appelle Quelle nourriture pour le monde ? Le véritable prix de nos aliments, coécrit par Erwin Wagenhoffer et Max Annas, chez Actes Sud.
5 Commentaires :
j'attends cela avec impatience. Si c'est aussi bien que le cauchemard de Darwin...
Et, effectivement, n'en jetez plus, ou commencez par en jeter moins.
Mon mari a vu un bout du cauchemar il y a peu, un soir où je n'étais pas là, et a été tout troublé.
Je ne sais pas encore si je pourrai aller voir celui-ci, parce que de mon côté j'ai vu The Corporation... enfin j'ai essayé, mais je n'ai pas pu tenir jusqu'au bout, c'était trop pour moi.
Pourtant, tout de même, j'aimerais bien y aller. On verra déjà s'il passe dans le coin, et que j'arrive à le choper au passage. Ou alors maintenant que je suis à moitié bordelaise, peut-être qu'il passera là-bas...
Ta fac est a Bordeaux???? Et ben, tu es bien courageuse avec ton Aix-Bordeaux. Moi qui me plaignait de mon Paris-Dragui... C'est combien d'heure de train??
Hé oui, 1400km aller-retour et surtout, surtout... PAS DE TGV !! Ça, ça me rend folle. Leurs nouveaux Corail Téoz machin-chose sont super inconfortables, c'est bien ça le pire.
Ah oui j'oubliais: le trajet c'est entre 5h45 au mieux et 6h30-7h au pire... ça dépend des horaires (qui ont empiré depuis décembre). Mais bon... le semestre finit mi-avril, alors je me console en me disant que c'est bientôt fini, et surtout qu'on ne m'y reprendra plus.
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